Comme mon parcours scolaire, mon parcours professionnel est lui aussi atypique. Bien garni, certes, mais atypique. Je m’en suis rendu compte en peaufinant mon compte LinkedIn. En allant voir comment les autres se mettaient en valeur, j’ai réalisé que mon parcours professionnel était très varié. En même temps, c’est ce qui le rend si riche. C’est ce qui le rend difficile à saisir pour les employeurs aussi. Voici pourquoi j’ai choisi (malgré moi) ce type de parcours.
Conciliation travail-étude
J’ai d’abord été serveuse. Serveuse, c’est un apprentissage en soi. C’est une expérience valable. C’est du service à la clientèle. Peaufiner notre approche, aiguiser notre patience, rester positive, souriante et à l’écoute.
En plus d’être serveuse, j’ai réussi à avoir des emplois contractuels en enseignement : le domaine qui m’intéressait. J’ai été tutrice dans une école, auxiliaire d’enseignement en français langue seconde et en phonétique corrective. Le français langue seconde, ça m’ouvrait des portes qui étaient alors fermées si je me cantonnais au français secondaire. Encouragée par ma patronne, j’ai fait une maîtrise en didactique du français langue seconde. Moi qui me croyais incapable d’écrire un mémoire. J’ai réussi à écrire 150 pages de propos intelligents et recherchés, avec une mention excellence. J’ai alors eu envie de travailler dans la recherche, dans la création de matériels pédagogique et didactique.
Conciliation travail-famille
Enseigner, j’aimais ça, mais en déménageant en banlieue, les déplacements et le trafic ont eu raison de moi. Courir les trains et les bus pour enseigner moins de trois heures… ce n’était pas l’idéal. Les trois heures de déplacement m’enlevaient des possibilités d’emplois. Ce n’était plus pour moi. Enceinte de huit mois à me trimballer la bedaine, j’ai décidé que je voulais travailler proche de chez moi.
Ainsi, le congé de maternité a été l’occasion de revoir mon parcours, mes possibilités. Je me suis remise en question. Je voulais le beurre et l’argent du beurre. Travailler des heures normales, à proximité de chez moi, avec un bon salaire et des avantages sociaux. Je n’ai rien trouvé. On m’a alors conseillé de faire la maitrise qualifiante en enseignement afin d’avoir mon brevet d’enseignement et d’enseigner. Enseigner m’offrirait toutes les conditions recherchées. Je me suis donc inscrite pour l’hiver 2017.
Conciliation travail-autonomie
Puis, j’ai réussi à convaincre mon mari de lancer notre propre école de tennis. J’ai donc passé mon automne à monter un plan d’affaires et à découvrir les rouages de l’entrepreneuriat. Les montagnes russes, les essais, les erreurs, les espoirs, les défaites, les réussites.
En même temps, j’ai décidé de reprendre la compagnie de révision de mes parents. En attendant de trouver un emploi. Des fois que j’aurais des contrats. La rédaction, la révision, j’aimais ça. Mais je n’avais pas l’expérience requise pour être engagée sur les postes offerts en entreprise. Je me suis dit qu’en étant ma propre patronne, je créerais cette expérience. Les fondateurs de Signé Local ont été les premiers à me faire confiance comme collaboratrice de blogue. Puis j’ai eu un contrat, puis un autre.
Au même moment, je continuais d’enseigner. Je voyais la différence entre mes différents emplois, je pouvais comparer. Là. Travailler de la maison. Être mon propre patron. Je me suis épanouie en 6 mois. J’étais enfin au bon endroit.
J’ai un parcours atypique. Quand j’étais en linguistique et qu’on me demandait pourquoi, je répondais que je voulais avoir le plus de portes ouvertes. Je suis curieuse. Je ne suis pas capable de m’imaginer travailler une vie entière dans le même emploi. C’est vrai. Je veux enseigner au primaire, au secondaire et au cégep. Je veux être écrivaine, journaliste, blogueuse, rédactrice en chef. Aussi, je veux être entrepreneure, travailleuse autonome et parfois salariée. En étant travailleuse autonome, mon parcours atypique prend tout son sens. Je peux m’épanouir. Toucher à tout. Y aller à mon rythme.
Je ne veux pas un seul emploi. Ce n’est pas moi.
Merci