Ep. 88 Mettre ses limites quand on est une femme entrepreneur

23 minutes, c’est le temps que tu perds chaque fois que tu te fais interrompre.

Ça te prend 23 minutes te remettre dedans, te remettre dans le flow chaque fois que tu es en plein travail et que…

… tes enfants te demandent ce qu’il y a pour souper

… ton client t’appelle sur ton cell avec une requête « urgente »

… ton chum viens te voir parce qu’il trouve pas ses clés

… tu laisses tout pour répondre au courriel qui vient d’entrer

Et oui, mes exemples sont genrés… et c’est voulu!

En tant que femme, on est socialement conditionnées à être « serviables », « agréables », « collaboratives ».

Du moins c’est comme ça que l’on veut être perçues.

Mais ces 23 minutes mises bout à bout, ce sont des heures supplémentaires non facturées, des promotions mal préparées et des projets qui ne voient jamais le jour. 🤷‍♀️

C’est le sable mouvant à travers duquel on tente de créer notre succès.

Poser nos limites, que ce soit avec une porte fermée, des horaires stricts pour répondre à nos courriels ou des « maman est occupée » bien fermes, c’est plus qu’un hack de productivité.

Faire respecter ses limites quand on est une femme est un enjeu de tous les jours.

Que ce soit de mettre notre pied à terre par rapport à notre prix, nos conditions de travail ou les horaires pour communiquer avec nous, il devient fondamental quand on devient entrepreneur d’arriver à poser des limites saines et irréfutables autour de notre temps, de notre énergie et de notre attention.

Dans l’épisode d’aujourd’hui, on discute de comment mettre ses limites quand on est une femme entrepreneur. J’y parle notamment de :

  • le fameux impératif d’agréabilité… et comment il nous sabote au quotidien
  • ce qu’est réellement une limite, et ce que ce n’est pas
  • une astuce pour réfléchir à nos limites
  • 4 éléments à considérer pour établir des limites saines envers les autres lorsqu’il est question de notre activité entrepreneuriale

Protéger notre temps, notre attention et notre concentration, c’est un message que l’on envoie à la société : notre succès est tout aussi important et valable que celui des Autres. Notre réussite ne passe pas en deuxième.

Et puis dans le doute, pose-toi toujours la question WWMD (what would a man do)? 😆😶

Mentionné dans cet épisode :

Transcription de l’épisode 88

Ep. 88 Apprendre à mettre ses limites quand on est une femme entrepreneur.mp3 – powered by Happy Scribe

Ici, ce que je suis en train de dire, ce n’est qu’il ne faut pas être poli, gentil et qu’il faut absolument sortir notre cheval de bataille à chaque fois que quelqu’un nous frotte dans le mauvais sens du poil ou, par exemple, dit quelque chose qui nous blesse. Je dis juste que l’impératif d’agréabilité, c’est-à-dire ce trait de caractère qui fait que nous, en tant que femmes, on aime rechercher l’harmonie, on cherche à ce que tout le monde soit heureux, nous empêche bien souvent de poser des limites saines autour de la façon dont on gère nos entreprises, et dont on opère en entreprise, si on est un employé, et même parfois dans notre vie personnelle.

Vous écoutez L’ambition au Féminin, épisode 88.

Mon nom est Tatiana St-Louis et j’anime L’Ambition au Féminin, un podcast pour toutes les femmes pleines de vision, de talent et de drive qui désirent redéfinir le succès, selon leurs termes et leurs conditions.

Chaque semaine, j’explore, seule ou en présence d’invitées, les thèmes entourant la réussite professionnelle et personnelle. Mindset, productivité, leadership, branding personnel… C’est LE rendez-vous pour réfléchir à la façon dont TU veux vivre ton plein potentiel et laisser ton empreinte dans le monde.

Salut les ambitieuses, comment allez-vous aujourd’hui? Bon retour en force si vous êtes de retour de vacances. Je n’ai pas pris de vacances cet été, mais c’est correct. Je travaillais fort sur Money Brand qui est maintenant enclenché, et c’est comme si j’ouvrais la porte à une nouvelle version de mon entreprise. Donc pour moi, c’est comme si j’avais un peu accouché cet été. Et je suis prête pour ce qui s’en vient. Aujourd’hui, je veux vous parler d’un sujet qui a été extrêmement populaire quand je l’ai mentionné en stories Instagram.

Je vais vous raconter la petite histoire. Vous le savez, je l’ai peut-être mentionné sur le podcast, mais je suis à la recherche de la première employée ou le premier employé d’Aime Ta Marque.

C’est un gros move pour moi, c’est un moment important dans la vie de mon entreprise. J’ai mis un appel à tous qui était un peu cryptique, qui disait que je cherchais des gens qui pensaient comme moi. J’ai appelé ça « pour devenir ma partner in crime » dans l’aventure Aime Ta Marque. Je l’ai mis sur LinkedIn et dans mon infolettre.

J’ai reçu de super belles candidatures. La stratégie était que je voulais, d’abord et avant tout, travailler avec des gens qui résonnaient avec qui j’étais, qui se sentaient interpellés par la mission d’Aime Ta Marque et qui avaient envie de travailler avec moi, Tatiana, et pas juste avec une description de poste.

C’est donc comme ça que j’ai fait un premier tri à travers les candidatures. Et une fois qu’on avait commencé à discuter un peu, j’ai vu si la requête de travailler avec moi était sérieuse ou non. Et c’est à ce moment-là que j’envoyais l’offre d’emploi.

Et parmi ces demandes d’informations, j’ai eu un message très intéressant de la part d’un homme. Et puis, ce n’était pas le seul; il y a quelques hommes qui ont démontré de l’intérêt et même quelqu’un qui a pensé à travers le processus d’embauche pour le poste.

Tout avait bien commencé. Tout semblait, tout semblait très brillant et il semblait y avoir une belle connexion au niveau des valeurs. Jusqu’au moment où cette personne commence à me dire que l’offre écrite au féminin le dérangeait, et ça s’est embarqué dans la thérapie de cette personne-là, ou presque : Il me disait qu’il avait été traumatisé par des femmes qui détestaient les hommes. Et que le fait d’écrire au féminin, ça lui rappelait que son genre n’était peut-être pas le bienvenu, que son identité n’était pas la bienvenue.

Pourtant, c’est écrit partout : quand j’utilise le genre féminin avec Aime Ta Marque, c’est un, pour alléger le texte, mais deux, pour faire un statement politique qui est en phase avec mes valeurs, avec ce que je représente, avec ce qu’Aime Ta Marque représente, c’est-à-dire d’aider les femmes, mais aussi les personnes qui se sentent non représentées dans les modèles de réussite et de succès patriarcaux, communs ou typiques.

C’est donc de dire aux femmes qu’elles ont leur place dans le processus de représentation.

Et puis, j’ai un podcast qui s’appelle L’ambition au Féminin. Je n’ai jamais caché que j’étais une féministe. Ça a donc été un gros red flag pour moi que cette personne ne semble pas savoir que c’était un peu ça le but de mon entreprise. Je me suis donc demandée pourquoi est-ce que cette personne m’avait contactée si ça la dérange?

Ensuite, j’ai essayé de désengager la conversation (C’était en message privé, naturellement.), mais la personne revenait vers moi et m’a dit : « J’ai été vulnérable. Je t’ai montré qui j’étais. Si ce n’est pas un signe d’intelligence émotionnelle, qui semble être ce que tu recherches chez les autres, veux-tu m’expliquer ce que c’est l’intelligence émotionnelle? » Une fois que j’ai dit que ça ne me tentait pas de répondre à ça ou, du moins, que j’aie juste ignoré le message, la personne m’est revenue avec environ une dizaine de paragraphes pour me parler de ses ressentis, de son expérience, etc.

Et ce n’est pas la première fois que ça m’arrive. Ça vous est déjà probablement arrivé, mais vous l’avez peut-être pas identifié comme ça.

Bref, c’est là que j’ai réalisé que cette personne, premièrement, était probablement un narcissique, mais aussi que, en tant que femme, on a plusieurs situations professionnelles dans lesquelles on doit poser des limites inconfortables. Des limites sur notre temps, des limites sur notre énergie, des limites sur notre attention, des limites sur nos valeurs, des limites sur la façon dont on désire se faire traiter.

Et dans ce cas-là, à plusieurs reprises, j’ai mis des limites. Dans cette situation, je suis même une employeuse potentielle, et je trouvais ça complètement fou de m’imaginer que c’est comme ça qu’on parlerait à un employeur. Je ne me permettrais jamais de corriger l’offre d’emploi d’un employeur, à moins que ce soit justement pour y ajouter un peu d’inclusivité, mais je le dirai de façon très respectueuse.

La personne qui m’écrivait me disait que je devais savoir comment je me présentais et ce que ça faisait sentir aux autres, alors que je suis une spécialiste en branding personnel. Donc je pense que je sais un peu quel message je veux envoyer, mais bref.

Et quand j’ai parlé de ça sur Instagram, j’ai eu certaines personnes qui me disaient en privé : « Tu ne sens pas que tu as la responsabilité de lui expliquer c’est quoi l’intelligence émotionnelle? De lui expliquer pourquoi ce n’est pas nécessairement bien de parler comme ça? » Et moi de répondre que ce n’est pas à moi de faire l’éducation de la planète. Ce n’est pas à moi non plus de m’occuper de chaque personne qui a besoin de changer de lunettes ou de changer de perspective. Ce n’est pas ma responsabilité de faire ces changements-là.

Moi, j’ai des limites très claires sur mon énergie et sur comment je la déploie. Ce n’est pas vrai que n’importe qui entre dans mes messages privés va avoir droit à cette énergie-là ou mériter, d’une certaine façon, d’outrepasser mes limites, juste parce que cette personne semble démontrer de l’intérêt pour mon entreprise.

Alors voilà. C’était un grand préambule pour introduire le sujet d’aujourd’hui qui est : Mettre ses limites quand on est une femme entrepreneure.

Je veux commencer cette conversation en parlant d’un sujet duquel peu de gens sont à l’aise à discuter quand c’est en lien avec les femmes. J’avais enregistré un épisode avec Cathy Dumont, je vous mettrai le lien ici, où on parlait de leadership au féminin.

Et une des choses qui sont ressorties de cette conversation, c’est que, en psychologie du travail, il existe quelque chose qui s’appelle le Big Five.

C’est, selon Wikipédia, un modèle descriptif de la personnalité en cinq traits centraux qui a été développé par Lewis Goldberg en 1981, puis développé par Costa et McCrae dans les années 1987-1992.

Les cinq traits fondamentaux sont : l’ouverture à l’expérience, la conscienciosité, l’extraversion, l’agréabilité et le névrosisme.

Et il y a eu plusieurs recherches qui ont été faites comme quoi un des traits féminins par excellence, surtout en contexte professionnel, c’est cette fameuse agréabilité, et aussi que l’agréabilité nous empêche bien souvent d’obtenir des postes de direction, d’être considérées comme des leaders et d’être considérées dans des postes d’expertise ou d’avancer professionnellement, de briser le plafond de verre. Il y a des recherches là-dessus. Je vous invite à aller regarder, entres autres, le Harvard Business Review. Vous pouvez aussi écrire agreeableness women ou femmes et agréabilité au travail, et vous allez probablement trouver des articles qui démontrent ces recherches-là.

Qu’est-ce que l’agréabilité selon la définition? Ces cinq traits sont représentés par des scores qui se trouvent sur un spectre.

Les personnes qui obtiennent un score élevé en agréabilité sont tolérantes, douces, gentilles, indulgentes, agréables, altruistes et obligeantes. Il est très important pour elles de bien s’entendre avec les autres, elles ont des opinions flexibles et répugnent à critiquer ou à juger.

D’un autre côté, celle dont l’agréabilité est faible sont sceptiques, têtues, querelleuses, intéressées et brusques.

Je ne veux pas rentrer plus loin dans cette définition, mais vous voyez déjà à quel point ce trait est codé féminin. Comme quoi, en tant que femme, bien souvent, on a assimilé cet impératif d’agréabilité à travers nos expériences, à travers le temps, à travers ce qu’une femme devrait être et ce que ce que les autres attendent de nous, surtout en contexte professionnel.

Et je vous le dis, moi, je l’ai expérimenté encore et encore. Je suis sûre que vous l’avez expérimenté aussi.

Ici, ce que je suis en train de dire, ce n’est qu’il ne faut pas être poli, gentil et qu’il faut absolument sortir notre cheval de bataille à chaque fois que quelqu’un nous frotte dans le mauvais sens du poil ou, par exemple, dit quelque chose qui nous blesse. Je dis juste que l’impératif d’agréabilité, c’est-à-dire ce trait de caractère qui fait que nous, en tant que femmes, on aime rechercher l’harmonie, on cherche à ce que tout le monde soit heureux, nous empêche bien souvent de poser des limites saines autour de la façon dont on gère nos entreprises, et aussi dont on opère en entreprise si on est un employé, et même parfois dans notre vie personnelle.

Je prends une pause ici parce que je pense que c’est important de penser à ce que je vous ai raconté, à cette anecdote que je vous ai racontée à propos de cet homme qui est venu dans mes messages privés pour me parler de comment mon offre d’emploi l’avait offusqué, dans un certain sens.

Et quel genre de réactions vous auriez probablement eue en lisant ceci? Je vais vous parler de mon expérience, mais après, on va pouvoir décortiquer ça par rapport aux limites qu’on peut se poser une fois qu’on a reconnu qu’on va être souvent activées par cet impératif d’agréabilité. C’est-à-dire que notre premier réflexe, peut-être, si vous avez entendu mon anecdote, ça aurait été de dire : « C’est vrai. J’aurais dû utiliser une écriture plus inclusive ou envoyer une version au masculin pour cet homme. »

Bref, on va réfléchir à comment on est en train de représenter le côté masculin. On va se mettre en mode empathie pour voir comment est-ce qu’on peut régler le problème pour qu’il n’y ait pas de chicane. Et quand on se met dans un mode « pas de chicane », bien souvent, ce qu’on va faire, c’est qu’on peut remarcher sur les limites qu’on a imposées, on va remarcher sur les valeurs qu’on met de l’avant pour pouvoir être la plus versatile, la plus flexible et la plus appréciée possible.

Avant de continuer, je voudrais dire que j’avais justement recherché un article qui ne parlait même pas de femmes, ça parlait d’hommes, qui disait que même les hommes qui sont plus élevés sur le spectre d’agréabilité vont faire moins d’argent que des hommes qui sont plus bas sur le spectre d’agréabilité, peut-être parce que ce trait est codé féminin et que féminin n’est pas codé succès, leadership, direction ou argent.

Bref, ces gens-là, au moins de promotions, gagnent moins, ont moins de responsabilités et, bien souvent, vont être valorisées pour des postes qui sont moins game changer. C’était juste un truc que je trouvais intéressant parce que ce n’était pas seulement lié aux femmes. Ça, c’est pour l’impératif d’agréabilité.

Maintenant, parlons de limites. Le problème avec l’agréabilité, et le lien avec les limites, c’est qu’on a souvent l’impression que mettre des limites, c’est dire non, c’est bloquer l’accès, c’est être égoïste et penser à soi avant tout. C’est donc l’inverse, justement, de l’agréabilité selon laquelle on devrait être disponible psychologiquement et émotionnellement pour tous, on devrait s’assurer que tout le monde se sente bien, etc.

Mais une chose que je veux que vous désamorciez dans votre tête, c’est d’égaler limite avec méchanceté ou égoïsme. Je parle ici de limites quand vos clients ne vous payent pas, de limites quand vos enfants ouvrent la porte et que vous êtes en train de travailler, que, finalement, vous vous faites déranger et sortez de votre séance de travail profond. Je parle aussi de limites dans la façon dont les gens vous parlent, de limites dans la façon dont on décide, par exemple, de ne pas accepter qu’un rendez-vous soit en retard, etc.

Les limites, ce n’est pas de la méchanceté, ce n’est pas de l’égoïsme. Les limites, c’est un respect de soi, de son expertise, mais aussi des autres. Apprendre à mettre ses limites, c’est savoir respecter autant notre temps, notre expertise, qui on est, mais aussi les autres et baliser l’interaction qu’on va avoir avec eux de façon claire et précise, mais surtout de baliser l’accès qu’on a à nous.

En tant que leader, en tant qu’entrepreneure, en tant que femme ambitieuse, l’accès qu’on a à nous, à notre temps, à notre énergie, à notre cerveau, à notre expertise, c’est ce qui nous mène vers le haut. En fait, ce sont toutes ces choses qui nous mènent vers le haut et l’accès à ces choses devrait être extrêmement valorisé.

Mais une chose à savoir, une chose à se rappeler aussi, c’est que ce n’est pas aux autres à respecter nos limites, c’est à nous de les protéger. C’est à nous de savoir comment les protéger. Les autres doivent connaître les limites. Ils doivent en être informés. Ils doivent connaître les conséquences potentielles s’ils outrepassent nos limites. Mais surtout, il faut qu’ils sachent que, si la limite est franchie, il y aura une conséquence et qu’il n’y aura pas d’exception.

Parce que c’est là la problématique quand on parle de contrat, on parle de soi, on parle de notre temps : On dit qu’il va falloir qu’on arrête d’accepter telle situation ou telle chose, sauf que la situation ou la chose se produit et on fait une exception. Pour la personne qui nous le demande, parce qu’on a peur de dire non, ou parce que ça a été demandé de façon gentille.

Non. Les limites sont des limites. Si on est capable de passer sur des limites, c’est parce qu’il n’y a pas de limites.

J’aime ça faire l’expérience mentale WWMD : What Would a Man Do – Qu’est-ce qu’un homme ferait à ma place?

Dans la situation dont je vous parlais par rapport à l’offre d’emploi et le message que j’ai reçu, j’essayais vraiment de mettre dans les souliers d’un homme qui ne se sent pas obligé d’être particulièrement gentil ou de mettre beaucoup de coussins autour de ce qu’il a à dire pour ne pas passer pour marâtre méchante féministe qui haït les hommes.

Qu’est-ce qu’un homme ferait dans une situation où un candidat vient lui parler de choses personnelles qui n’ont rien à voir avec le poste en soi et qui semblent être des red flags par rapport à l’objectif ultime de cette démarche qui est de trouver un employé? Après tout, on est dans un contexte professionnel et je ne suis pas là pour me faire des amis, je ne suis pas là pour régler les problèmes relationnels de qui que ce soit l’homme ou pour brandir le flambeau des femmes et montrer à quel point les femmes leaders doivent être meilleures que les hommes leaders.

Rien de tout ça. Moi, je me cherche un employé.

La limite que je voulais mettre, c’est de dire à cet homme qu’il avait levé mon red flag et donc que, à ce moment-ci, la conversation s’arrête. Et il n’y aura pas de suite à la conversation, il n’y aura pas d’échanges particuliers. On finit ça professionnellement. Tu ne remplis pas les conditions que je recherche. On passe à la prochaine étape.

Maintenant, si l’homme continue de m’écrire des messages, il va peut-être falloir que j’escalade et dise que je pense qu’on s’est tout dit et que la conversation peut arrêter ici. Il va falloir que je dise que si les messages continuent, je vais bloquer la personne ou je vais signaler du spam ou quelque chose comme ça.

Donc, comment est-ce qu’on peut apprendre à mettre nos limites, surtout quand on a l’impression qu’on est tout seul derrière notre écran?

Comment mettre nos llimites quand on doit se battre un peu contre les impératifs d’agréabilité et les impératifs qu’on nous a toujours amenés à avoir pour nous-mêmes, alors qu’on doit gérer une entreprise et devenir leader de notre vie, mais aussi parfois d’autres personnes?

La première étape, c’est de connaître la valeur de notre temps. C’est donc d’établir aussi des guidelines, ou des guides, qui sont clairs et précis.

Par exemple, j’ai lu quelque chose sur un groupe Facebook. On disait : ça fait 20 minutes que j’attends mon rendez-vous. Qu’est-ce que vous feriez à ma place? Est-ce que vous donneriez une deuxième chance?

Avoir un guideline par rapport au retard, avoir un guideline par rapport à la façon dont on se fait adresser ou des choses comme ça, c’est super important que ce soit mis de l’avant. Par exemple, de dire qu’un retard de cinq minutes et plus veut dire que l’appel est annulé. Ou qu’il n’y aura pas de deuxième chance.

Si possible, on envoie un rappel quelques jours avant. Moi, je mets toujours en note dans mon rappel : Par respect pour nos agendas chargés, si tu dois annuler le rendez-vous, tu le fais parce que, sinon, il n’y aura pas de deuxième chance pour reprendre le rendez-vous. Dans mes contrats, c’est très clair : si on doit annuler une séance, il faut que ce soit fait un certain nombre d’heures à l’avance. Sinon, on considère que la séance va avoir lieu.

C’est sûr qu’après ça, si tu veux être gentil, tu peux toujours offrir de faire une exception à la règle. Par contre, je ne pourrai pas en refaire une autre. On n’est pas obligé d’être intransigeantes, mais il faut mettre nos limites clairement par écrit, à travers des contrats ou des formules qui sont peut-être moins personnelles, mais qui sont là pour protéger notre temps. Ça va éclaircir beaucoup de choses pour tout le monde.

Ça va aussi nous empêcher, à nous, de devoir intervenir et de devoir prendre des décisions individuelles à chaque événement. La limite, c’est la limite. C’est la même pour tout le monde. Il y a quelque chose de vraiment égalitaire là-dedans.

Pour faire ça, c’est sûr qu’il faut connaître la valeur de notre temps. Il faut se demander combien valent 20 minutes de notre temps et qu’est-ce qu’on aurait pu faire de ce temps-là? Il faut aussi se demander pourquoi on les protègent.

C’est important de réaliser que notre énergie et notre temps sont des choses qu’on veut protèger.

Et c’est la même chose avec notre énergie émotionnelle. Souvent, les limites qu’on a le plus de difficulté à poser, c’est quand les gens viennent chercher notre énergie.

Par exemple, quand un parent, un ami ou un client a un problème et nous demande d’en parler juste 5 minutes, il faut être capable de dire : « Je suis prête à t’écouter mais, en ce moment, je n’ai pas la disponibilité mentale. Et puis, de toute façon, je suis au travail. Si tu as des requêtes comme celle-là, on peut peut-être prendre rendez-vous pour cet après-midi ou ce soir. À ce moment-là, je vais être dans une meilleure prédisposition pour t’écouter.

Pour des clients, c’est d’autant plus important d’être très claires sur nos limites. Moi, je dis à mes clients de ne pas m’écrire par Messenger pour me parler de problématiques dont on devrait parler en coaching. On ne fait pas de coaching par Messenger, on fait de coaching par message privé. Nous, nos coachings se font dans un portail. Je leue ai créé un portail client. Il y a des modes de communication intégrés là-dedans et c’est à travers ça qu’ils peuvent me contacter.

Il faut mettre les règles du jeu. C’est sûr que, si on ne met aucune règle du jeu, les gens se sentent perdus et essayent. Si on ne répond pas sur une plateforme, c’est tout à fait normal qu’ils pensent à essayer Messenger ou Instagram. Si vous savez combien valent votre temps et votre énergie, vous devez donc mettre en place des systèmes et des barèmes qui vont guider les personnes à travers vos limites.

Une autre chose importante, c’est d’être à l’écoute de notre intuition. Par exemple, prenons les red flags, dont je parle souvent. Avant les red flags, il y a souvent des yellow flags, des drapeaux jaunes, qui sont venus avant les drapeaux rouges. On ne le sentait pas tant, mais on voulait être gentille.

Si l’intuition, si le drapeau jaune est levé, il faut se mettre très à l’écoute. Il arrive parfois qu’on ne soit pas capables d’identifier un drapeau jaune, mais que, en rétrospective, on arrive à le déterminer. Un drapeau jaune, ça peut être quelqu’un qui, dans un meeting, n’arrête pas de vous couper la parole. Ou vous avez un appel exploratoire avec lui, et il ne fait que parler de lui et il ne pose aucune question sur vos services. Puis là, soudainement, il ne veut pas payer le prix. Donc, il est en train de réduire l’expertise que vous avez. Ou une fois le contrat accepté, la personne est extrêmement bossy et elle vous voit plus comme un exécutant que comme un expert.

Ce sont des exemples de drapeaux jaunes qui doivent être identifiés dès les premiers contacts avec quelqu’un puisque ces drapeaux indiquent qu’on est dans un terrain dangereux où nos limites pourraient être outrepassées.

Donc, être à l’écoute de notre intuition, puis connaître la valeur de notre temps et établir des guides clairs et précis. Troisièmement, reconnaître notre tendance Mère Teresa, nos besoins une validation et, pour en revenir à nos travers d’agréabilité, voir à quel moment ils sont activés.

Est-ce qu’on a besoin d’avoir ce type de reconnaissance, de sentir qu’on a réglé les problèmes de tout le monde et que personne n’est fâché? Souvent, on a peur de fâcher les gens. Moi, je trouve ça drôle parce que, en réalité, il y a très peu de situations où je pourrais vraiment fâcher quelqu’un. En général, si les gens se fâchent, c’est pas mal plus à propos d’eux qu’à propos de vous.

Je trouve ça dommage parce que, je le fais souvent, on va se tenir responsables de leurs émotions. On va le prendre sur nous et on va se demander ce qu’on devrait faire.

Mais il est important de se rappeler que les émotions des autres sont les leurs et prendre sur soi ce qui nous revient, mais pas plus que ça. On n’a pas besoin de s’excuser à tout bout de champ.

Une chose qui me dérange vraiment beaucoup, c’est quand les gens me disent « Je m’excuse de te déranger. » Dans ce temps-là, je me dis « Mon temps, c’est moi qui le gère. Ce n’est pas toi qui me déranges. Tu ne me déranges pas quand tu pop dans mon inbox ou dans mon Messenger. Si tu cognais à ma porte et que tu avais besoin de moi, et que je ne savais pas que tu venais, là, peut-être qu’il y aurait un aspect de dérangement. Mais si j’ouvre mon inbox, si je regarde mes courriels, si je réponds, tu n’es pas en train de me déranger. C’est moi qui ai pris la responsabilité de te répondre. Donc, tu n’es pas en train de me déranger.

Bref, il faut reconnaître qu’on essaye tout le temps d’être dans cette agréabilité en tant que femme et que ça vient peut-être chercher notre besoin de se sentir validée, de se sentir aimée, de se sentir appréciée. Il faut aussi se demander si on manifeste ce besoin-là de façon professionnelle et si ça a sa place. On pourrait peut-être plutôt trouver une espèce de jardin en soi, ou ailleurs, où on peut aller remplir ces besoins de validation, mais qui n’implique pas d’outrepasser nos limites professionnelles.

Donc, nos travers d’agréabilité sont souvent ancrés dans notre sentiment de ne pas en faire assez, de ne pas être assez bien reconnues, de devoir se prouver, de devoir prouver quelque chose aux autres. Et ça, c’est quelque chose qu’il faut régler soi-même avant de pouvoir avoir la confiance de dire non à des contrats, de dire non à des clients ou de se désengager quand il y a des conversations dans lesquelles on ne veut pas nécessairement s’embarquer, mais aussi d’être très claires dans nos Non.

Je pense que c’est quelque chose que beaucoup de gens et beaucoup de femmes ont de la difficulté à assumer. Ce n’est pas juste notre faute parce que, souvent, nos Non ont été pris comme des Peut-être.

Je sais à quel point c’est difficile de devoir dire non, parce qu’on le sent comme un manque de respect. Et ç’en est un, je ne le nierai pas. Ç’en est un, mais il a été conditionné par la société.

Répéter notre non, c’est vraiment important, et aussi de vraiment s’assurer que la personne comprenne que c’est un non, qu’elle saisisse qu’on vient de mettre une limite et qu’elle ne doit pas être dépassée, sans quoi des conséquences s’ensuivront.

La dernière chose à faire pour apprendre à mettre nos limites en contexte professionnel quand on est une femme, c’est de rester focus sur nos objectifs et nos priorités.

Ça revient un petit peu à ce que je disais par rapport à la valeur de notre temps : Maintenir notre énergie pour ce qui compte vraiment, c’est ce qui nous différencie de quelqu’un qui peine à atteindre ses résultats et qui est tout le temps à la course. C’est ce qui va nous permettre d’être une personne ancrée dans ses actions, dans sa planification, dans sa stratégie, et qui sait pourquoi elle les fait.

Le fait d’être ancrées sur nos objectifs et sur nos priorités ne fait pas de nous des gens égoïstes, mais bien des gens ambitieux, des business woman, des gens qui savent où elles s’en vont et qui valorisent les gens qui sont dans leur équipe, les clients qui leur font confiance et les gens qui les supportent.

Moi, je le dis toujours, les gens qui ont le droit, ou du moins le privilège, d’avoir accès à moi, ce sont mes clients. Je veux être disponible pour eux et pour elles. C’est ma famille. Je veux être disponible pour eux et pour elles parce que c’est ce qui compte pour moi. Et c’est aussi moi-même, je veux être disponible pour moi-même parce que c’est moi, au bout du compte, qui fait fonctionner tout ça.

Tous les autres qui essayent de rentrer dans mon espace, qui essayent de venir tirer un peu de la chemise, je ne leur dois rien. Je ne leur dois techniquement rien.

Ma communauté me répond et me supporte. Je lui dois quelque chose. Mais plus tu entres dans la relation professionnelle avec moi à travers des programmes, à travers des coachings, en étant mon client ou en interagissant avec mon contenu, plus je me sens en devoir de te donner de mon temps.

Mais, encore une fois, ce n’est pas tout le monde qui a accès à moi et protéger cet accès est une façon de respecter les gens qui comptent vraiment pour moi. Vous comprenez qu’en contexte professionnel, ces gens sont mes clients.

Alors, petit récapitulatif. Reconnaître la valeur de notre temps et établir des guides clairs et précis. Être à l’écoute de notre intuition. Reconnaître notre tendance Mère Teresa a.k.a. nos travers d’agréabilité. Rester focus sur nos objectifs et nos priorités. Et respecter, à travers ça, les gens qui se sont engagés envers nous en tant que clients, ainsi que nos relations, nos amis, etc.

C’est ainsi qu’on parviendra à établir des limites saines. C’est comme ça qu’on va être capables de piloter toutes les responsabilités qu’on a en tant qu’entrepreneures, en tant que femmes, mères de famille, épouses, copines, peu importe les chapeaux qu’on porte. C’est seulement en créant ces limites de disponibilité psychologiques, mentales, spirituelles et professionnelles qu’on va être capable de se hisser au top, d’atteindre nos objectifs les plus ambitieux et, aussi, de donner l’exemple.

Donner l’exemple d’une femme leader, d’une femme ambitieuse et de la manière de réussir de façon très intègre sans se faire dicter par les besoins des égos du patriarcat.

Et je trouve que cette phrase est magnifique pour terminer cet épisode.

Je serais vraiment curieuse d’entendre votre expérience à mettre des limites. Est-ce que c’est difficile pour vous? Est-ce que c’est en lien avec l’argent? Est-ce que c’est en lien avec les relations interpersonnelles? Est-ce que c’est en lien avec votre famille? C’est dans quelle sphère que vous avez le plus de difficultés à mettre des limites? Et est-ce qu’il y a peut-être une, deux ou trois stratégies dont j’ai parlées aujourd’hui ou des choses que j’ai mentionnées qui vous ont menées à reconsidérer certains espaces dans lesquels vous pourriez avoir un peu plus de circonspection pour votre disponibilité.

Je n’ai pas beaucoup parlé de limites en termes d’interactions sociales sur les réseaux sociaux mais, pour moi, c’est un peu la même chose.

Le Web, ma présence sur le Web, c’est moi qui la balise selon mes envies, selon mon humeur et selon mon énergie. Et encore une fois, tant qu’on se souvient qu’on est en contrôle et qu’on peut baliser ces outils-là, qu’on peut baliser ces espaces-là selon nos conditions, on sait que c’est à nous de poser nos limites.

Et encore une fois, comme je disais, nos limites sont surtout là pour nous-mêmes et pour nous assurer qu’on établisse des conséquences si jamais des personnes outrepassent nos limites.

Voilà. J’espère que ça a été une belle réflexion. J’ai hâte de vous lire et de vous entendre si ça vous fait réagir. N’hésitez pas à aller mettre un cinq étoiles sur l’Ambition au Féminin, ça fait toujours plaisir et c’est une des meilleures façons de rendre le podcast découvrable. Je vous souhaite une super belle journée, une super belle semaine et on se dit à très bientôt.

Salut les ambitieuses. J’aimerais faire de ce podcast une plateforme d’échange et de réflexion autour de ce que ça veut dire d’être une femme et d’avoir du succès aujourd’hui.

Si tu connais une femme dont le parcours inspirant aurait intérêt à être partagé, ou si toi-même pourrait nous outiller grâce à ton expertise ou ton expérience, rends-toi sur juliej37.sg-host.com/invite pour m’envoyer les détails.

Finalement profites-en pour t’abonner à ce podcast afin de ne manquer aucun épisode.

Et si tu es dans un mode généreux, laisse-moi donc un 5 étoiles pour aider d’autres femmes comme toi à découvrir le podcast. À la prochaine!

à propos de l’auteureTatiana St-Louis

Adepte de littérature russe et collectionneuse de lunettes de designer, Tatiana a fondé Aime Ta Marque pour donner des outils aux femmes de carrière et entrepreneures pour mieux raconter leur histoire personnelle. Spécialiste des communications basée à Montréal, elle s'implique au sein de plusieurs communautés visant au développement professionnel des femmes.

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