Avant de vous parler des « slasheuses », laissez-moi vous faire une petite contextualisation.
Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été embêtée par mon choix de carrière. À la fin de mon 5e secondaire, âgée de 17 ans et des poussières, je me trouvais bien jeune pour décider de mon futur professionnel. J’enviais même mes amis pour qui la décision était claire, nette et précise, et ce, depuis longtemps. Je les voyais plonger la tête première dans un programme collégial en administration, en techniques policières ou encore en travail social. Ils étaient fiers comme des paons d’avoir trouvé leur domaine d’études depuis un bon moment déjà.
Puis moi, pendant ce temps, j’angoissais à l’idée d’envoyer une simple demande d’admission. J’étais incapable de me dire: « Hey, fille, fais un choix, et le bon! Parce que ta job, tu vas l’avoir jusqu’à 65 ans! » Dans ma petite tête d’étudiante, il m’était inconcevable de m’arrêter sur un seul champ d’études. J’avais tellement d’intérêts, de passions et d’aspirations qu’il m’était impossible de décider.
Bref, vous vous demandez sûrement où je veux en venir avec cette tranche de vie pas trop palpitante (lol). En fait, je suis tombée dernièrement sur un article très intéressant sur le phénomène des « slasheuses ». Au fil de ma lecture et des recherches qui ont suivi, j’ai été surprise de percevoir à quel point je me sens interpellée par ce mode de vie. Aujourd’hui, j’ai décidé de vous transporter dans l’univers coloré et mouvementé de ces femmes énergiques et inspirantes.
Qu’est-ce qu’une « slasheuse »?
Si je vous dis le mot « slash », qu’est-ce qui vous vient à l’esprit? Naturellement, vous pensez au mot anglais représentant la fameuse barre oblique (/) sur un clavier. Le “slash” est le symbole typographique que l’on utilise couramment pour énumérer une série d’éléments qui ne s’excluent pas mutuellement. Et bien, c’est exactement dans ce sens-là que les « slasheuses » opèrent.
Leur mantra? Pourquoi se contenter d’une seule vie professionnelle lorsque l’on peut en mener plusieurs en parallèle? Par leurs nombreux titres professionnels, elles font le choix, justement, de ne pas choisir définitivement une voie. Elles multiplient les projets, cumulent les activités et font de leurs aspirations du moment leur gagne-pain.
Des exemples? Elles peuvent être à la fois photographe/couturière/comédienne ou encore avocate/cuisinière/blogueuse. Pour elles, la question « Que faites-vous dans la vie? » ne se résume pas à un seul titre. À première vue, on pourrait penser que les « slasheuses » cumulent les projets pour pouvoir payer leurs factures à la fin du mois. Détrompez-vous. Elles le font avant tout par choix, et parce que cette polygamie professionnelle les fait vibrer jusqu’au bout des orteils!
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Soif de liberté et de créativité
De nos jours, il devient de plus en plus rare de travailler 25 ans pour la même entreprise. Ma génération, cette chère génération Y, a d’ailleurs tendance à butiner d’un boulot à l’autre, voire même à exercer plusieurs métiers à la fois. Ce désir de changement et de nouveauté constant est d’ailleurs ce que recherchent les « slasheuses ».
Dans ce monde où les nouvelles technologies évoluent à la vitesse de l’éclair, tout est permis! Leur choix de vie, c’est-à-dire celui d’exercer et d’assumer leur identité professionnelle multiple, leur permet de toucher à plusieurs choses, toutes plus différentes les unes que les autres. Elles peuvent ainsi s’épanouir sur plusieurs fronts. Stimulant, vous dites? Pas question pour elles de choisir un emploi stable simplement par besoin de sécurité. Elles préfèrent prendre le risque de sauter à pieds joints dans des projets créatifs qui leur rapporteront un fort sentiment de réalisation personnelle.
Une discipline qui n’est pas donnée à tous
Toutefois, ce mode de vie éclectique n’est pas donné à tout le monde. Bien sûr, avoir plusieurs cordes à son arc est primordial, mais ce n’est pas tout. Pour bien réussir en tant que « slasheuse », il faut travailler fort, savoir prioriser et bien s’organiser. Sans une grande discipline de travail, l’efficacité peut en prendre un coup. De plus, à travers tous ces beaux projets, il peut être facile de s’étourdir, de se sentir essoufflé et même d’angoisser par moment. Pour éviter de s’éparpiller et de devenir une « poule pas de tête », la planification demeure la clef du succès.
Enfin, ce que je veux que vous reteniez, c’est qu’il est possible de vivre de ses passe-temps et de faire de ses passions l’emploi (ou les emplois) de ses rêves. Avec de la volonté, du coeur au ventre et de la confiance en soi, les portes de la réussite vous sont grandes ouvertes. Foncez!
Très intéressant. Moi qui a travaillé en cinéma, cosmétiques, tourisme, informatique et qui est aujourd’hui blogueuse style de vie et alimentation… ça me rejoins beaucoup ce titre de slasheuse. 🙂
Ça fait de toi quelqu’un plein de richesse! Bonne continuation dans tes projets! 🙂
Oh my God!!! Il pourrait y avoir mon nom à côté de la définition!!! Depuis des années, je me demande si je suis une extra-terrestre un peu debile… Et bien non; je sais maintenant que je suis une » slasheuse « !!! Haha! J’adore!!!
Wow, je connais maintenant le nom de ce que je croyais être une maladie….je me suis toujours définie comme étant « multi-tache »ou multi-fonction…alors que je suis une slasheuse!
J’avais lu un article sur les slasheuses il y a quelques mois : http://lesinspires.com/2016/novembre/mon-coming-out-comme-slasheuse
Ça me parle beaucoup! J’aime tellement de choses et je ne veux pas me limiter. J’aime varier les plaisirs et avoir des projets m’énergise.
Je rejoins le propos de Valérie dans les commentaires précédents : je n’ai jamais, jamais, jamais, jamais été capable de m’arrêter sur une carrière, une passion ou un centre d’intérêt. La question qui tue(ait)? « Qu’est-ce que tu fais dans la vie? »
J’ai toujours considéré mon inclination professionnelle comme une versatilité à mater, alors qu’en fait elle est une polyvalence à exploiter!! Au final, pendant plusieurs années, j’ai lutté contre moi-même, ce qui s’est soldé par beaucoup d’années de vaches maigres pendant lesquelles je me suis rendue à reculons à l’école, au travail, etc.
Depuis quelques mois à peine, je me rends à l’évidence : je ne vais pas changer et je ne m’épanouirai pas dans un cadre traditionnel (*mes amis s’exclament au loin « DUH »*). Je sais donc quoi répondre à la fameuse question : « Mais voyons, Sir, je fais le plus beau métier du monde, je suis slasheuse! »
Yessssss! C’est dans la pluralité des expériences que réside la vraie valeur. Je suis comme toi, j’ai toujours eu de la difficulté à m’arrêter à une seule carrière ou passion. Je veux toucher à tout! Bravo à toi de suivre ce qui te fait vibrer!