Ep. 150 Les limites du self-care chez les entrepreneurs

L’industrie du self-care est évaluée à 450 milliards de dollars, révèle une publication du IRi, une entreprise de big data qui fournit des analyses prédictives et de l’intelligence de marché. Cette croissance fulgurante dénote d’une tendance indéniable : notre bien-être est devenu, plus que jamais, un enjeu individuel.

Confrontés à un environnement économique en mutation et à des défis constants, les entrepreneurs se retrouvent happés par cette réalité alors qu’ils doivent combattre leur plus dangereux ennemi : l’épuisement. Mais cette injonction au self-care n’est-elle pas une autre charge mentale ajoutée à une pression déjà immense que nous portons comme entrepreneurs?

Dans cet épisode, je me penche sur les limites du self-care chez les entrepreneurs et comment la société nous a failli sur ce point.

Je réfléchis à la place du soin individuel et collectif dans une réalité qui nous voit de plus en plus comme des machines desquelles on extrait du capital humain.

Dans cet épisode, je discute notamment de :

  • La corrélation entre les coûts croissants des soins de santé et l’augmentation de la responsabilité personnelle en matière de bien-être.
  • Les répercussions de l’état économique actuel sur la santé mentale des entrepreneurs.
  • Ma critique de l’industrie du self-care dans un contexte capitaliste tel que celui dans lequel nous sommes plongées.
  • Quoi faire avec l’anxiété qui nous assaille comme entrepreneures.
  • Le rôle d’une approche collective du soin et la nécessité du soutien communautaire dans notre parcours entrepreneurial.

    À écouter également : Ep. 113 Le burnout et les femmes avec Tessadit Ouiddir

Ce débat sur le self-care chez les entrepreneurs nous incite à réévaluer à qui incombe la responsabilité du soin dans un système capitaliste patriarcal. En tant qu’entrepreneurs, nous sommes constamment appelés à naviguer entre autonomie et interdépendance, et cet épisode vise à éclairer ce chemin complexe. En espérant que ces réflexions vous inspireront dans votre propre quête d’équilibre et d’épanouissement entrepreneurial.

Mentionné dans cet épisode :

Ne manque aucun épisode de L’Ambition au Féminin!
Inscris-toi pour recevoir un rappel par courriel à chaque nouvel épisode.

Transcription de l’épisode 150

Ep. 150 Les limites du self-care chez les entrepreneurs

Tatiana St-Louis [00:00:00]:

Vous écoutez l’Ambition au Féminin épisode 150 et aujourd’hui, je fais la distinction entre self care et self présence ou présence à soi et où sont les limites de chacun.

Tatiana St-Louis [00:00:15]:

Mon nom est Tatiana St-Louis et j’anime l’Ambition au Féminin, un podcast pour toutes les femmes pleines de vision, de talent et de drive qui désirent redéfinir le succès selon leurs termes et leurs conditions. Chaque semaine, j’explore seule ou en présence d’invités les thèmes entourant la réussite professionnelle et personnelle. Mindset, productivité, leadership, branding personnel… C’est LE rendez-vous pour réfléchir à la façon dont TU veux vivre ton plein potentiel et laisser ton empreinte dans le monde.

Tatiana St-Louis [00:00:44]:

Salut les ambitieuses, j’espère que vous allez bien. Je vous enregistre cet épisode à quelques semaines de Noël et c’est tout blanc dehors. C’est très, très joli. Et même si je ne suis pas quelqu’un qui aime particulièrement l’hiver, je suis contente, j’apprécie, j’apprécie l’esthétique de l’hiver même si, comme je le répète à beaucoup de personnes, si j’avais un parti politique, ce serait un parti politique d’hibernation. Et qu’est-ce que je veux dire par là ? C’est que moi, je suis une de ces personnes qui vit beaucoup avec la dépression saisonnière, mais tu sais, je prends de la vitamine D, puis tout ça pour vraiment m’assurer de m’adapter à ça, mais n’empêche mon niveau d’énergie descend durant cette saison et puis plus j’ai commencé à travailler avec mes cycles, que ce soient mes cycles hormonaux ou mes cycles saisonniers comme ça, je suis de celles qui bénéficieraient beaucoup de ralentir pendant la saison d’hiver et je pense qu’il y a beaucoup de personnes, je suis sûre que je suis pas la seule, mais malheureusement on vit dans une société où ces cycles-là ne sont pas respectés, on le sait très bien et j’imagine cette espèce d’utopie où pendant l’hiver, les heures de magasins sont réduites, on travaille moins, on a moins de requêtes ou de livrables qui sont mis durant ces périodes. L’économie ralentit, mais les besoins ralentissent aussi et ça, ça donne plus d’espace aussi pour faire du bénévolat, voir nos amis, voir d’autres personnes qui sont des ressources ou des moments de ressourcement qu’on sous-estime bien souvent en pensant qu’on a juste besoin de manger, avoir une maison, dormir pour prendre soin de soi, mais toute cette connexion à l’humain, cette connexion aux autres qu’on ne peut pas faire quand on est dans un 9 à 5 ou qu’on travaille soixante heures / semaine ou qu’on a une famille puis qu’on est très, on est dans une famille nucléaire qu’on est très exclu de nos communautés, puis surtout l’hiver où c’est de plus en plus difficile de sortir le soir avec le changement d’heure, pis il fait noir, puis on n’a pas envie d’aller voir du monde. Je pense que si on avait des périodes d’hibernation comme ça ou que c’était introduit dans notre façon de vivre, je pense qu’il y aurait des vraiment grands avantages.Mais bon, je vous parle pas de ça parce que je vais lancer un parti politique. Je parle de ça parce que c’est en lien avec le sujet d’aujourd’hui qui est le soin et surtout plus spécifiquement le self care. Puis je trouve que le self care, j’utilise le terme anglais parce que je trouve qu’il est beaucoup plus juste que dire « prendre soin de soi » ou de choses comme ça, parce que c’est vraiment retourner sur le self, c’est vraiment genre le soin de soi et puis je pense que aussi dans notre imaginaire collectif on utilise beaucoup ce terme-là fait que je vais l’utiliser au fur et à mesure de notre conversation, mais sachez que c’est vraiment délibéré puis parce que je trouve qu’encore une fois l’anglais, puis il y a beaucoup de réflexions sur le fait aussi que c’est un concept plutôt américain ou britannique, l’anglais a cette économie de mots que j’aime. Et moi, j’ai une relation très très réfléchie autour du self care parce que si vous êtes comme moi, puis vous avez été sur les réseaux sociaux dans l’avènement par exemple d’Instagram puis tout ça, pis que vous êtes dans les milieux du coaching et des choses comme ça, on a vu beaucoup cette montée de l’industrie du care et des professionnels du self care qui vont montrer différentes routines, prendre son bain, allumer des chandelles, prendre des vacances, tu sais cette espèce de philosophie du soin et du plaisir, mais très individuel.Et ça m’a toujours un peu titillée parce que je trouvais qu’il y avait quelque chose de performatif premièrement dans beaucoup de self care. Il y a quelque chose de très privilégier aussi, ce n’est pas tout le monde qui peut prendre une heure, tu sais, si tu as trois ou quatre enfants à la maison, ouais prendre ton heure de bain avec tes chandelles 1. c’est peut-être pas possible puis 2. c’est un peu ironique de penser « mais voici ton heure maintenant genre comme de part et d’autre retourne à ta vie quand même assez chaotique et épuisante ». Il y avait quelque chose qui m’a toujours un peu dérangée dans dans dans l’injonction du self care et j’ai, tu sais je lis là-dessus, je suis pas la seule, encore une fois, qui ressent une genre de pression autour de ça que je trouve qui est un peu mal placée. Puis là, j’ai sorti quelques infos qui pourraient être intéressantes à considérer pendant qu’on entre dans cette conversation. Je suis allée sur le site du international resource inc un IRI qui est une entreprise de big data qui fournit des analyses prédictives et de l’intelligence de marché pour ses clients. Puis sur ce site-là, il y avait un rapport sur l’industrie du self care justement et c’était intéressant de voir que cette industrie parce que je cherchais combien, à combien elle était évaluée, cette industrie est évaluée à 450 milliards de dollars américains. On ne parle pas de millions, on parle de milliards, 450 milliards de dollars pour l’industrie du self care.

Tatiana St-Louis [00:07:10]:

C’est énorme. C’est juste incroyablement énorme. C’est une probablement des industries en croissance qui ont eu le plus gros boom dans les dernières années. Et une des raisons qui expliquent ce montant-là, ce chiffre-là, c’est que de plus en plus, notamment aux États-Unis ou tu sais dans d’autres pays, les soins de santé deviennent eux aussi de plus en plus chers, ce qui fait que la majorité des gens doivent prendre en charge leur propre santé. Petite gorgée de thé j’avais quelque chose dans la gorge. Ils doivent prendre en charge leur propre santé et ça, ça va passer par autant des soins comme des médecines alternatives, comme la chiropraxie ou l’ostéopathie ou des choses comme ça, mais aussi plein d’autres pendants du soin qui pourraient aller autant du coaching à justement là, s’acheter des chandelles parfumées ou des choses comme ça, de l’aromathérapie maison ou tu sais des choses comme ça. Et ça inclut aussi, bien entendu, la santé mentale, le soin de notre santé mentale qui dans le monde des entrepreneurs, dans l’entrepreneuriat, est l’enjeu numéro un. Puis là encore une fois quelques données : là selon un article que j’ai lu dans Le Devoir et qui était daté du 9 mai 2023 la santé, puis là je cite « La santé mentale des entrepreneurs, s’effrite selon un rapport de la banque de développement du Canada publié mardi, le contexte économique actuel en particulier l’inflation est montrée du doigt. Et il y a eu un sondage qui a été fait. Selon ce sondage réalisé auprès de 500 propriétaires de PME entre le 20 février et le 3 mars 2023, 45% des répondants ont déclaré avoir des problèmes de santé mentale. Une hausse de sept points par rapport à février 2022.

Tatiana St-Louis [00:09:18]:

Donc le pourcentage d’entrepreneurs étant satisfaits tous les jours de leur santé mentale a pour sa part diminué, passant de 72 à 64. » Et ces nouvelles données abondent dans le sens d’autres études comme celle de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante intitulée « Au bord du gouffre : la santé mentale dans les PME canadiennes » on pouvait notamment y lire que 66% des propriétaires de PME était au bord de l’épuisement professionnel en février 2022. Et j’ai pas de misère à le croire, et je veux dire, je travaille comme coach ça fait longtemps que je suis dans cette industrie-là aussi, même si tu sais pour moi je suis beaucoup dans le marketing, mais veut veut pas on travaille avec des humains, puis je le vois, tu sais genre je le vois auprès des personnes qui qui veulent rentrer dans mes programmes, je le vois auprès de mes clients, je le vois auprès de mes collègues, je le vois sur les réseaux sociaux, la santé mentale des entrepreneurs, c’est un enjeu vraiment vraiment vraiment important. Et je veux vous référer à un épisode qu’on avait enregistré avec Tessadit Ouiddir sur le burn-out. Donc je vais mettre le lien aussi par rapport à ça là parce que tu sais veut veut pas avec le stress qui est mis socialement et économiquement sur toute la population, les entrepreneurs qui prennent déjà un niveau de stress plus élevé à cause de l’insécurité de leur business, à cause de l’insécurité de leur industrie des fois, c’est sûr que tu sais ça va créer un niveau de risque plus élevé. Donc maintenant qu’on a parlé un peu de ces chiffres-là, puis qu’on a parlé de ces problématiques-là, puis comment elles sont imbriquées, parce que si nos gouvernements ne sont pas capables de nous offrir des soins adéquats, mais là on va être obligé de nous dépenser de notre poche pour aller le chercher et là ça ça va créer genre des opportunités d’affaires pour beaucoup de gens, mais ça va aussi créer d’autres problèmes où le capitalisme devient un peu genre la solution à notre problème qui est un problème collectif et qui est un problème communautaire. Puis tu sais là on parlait des États-Unis où les soins de santé sont de plus en plus, où le prix des soins de santé est de plus en plus élevé, mais ici au Québec, même si nos soins sont « gratuits » entre guillemets, c’est très difficile d’aller chercher des soins de qualité à cause qu’il y a trop de pression sur le système, à cause que… On ne peut pas justement avoir accès. Tu sais, c’est des listes d’attente interminables. Avoir un psychologue, c’est presque impossible. Tout le monde est complètement booké.

Tatiana St-Louis [00:11:55]:

Il y a comme un goulot d’étranglement dans le système qui fait qu’on en revient un peu à la même situation où on peut pas avoir ces soins-là. Et donc entre le self care qui devient un peu l’alternative, qui est l’alternative consommable de ce genre de soins et qui revient dans la responsabilité de l’individu tu sais un peu malgré lui. Ce qui me mène à cette réflexion pour déconstruire un peu le self care et, dans mon opinion, puis dans ma réflexion, pour moi c’est vraiment clair que cette industrie elle est basée sur l’incapacité de nos nations et gouvernements de prendre soin de nous. Et de ce fait ça devient aussi une industrie oppressive qui met la responsabilité de notre bien-être sur nous-mêmes et pourquoi je dis qu’elle est oppressive parce que dans le monde dans lequel on vit avec de l’inflation, avec genre des crises de logement, avec beaucoup d’instabilité politiques, avec toutes ces choses-là, mais là ça devient un peu comme chaque personne doit être en charge de rester un bon citoyen, faire de l’argent pour pouvoir survivre, être productif, etc etc. Là, on peut imaginer comment, tu sais cette pression-là, puis là comme bam, genre on fait un burn-out, qu’est-ce qui arrive ? Mais tu sais, on n’a presque même pas l’espace pour faire un burn-out parce que si on fait un burn-out, la business ferme, l’argent rentre plus, puis il n’y a personne qui va, qui va nous aider à travers tout ça. Le stress est élevé et ça devient oppressif dans le sens que c’est une pression qui est mise sur nous de pouvoir s’adapter à cette pression externe là et donc ça devient comme une double pression. Et dans cette double pression de façon sous-jacente, il y a une vision capitaliste et extractive de l’humain. Qu’est ce que je veux dire par là, c’est que encore une fois, tu sais, il y a cette attente dans nos systèmes économiques puis dans nos systèmes sociaux qu’on va être des bonnes machines productives, qu’on va être capable de huiler nos mécanismes pour pouvoir continuer à produire et produire et produire selon ce que le système demande de nous.

Tatiana St-Louis [00:14:30]:

Et donc quand on n’est pas considéré comme une machine productive adéquate, comme par exemple dans un burn-out ou quand on a de l’anxiété chronique ou qu’on est en dépression ou même qu’on est invalide pour d’autres raisons, handicapé ou peu importe, des handicaps physiques ou mentaux ou psychologiques, mais là, on n’est plus un « bon citoyen » entre guillemets, parce qu’on n’a pas réussi à prendre soin de nous, de soi adéquatement. Et naturellement qui dit responsabilité dit culpabilité. Donc c’est pas long que cette responsabilité du self care pour rester un bon citoyen, rester une bonne entrepreneure, rester une bonne mère à la maison, rester, tu sais genre, de « faire sa part » entre guillemets, c’est sûr qu’après ça, si on n’y arrive pas, si on ne fait pas assez, tu sais, si on n’a pas suffisamment pris de vacances, on n’a pas suffisamment consommé, tu sais, de cassettes de méditation (des cassettes je trouve ça drôle), de programmes de méditation, si on n’a pas réussi à genre faire notre yoga puis prendre soin de notre corps, si on n’est pas dadada dadada… Mais là on est comme « je suis pas digne de me reposer », tu sais genre parce que même quand je me repose, j’ai cette pression de dire ou même quand j’arrête, j’ai cette pression de dire « il faudrait que, productivement, je sois en train de me régénérer ». Ce qui est comme genre l’ultra paradoxe du self care. Parce que plus on sent cette responsabilité de se régénérer, plus on va consommer des vacances, des bains mousseux, des chandelles, et plus l’anxiété revient parce qu’on n’est juste pas capable de dealer avec la pression.

Tatiana St-Louis [00:16:25]:

Salut les ambitieuses, je fais une petite pause dans l’épisode pour te parler de quelque chose de vraiment important. On va pas se mentir, les dernières années ont été rough pour beaucoup d’entrepreneurs. Pour certaines, ça a voulu dire de retourner sur le marché de l’emploi, pour d’autres redéfinir ses offres ou changer sa clientèle. Et au cours des huit dernières années, j’ai vu des centaines d’entrepreneurs motivés et pleins de talents, obligés de fermer les portes par manque de rentabilité ou de momentum. Parce qu’on ne va pas se mentir grâce au pouvoir du web et des réseaux sociaux, il n’y a jamais été plus facile qu’aujourd’hui d’avoir sa propre entreprise. Le défi, c’est d’y rester maître à bord, ancré dans sa vision, peu importe les tempêtes qu’on rencontre au fil des ans. Mais il ne faut pas se faire d’illusions, ton énergie est limitée. Tu ne peux pas brûler la chandelle par les deux bouts et pour continuer, tu as besoin de trouver un équilibre entre croissance et stabilisation. Et la clé vers cet équilibre, c’est la force de tes systèmes.

Tatiana St-Louis [00:17:25]:

Et crois-en mes sept années d’entrepreneuriat à faire croître mon équipe, mon plaisir et mes profits, je l’ai expérimenté au premier plan. Ce sont tes systèmes qui te supportent jour après jour pour que tu puisses enfin relaxer dans ton entreprise, même quand le monde est sans dessus dessous. Cet hiver, je vais ouvrir les portes de mon nouveau programme signature Autopoiesis. Ça fait plus de 6 mois que je travaille sur cet hybride entre un mastermind et un parcours de développement entrepreneurial pour te faire travailler dans les mécanismes les plus importants de ton business durable. Bye bye hustle, bye bye doute et découragement, tu es devenu entrepreneur pour faire du bien à toi, à tes clients et à ceux qui t’entourent et là on va optimiser chaque partie de ton entreprise pour y arriver. Rejoins la liste d’attente pour être aux premières loges lors de l’ouverture des inscriptions et profiter des rabais, bonus et autres goodies que je réserve à la première cohorte qui bénéficiera du prix le plus bas auquel le programme sera vendu. Pour t’inscrire, c’est facile rends-toi sur aimetamarque.com/ap et entre tes infos. C’est gratuit, c’est sans engagement, mais mon instinct me dit que c’est exactement le type de support à la fois stratégique et expérientiel que tu cherchais. Alright ma chère, c’est à aimetamarque.com/ap. Oublie pas que si tu cherches le lien, il est dans les notes de l’épisode et maintenant de retour à notre émission.

Tatiana St-Louis [00:19:10]:

Et là on en arrive à la roue de hamster du bien-être. Puis j’ai trouvé ça intéressant, c’était dans un post Instagram de Kirby CRIDDLE, je vais mettre le lien vers le post où elle parlait de la roue de hamster du bien-être, parce que ce qui arrive, c’est que là justement, tu sais, on commence à faire et à consommer de plus en plus dans cette sphère du self care parce que justement, on a cette pression qui nous dit qu’on doit se régénérer puis que sinon on va faire un burn-out, puis que sinon on va plus être capable d’être productif, et à chaque fois qu’on ajoute une nouvelle chose dans notre « routine de self care », ça on l’entend souvent, mais notre système nerveux puis notre corps tu sais, veut veut pas, ils ont besoin de le « process », ils ont besoin de l’assimiler puis de l’intégrer, mais on lui donne encore plus de travail parce que dans le fond, tu sais, on lui dit ok, même juste un bain mousseux, tu sais, ça a l’air comme calme et tout ça genre mais tu sais c’est un stimuli pour notre corps tu sais, c’est un stimuli qui est peut-être pas habituel pour lui. Fait que là, il est comme ok genre l’eau chaude, les odeurs… tu sais tout ça ici qui peut avoir un effet bénéfique, si on ne lui laisse pas le temps de s’intégrer à notre corps, puis de dire « ok, ceci est un endroit safe, ceci est un endroit où je peux faire baisser la pression ou peu importe », mais ça devient un stimuli de plus qui doit encore, tu sais qui devient une charge cognitive et même une charge somatique même de plus qui est faite en background, en arrière scène, et qui nous empêche de vraiment comme se reposer. Parce que plus on donne à notre corps du travail, même si ce travail semble plaisant, sans le laisser se reposer puis se régénérer puis intégrer, mais on réactive le stress constamment. Puis tu sais moi, je suis quelqu’un qui aime beaucoup intégrer les périodes d’intégration dans mes programmes tu sais, qui essaye de laisser le plus d’espace possible aux gens pour pas toujours avoir des devoirs, pas toujours comme focuser sur c’est quoi la prochaine chose que je dois faire, parce que même quand qu’on travaille sur des choses qui peuvent être bénéfiques pour notre entreprise, comme travailler sur notre positionnement ou réfléchir à comment on veut servir nos clients, puis comment on veut modifier certaines choses dans notre business, mais ça prend du temps aussi pour notre cerveau, pour notre corps, pour nos façons de voir le monde de s’ajuster puis de s’adapter. Donc quand on fait mettons un programme de bien-être, 6 semaines, en 6 vidéos, puis après 6 vidéos tu vas savoir comment même réguler ton système nerveux ou peu importe, genre tu sais là genre je donne un exemple vraiment très paradoxal, mais tu vas être beaucoup plus heureuse, tu vas connaître genre comme des archétypes de tes relations de couple nanani nanana… Ben tu sais c’est des devoirs qu’on donne à notre corps, puis à la place, ben tu sais ce que Kirby CRIDDLE de la publication je vous disais, disait comme moins de ça puis plus d’écoute de soi parce que si on ralentit pas suffisamment pour entendre ce qui est, si on n’est pas capable de créer de l’espace en nous, on va pas voir la réelle médecine ou le vrai potentiel de régénérescence qui est présent probablement déjà en nous, probablement devant nous. Et là il y a un autre concept qui est intéressant ici, puis c’est un concept que j’ai lu de ma mentor et de la coach féministe Kara LOWENTHEIL, c’est l’anxiété socialement programmée. Et c’est quoi ça l’anxiété socialement programmée ? Parce que tu sais souvent on va se dire « ok ben j’ai pris les vacances là, genre j’ai fait les bains mousseux etc. Pourquoi est-ce que genre l’anxiété revient constamment ? Pourquoi est-ce que j’arrive pas à me calmer ? » Puis ben la réponse c’est l’anxiété socialement programmée, parce que c’est une anxiété qui est causée par le fait de vivre dans une société qui nous dit constamment qu’on n’est pas assez, on n’est pas assez reposé, on n’est pas assez productif, on n’a pas assez de succès, on ne fait pas assez d’argent, on n’est pas assez avec nos enfants, on n’est pas assez XYZ… qu’on a besoin d’être parfait pour être aimé, pour être respecté, pour être vu, pour être connu et que on doit constamment réfléchir à ce que les autres pensent de nous, puis ça c’est notamment genre un problème très genré aussi, je pense que la charge mentale des femmes autour de ça est beaucoup plus élevée, puis ça a été documenté, puis ça a été expérimenté aussi, puis toutes ces pensées-là, toute cette anxiété-là, elle a été programmée dans nos cerveaux de génération en génération. C’est sûr que notre stress autour de ça, il ne va pas juste partir du jour au lendemain après avoir pris un bain. C’est un stress qui existe dans la façon dont notre cerveau est programmé. C’est un stress qui existe constamment, on est comme en constante réaction traumatique.

Tatiana St-Louis [00:24:50]:

Puis là-dessus, je vous invite à écouter l’épisode que j’ai enregistré la semaine passée sur les archétypes traumatiques en entreprise, parce que quand on est constamment dans cette réaction traumatique, on n’est jamais capable de ressentir de la sécurité. Donc la réponse naturellement à ça, mais c’est d’être capable genre 1. de prendre conscience de ce qui se passe, autant au niveau de notre corps qu’au niveau de nos pensées, puis 2. ben encore une fois être capable de faire du silence, être capable de faire de l’espace, être capable de au moins interrompre les pensées qu’on identifie comme étant celles qui génèrent constamment la réponse traumatique, puis ça, mais c’est un travail qui est profond, puis c’est un travail qui peut se faire avec tu sais plusieurs modalités, mais encore une fois le coaching, l’auto coaching, c’est des choses qui peuvent nous aider au moins à identifier ces parties-là. Puis après ça, il y a d’autres types de travail comme du travail somatique, du travail de processing des traumas, du travail… même certains travaillent avec le BDSM avec genre des choses qui sont très très très physiques pour pouvoir soigner certains traumas. Mais tu sais, c’est à travers ces modalité de soins aussi qu’on peut après ça commencer à désarçonner l’anxiété socialement programmée et la roue de hamster du bien-être. Ceci dit, par rapport à ce que je disais au début, puis ça, c’est quelque chose qu’une autre personne que j’aime suivre et je suis dans ses programmes un peu plus spirituels, il s’appelle Fabeku FATUNMISE, le soin, le bien-être, ce n’est pas un enjeu individuel, c’est un enjeu collectif. Et dans nos sociétés occidentales, on en a fait un enjeu individuel. Dans des sociétés, dans d’autres sociétés, dans d’autres civilisations, dans d’autres communautés, puis je ne vais pas les nommer parce que je ne veux pas non plus mal représenter certaines cultures, mais je les ai en tête pendant que j’en parle, le soin et le bien-être est un enjeu collectif. C’est dans la collectivité qu’on prend soin de nous.

Tatiana St-Louis [00:27:36]:

Puis là, je vais parler de la culture que moi-même je connais qui est comme la culture argentine ou certaines cultures latinos. On est beaucoup plus ouvert à avoir la famille qui arrive avec genre de la bouffe, à visiter sans être invité parce qu’on veut aller prendre des nouvelles, tu sais, il y a comme cette idée que collectivement, on est capable de s’occuper les uns des autres. Et dans n’importe quelle organisation vivante, il y a cette idée que l’individu n’a pas la totale responsabilité de sa survie et de son bien-être. C’est pas comme ça que ça marche. C’est pas genre on en sauve un, puis that’s it that’s all. C’est comme on se sauve ensemble. On se sent puissant ensemble, on combat ensemble l’oppression ou peu importe. On est ensemble parce que c’est ensemble qu’on survit, c’est ensemble qu’on sait qu’on est en santé. C’est ensemble qu’on fait sortir tout ce qui est toxique de nos communautés etc. Donc le soin est un enjeu collectif et ça c’est vraiment un changement de paradigme total même quand on commence à réfléchir à nos entreprises et à comment on veut vivre l’entrepreneuriat.

Tatiana St-Louis [00:29:02]:

Puis c’est pour ça que j’ai voulu commencer cet épisode en parlant plus de self care puis là je me disais « Mais qu’est-ce que je veux remplacer par le self care ou comment je comprends ce qui vient à la place du self care ? » et il y a ce concept de self presence, ou de présence à soi, qui pour moi est vraiment une clé pour savoir comment on a besoin, quel type de soin on a besoin, sans nécessairement devenir responsable de ce soin-là. Tu sais donc, la présence à soi, c’est le soin sans la responsabilité, puis la présence à soi ben ça peut passer par des questions « comme est-ce qu’on est capable de réduire le bruit dans notre tête ? », ces pensées dont on a parlé là, de l’anxiété socialement programmée, ça ça peut se faire naturellement au niveau individuel à travers du coaching, de l’auto coaching, de la thérapie, peu importe, même du journaling ou des choses qui sont un peu plus intuitives. Deuxième question « est-ce qu’on est capable de demander le soutien ? Identifier et demander le soutien dont on a besoin ? » Encore une fois je vous ramène à l’épisode sur les archétypes traumatiques, mais je vous fais réfléchir aussi à tout ce qui a rapport au soutien qu’on va chercher. Est-ce qu’on s’entoure de personnes qui vont avoir à coeur notre succès ? Est-ce qu’on s’entoure de personnes qui vont pouvoir nous aider à traverser certains challenges ? Est-ce qu’on fait confiance aux autres de nous aider à traverser, comme les autres peuvent nous faire confiance aussi quand le moment est venu de les aider à traverser ? Parce qu’encore une fois il y a cette notion de communauté qui est extrêmement importante dans la guérison collective et individuelle. Puis ça mène à la fameuse question « est-ce qu’on est capable de prendre soin les uns des autres ? » Puis ça c’est des choses que je pense qu’on a oublié encore une fois dans notre société hyper productive, hyper individualiste, hyper extractive, hyper coloniale, c’est comme « est-ce que quand je pense à la communauté, tu sais, est-ce que je suis dans une communauté qui est en santé ? » et tu sais » qu’est-ce qui arrive si on commence à voir le soin comme la responsabilité de tous? ». Donc la présence à soi et l’espace pour accueillir le moment, le laisser nous traverser, écouter ce qui se passe en nous. Là-dedans y’a beaucoup de travail aussi sur la gestion émotionnelle, sur être capable d’accueillir les différentes émotions, puis ça, c’est quelque chose qu’on, tu sais, je le vois notamment auprès des hommes dans ma vie, tu sais, c’est quelque chose qu’ils ont eu de la difficulté à apprendre, puis même aussi des femmes, tu sais parce que justement on est dans cette espèce de nuage d’aveuglement dans lequel « go go go essaye juste de te discipliner, il faut en faire plus », puis là on oublie qu’il y a un processing qui est en train de se faire au niveau émotionnel puis que les émotions nous permettent de catalyser certaines réactions mais aussi certains événements qu’on vit. Et naturellement, mais tu sais c’est aussi dans ces modèles-là que moi je réfléchis beaucoup à quel type d’espace on veut créer pour les entrepreneurs.

Tatiana St-Louis [00:32:38]:

Puis ce n’est pas juste une question d’avoir comme tu sais des réseaux genre, tu sais des lieux de réseautage puis des choses comme ça, mais vraiment comment est-ce qu’on crée des espaces de soins entre nous, puis tu sais pour moi un des modèles que j’adore c’est les modèles de mastermind, tu sais c’est des modèles communaux où est-ce que l’intelligence collective est mise à profit des autres membres, c’est des modèles où on peut discuter ou le coaching est public où on est moins dans l’individuel puis on va beaucoup chercher la médecine collective qui existe en chacun de nous. Et le nouveau programme que je suis en train de lancer naturellement là Autopoiesis est très très très axé sur cette vision de l’élévation collective ou du soin collectif. Donc pour terminer l’épisode, là je pense que j’ai fait le tour de ce que j’avais à dire, tu sais, on est, on est des gens, puis en tant que femmes, tu sais, il y a quelque chose de très, ou personnes qui ont eu l’expérience de femmes, qui a vécu dans cette identité, puis pas juste les femmes, il y a genre des personnes en situation d’oppression de tout genre là, les personnes racisées, les personnes avec des handicaps, tu sais, l’autonomie puis l’indépendance, c’est des choses qu’on veut parce qu’on nous a dit qu’on ne l’avait pas. Et c’est des choses qu’on a jusqu’à un certain degré et qui sont des bonnes choses, parce qu’on n’est pas des enfants qui ont besoin de se faire attacher nos souliers avant de partir, genre tu sais comme, mais l’autonomie et l’indépendance n’oblitère pas la réalité de l’interdépendance dans nos communautés et le besoin de savoir s’entourer des bonnes personnes et des personnes qui vont nous aider à nous élever. Et pour moi, ça revient toujours à du leadership conscient, de l’entrepreneuriat conscient, puis j’aime utiliser le terme conscient parce que c’est vraiment comme je conscientise toutes ces tensions-là qui existent, je conscientise ces réalités, je conscientise ce qui se passe en moi, je conscientise tout un tas de données qui me permettent ensuite de prendre des actions et de faire des actions et de prendre des décisions qui sont alignées avec mes ambitions, avec mes objectifs, mais aussi aligné avec le soin collectif, avec genre l’impact collectif que ça peut avoir. Voilà c’est ce que j’avais pour vous et je serais vraiment comme d’habitude intéressée, curieuse à savoir ce que vous en pensez, comment vous comprenez le self care, comment vous avez peut-être expérimenté la pression du self care et qu’est ce que vous avez fait avec ça pour pas que ça devienne une autre injonction d’un système qui a été pensé pour extirper un maximum de nous au lieu de vraiment réfléchir à notre longévité, réfléchir à notre bien-être puis à notre bonheur. Alright tout le monde. Je vous dis à bientôt.

Tatiana St-Louis [00:36:11]:

Hey ! Tu es encore là ? Ça veut dire que l’épisode t’a plu, c’est vraiment cool ça. Est-ce que je peux te demander quelque chose maintenant ? Aide d’autres femmes comme toi à découvrir le podcast en déposant des étoiles d’appréciation pour l’Ambition au Féminin. Sur Apple podcast, c’est facile, défile tout en bas de la page de l’émission où tu vois les avis et tape sur le cinq étoiles pour faire exploser mon cœur de joie. Sur Spotify, c’est encore plus simple : navigue sur la page du balado et tape l’icône en étoile en bas de la description. Merci d’avance et je t’apprécie beaucoup.

Une révolution business se trame pour janvier 2024.

Rejoins la liste d’attente activer ton privilège de premier accès + des rabais scandaleux. 😳

à propos de l’auteureTatiana St-Louis

Adepte de littérature russe et collectionneuse de lunettes de designer, Tatiana a fondé Aime Ta Marque pour donner des outils aux femmes de carrière et entrepreneures pour mieux raconter leur histoire personnelle. Spécialiste des communications basée à Montréal, elle s'implique au sein de plusieurs communautés visant au développement professionnel des femmes.
Ep. 150 Les limites du self-care chez les entrepreneurs

Recherche

partage cet épisode

Pin It on Pinterest

Share This