Ep. 151 L’entreprise autopoïétique : ce que le vivant nous apprend sur le succès

L’entrepreneuriat est souvent présenté comme une quête de liberté, de croissance et de prospérité financière.

Sachant cela, est-ce qu’il doit toujours rimer avec risque, épuisement et incertitude ?

Après avoir coaché des centaines de femmes à établir leur notoriété grâce au web, j’ai identifié des objectifs qui vont au-delà de la liberté et de la croissance et qui me semblent beaucoup plus adaptés au contexte de jeu infini de l’entrepreneuriat : la vraie clé du succès entrepreneurial réside dans la stabilité, l’agilité et la capacité à prospérer même au cœur du chaos.

Dans cet épisode, je partage mes perspectives sur la redéfinition de la réussite et la richesse, et comment nous pouvons transformer nos entreprises pour mieux naviguer dans l’incertitude actuelle.

Dans cet épisode, je discute notamment de :

  • Le problème de l’entrepreneuriat actuel : Je plonge dans les défis que rencontrent les entrepreneurs d’aujourd’hui, en soulignant comment notre perception de la richesse et de la réussite doit être questionnée face à un environnement économique et social en mutation.
  • Changement de paradigme entrepreneurial : Comment évoluons-nous vers un nouveau modèle entrepreneurial ? Je partage des insights sur ce que signifie vraiment être entrepreneur aujourd’hui, au-delà de la quête de liberté financière.
  • L’entreprise autopoïétique : Qu’est-ce qu’une entreprise autopoïétique et pourquoi devrions-nous nous en inspirer ? Je détaille comment ce modèle peut transformer notre approche de la gestion et de l’organisation des entreprises.
  • Avantages du paradigme autopoïétique : Je décris les caractéristiques clés des entreprises autopoïétiques, mettant en lumière leur capacité à favoriser la flexibilité, l’adaptation organique, et une résilience accrue.
  • Vers une nouvelle philosophie entrepreneuriale : J’explore comment cette nouvelle philosophie peut nous aider à surmonter les pièges du capitalisme et du patriarcat, et à créer des entreprises qui sont non seulement durables, mais également enrichissantes et alignées avec nos valeurs.

Les dernières années nous ont mis au défi à bien des égards, tant sur le plan personnel que professionnel. Il est crucial de repenser les modèles sur lesquels nous basons nos structures de succès.

L’approche autopoïétique offre un chemin vers des entreprises qui ne se contentent pas de survivre, mais qui s’épanouissent dans l’entrepreneuriat.

Pour approfondir cette discussion et solidifier ton entreprise face aux changements imminents, rejoins ma masterclass « Apprendre à danser avec le chaos entrepreneurial ».

Envoie ta candidature dès maintenant pour découvrir comment tu peux non seulement survivre, mais prospérer dans l’entrepreneuriat moderne.

À écouter également : Ep. 149 3 archétypes traumatiques qui t’empêchent de t’épanouir dans ton business et Ep. 150 Les limites du self-care chez les entrepreneurs

Mentionné dans cet épisode :

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Transcription de l’épisode 151

Ep. 151 L’entreprise autopoïétique : ce que le vivant nous apprend sur le succès

[00:00:00.030] – Tatiana St-Louis

Vous écoutez L’Ambition au Féminin, épisode 151.

[00:00:33.530] – Tatiana St-Louis

Mon nom est Tatiana St-Louis et j’anime L’Ambition au Féminin, un podcast pour toutes les femmes pleines de vision, de talent et de drive, qui désirent redéfinir le succès selon leurs termes et leurs conditions. Chaque semaine, j’explore, seule ou en présence d’invités, les thèmes entourant la réussite professionnelle et personnelle. Mindset, productivité, leadership, branding personnel… C’est LE rendez-vous pour réfléchir à la façon dont TU veux vivre ton plein potentiel et laisser ton empreinte dans le monde.

[00:00:40.030] – Tatiana St-Louis

Salut les ambitieuses ! Comment vous allez aujourd’hui ? Si vous écoutez ceci au moment où est publié cet épisode, je vous souhaite un joyeux temps des fêtes. Je vous souhaite de célébrer votre année avec votre famille, vos proches, ceux que vous aimez et surtout avec vous-même. Prendre ce moment pour réaliser à quel point vous êtes une badass et à quel point, peu importe ce qui s’est passé dans les derniers mois, vous êtes pleine de potentiel, vous êtes pleine de rêves, pleine d’ambition et elles ont toutes leur importance. On va fermer les portes, ben on va fermer les portes, on va être en vacances en fait, l’équipe Aime Ta Marque, pour les prochaines semaines. Et puis l’année 2023 va se clôturer avec beaucoup de belles célébrations au niveau de l’entreprise. Une année qui a commencé pour moi avec des problématiques personnelles, dont j’ai pas nécessairement envie de parler publiquement, mais ça a été un début d’année assez difficile pour moi, un début d’année qui m’a littéralement paralysée, où pendant peut-être un mois, un mois et demi, je pouvais pas fonctionner normalement dans l’entreprise et puis ça, ça a été pas nécessairement publicisé parce que c’était en lien à ma vie personnelle, et j’ai pris des grandes décisions sur ce que je voulais accomplir, sur comment je voulais vivre les prochains mois, les prochaines années.

[00:02:07.450] – Tatiana St-Louis

Et par la suite, il s’est passé beaucoup de choses. Je suis allée à Hawaï dans une retraite, j’ai amené ma famille aussi et après ça, j’ai décidé que MoneyBrand, mon programme signature, allait fermer ses portes. Ensuite, il y a eu le fameux voyage à Paris où j’ai décidé que je voulais faire mon doctorat et donc j’ai entamé le processus d’application au doctorat. Ça a été aussi une belle rencontre, avec moi-même, avec mon passé, avec des cycles qui se terminaient dans ma vie aussi, de retourner à Paris après 18 ans à ne pas avoir mis les pieds en Europe. Il y a eu beaucoup de grosses réalisations qui ont été faites. Là, j’ai fait un super photoshoot de marque qui m’a permis aussi de reconnecter avec avec moi-même.

[00:03:26.020] – Tatiana St-Louis

Et après ça, la deuxième partie de l’année, ça c’était au mois de mai, la deuxième partie de l’année, a été vraiment pleine de rebondissements. On a eu des changements au niveau de l’équipe, j’ai engagé, il y a des personnes qui sont parties… Après ça, on a entamé des grosses restructurations au niveau des programmes, on a lancé un travail de fond sur les funnels, sur les funnels de l’entreprise, beaucoup plus au niveau technique, au niveau structure, mais aussi j’ai commencé à travailler sur le nouveau programme Autopoiesis que je lance là maintenant, éminemment, qui va être lancé au public au mois de janvier. Et à travers tout ça, j’ai appliqué à cinq universités, dont deux de Ivy League aux États-Unis, deux qui sont à Londres, une qui est ici à Montréal. Et j’ai aussi participé à un cours qui s’appelait Mistress Class. Et c’était sur la réalité des dominatrices. Et je vous parlerai de ça un autre jour. Mais ça m’a beaucoup, beaucoup appris.

[00:04:34.180] – Tatiana St-Louis

Tout ça, pendant qu’on ferme les portes de MoneyBrand avec la cohorte. Et puis naturellement, tu sais, je continue avec mon mastermind… Fait que ça a été une année très très très chargée au niveau tant personnelle que business. Et, alors qu’on clôt cette année, alors que j’enregistre ce dernier épisode de 2023, je réalisais à quel point j’ai réussi à créer dans mon entreprise un lieu d’abondance, un lieu d’espace, où ces changements-là ont pu avoir leur place, où ces changements de cap, où ces aléas de la vie, où ces grandes visions ont toutes trouvé leur place et ont permis une adaptation, qui n’était pas toujours facile, on va pas se le cacher, mais qui ne m’a jamais fait douter des choses que j’avais mis en place pour me supporter à travers ce que j’appelle les tempêtes. Et ça tombe bien de faire ce bilan-là maintenant, alors que je lance le nouveau programme qui s’appelle Autopoiesis et parce que justement, c’est dans cette optique-là que je pense que l’entrepreneuriat s’en va davantage, surtout l’entrepreneuriat en ligne, surtout l’entrepreneuriat pour les micro-entreprises comme nous, les solopreneurs ou les personnes qui manœuvrent des toutes petites entreprises de dix ou cinq employés ou moins même.

[00:06:03.800] – Tatiana St-Louis

Et à quel point ça rentre dans cette réflexion sur « C’est quoi le futur ?C’est quoi notre futur comme entrepreneur ? » justement dans un contexte qui est de plus en plus changeant, houleux, tumultueux. Et c’est ça que j’avais envie de discuter avec vous aujourd’hui dans l’épisode, parce qu’il y a un changement de paradigme qui est en train de s’opérer au niveau de l’entrepreneuriat et qu’on ressent vraiment beaucoup dans les discours qui commencent à émerger autour de l’entreprise, autour de l’entrepreneuriat. Et c’est ça que je voulais aborder avec vous, selon ce que je considère être un changement de vision sur la nature ou le fonctionnement d’une entreprise, qu’on voyait jadis comme mécanique et très statique, et aujourd’hui qu’on veut voir comme organique. Et puis je trouvais ça intéressant de le mettre en parallèle avec mon intérêt qui a toujours été sur le contenu organique et sur la croissance organique des communautés et des revenus et tout ça. Parce que, tu sais, le terme organique, naturellement, c’est un terme qui est connexe à la vie.

[00:07:27.380] – Tatiana St-Louis

Et souvent ce que je vois, ce que j’ai observé dans mes groupes, dans mes programmes, avec les personnes avec qui je travaille, c’est qu’on a une vision très statique de l’entrepreneuriat. Puis, comme vous le savez, puis parce que vous écoutez ce podcast qui s’appelle L’Ambition au Féminin, puis si vous me connaissez depuis mes débuts en 2016, vous savez que la thématique de la réussite des femmes, de la richesse, de l’épanouissement, de qu’est-ce que ça veut dire avoir du succès, qu’est-ce que ça veut dire avoir de l’ambition, quelles sont les différentes facettes et quelles sont les différentes nuances de cette définition-là chez les femmes, qui n’est pas souvent dans les définitions socialement… Les définitions majoritaires, qui auraient été plus établies par un modèle plus patriarcal, un modèle plus masculin ou du moins axé sur d’autres valeurs que celles que l’entrepreneuriat féminin amène sur le terrain. Et donc de cette réflexion sur la définition de la réussite et de la richesse, j’inclus aussi l’essor de tous les programmes qu’on a vus dans les dernières années et surtout aux débuts de l’entrepreneuriat en ligne, surtout aux débuts de l’entrepreneuriat en ligne en francophonie, qui était souvent axée sur atteindre le fameux 100K.

[00:09:00.020] – Tatiana St-Louis

Et maintenant on est rendu à « si tu ne fais pas 1 million dans ta business, ben t’es pas vraiment une business à succès ». Et puis, cette recherche des revenus exponentiels, cette recherche du succès rapide et fulgurant, puis beaucoup d’argent est dépensé et investi dans des programmes qui envoient cette promesse-là. Puis ça fait des années qu’on réfléchit à ce message qui circule en entrepreneuriat sur le succès miracle, sur les succès rapides, puis sur les modèles d’affaires exponentiels et génératifs. Et naturellement, dans ma réflexion sur la réussite, cette partie de la réflexion sur la fameuse réussite financière et sur la croissance rapide et fulgurante, c’est très très central dans ce que j’ai pu observer. D’autant plus qu’on vit dans un monde de l’image. Puis là, ça amène d’autres réflexions autour d’autres choses dont j’ai été témoin dans les dernières années, vous avez été témoin aussi, qui est comme tout ce qui est au niveau genre, bon, du personal branding, de la fameuse visibilité, de la fameuse création d’univers.

[00:10:24.800] – Tatiana St-Louis

Tu sais, même le storytelling, même le copywriting rentrent dans cette catégorie de créer des images à succès qui sont parfois très loin de la réalité, très loin de l’authenticité. Puis là, il y a eu toutes les conversations autour de « c’est quoi l’authenticité ? C’est quoi faire du marketing authentique ? C’est quoi se montrer réellement sur les réseaux sociaux ? » Mais en même temps, il faut copywriter parce qu’il faut vendre, il faut les funnels nanani nanana. Et quand on mêle ça avec des images de réussite qui sont axées sur l’argent, sur l’argent rapide, puis qu’on fait les corrélations, bien souvent, les gens vont les associer ensemble, ils vont dire pour faire beaucoup d’argent, il faut que je sois visible, il faut que j’aie ce type de message, il faut que je montre telle chose de ma vie pour pouvoir ensuite avoir plus de monde qui vont acheter plus rapidement, blablabla.

[00:11:28.890] – Tatiana St-Louis

Puis parallèlement, dans les dernières années, depuis la pandémie notamment, on a vu aussi des besoins de plus en plus présents au niveau du care. J’ai enregistré un épisode la semaine passée sur le selfcare, les limites de l’entrepreneuriat, je vous invite à aller l’écouter après cet épisode-ci. Un niveau de plus en plus important au niveau du care, parce que le système en général, le système économique, le système au niveau des technologies, met de plus en plus de pression sur nous pour constamment produire, constamment créer, constamment faire du nouveau, constamment être connecté. Et d’un côté, il y a quelque chose de positif parce que ça implique qu’on peut créer des meilleures communautés. On peut se regrouper, on peut trouver des personnes qui nous ressemblent. Mais aussi, ça vient aussi avec beaucoup de scissions, beaucoup de frictions, beaucoup de pression. Beaucoup de pression d’être partout, de créer ces fameuses communautés, de les faire augmenter et de voir les gens comme presque un pouvoir politique et économique. Plus t’as de monde dans ton audience, plus tu vas faire d’argent, ce qui est un mensonge. Mais c’est dans le discours ambiant autour de ce que ça veut dire de réussir grâce au web, de qu’est-ce que ça veut dire de réussir comme entrepreneur.

[00:12:39.930] – Tatiana St-Louis

Donc quand on prend toutes ces choses-là ensemble, le boom des succès overnight, le monde de l’image, puis ces besoins au niveau de l’authenticité des communautés, puis du care, on réalise que quand on amène ça dans le contexte d’une période économique et sociale assez difficile, depuis justement en 2021, avec la récession, avec l’anxiété généralisée que ça a créé, avec les soubresauts que ça a créés dans le marché du travail, avec l’isolation de beaucoup de personnes et tout ce qu’on voit au niveau de la propagande, des guerres en Palestine, notamment, de la colonisation, etc. Ben quand on couple cette vision du succès avec une période économiquement difficile, ben ça arrive que l’entrepreneuriat qui était devenu un genre de eldorado, un genre de rêve pour beaucoup de personnes, de libération, ben soudainement, ça devient l’inverse, ça devient un cauchemar, ça devient un lieu où beaucoup de personnes réalisent qu’elles ont tout donné et qu’elles ne peuvent plus continuer. Beaucoup de personnes dans les derniers mois, dans les dernières années, ont laissé tomber leur business, ont laissé tomber leurs ambitions de ce côté-là, sont retournées sur le marché du travail.

[00:14:11.850] – Tatiana St-Louis

Et je n’ai absolument rien contre ça, il n’y a rien de négatif à faire ces décisions-là. Par contre, c’est sûr que comme coach, comme personne qui travaille avec le succès au féminin, avec des entrepreneurs dans tous les domaines, mais tu sais, c’est quand même un gros red flag, c’est un gros drapeau rouge pour moi de dire, ces business-là qui doivent fermer ou qui n’ont pas réussi à nécessairement créer de la stabilité au sein de leur système, ben il y avait quelque chose qui était bâti probablement sur des mauvaises fondations ou qui avait besoin d’être revisité, parce qu’il y a eu peut-être des incursions de ces différentes choses dont j’ai nommé un peu plus tôt, au niveau genre, de ces croyances autour de l’entrepreneuriat, autour du succès et autour de la richesse, qui sont venues jouer dans la façon dont ces entreprises ont été réfléchies, montées et pilotées, jusqu’à finalement arriver à la non viabilité. Et si vous m’écoutez parler, si vous faites partie de mes programmes, vous a déjà vu, vous avez déjà participé à des choses que j’ai faites, notamment, j’avais un challenge, et qui est encore disponible en passant, « Fais de ta business un safe space » ou « 5 jours pour créer des offres irrésistibles ». Bref, tout ça est disponible sur mon site web. Mais si vous connaissez mon travail, vous savez que j’ai une vision très nuancée de ce que c’est l’entrepreneuriat et l’objectif qu’on vient chercher en entrepreneuriat.

[00:15:29.120] – Tatiana St-Louis

Puis pour moi, il y a trois facettes qu’il faut vraiment réfléchir par rapport aux vrais objectifs de l’entrepreneur, qui sont d’un côté ben l’entrepreneur, le micro-entrepreneur du moins, ou l’entrepreneur, comment moi je le comprends, l’entrepreneur conscient, on va l’appeler. Son objectif, c’est pas tant l’argent que la stabilité. C’est pas tant la croissance que la stabilité. Parce que dans la stabilité, on est capable après ça de construire. Tandis que si on vise une croissance qui n’est pas contrôlée, si on vise simplement la croissance, si on n’arrive pas à la contrôler et qu’on n’arrive pas à trouver un état de stabilité, ben c’est facile, ça va exploser ou ça va imploser.

[00:16:45.040] – Tatiana St-Louis

Il va y avoir trop de pression qui va être mise sur le système, il ne sera pas viable sur le long terme. De la même façon, le vrai objectif de l’entrepreneur, c’est pas la liberté, c’est l’agilité. La liberté, souvent, c’est mal compris, comme étant de pouvoir faire ce qu’on veut, quand on veut, de la façon qu’on veut. Et là c’est indéniable, on va arriver à des limites de cette liberté-là, parce qu’on vit dans un monde qui est rempli de barrières, un monde qui est rempli de cadres et d’injonctions et de choses comme ça. Et même si on veut croire dans le potentiel libérateur de l’entrepreneuriat, il reste qu’on doit quand même adhérer à certaines structures. Et dans ces structures, qu’en tant qu’entrepreneur, on a beaucoup plus de choix de ces structures-là, ben notre objectif, c’est de demeurer le plus agile possible afin de ne pas se créer des business « camisole de force ». Des business dans lesquels on n’est pas capable d’évoluer ou de pivoter. Et donc des business dans lesquels les structures deviennent agiles.

[00:18:04.770] – Tatiana St-Louis

Puis finalement, on parle beaucoup de résilience ces temps-ci et je pense que c’est une bonne chose parce que dans le fond, encore une fois, le système et le contexte dans lequel on est, exercent beaucoup de pression sur nous. Mais dans ce contexte-là aussi, cette résilience, c’est pas nécessairement ça l’objectif de l’entrepreneur. L’entrepreneur, lui, ce qu’il veut, ce n’est pas la résilience, c’est l’anti fragilité. Qu’est-ce que je veux dire par l’anti fragilité ? C’est un terme que j’avais découvert dans le livre Antifragile de Nassim Nicholas Taleb et qui avait changé ma vie, mais c’est vraiment de ne pas simplement survivre au changement, mais de s’épanouir à travers le changement, s’épanouir à travers le chaos. Parce que dans le chaos, on a la possibilité d’évoluer. Et donc le vrai objectif de l’entrepreneur, comment je le comprends suite à justement toutes ces réflexions des huit dernières années sur le succès,  sur la richesse, et sur les différents paradigmes de succès, parce que je parle de business au féminin et des choses comme ça, mais vous pouvez remplacer « au féminin » par « autre paradigme », c’est simplement que le paradigme majoritaire en ce moment, c’est le paradigme patriarcal capitaliste colonialiste.

[00:19:18.300] – Tatiana St-Louis

Et quand je dis « au féminin », c’est juste un raccourci pour dire « ben, si on renverse ou si on va à l’extérieur de ce paradigme-là, qu’est-ce qu’on peut voir, qu’on ne voit pas nécessairement en ce moment ? » Donc, dans cet autre paradigme, le vrai objectif de l’entrepreneur, ce n’est pas l’argent, c’est la stabilité, c’est pas la liberté, c’est l’agilité et c’est pas la résilience, c’est l’anti fragilité. C’est à partir de ces réflexions-là que je me suis posée une autre question qui est « c’est quoi le problème de l’entrepreneuriat en ce moment qui fait qu’il y a tellement de monde qui ne sont pas capables de survivre dans ce milieu-là ? » Puis quand je dis survivre, c’est pas juste de fermer la business parce que ça ne fait plus assez d’argent, c’est aussi de survivre au niveau psychologique et émotionnel, de dire « Est-ce que je suis encore en santé ? Est-ce que je suis encore en train de me respecter comme humaine à travers tout ça ? Est-ce que ma santé mentale est en danger ? Est-ce que je suis au bord du burn out ? »

[00:20:23.880] – Tatiana St-Louis

Parce que le problème en ce moment, c’est que, la façon dont le paradigme du travail et de la réussite est fait, c’est qu’on est dans un mode constant de croissance et d’extraction. Puis tu sais, je le vois dans les messages que les gens veulent… Tu sais, vous savez, je travaille avec les messages de marque, je travaille avec les positionnements de marques, fait que tu sais, je les vois souvent, moi, les messages qui disent… Tu sais, des programmes qui sont axés sur la croissance, des programmes qui sont axés sur la maximisation, des programmes qui sont axés sur « on va optimiser ton temps et genre on va aller chercher un max de tout ce que tu es en train de faire au niveau de X, Y, Z », ça peut être autant genre « comment tu fais les devoirs avec tes enfants » que « comment tu organises ton bureau » ou peu importe.

[00:21:28.610] – Tatiana St-Louis

Tu sais, cette idée de la maximisation afin de pouvoir extraire le maximum d’énergie, le maximum de ressources, le maximum de tout ce qui existe en nous et autour de nous pour viser la croissance exponentielle. Puis c’est ici le gros problème de l’entrepreneuriat en ce moment, c’est qu’au niveau micro, la croissance devient une pression insoutenable et l’extraction se fait sur soi-même. Donc on extrait notre propre énergie, on extrait notre temps et cette pression est constamment mise sur notre santé mentale, constamment mise sur notre énergie, sur notre temps, sur notre… Sur notre essence de vie, j’ai envie de dire. Donc on crée des entreprises qui sont mésadaptées à nos circonstances. Je vois des personnes qui sont comme « j’ai trois enfants à la maison, puis on fait pas assez d’argent, mais il faut absolument que je publie six fois par semaine sur Instagram parce que x, y, z la visibilité genre dadada », tu sais, on crée des entreprises qui sont pas adaptées à nos circonstances puis qui sont aveugles à nos environnements.

[00:22:52.830] – Tatiana St-Louis

Parce qu’on est tous dans cette espèce de lutte où on cherche une part du gâteau, puis on entre dans une course contre la montre, contre nous-même. Puis on a l’impression que c’est la course dans laquelle tout le monde est enclenché. Et effectivement, je pense qu’il y a beaucoup de gens qui sont enclenchés dans cette course-là. Mais c’est aussi la course qu’on a voulu quitter quand on est souvent partis du marché du travail ou quand on a vu comment on respectait pas l’humain dans certains contextes de productivité ou de travail. Puis là, genre il y a un petit meme, ou c’était un, comment on appelle ça ? Une capture d’écran d’un tweet. Puis ça disait « la croissance infinie dans une cellule, ça a un nom, un cancer ». Les cellules en soi, les organismes vivants ne peuvent pas croître à l’infini, ils ne peuvent pas croître exponentiellement. Si elles le font, elles sont à risque. C’est un problème de santé, il y a un cancer, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas bien parce que l’organisme vivant est fait pour se régulariser à soi-même et à son environnement.

[00:23:59.880] – Tatiana St-Louis

Et quand on y pense, pourquoi est-ce qu’une entreprise, qui dans le fond est une fonction de l’humain, qui sert l’humain, qui lui permet d’interagir avec d’autres humains, pourquoi est-ce que cette entreprise-là ne fonctionnerait pas selon les mêmes principes du vivant ? Puis c’est là que je vous amène à cette réflexion-là, parce que dans cette optique dans laquelle on est, dans cette perspective dans laquelle on est, où on crée des entreprises oppressives au niveau psychologique, au niveau financier et au niveau spirituel, et là je parle autant de la pression et du stress qu’on se met à nous-même, que des valeurs des fois, je vois des gens qui décident d’adopter des modèles d’affaires ou des façons de vendre qui sont complètement à l’opposé de leurs valeurs. Et puis ça les rend malades, ça les rend en constante lutte envers elles-mêmes où elles ne sont pas capables de communiquer leur message parce qu’il y a de la dissonance à l’intérieur d’elles-mêmes.

[00:25:18.670] – Tatiana St-Louis

Salut les ambitieuses, je fais une petite pause dans l’épisode pour te parler de quelque chose de vraiment important. On va pas se mentir,  les dernières années ont été rough pour beaucoup d’entrepreneurs. Pour certaines, ça a voulu dire de retourner sur le marché de l’emploi, pour d’autres redéfinir ses offres ou changer sa clientèle. Et au cours des huit dernières années, j’ai vu des centaines d’entrepreneurs motivés et plein de talents obligés de fermer les portes par manque de rentabilité ou de momentum. Parce qu’on va pas se mentir, hein, grâce au pouvoir du web et des réseaux sociaux, il n’a jamais été plus facile qu’aujourd’hui d’avoir sa propre entreprise. Le défi, c’est d’y rester maître à bord, ancré dans sa vision, peu importe les tempêtes qu’on rencontre au fil des ans. Mais faut pas se faire d’illusions, ton énergie est limitée. Tu ne peux pas brûler la chandelle par les deux bouts. Et pour continuer, t’as besoin de trouver un équilibre entre croissance et stabilisation. Et la clé vers cet équilibre, c’est la force de tes systèmes.

[00:26:20.950] – Tatiana St-Louis

Et crois-en mes sept années d’entrepreneuriat à faire croître mon équipe, mon plaisir et mes profits, je l’ai expérimenté au premier plan : ce sont tes systèmes qui te supportent jour après jour pour que tu puisses enfin relaxer dans ton entreprise, même quand le monde est sans dessus dessous. Cet hiver, je vais ouvrir les portes de mon nouveau programme signature : Autopoiesis. Ça fait plus de six mois que je travaille sur cet hybride entre un mastermind et un parcours de développement entrepreneurial, pour te faire travailler dans les mécanismes les plus importants de ton business durable. Bye bye hustle, bye bye doutes et découragement. T’es devenu entrepreneur pour faire du bien à toi, à tes clients et à ceux qui t’entourent. Et là, on va optimiser chaque partie de ton entreprise pour y arriver. Rejoins la liste d’attente pour être aux premières loges lors de l’ouverture des inscriptions et profiter des rabais, bonus et autres goodies que je réserve à la première cohorte qui bénéficiera du prix le plus bas auquel le programme sera vendu. Pour t’inscrire, c’est facile, rends-toi sur aimetamarque.com/ap et entre tes infos. C’est gratuit, c’est sans engagement, mais mon instinct me dit que c’est exactement le type de support à la fois stratégique et expérientiel que tu cherchais. Alright ma chère, c’est à aimetamarque.com/ap. Oublie pas que si tu cherches le lien, il est dans les notes de l’épisode. Et maintenant, de retour à notre émission.

[00:27:28.210] – Tatiana St-Louis

Puis au niveau financier aussi, on le voit, je le vois, des personnes qui se sont endettées, des personnes qui ont créé des mauvaises relations. Parce qu’elles croyaient en ce paradigme de la croissance exponentielle. Et je vous invite à écouter l’autre épisode que j’avais enregistré sur les archétypes traumatiques, parce que souvent on a l’impression de prendre des actions qui sont entre guillemets « positives » dans notre entreprise, mais elles sont initiées par des réactions traumatiques qu’on vit dans notre entreprise, qu’on vit par rapport à un système qui n’a pas été fait pour nous.

[00:28:49.120] – Tatiana St-Louis

Donc quand ces entreprises-là, qu’on a créées nous-mêmes, même au niveau micro, même au niveau solopreneur, etc. quand on les opère pendant un certain temps, alors qu’elles sont basées sur un modèle capitaliste extractif, pis là pensez au productivisme, pensez à la révolution industrielle où soudainement le rôle de l’humain, c’était de manœuvrer les machines, puis les humains ont commencé à être vus comme des machines qui travaillaient pour les machines. Et puis là, on l’entend souvent dans le discours, là on parle d’humains comme des leads, on parle d’humains comme des ressources, on parle de machines humaines, on parle de funnels, on parle de toutes ces choses-là qui sont très très très mécaniques. Et c’est notamment ce qui se ressent au niveau des entreprises qui sont de plus grande envergure, ou si vous avez travaillé, si vous avez été salarié dans les dernières années, vous vous êtes peut-être senti comme ça aussi, comme faisant partie d’une grosse machine, puis vous, vous étiez juste un pion dans la machine, puis on va remplacer le pion si la personne s’en va, on s’en fout si elle est pas capable de faire ses heures de travail, etc.

[00:30:04.340] – Tatiana St-Louis

Tu sais comme, de plus en plus, les gens, comme soudainement ils parlent de remettre l’humain au centre du travail, mais c’est exactement ça. La problématique qu’on a vécu depuis plus de 100 ans, c’est qu’on a commencé à nous voir et à se voir comme des machines travaillant pour des machines dans un monde de machines. Et ça, c’est dangereux quand on crée des entreprises qui sont tellement intimes qu’elles font partie de notre quotidien. Puis si vous êtes un entrepreneur de petites entreprises, votre entreprise fait partie de votre quotidien. Elle est intimement liée à qui vous êtes. Elle est intimement liée au temps que vous passez à la maison. Comme moi, vous travaillez probablement de votre lieu de vie. Fait que là, soudainement, tu sais de voir l’entreprise comme une machine et donc moi, au service de cette machine-là, c’est sûr que ça va créer une friction, une tension et qu’éventuellement ce sera plus viable.

[00:31:09.980] – Tatiana St-Louis

Donc ma vision à moi, c’est que c’est à nous de changer le paradigme entrepreneurial et il est en train de changer de toute façon. Mais en tant qu’entrepreneur consciente, en tant que personne qui vit dans un paradigme alternatif à cause que je suis une femme, à cause que je suis dans un… C’est pas moi qui bénéficie du maximum des privilèges dans la société en ce moment. Je suis un agent de changement dans ce paradigme-là où je peux soudainement commencer à faire passer cet entrepreneuriat très mécanique à un entrepreneuriat plus organique, donc un entrepreneuriat qui est capable de penser à sa survie non pas en type d’extraction, mais de stabilisation. Puis c’est ici que les sciences de la vie nous sont utiles. Et quand je dis sciences de la vie, je parle notamment de la biologie, dont je ne suis pas une experte by the way, mais en réfléchissant à tous ces concepts-là, puis en voyant aussi les développements qu’il y a eu au niveau des sciences de la vie, ben tu sais, j’ai vu « ok, il y a quelque chose qu’on doit apprendre de ça. »

[00:32:30.100] – Tatiana St-Louis

Et c’était intéressant parce que moi j’ai étudié l’histoire de l’art. Et puis dans un de mes cours, on travaillait sur justement la création de machine-organisme. Bref, dans mes cours d’histoire de l’art, j’étais très intéressée par tout ce qui était l’art qui créait des nouveaux tissus humains ou des choses comme ça, bref, des nouvelles cellules. C’était un argent biologique justement. Et il y en avait un, puis on parlait de cybernétique, puis de conscience, puis de trucs comme ça. Et il y avait une des pièces que j’avais étudiées qui s’appelait Autopoiesis. Et le mot m’est revenu récemment. Puis j’avoue que quand j’ai étudié en art, j’avais pas plongé dans ce concept-là, mais le mot m’était revenu. Et quand j’ai lu la définition, j’ai compris que c’était exactement le mécanisme que je voyais en œuvre dans ce changement de paradigme entrepreneurial. En très grand résumé, puis encore, je suis pas une experte en bio, mais je vous donne un peu les grandes lignes : en français, Autopoiesis, ça se traduit par autopoïèse, avec un tréma.

[00:33:41.860] – Tatiana St-Louis

Et qu’est-ce que ça veut dire ? En gros, c’est l’auto organisation d’un système vivant. Puis là, je voulais une petite définition très courte, puis on va, je vais vous en parler un petit peu de comment je le vois là, mais l’autopoïèse, c’est un concept qui a été développé par les biologistes Francisco Varela et Humberto Maturana dans les années 70 pour décrire un aspect fondamental de la vie et de l’organisation des systèmes biologiques. Le terme autopoïèse vient du grec « auto » qui veut dire « soi-même » et « poièsis », « production », « création ». Le mot « poésie » vient de cette racine-là aussi. Donc « autopoiesis » qui signifie littéralement « autoproduction » ou « auto création ». Donc l’idée centrale de l’autopoïèse, c’est que les systèmes vivants, ils ont tous en commun la capacité de conserver leur identité malgré les fluctuations, donc malgré les changements dans l’environnement qui les affectent au travers du processus autonome de maintien de leur organisation. Et en même temps, ces cellules-là, ces organismes vivants là, ils sont constamment en changement structuraux.

[00:34:58.450] – Tatiana St-Louis

Donc, mes cellules sont constamment en train de changer les protéines en énergie, et tu sais, des choses comme ça. Et ensuite, tu sais, ils sont capables de se régénérer et de garder une certaine stabilité pour s’assurer que j’ai assez de ce que j’ai besoin, que j’élimine ce que j’ai pas besoin, que je prends en compte ce que j’ai pas besoin et que si mon environnement change, ben il y a des processus qui sont mis en place à l’intérieur de mon organisme. Genre je suis pas en train de me transformer en lézard parce que soudainement j’habite proche de l’eau. Je reste un humain, mais à l’intérieur, tu sais, il y a des choses qui vont se modifier pour être en interaction avec l’environnement. Donc en d’autres mots, un système autopoïétique est capable de se régénérer et de se maintenir lui-même en produisant constamment les éléments nécessaires à son fonctionnement et à sa survie. Et ce qui est intéressant avec ça, c’est que le système autopoïétique, il spécifie continuellement sa propre organisation.

[00:36:00.810] – Tatiana St-Louis

C’est toujours lui qui est en train de gérer cette organisation-là, en faisant le processus de remplacement de ses composantes, parce que justement, on est continuellement soumis à des perturbations externes et on doit compenser ces perturbations. Donc l’objectif de l’autopoïèse, c’est d’arriver à un système stable, un système où les relations entre les différentes structures et les différentes composantes sont stables, et dont la fonction qui ne change pas, c’est sa propre organisation, donc son identité. Ok, je sais que c’est un petit peu compliqué de le comprendre comme ça, mais en gros je pense que de juste réfléchir au terme autopoiesis et de dire auto création, ça nous rappelle que, dans ce système-là qui est relativement fermé et qui est quand même en interaction avec l’environnement, avec les perturbations, il y a un mouvement constant de réorganisation ou de restructuration qui nous permet de nous adapter aux différents changements dans l’environnement, ce qui assure notre survie. Donc l’idée la plus importante de Maturana et Varela, c’est que le système, il ne prend pas nécessairement d’information, tu sais, c’est pas comme une voiture électrique qu’on plogue de l’extérieur, on n’est pas contrôlé par l’environnement extérieur.

[00:37:36.200] – Tatiana St-Louis

Les systèmes autopoïétiques sont organisationnellement fermés ou opérationnellement fermés, c’est-à-dire qu’on a une identité, pis c’est la même chose en business, on a une identité business, on a un modèle d’affaires, on a des choses comme ça, et à l’intérieur de ça, ben on n’a pas besoin de constamment être en réactivité à l’environnement parce qu’on est organisationnellement fermé. On a des structures qui sont en place pour s’autoréguler. Donc, ce qui est intéressant aussi avec ça, c’est de comprendre que si le système détermine son propre comportement, tu sais les réponses du système sont toujours déterminées par sa structure, bien qu’elles puissent être déclenchées par un événement environnemental. Et vu que le système est organisationnellement fermé, le système n’est pas déconnecté de l’environnement, mais il est en interaction avec lui. Avec le temps, à moins qu’il y ait une destruction ou des interactions destructives dans l’environnement, le système va sembler, à un observateur, s’adapter à son environnement. Et ça, ben on peut l’imaginer comme un jardin dans le fond, le jardin qui serait l’entreprise, qui est ouvert sur le monde extérieur, reçoit la lumière du soleil, l’eau de pluie, etc. tout comme n’importe quelle entreprise interagit avec son environnement et ses clients et ses fournisseurs et les marchés.

[00:38:55.820] – Tatiana St-Louis

Donc ça, c’est la partie qui est comme ouverte du système et qui absorbe de l’information et des ressources. Mais au sein de ce jardin, il y a aussi des écosystèmes autonomes. Donc les plantes dans le jardin ont leur propre façon de fonctionner. Elles utilisent la lumière et l’eau selon différents degrés pour grandir, se reproduire, peut-être qu’il y en a qui vont utiliser les abeilles pour se polliniser. Bref. Un peu comme dans une entreprise, il y a différentes structures ou des processus spécifiques qui ont des rôles différents. C’est donc ça qui est comme l’aspect fermeture du système. Et dans cette métaphore, l’autopoïèse en entreprise, ça veut dire que l’entreprise va interagir continuellement avec son environnement et s’y adapter en prenant des ressources et des retours. Mais malgré l’interaction, l’entreprise maintient sa propre identité, sa culture, ses processus internes qu’elle maintient et régule de manière autonome. Donc c’est cet équilibre-là qu’on recherche avec l’entreprise autopoïétique, un équilibre entre l’adaptation externe et l’auto régulation interne.

[00:40:15.730] – Tatiana St-Louis

Et c’est vraiment dans cette optique-là que je vois le futur de l’entrepreneuriat. Parce que surtout pour les petites business, en ce moment, on a beaucoup plus axé sur, soit des systèmes très fermés qui avaient de la difficulté à s’adapter, ou des systèmes très ouverts qui étaient constamment en réactivité et qui créent énormément de stress sur l’individu. Donc quand on commence à voir l’entreprise non plus comme une machine, mais bien comme un organisme, on peut commencer à penser à ses structures et ses composantes de façon à les faire évoluer constamment en interaction avec l’environnement. Donc les entreprises qui sont trop rigides ou trop floues, ce qui arrive, c’est qu’elles n’arrivent pas à travailler ces phases d’évolution. Elles deviennent alors des feux de paille. Elles deviennent rapidement obsolètes et elles ne survivent pas au changement comme une pandémie, comme un changement comme… Je donne toujours l’exemple de… Je me rappelle de quelqu’un qui était spécialisé dans les vidéos Snapchat ou quelque chose comme ça, les filtres Snapchat. Puis à un moment donné, c’est comme « OK, mais qu’est-ce qui arrive le jour où Snapchat c’est plus cool ? Qu’est-ce que tu fais avec ton expertise hyper pointue ? » Ça devient obsolète.

[00:41:29.690] – Tatiana St-Louis

Donc les avantages du paradigme autopoïétique pour une entreprise et pourquoi ça vaut la peine de commencer à réfléchir là-dedans selon moi pour viser la longévité, c’est que les caractéristiques de l’entreprise autopoïétique, c’est d’abord que c’est une entreprise en auto organisation. Donc ces entreprises-là, elles favorisent cette auto organisation. Ce qui veut dire qu’elles vont permettre au système interne de l’entreprise de se réguler et de s’adapter de manière autonome en réponse aux changements de l’environnement. Ça va encourager la flexibilité, l’adaptabilité et l’agilité dont on a parlé un petit peu plus tôt. Deuxième caractéristique, c’est l’auto renouvellement. Les systèmes ou les entreprises autopoïétiques comme elles sont capables de se renouveler et de se réparer par elles-mêmes, ça va se traduire par une culture qui favorise l’apprentissage continu, l’innovation, l’adaptation constante, l’expérimentation, tout ça pour maintenir la santé, la vitalité. Troisième caractéristique, c’est la fermeture opérationnelle. Ça a l’air compliqué, mais c’est vraiment facile à comprendre.

[00:42:40.530] – Tatiana St-Louis

C’est que l’entreprise autopoïétique va chercher à maintenir une certaine autonomie par rapport à son environnement. Elles vont prendre des décisions, gérer leurs opérations en interne en se basant sur leur propre logique. Moi, j’appelle ça l’intelligence entrepreneuriale. Au lieu de réagir de manière passive aux influences externes comme une nouvelle formation, un nouvel expert, un nouveau modèle d’affaires, un nouveau réseau social, ben là, c’est comme « Ok, est-ce qu’on a le leadership à l’interne ? Est-ce qu’on a la fermeture opérationnelle qui nous permet de prendre cette décision-là selon notre logique, la logique de nos structures, de notre culture ? » Quatrième caractéristique, c’est l’adaptation organique. Donc, plutôt qu’à chercher une efficacité mécanique maximale, la fameuse optimisation ou la croissance exponentielle, les entreprises autopoïétiques vont reconnaître que l’adaptation constante est essentielle. Elles vont adopter des structures et des processus internes qui permettent de s’adapter aux défis et aux opportunités qui se présentent. Enfin, on a identité et valeurs. Ça, c’est facile à comprendre aussi.

[00:43:48.780] – Tatiana St-Louis

C’est, encore une fois dans le concept de fermeture, cette identité, ces valeurs-là, ça va permettre de rester cohérent à travers les différentes évolutions, ce qui va offrir une stabilité au niveau de la culture. Et là on peut penser à des entreprises qui doivent se réinventer au fil des ans, mais qui doivent garder quand même leur culture intacte pour s’assurer qu’il y a un transfert de connaissances que les employés vont continuer à survivre… Il y a des entreprises comme ça, comme Coca Cola ou Ford, qui sont des entreprises très très anciennes et qui ont réussi à avoir vraiment identité et valeurs, à s’adapter à travers les différents âges en restant très près de leur identité et valeurs. Une autre caractéristique, c’est que c’est non hiérarchique. Il y a un focus sur les relations entre les différentes composantes de l’entreprise, plutôt que dans une hiérarchie. Donc ici, on peut le voir soit comme des employés ou soit comme des systèmes qui au niveau des entreprises, tu sais, le marketing versus les ressources humaines ou des choses comme ça, c’est pas juste des composantes qu’on peut interchanger.

[00:45:03.170] – Tatiana St-Louis

La collaboration, les relations, les synergies, tout ça, c’est vraiment, vraiment important parce que c’est dans cette communication qu’on peut s’assurer que l’entreprise va s’autoréguler. Résilience, on en a parlé un petit peu tantôt, je préfère Antifragilité, mais on peut utiliser les deux termes. Elles sont conçues ces entreprises-là, pour résister aux perturbations et aux chocs, mais aussi s’adapter, se réorganiser rapidement en cas de besoin. Parce que ce qu’on veut éviter avant tout, c’est le risque de surcharge du système. Donc s’il y a trop de pression soudainement, si soudainement genre tu sais comme la compétition augmente ou les clients sont de plus en plus difficiles à satisfaire, comment est-ce qu’on fait pour prendre cette nouvelle information-là sans surcharger le système nerveux, sans rentrer dans le burn out, sans surcharger les systèmes au niveau de l’entreprise ? Puis finalement, la dernière caractéristique, c’est l’écologie entrepreneuriale. Parce que les entreprises autopoïétiques adoptent une perspective écologique qui cherche à maintenir un équilibre entre leurs besoins, les besoins de l’entreprise, et leur impact sur leurs communautés, sur l’environnement, sur les autres entreprises, sur leur famille, tu sais, je veux dire, c’est pas juste l’entreprise et ça finit là. C’est comme l’entreprise dans un contexte social.

[00:46:12.380] – Tatiana St-Louis

Puis pour moi, là je vous ai donné les caractéristiques de l’entreprise autopoïétique, c’est de cette nouvelle philosophie qu’on va pouvoir dépasser les pièges dans lesquels le capitalisme et le patriarcat et le colonialisme, qui sont indissociables, nous ont plongés et qui sont devenus des véritables dangers pour les individus, n’importe qui, même nous, comme entrepreneurs, parce qu’on est pris dans ce système-là. Alright donc, c’est cool tout ça. Maintenant, je suis sûre que vous avez des questions sur comment est-ce qu’on arrive à créer un genre d’entreprise comme ça, dans laquelle on se sent safe, flexible d’évoluer, sans constamment avoir peur de tout perdre à tout moment, comment on crée des systèmes qui sont antifragiles, qui vont pas simplement nous permettre de survivre, mais vraiment de nous épanouir avec le chaos de l’entrepreneuriat. Puis ici, je dis pas chaos à la légère, je pense que l’entrepreneuriat, on le sait, c’est pas une promenade dans la prairie, pis c’est pas tout le monde qui deal bien avec ces changements-là.

[00:47:27.460] – Tatiana St-Louis

Mais en même temps, si vous êtes entrepreneur, c’est parce que le métro boulot dodo, ça vous parle pas. Vous avez besoin de changement, vous avez besoin de faire la différence. Et c’est là que l’entreprise autopoïétique prend d’autant plus son sens. Donc comment faire ces systèmes-là ? Comment entrer dans une entreprise autopoïétique ? Comment troquer cette vision mécanique pour une vision organique de l’entrepreneuriat, puis l’appliquer réellement dans nos systèmes ? C’est de ça que je vais parler dans ma nouvelle masterclass qui s’appelle « Apprendre à danser avec le chaos entrepreneurial sans surcharger ton système nerveux, flirter avec le burn out ou faire de ta croissance un événement traumatique ». Cette masterclass, c’est une toute nouvelle Masterclass. C’est probablement l’une des plus importantes masterclass que j’ai créée dans les cinq dernières années. Elle est vraiment alignée avec ma vision, avec ce que j’ai envie de transmettre pour les prochaines années au niveau du coaching business, au niveau de mon coaching féministe. Et elle est réservée à toutes les candidates/candidats acceptés qui vont avoir appliqué à mon nouveau programme Autopoiesis. Pour trouver les informations pour envoyer votre candidature, c’est facile, aimetamarque.com/autopoiesis, et dès janvier on va réviser les candidatures pour la première cohorte et vous allez voir, vous allez avoir accès à cette masterclass qui va être donnée live en janvier.

[00:48:49.060] – Tatiana St-Louis

Il risque d’y avoir d’autres… Représentations, j’allais dire, je cherche le mot là, vous allez pouvoir la regarder plus tard, mais la fois où je vais la donner en live, répondre à vos questions, vraiment genre rentrer deep deep dans le sujet, ça va être en janvier, donc si vous voulez être sûr que vous allez avoir votre place, avoir votre place pour le replay et savoir aussi tous les détails sur mon nouveau programme Autopoiesis, qui comme vous l’avez compris, est axé sur ce nouveau changement de paradigme entrepreneurial et de créer des business qui vont être pensés pour la longévité et non pas pour un succès dans les deux, trois ou mêmes cinq prochaines années, mais vraiment genre plus long terme, je vous invite fortement à y assister, fortement à venir voir comment on va travailler sur ces systèmes-là.

[00:50:00.400] – Tatiana St-Louis

Vous allez ressortir de là avec un tas de conseils pratiques, d’idées de comment l’appliquer dans votre business, de comment vous allez pouvoir commencer à voir les choses différemment, et ensuite vous pourrez décider si vous voulez qu’on fasse ça ensemble dans mon programme Autopoiesis ou si vous préférez le faire de votre côté, ce qui est complètement correct. Mais c’est sûr que pour moi, c’est le lieu où on doit aller. C’est par là qu’on doit s’en aller si on veut faire de l’entrepreneuriat durable. Donc je vous mets le lien dans les shownotes  aimetamarque.com/autopoiesis. Puis le terme va peut-être être un petit peu difficile à vous rappeler, mais je me suis donnée comme mission de rendre ça mainstream, de vous apprendre le terme une bonne fois pour toutes. Vous allez le connaître, vous allez savoir comment l’écrire, vous allez le reconnaître. Vous allez savoir ce que ça veut dire. Puis éventuellement, je vous jure, vous allez commencer à voir des systèmes autopoïétiques un peu partout.

[00:51:07.900] – Tatiana St-Louis

Vous allez en parler à vos amis, à votre famille, au réveillon, puis c’est vraiment, vraiment intéressant parce que, puis là je ne suis pas rentrée là-dedans parce que là ça serait allé genre dans plein d’autres directions, mais des philosophes des sciences voient dans ce système-là aussi beaucoup de réflexion autour de qu’est-ce que la conscience, qu’est-ce qui fait qu’un être vivant devient conscient ? Est-ce qu’un être vivant est conscient par définition ? Est-ce qu’une cellule est consciente parce que justement elle a cette interaction avec son environnement ? Bref, ça amène plein de réflexions vraiment intéressantes au niveau philosophique aussi, mais là on va en rester au niveau entrepreneurial et j’ai vraiment hâte de vous présenter cet atelier-là. J’espère que je vous ai donné quand même de quoi vous mettre sous la dent pour commencer à réfléchir à ces concepts-là.

[00:51:58.580] – Tatiana St-Louis

Mais je vous invite fortement à venir continuer la conversation et la réflexion avec moi dans l’atelier « Apprendre à danser avec le chaos entrepreneurial ». Alright, sur ce, et bien je vous souhaite une magnifique fin d’année. Je vous souhaite un magnifique passage, c’est comme ça que j’aime le dire, dans la nouvelle année et j’espère naturellement vous y retrouver dans ce nouveau paradigme, dans une vision beaucoup plus apaisée de votre relation au monde et à l’entreprise. À bientôt.

[00:52:53.120] – Tatiana St-Louis

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à propos de l’auteureTatiana St-Louis

Adepte de littérature russe et collectionneuse de lunettes de designer, Tatiana a fondé Aime Ta Marque pour donner des outils aux femmes de carrière et entrepreneures pour mieux raconter leur histoire personnelle. Spécialiste des communications basée à Montréal, elle s'implique au sein de plusieurs communautés visant au développement professionnel des femmes.
Ep. 151 L’entreprise autopoïétique : ce que le vivant nous apprend sur le succès

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