Ep. 155 Régulariser son système nerveux comme entrepreneur : qu’est-ce que ça veut dire réellement?

Dans cet épisode, je plonge dans un sujet essentiel, mais souvent mal compris : la régularisation du système nerveux en entrepreneuriat.

En tant qu’entrepreneures, nous sommes obligées de naviguer une réalité où la pression est constante et les défis sont nombreux. Et même si nous brandissons tout haut le bastion du self-care, avons-nous vraiment compris ce que signifie régulariser notre système nerveux face à cette réalité?

Aujourd’hui, nous explorons ensemble ce concept, dépassant les idées reçues et les malentendus courants pour découvrir comment il peut transformer notre expérience entrepreneuriale.

On discute notamment de :

  • La méprise courante sur la régularisation du système nerveux et l’impact que ça a sur notre expérience entrepreneuriale.
  • L’illusion que régularisation implique l’absence de perturbation, et comment cette quête peut être contre-productive.
  • Pourquoi on veut apprendre à ressentir les émotions négatives de l’entrepreneuriat sans entrer en réaction traumatique et comment retrouver un état de sécurité interne.
  • La distinction entre danger réel et réaction traumatique en entrepreneuriat.
  • Comment créer un « safe space » pour naviguer efficacement notre expérience entrepreneuriale sans se laisser submerger par les réactions traumatiques.

La régularisation du système nerveux n’est pas juste une compétence personnelle, mais bien une nécessité entrepreneuriale. C’est une aptitude qui nous permet de grandir émotionnellement, de rester enracinées dans le présent et de naviguer dans les défis avec agilité et assurance.

En comprenant vraiment ce que cela signifie et comment l’appliquer dans notre quotidien entrepreneurial, nous pouvons ouvrir la porte à une croissance plus saine et plus durable, tant pour nos entreprises que pour nous-mêmes.

Mentionné dans cet épisode :

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Transcription de l’épisode 155

Ep. 155 Régulariser son système nerveux comme entrepreneur : qu’est-ce que ça veut dire réellement?

[00:00:00.560] – Tatiana St-Louis

Vous écoutez l’Ambition au Féminin, épisode 155 et aujourd’hui on va parler de ce que ça veut dire réellement de régulariser son système nerveux comme entrepreneur. Mon nom est Tatiana St-Louis et j’anime L’Ambition au Féminin : un podcast pour toutes les femmes pleines de vision, de talent et de drive qui désirent redéfinir le succès selon LEURS termes et LEURS conditions. Chaque semaine, j’explore, seule ou en présence d’invités, les thèmes entourant la réussite professionnelle et personnelle. Mindset, productivité, leadership, branding personnel… C’est LE rendez-vous pour réfléchir à la façon dont TU veux vivre ton plein potentiel et laisser ton empreinte dans le monde.

[00:00:46.500] – Tatiana St-Louis

Salut les ambitieuses ! Comment vous allez aujourd’hui ? Moi ça va super bien. Je viens d’enregistrer la troisième transmission du premier mini flash programme qu’on a dans Autopoiesis. Pis c’est tellement bon ! J’ai tellement… Je sais pas, j’ai l’impression que c’est vraiment next level et j’ai vraiment hâte d’avoir le feedback de la cohorte fondatrice. Bref, tout ça pour vous dire que aujourd’hui c’est dimanche, ma fille est avec mon conjoin, ils sont allés au café. Ils m’ont laissé du temps pour enregistrer ça et là je fais un back to back, puis je viens juste de finir cet enregistrement donc je suis super inspirée pour la suite. Je me sens vraiment dans le flow de l’enregistrement. Puis ça faisait longtemps que je me dis que j’avais envie de parler du sujet d’aujourd’hui, mais je savais pas trop comment l’amener, quand l’amener. Pis là j’ai l’impression… Bon, j’ai fait du travail un peu pour préparer la discussion d’aujourd’hui, pour préparer la réflexion d’aujourd’hui. Puis j’ai hâte aussi d’avoir votre feedback, puis de savoir comment vous vivez ces différentes émotions dont on va parler aujourd’hui.

[00:01:57.240] – Tatiana St-Louis

Mais comment aussi vous les comprenez, comment vous comprenez leur rôle dans votre développement d’entrepreneur et dans la façon dont vous apprenez aussi à maturer et à croître comme entrepreneur. Parce qu’ultimement, c’est ça qu’on veut faire, c’est qu’on veut être des entrepreneurs qui sont capables d’évoluer. On est capable de s’adapter à notre environnement et pour s’adapter, surtout dans un environnement qui devient beaucoup plus haute pression, bon, comme par exemple en ce moment, on est dans une récession, il y a de l’inflation au niveau de notre épicerie, au niveau de tout en fait, il y a des crises du logement, il y a plein de choses comme ça, donc il y a beaucoup de pression qui est mise sur nous de toutes parts. Mais comment est-ce qu’on fait pour réellement se régulariser à travers les émotions qui sont créées par cette pression-là, puis par des pressions qui sont internes aussi au niveau de notre définition du succès, de comment on se voit grandir aussi comme entrepreneur, puis qu’éventuellement que notre entreprise ne meure pas dans l’œuf parce qu’on n’est pas justement capable d’augmenter ces branches-là à l’intérieur de nous pour pouvoir naviguer des environnements plus haute pression et full disclosure.

[00:03:14.490] – Tatiana St-Louis

J’avais commencé aussi à prendre des notes sur cet épisode parce que je voulais faire un épisode sur la déception, sur le sentiment de déception suite à avoir reçu mon premier refus d’une des universités auxquelles j’avais appliqué pour le doctorat. Et ça m’a fait réfléchir beaucoup à ce processus-là, dans lequel je me suis engagée d’envoyer des applications au doctorat après douze ans à avoir été à l’extérieur du milieu académique, dans un département qui n’était même pas le département où j’ai fait mon bac ou ma maîtrise et de recevoir ce refus-là. Comment je me suis sentie ? Qu’est-ce que j’ai expérimenté ? Comment aussi j’ai voulu naviguer cette émotion-là ? Puis j’ai l’impression qu’on va peut-être pas rentrer full dans les détails de ça, mais que ça pourrait être un épisode en soi de parler de vraiment traverser les déceptions. Puis Dieu sait que dans une entreprise on a beaucoup de déceptions, mais je vais en parler un peu dans l’épisode d’aujourd’hui, puis on va pouvoir explorer certains de ces aspects-là.

[00:04:22.770] – Tatiana St-Louis

Donc, la première chose avec laquelle je voulais commencer, c’est que là, en ce moment, et j’en parle moi-même, il y a de plus en plus de conversations autour du système nerveux. Si vous suivez des coachs, si vous êtes dans le milieu du développement personnel ou des choses comme ça, ou de la santé ou du bien-être, ou tu sais, il y a beaucoup de discussions autour du système nerveux, autour d’un accompagnement qui va être conscientisé autrement aussi parce que de plus en plus, on comprend le rôle des traumatismes, des traumas dans nos décisions, dans notre façon de fonctionner, dans notre bien-être at large. Et je trouve que c’est quelque chose de hyper positif, mais c’est aussi quelque chose qu’il faut intégrer dans notre réflexion au niveau de l’entrepreneuriat. Parce que, en tant qu’entrepreneur, surtout en tant que solopreneur, on est soumis à beaucoup de pression et on est soumis aussi à beaucoup d’activation qui peuvent venir nous ébranler dans notre histoire, dans notre vision de nous-même, dans notre façon de codifier notre valeur, etc etc.

[00:05:34.320] – Tatiana St-Louis

Donc la régularisation du système nerveux, l’intégration ou du moins la compréhension du rôle des traumas dans notre expérience d’entrepreneur, c’est des choses qui pour moi sont vraiment essentielles. C’est des choses sur lesquelles je me suis formée. Je me suis faite certifier aussi dans certaines de ces modalités-là, parce qu’on ne peut pas distinguer l’entreprise, l’entrepreneur et ses résultats de la personne, l’individu qui porte cette responsabilité. Si vous voulez avoir un peu certaines ressources supplémentaires sur cette réflexion, je vais vous mettre quelques épisodes, dont un épisode que j’avais enregistré sur le burn-out, un autre épisode que j’avais enregistré sur les archétypes traumatiques. Fait que je vais vous mettre ça dans les notes de l’épisode si vous voulez aller écouter ça en parallèle de cette conversation qu’on va avoir aujourd’hui. Donc, pour en revenir avec cette conversation sur la régularisation du système nerveux, ce que moi j’ai remarqué, c’est que des fois il y a une mauvaise compréhension de ce que ça veut vraiment dire régulariser son système nerveux. Parce que ce que je vois beaucoup, c’est dans l’industrie du bien-être, surtout des conversations autour du fait que si tu es activé et si tu es triggered, s’il y a quelque chose qui est inconfortable dans ton entreprise ou peu importe dans ton expérience, il y a deux façons de voir la chose :

[00:07:00.640] – Tatiana St-Louis

D’un côté, il faut que tu prennes l’inconfort et que tu l’acceptes parce que dans l’inconfort se trouve la croissance ou de l’autre côté, il ne faut pas le faire parce que c’est quelque chose d’oppressif, c’est quelque chose de négatif, c’est quelque chose qui ne respecte pas ton corps ou ton système nerveux. Fait que tu sais, il y a cette espèce de dichotomie noir et blanc dans laquelle soit c’est un inconfort qui est purement négatif ou un inconfort qui va être un peu nié parce qu’on dit bien, dans l’inconfort, il y a la croissance et donc il faut absolument aller vers l’inconfort. Et j’avais quand je m’étais faite certifiée par Kara Lowentheil  dans la certification de coaching féministe, j’avais fait un… Mon travail dans le fond de certification, c’était sur cette distinction entre un inconfort qui serait expansif et un inconfort qui serait oppressif. Je vais vous mettre aussi le lien vers ça. C’est sur YouTube. J’avais fait une vidéo, c’est en anglais par contre, mais c’est quand même assez facile à suivre. Et il y a un workbook, il y a un cahier qui vient avec ça pour vraiment réfléchir à ça.

[00:08:05.380] – Tatiana St-Louis

Donc encore une fois, un petit aparté si vous voulez aller regarder ça en parallèle de cet épisode, mais moi c’est vraiment quelque chose que j’ai observé et avec lequel j’avais beaucoup de difficulté parce qu’il y a certains inconforts qui ne sont pas bons pour nous, parce qu’on le fait parce qu’il y a certaines injonctions dans la société, tu sais, comme par exemple tu sais, si on me disait ben « il faut souffrir pour être belle », c’est un inconfort bien souvent qui va être basé dans un système oppressif. D’un autre côté, si je veux faire un marathon, puis je suis inconfortable pendant que je cours, ben c’est pas nécessairement un inconfort qui est oppressif, à moins que je le fasse parce qu’il faut que je prouve à mon père qui m’a dit que j’ai jamais été bonne à rien, nanani nanana. Bref, ok, vous comprenez l’histoire, mais c’est beaucoup plus nuancé qu’on voudrait le croire. Et dans la régularisation du système nerveux, il y a beaucoup plus de nuances aussi que ça.

[00:09:03.400] – Tatiana St-Louis

Parce que la chose que j’ai remarquée aussi, c’est que parce qu’on n’est pas entraînées ou qu’on ne nous a pas montré, ou c’est pas très valorisé d’apprendre à gérer différents types d’émotions, puis d’apprendre à reconnaître quand on rentre en réaction traumatique, souvent on va juste s’entraîner à ignorer certaines sensations et réactions traumatiques et donc à constamment les revivre mais dans la négation, ce qui va générer souvent de la honte à l’intérieur de nous, ou on va tellement se laisser envahir par ces émotions-là qu’on va les démoniser, on va avoir une expérience complètement négative et on ne sera pas capable de les outrepasser et de les transformer en un terreau fertile pour la croissance, parce que justement, on n’a pas appris à process certaines émotions et donc on les combat ou on essaie de les rejeter de notre système. Puis c’est le cas de ces émotions négatives, puis là je mets « négatives » entre guillemets naturellement, dont on va parler et qui sont bien souvent trop mises dans le panier de preuves qu’on est en train de faire quelque chose d’oppressif dans notre business. Fait que tu sais, il faut nuancer ici ce discours autour de qu’est-ce qui est oppressif, qu’est-ce qui a besoin d’être régularisé, qu’est-ce qui est du self-care, qu’est-ce qui est de l’inconfort expansif, qu’est-ce qui est… Bref, toutes ces choses-là qui sont jamais noir ou blanc, mais qui doivent vraiment être contextualisées et comprises dans leur rôle qu’ils ont dans notre expérience émotionnelle d’être entrepreneur.

[00:10:32.890] – Tatiana St-Louis

L’autre chose aussi que je vois, c’est qu’on a une image qu’un système nerveux régularisé, c’est un système, c’est une réalité dans laquelle il y a un minimum de perturbations. Donc ce qui arrive, c’est qu’on va chercher à changer la réalité pour éliminer les stress potentiels. Et là je vous donne des exemples. Par exemple, notre quête de revenu, on veut le 30K, le 50K, le 100K par mois, peu importe, parce que justement on veut pas avoir à vivre avec la peur de manquer d’argent. Et donc cet objectif de revenu devient une grande excuse pour nous de dire « une fois que j’aurais 50K par mois ou 60K par mois, peu importe, mais là, mon système nerveux pourra être régularisé ».

[00:11:37.010] – Tatiana St-Louis

Ou un autre exemple ici, on veut engager quelqu’un pour closer nos ventes ou faire nos appels exploratoires, ou s’occuper de tout le marketing de notre business, parce que on a l’impression que de cette façon-là, on va pas avoir à dealer avec quelque chose qui est particulièrement activateur chez nous. On aime vraiment pas ça devoir dire nos prix à nos clients, fait qu’on va engager quelqu’un pour le dire à notre place. Mais ça, c’est pas régulariser son système nerveux. Pis là on va dire ok, ben j’engage quelqu’un pour régulariser mon système nerveux. Mais non, parce que tout ce qu’on fait, c’est éviter le problème en le mettant sur quelqu’un d’autre. Mais notre cerveau, notre système nerveux est toujours aussi réactif à ce type de réaction-là, à ce type d’événement-là. Et donc on est en train de faire quelque chose qui ultimement nous permet pas genre de croître parce que ça nous permet pas de trouver la façon de régulariser notre système nerveux. Donc ça, c’est important ici de distinguer qu’est-ce que ça veut dire exactement un système nerveux régularisé en entrepreneuriat, et de réaliser que la perturbation, la pression sur une entreprise, ces choses qui ont l’air oppressives entre guillemets, ne le sont pas nécessairement.

[00:12:57.140] – Tatiana St-Louis

C’est juste un état des choses, dans des circonstances un peu plus chaotiques ou dans des circonstances où une récession crée plus de pression sur l’économie, oui, c’est de l’oppression dans un certain sens, c’est de la pression, mais cette pression-là, okay, on devrait être en mesure de la régulariser parce qu’on ne peut pas juste arrêter la récession. On peut pas juste décider qu’on va juste arrêter de penser qu’on est en récession. Tu sais comment est-ce qu’on fait pour regarder les faits, pour vivre dans cette réalité-là sans constamment être en réaction traumatique ? Puis c’est ça selon moi, régulariser son système nerveux autour de la pression entrepreneuriale. Donc ce qui arrive aussi, c’est qu’à la place de régulariser, on va essayer de créer un cocon d’ultra confort qui va nous protéger des mauvais jours, qui va nous protéger des problèmes, des mauvaises émotions. Et là j’en reviens avec cette idée de si je faisais 100K par mois, je n’aurai plus de problème, j’aurais plus la peur de manquer d’argent, j’aurais… Tu sais ?

[00:14:01.840] – Tatiana St-Louis

Ce qui est, encore une fois, on peut douter de ça, mais c’est un peu l’idée dans laquelle on s’en va avec cette notion de dire « là, en ce moment, je suis beaucoup trop activé parce que je fais pas assez d’argent. Quand je ferais suffisamment d’argent, mon système va être régularisé ». On voit le problème à l’envers. Il faut régulariser notre système nerveux pour être capable ensuite de pouvoir croitre nos revenus et puis des choses comme ça. Parce que justement cette régularisation va nous permettre de croître et de prendre les bonnes décisions stratégiques pour ensuite créer cet influx financier qu’on cherche. Donc quand on cherche à créer un environnement protégé et aseptisé, on essaie aussi de s’éviter les pincements et les pensées négatives qui vont venir avec notre existence humaine. Puis je sais que la majorité des gens vont dire mais non, mais je crois pas au bonheur à tout prix. Tu sais, je sais qu’il y a des émotions positives et négatives, mais je vous encouragerai à réfléchir, ok, ben si tu le sais et si tu le sens, comment est-ce que tu réagis quand ces émotions négatives arrivent ? Comment est-ce que tu démonises parfois peut-être une émotion négative ou tu t’autorises pas de la vivre, ou tu essayes de la passer le plus rapidement possible parce que c’est inconfortable. Parce que si on est d’accord qu’on ne peut pas éliminer le négatif de notre vie, mais là c’est vraiment le moment de se poser la question « Ok, mais qu’est-ce qui arrive quand je suis dans cette phase de contraction-là ? Qu’est-ce qui arrive quand je suis dans une phase d’inconfort ? Qu’est-ce qui arrive quand je vis des douleurs psychologiques, émotionnelles, émotives ou peu importe ? Et quel genre de décision je prends ? Comment est-ce que je me régularise ? Comment je prends soin de moi à travers ça ? » Puis est-ce que prendre soin de moi, ça veut dire justement comme tout arrêter ? Ou est-ce que je suis capable de régulariser ce moment-là ? Parce que je suis capable aussi de distinguer, mettons, entre quelque chose qui est très très fort et très perturbateur et quelque chose qui est une faible perturbation.

[00:16:11.890] – Tatiana St-Louis

Et qu’est-ce que je fais avec la faible perturbation ? Est-ce que je fais un big deal de chaque perturbation que je vis dans mon business ? Ça, c’est des choses à se poser comme question parce que souvent c’est ça, je vais entendre dire « non, non mais je sais que ça ne va pas toujours être tout rose’. Oui, mais est-ce que tu le sais vraiment ? Est-ce que tu sais vraiment ce que ça veut dire ? À réfléchir. Parce que tu sais, ma façon de le voir, c’est que régulariser son système nerveux, c’est d’apprendre à ressentir l’émotion et pas entrer en réaction traumatique. Ou, si on entre en réaction traumatique, de retrouver un état de sécurité interne qui va nous permettre de traverser le moment et de traverser le moment en accédant quand même à notre intelligence, l’intelligence de notre corps. L’intelligence, c’est pas juste de savoir compter puis de lire Tolstoï, c’est vraiment genre est-ce que notre corps a une intelligence ?

[00:17:09.520] – Tatiana St-Louis

Quand il est rentré dans cette réaction-là, est-ce que je peux accéder à l’intelligence de mon corps et comprendre comment travailler avec ça ? Cette habileté-là à retrouver cet état de sécurité interne, c’est la source de notre capacité à croître. C’est ça qui va nous permettre de maturer comme entrepreneur. Maturer aussi, et pas juste comme entrepreneur, on s’entend, tu sais, je veux dire, ça nous permet aussi de maturer émotionnellement, psychologiquement et pas constamment être dans un état de réactivité. Parce qu’un trauma à quelque part, c’est une répétition. Et quand on répète constamment la même chose, on consolide cette réaction-là à l’intérieur de nous. Donc maturer émotionnellement, c’est être capable de dire « ok, réaction traumatique qui se passe qu’est-ce que je veux faire avec ça ? Où est l’intelligence de mon corps ? Comment je sors du cycle de répétition pour pouvoir créer des résultats différents ? » Et c’est là que cette régularisation du système nerveux nous permet de passer à une autre étape, nous permet de prendre des décisions qui sont différentes pour sortir de la réactivité traumatique.

[00:18:18.880] – Tatiana St-Louis

Parce que ultimement, la croissance vient avec une pression. C’est impossible de croître sans qu’il y ait une pression qui est mise sur nos systèmes, sans qu’il y ait une pression qui soit mise sur nos entreprises,  sur notre psyché, sur nos émotions, sur notre corps. Et c’est de voir comment est-ce qu’on va mitiger, gérer cette pression-là, où on va mettre nos limites, mais où aussi on va étendre notre safe space pour être capable d’aller un petit peu plus loin, puis un petit peu plus loin et éventuellement croître, être en expansion. Donc faire la différence entre un danger réel et une réaction traumatique. C’est une des étapes. C’est une des choses qu’il faut maîtriser pour pouvoir régulariser son système nerveux. Mais souvent, quand on est en réaction traumatique, le bruit qu’on entend dans notre tête ou l’intensité des émotions nous empêche de faire cette différence-là parce qu’on est justement en réaction instinctive. Donc il y a beaucoup de travail qu’on peut faire au niveau du coaching, au niveau vraiment de la conscientisation, au niveau du travail avec l’inconscient aussi, pour pouvoir se préparer à d’éventuelles réactions traumatiques ou du moins les reprogrammer, même si elles se sont passées dans le passé.

[00:19:36.820] – Tatiana St-Louis

Parce qu’on est capable d’imaginer dans notre tête si ça se passe encore, qu’est-ce que ça va générer comme sensations à l’intérieur de moi ? Donc faire la différence entre danger réel et réaction traumatique, c’est hyper important parce que ça nous permet de gérer le risque de l’entrepreneuriat puis gérer le risque, ça peut avoir plusieurs formes. Gérer le risque, c’est d’être capable de dire « est-ce que je suis en train de surréagir à un risque qui est minime ou est-ce que je suis en train de ne pas voir un risque parce que je ne veux pas me sentir de telle façon en prenant compte de ce risque ? » Donc quand on agit constamment en réaction traumatique, on va prendre des décisions traumatiques, puis on va toujours avoir l’impression qu’on est à la merci de l’environnement, on est à la merci des circonstances et qu’on n’est jamais vraiment en train  d’avancer ou d’évoluer parce qu’on ne peut pas prendre des décisions stratégiques conscientes. Puis je vais prendre un exemple et puis j’espère qu’il va pas mal sortir, mais tu sais, des fois j’entends des entrepreneurs dire qu’elles doivent choisir entre payer leur loyer ou payer leur épicerie, puis investir dans, je sais pas moi, un cours de marketing ou peu importe.

[00:20:56.560] – Tatiana St-Louis

Et pour moi, ben ça c’est intéressant dans le sens de dire comme ok, il y a plusieurs façons… Moi je connais pas ce qu’il y a dans ton compte en banque puis ce qu’il y a dans ton frigo naturellement, puis mon but ici c’est pas de dire il faut que tu te mettes sur les cartes de crédit puis blablabla, puis genre prendre des gros, des gros risques de cette façon-là. Mais la façon dont c’est dit souvent, c’est vraiment de se demander est-ce que c’est vrai que en ce moment je dois choisir entre payer mon épicerie et faire une formation Instagram ? Tu sais ou est-ce que c’est la façon dont mon cerveau l’a codifiée pour me dire qu’il y a un danger plus grand que ce que c’est. Parce que tu sais, certaines questions à se poser, c’est de dire est-ce que c’est vrai qu’il y a rien dans ton frigo ou ça veut juste dire que c’est ton conjoint qui va payer l’épicerie cette semaine ou ce mois-ci ou peu importe tu sais, et que dans votre arrangement, vous vous splitter les dépenses en deux.

[00:21:55.420] – Tatiana St-Louis

Ok, je donne juste un exemple ici pour dire comme ok, mais quand on commence à vraiment gérer le risque, on se dit est-ce que c’est vrai que je mange pas ou est-ce que là en ce moment je vais demander du support ou du soutien de la part de mon partenaire de vie ? Exemple. Tu sais, est-ce que c’est vrai que j’ai besoin de cette formation marketing ? Probablement pas. Mais d’un autre côté, c’est cette idée de dire il y a une précarité qui est réelle et il y a une précarité qui est traumatique. Puis tu sais, je veux dire, si tu n’as rien à manger dans ton frigo, pourquoi est-ce que tu penses à une formation sur Instagram ? Tu devrais aller trouver une job. Fait que c’est ça genre de la gestion de risque aussi consciente, c’est de dire est-ce que en ce moment je suis en train de voir la situation telle qu’elle est et de prendre les actions que je devrais prendre ? Parce que si tu devrais être en train de te trouver une job, mais tu es en train de regarder des films, des webinaires sur comment faire un reel viral, tes priorités ne sont pas à la bonne place.

[00:22:55.750] – Tatiana St-Louis

Mais si tu te dis que tu n’as pas, je ne sais pas combien d’argent pour mettre dans ton truc de reel viral, parce que t’as pas à manger, là, c’est vraiment de se questionner est-ce vrai ou est-ce la façon dont ton cerveau t’a offert le danger ou la réaction traumatique pour te faire réagir d’une certaine façon et donc prendre une décision qui n’est pas nécessairement ancrée dans la réalité ? Donc être capable d’agir dans le présent sans se laisser influencer par la réaction traumatique, c’est ça se créer un safe space. Parce que là, si on reprend cet exemple-là, si on dit ok, ben c’est juste, c’est pas que j’ai pas à manger, c’est pas que je suis dans la précarité et qu’on va me mettre dehors de mon appartement. C’est juste que là en ce moment je peux pas payer la moitié de mon épicerie avec mon conjoint. Donc là je suis vraiment dans le moment présent et là on peut créer un safe space pour se dire « ok, est-ce que il va arriver quelque chose si je paye pas l’épicerie à mon conjoint ? »

[00:24:08.900] – Tatiana St-Louis

Si oui, on prend une décision par rapport à ça. Si ça nous met en danger de faire ça, on prend une décision par rapport à ça. Mais ultimement, le safe space est à l’intérieur de nous parce que c’est nous qui savons faire, ok, ben mon safe space pour moi, ça serait de me dire, je sais que d’ici un mois, je suis capable de me trouver un client et que ça va me permettre de payer cette épicerie-là. Exemple ok. Puis tu sais, je sais que c’est que ça peut être activateur comme exemple, parce que là on parle vraiment de précarité, mais je pense que c’est hyper important de réfléchir à qu’est-ce que ça veut dire la précarité. Puis de savoir elle est où notre limite ? Notre seuil minimal de sécurité ? En dessous de ce seuil-là, je suis en précarité. Au-dessus de ce seuil-là, je suis juste une entrepreneure qui prend des risques. Ok, qui prend des risques, réfléchis mitigés, dans lesquels j’ai un agency, dans lesquels je peux agir.

[00:25:11.510] – Tatiana St-Louis

Je peux me trouver une job, je peux prendre genre tu sais… En tout cas, il y a des personnes qui sont plus à l’aise à prendre des prêts que d’autres. C’est correct. C’est pas une question de savoir un prêt, c’est-tu bon, un prêt c’est pas bon, c’est pas ça la question. La question c’est de savoir comment est-ce que je mitige mon risque. Où sont les dangers réels et comment j’évite de tomber dans une situation où je suis dans un danger réel et là, vraiment, je dois agir de façon très instinctive. Ou est-ce que je suis juste dans une contraction où il y a beaucoup plus de pression et là je dois agir de façon stratégique ? Parce que le safe space est à l’intérieur de nous. Le safe space, c’est pas le nombre d’argent qu’il y a dans notre compte en banque, c’est pas le nombre de clients qu’on a. Toutes ces choses-là peuvent disparaître du jour au lendemain. Toutes ces choses-là peuvent nous être retirées ou on peut en avoir plus un mois, puis en avoir moins l’autre mois, parce que le safe space, c’est à l’intérieur de nous, parce que le safe space détermine les limites à travers lesquelles on va opérer comme entrepreneur.

[00:26:18.140] – Tatiana St-Louis

Alright, c’était déjà hyper long, donc on va finir cet épisode ici et je vais vous inviter à écouter l’épisode de la semaine prochaine où je vais vous parler des quatre émotions ou sensations négatives que je vois beaucoup d’entrepreneurs essayer d’éviter et ça se met dans le chemin de leur croissance. Donc je vous mets quelques ressources ici aussi si vous voulez approfondir la réflexion d’ici à notre prochaine épisode dans les notes. Et on va poursuivre cette discussion dans un autre épisode. À bientôt.

[00:27:20.816] – Tatiana St-Louis

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à propos de l’auteureTatiana St-Louis

Adepte de littérature russe et collectionneuse de lunettes de designer, Tatiana a fondé Aime Ta Marque pour donner des outils aux femmes de carrière et entrepreneures pour mieux raconter leur histoire personnelle. Spécialiste des communications basée à Montréal, elle s'implique au sein de plusieurs communautés visant au développement professionnel des femmes.
Ep. 155 Régulariser son système nerveux comme entrepreneur : qu’est-ce que ça veut dire réellement?

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