“Je ne peux pas me libérer”. “Je suis déjà prise”. “J’ai d’autres obligations/engagements”.
Tu sais ce que ces phrases ont en commun?
Elles mettes toutes de l’avant une réalité dans laquelle le temps ne nous appartient pas.
En invoquant l’idée de chaîne, de limitations, d’emprisonnement], elles nous rappellent inconsciemment que nous ne sommes pas fondamentalement libres.
Et ça, c’est comment la mentalité de l’employé nous dérobe insidieusement d’un peu plus de notre souveraineté et de notre leadership.
Ça a l’air innocent, n’est-ce pas? Ce ne sont que des façons de parler, après tout…
Oui, justement. Elles nous paraissent si innocentes qu’on ne les entends plus, on ne les voit plus pour ce qu’elles sont : l’architecture de notre réalité.
Et malheureusement, ça ne disparaît pas du jour au lendemain quand on décide de devenir entrepreneur.
Ce qui fait qu’on continue de perpétuer les mêmes modèles, les mêmes structures, les mêmes chemins tracés, nous demandant pourquoi on arrive pas à sortir de ces limitations et créer des résultats différents pour nous-mêmes.
La mentalité de l’employé est le travail fondamental que j’ai personnellement eu à faire quand j’ai décidé de m’investir dans mon entreprise.
Et à mon opinion, c’est celui qui est le plus difficile à conceptualiser, surtout si, comme moi, tu n’as pas été entourée par une culture entrepreneuriale durant ton enfance.
Si tu veux t’épanouir dans l’entrepreneuriat, c’est le changement de mindset à travailler si tu ne veux pas avoir à souffrir des résistances internes que la mentalité de l’employé perpétue dans tes actions et décisions.
Comment savoir que tu opères dans la mentalité de l’employé :
- Pour toi, temps et argent sont intimement reliés.
- Tu vois l’abondance financière comme quelque chose qui se retrouve dans le futur (la fameuse “retraite”) et pour lequel tu dois travailler fort maintenant
- Tu associes l’argent à quelque chose de difficile à atteindre et surtout à accumuler (parce que tu conçois encore tes revenus (mensuels, annuels) sous un modèle s’apparentant à la “paie” (et donc fondamentalement limitée à un temps et un montant)
- Tu conçois la valeur de ce que tu offres (et de ce que tu consommes) en termes “d’accès” à une personne ou à une expertise.
- Tu as tendance à donner plus que nécessaire pour justifier tes prix, car tu associes encore inconsciemment un prix à un calcul horaire
- Tu vois la dette comme un engagement coûteux dans le présent au lieu d’un levier financier payant sur le long terme
- Le temps est une ressource hyper-structurée qui doit être maximisée.
- Tu calcules ton temps sur la notion de 24/7 plutôt qu’en saisons ou en cycles
- Tu donnes ton 110% pendant le jour et la semaine et te retrouve épuisée les soirs et fins de semaine
- Tu as des besoins fréquents de déconnecter et de sortir du brouhaha du quotidien, ce qui représente une difficulté logistique en soi
- Tu obsèdes sur les listes de tâches et autres méthodes de productivité, qui deviennent autant des carcans de sécurité que des porteurs d’anxiété (parce qu’on se rappelle que temps = argent)
- L’idée d’être perçue (par les autres ou par toi-même) comme paresseuse ou oisive te donnent la chair de poule
- La peur de manquer est constamment activée
- Tu as toujours cette impression d’être à la course (à la recherche de temps, d’argent ou d’opportunités)
- Même quand tu fais de l’argent, tu ressens une profonde insécurité à savoir si tu seras capable de répéter l’exploit dans le futur
- Tu as une tolérance au risque très faible, car tu considères la possibilité de perdre plus réelle que celle de faire un gain (difficile d’investir dans ces moments-là!)
- Tu opères selon la croyance que tes expériences négatives passées vont invariablement se répéter dans le futur (et que tu dois t’en protéger)
- Tu vois l’échec là où d’autres voient simplement une circonstance ou une probabilité.
Comment sortir de la mentalité de l’employé
Ce qu’il faut comprendre à propos de la mentalité de l’employé, c’est que c’est d’abord et avant tout une série de conditionnements sociaux qui nous ont été inculqués autour du travail, de l’argent et du temps.
Ils portent en eux différentes notions qui ont été acceptés comme “normales”, incluant entre autres que le corps est comme une machine, que capital est synonyme de valeur, et qu’être un “bon” travailleur (ou un bon employé) est un objectif moral qui nous élève comme citoyen et contribuable à la société en général.
Ces notions sont des croyances ; des visions de la réalités acceptés par un si grand nombre qu’elles sont rarement contestées.
Pour sortir de la mentalité de l’employé, il faut donc mettre au défi ces croyances.
Pour ce faire, deux choses sont importantes : la conscientisation et l’exposition.
Conscientiser les croyances (ou, comme j’aime les appeler “les schémas inconscients”) qui nous mettent dans la posture d’employé nous rappelle de quelque chose d’extrêmement important : nous avons toujours le choix de ce que nous décidons de croire.
Conscientiser le choix nous permet alors d’offrir à notre cerveau des configurations alternatives (l’espace des possibilités) et ainsi prendre des décisions différentes.
C’est ici que l’exposition entre en jeu.
Si nous ne sommes jamais dans une position de leadership et nous laissons les décisions aux autres (que ce soit nos familles, nos patrons, nos clients, nos “obligations” de toutes sortes), nous ne nous ouvrons jamais à l’étape de conscientisation où l’on est forcées à choisir les croyances que nous allons adopter face aux circonstances qui nous sont offertes.
Assumer son leadership afin d’être obligées de prendre des décisions intentionnelles et analyser les résultats qui en découleront devient alors le lieu propice pour questionner la mentalité de l’employé et la remplacer par des pensées et des croyances différentes qui nous ouvrent au lieu où réside la réelle créativité de l’entrepreneur.
Car à la fin de la journée, l’entrepreneur est un créateur. C’est le contraire d’un exécutant qui suit des règles et des modes d’emploi.
L’entrepreneur a comme rôle de changer les configurations afin de créer de la nouveauté qui résonne avec les besoins qu’il perçoit dans le monde.
L’entrepreneur n’attend pas son chèque de paie. L’entrepreneur explore le champ des possibles afin de suivre les opportunités qui font le plus de sens pour lui.
L’entrepreneur est un expérimentateur et un aventurier qui joue avec le flux de l’argent pour concrétiser sa vision et ses idées.
L’entrepreneur est un esprit libre qui solutionne des problèmes grâce à sa débrouillardise infinie, qu’ils soient physiques, psychologiques ou émotionnels.
Quelques croyances alternatives pour désactiver la mentalité de l’employé
Voici quelques recadrages que tu pourrais vouloir essayer pour te défaire de la mentalité d’employé :
- J’ai tout mon temps, car le temps est cyclique et non linéaire.
- L’optimisation est une (op)pression capitaliste et j’ai le droit de ne pas vivre dans l’optimalité.
- Quand je joue avec l’argent, que ce soit en l’investissant ou en l’échangeant, je joue avec ma capacité
- L’argent est un flux qui n’est fixée ni dans le temps, ni dans mon compte en banque.
- Je priorise l’oisiveté et le repos comme activité fondamentale.
- Je défais l’échec de sa charge négative et honore mes expérimentations.
Mais le monde n’est-il pas limité?
On rentre dans la philosophie. Le monde est limité quand on considère que notre existence est la finalité.
L’univers, lui, est illimité (du moins ce que l’on peut concevoir).
Mais comme je ne veux pas prendre cette tengeante (et je pense que toi non plus), je vais plutôt de diriger vers trois épisodes de podcast qui adressent trois aspects importants de cette discussion :
Ep. 116 L’entrepreneuriat, entre créativité et productivité
Ep. 108 Mindset d’abondance : au-delà de la pensée magique
Ep. 102 Se défaire de la pensée linéaire et devenir une meilleure entrepreneure
Ne manque aucun épisode de L’Ambition au Féminin!
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