L’entrepreneuriat n’est pas un long fleuve tranquille.
Plus longtemps on est dans la game, plus on risque de rencontrer des périodes de contraction et des difficultés.
L’important est d’apprendre à remonter en selle avec le moins de séquelles possible.
Dans l’épisode d’aujourd’hui, je te partage mon expérience personnelle avec une période de contraction et comment j’ai réussi à me sortir des idées noires qui me parcouraient l’esprit et retrouver énergie et motivation pour continuer.
Je te partage également les 4 phases à observer quand tu te sens plonger dans une période sombre de ton entreprise.
Mentionné dans cet épisode :
- Luxe Énergie, ma nouvelle masterclass sur comment utiliser la fonction du luxe dans notre entreprise tout en respectant nos valeurs
- Abonne-toi à L’Ambition au Féminin sur Apple Podcasts ou Spotify.
Transcription de l’épisode 172
Ep. 172 Retrouver son mojo après une série d’échecs
Tatiana [00:00:00]:
Vous écoutez l’Ambition au Féminin épisode 172 et aujourd’hui on va parler de quoi faire pour retrouver son énergie, son peps, sa motivation après une série d’échecs.
Tatiana [00:00:14]:
Mon nom est Tatiana St-Louis et j’anime l’Ambition au Féminin, un podcast pour toutes les femmes pleines de vision, de talent et de drive qui désirent redéfinir le succès selon LEURS termes et LEURS conditions. Chaque semaine, j’explore seule ou en présence d’invités les thèmes entourant la réussite professionnelle et personnelle. Mindset, productivité, leadership, branding personnel… C’est LE rendez-vous pour réfléchir à la façon dont TU veux vivre ton plein potentiel et laisser ton empreinte dans le monde.
Tatiana [00:00:43]:
Salut les ambitieuses, comment ça va aujourd’hui? Comme d’habitude, j’espère que vous allez bien. Je vous enregistre cet épisode un peu en retard cette semaine. J’avais vraiment envie de connecter avec vous, mais je suis dans une grosse période de création. Puis depuis mon retour de France, j’ai été malade.
Tatiana [00:01:13]:
J’ai attrapé une genre de bronchite et ça m’a créé un buffer, je dirais d’une semaine après mon retour de vacances où j’étais vraiment en capacité minimale. Je pouvais juste travailler sur les appels de coaching que j’avais et puis j’avais une métabolisation à rendre dans Autopoiesis. Donc j’ai vraiment focusé là-dessus. Mais j’ai l’impression aussi que cette pause, y compris le voyage que j’ai fait, m’a donné un pas de recul sur les derniers mois, puis j’avais envie de vous en parler parce que j’attendais d’être dans un espace où j’avais un peu digéré les expériences pour pouvoir vous en tirer quelques leçons là, elles ne sont pas encore toutes intégrées, j’ai l’impression, mais comme je sens que ce podcast, c’est un lieu où je peux aussi mentorer par expérience, en vous partageant c’est quoi les dessous de la vie d’une entrepreneure web, c’est quoi les dessous aussi de quelqu’un qui gère quand même des plateformes de contenu depuis huit ans maintenant et qu’est-ce que c’est aussi dans l’évolution de mon identité, de ma personne, de mon entreprise – puis c’est sûr que ce n’est pas toujours un long fleuve tranquille – donc pour moi, j’utilise aussi ce podcast un peu comme un journal où je peux vous partager ces expériences, ces aperçus, ces expériences de vie.
Tatiana [00:02:59]:
Donc je vous donne un peu de contexte. Les derniers mois, je dirais à partir du mois de janvier jusqu’à aujourd’hui, donc tout le début de cette année – puis là, on est presque à la mi-année, c’est quand même fou, on va entamer le mois de juin très très bientôt – ça a été une période assez difficile pour moi à plein de niveaux, à des niveaux personnels. Je sens que… Bon, je suis pas encore rendue là, mais je vais avoir 37 ans cette année et puis je sens qu’il y a eu comme une maturation au niveau de la perception de qui je suis, mais aussi j’ai beaucoup beaucoup travaillé sur des anciens traumas, sur des façons que j’évoluais dans le monde. Et là, je sens que je suis comme à un point où je dois laisser aller certaines identités passées, puis passer à une nouvelle phase de ma vie.
Tatiana [00:04:05]:
Puis je vous avoue que c’est un peu déstabilisant. Je me dis est-ce que c’est la crise de la quarantaine en avance? Peut-être. Est-ce que c’est genre la post pandémie qui…? Peut-être. Bref. Fait que d’un point de vue personnel, il y a eu beaucoup de choses après les événements du 7 octobre avec l’attaque de Hamas en Israël et ensuite la rétaliation d’Israël sur Gaza. Ça m’a énormément déstabilisée. Puis moi, je ne suis pas quelqu’un qui écoute nécessairement les nouvelles assidûment, mais parce que mon travail est sur le web, parce que j’utilise beaucoup les réseaux sociaux pour faire des affaires, je suis aussi très en contact avec les conversations qu’il y a dans les cercles politiques auxquels j’appartiens. Et puis là, à ce moment-ci, la business, la politique, le personnel, tout se mélange, il n’y a plus vraiment de distinction entre ces sphères-là – et je trouve ça vraiment correct – mais tout ça pour dire aussi que dans les derniers mois, avec toute cette tension au niveau politique, au niveau social, au niveau environnemental, j’ai eu des moments de grande anxiété puis même que je dirais qui ont amené à une certaine paralysie où je me sentais de moins en moins safe à aller sur les réseaux sociaux.
Tatiana [00:05:35]:
Pas parce que je me sens en danger personnellement. Naturellement, genre mon sentiment de danger est rien comparé à ce que d’autres vivent genre dans le monde, puis je veux pas les mettre sur le même palier, mais n’empêche que d’un point de vue très inconscient, je réagissais avec un type de paralysie où c’est comme « ok genre je vais ouvrir Instagram, puis je vais être confrontée bien souvent à travers l’algorithme à ces messages » parce que c’est quand même quelque chose qui me tient à cœur de ne pas être en déni, de ne pas me masquer de la réalité, ça fait partie du courage émotionnel que j’essaye de développer comme personne, mais aussi comment est-ce que je fais la limite entre là où je dois prendre soin de moi puis prendre soin de ma santé mentale et être investie dans la cause, investie dans la lutte. Et c’est quelque chose qu’il faut quand même apprendre à naviguer, surtout quand il y a des événements comme ça qui se passent.
Tatiana [00:06:47]:
Pour moi, un des autres événements qui avait été très fort dans mon historique, ça a été quand il y a eu la vague de MeToo. Je ne m’attendais pas à être aussi affectée, mais ça m’a affectée à un niveau viscéral, parce que c’est venu faire résonner certaines cordes personnelles de mes propres traumas. Donc je vous raconte ça parce que c’est un peu genre la trame de fond aussi de ce qui s’est passé dans les derniers mois et comment je pense que je les ai vécus, puis comment ça a affecté mon entreprise. Donc il se passe ça en octobre, juste le jour avant ma fête – moi, je suis née le 8 octobre, puis les événements sont arrivés le 7 octobre – et… Bon, il y avait tout ce côté aussi où, depuis l’année passée, je suis comme… J’ai eu ce ping, cette notion que j’allais fermer MoneyBrand, donc il y avait des changements en préparation, j’étais en train de travailler sur mon nouveau programme Autopoiesis qui est aussi un shift – c’est un pivot qui était en préparation – et il y a eu beaucoup de choses qui se sont mises en branle à ce moment-là, il y a environ un an, donc à la mi-année de l’année passée.
Tatiana [00:08:05]:
Et là, j’avais décidé de fermer MoneyBrand et de focuser sur Autopoiesis. J’avais commencé à travailler avec mon amie Rim Boukhssimi qui avait intégré mon entreprise comme COO, donc Chief Operating Officer. J’avais besoin de quelqu’un pour se mettre au niveau des opérations parce que je voulais focuser sur la croissance de la business avec le nouveau programme, je savais que ça allait demander de l’énergie, et avec aussi ce qui s’en venait, parce que je ne sais pas si vous vous rappelez, peut-être que vous en rappelez pas parce que vous vous n’écoutez pas nécessairement tous les épisodes, mais j’avais aussi décidé de retourner à l’école et de faire des applications au doctorat. Puis j’en ai pas beaucoup parlé de ce projet-là, mais c’est sûr que pour moi ce projet-là, il était né lors de mon voyage à Paris. Il y a eu comme une ouverture dans mon esprit qui m’a dit « c’est le moment de faire ça », donc je me suis mise à travailler, après douze ans hors du milieu académique, à écrire des applications doctorales. Et j’étais dans un mode très expansif.
Tatiana [00:09:22]:
J’avais eu une super année, j’avais beaucoup de confiance dans ce que je créais, j’adorais mes clients, genre ma vie était… J’étais on-top of the world et je me suis mise à travailler là-dessus sachant que bon, mon objectif, c’était de voir comment est-ce que je pouvais aussi automatiser un peu mon entreprise pour que bon, si je commençais le doctorat en septembre de l’année suivante, j’allais pouvoir garder mon entreprise puis minimiser mon implication au niveau opérationnel, rester probablement au niveau du coaching et tout ça. Donc entre temps, je continuais à me former, je continue à me former comme coach avec les modalités de l’inconscient, avec le process orientated work qui est un travail très somatique. Bref, je continue à… Je fais ma certification en coaching féministe, tu sais, je ne chôme pas, mettons. Et bon, on avait tout travaillé là-dessus. Il y a eu un changement au niveau de l’équipe. Il y a eu des décisions qui ont été prises.
Tatiana [00:10:25]:
L’autre grande chose que j’avais commencée, que j’avais pris la décision de faire, c’était de voir comment je pouvais me retirer un petit peu de la machine de contenu organique en commençant à intégrer la publicité. Puis ça, ça a été quelque chose… Bon j’ai travaillé avec l’agence Antilope qui… Je connais bien Charles, il fait partie de notre groupe d’entrepreneurs, je lui fais confiance, je fais confiance à son expertise, mais c’est ça, c’est une agence de pub et puis une agence de pub, je ne veux pas nécessairement rentrer dans les détails, mais ça implique quand même des coûts élevés, puis des budgets élevés. Donc dans ma tête, j’étais comme « ok let’s go. Go big or go home! On va appliquer au doctorat, on va appliquer à des Ivy League – donc des écoles hyper bien cotées – on va y aller avec genre notre maximum de confiance. Je vais engager une COO, je vais aller avec la pub. On va mettre MoneyBrand sur evergreen, puis on va travailler sur le nouveau programme. »
Tatiana [00:11:29]:
Donc gros programme à l’agenda. Et puis à la fin de l’année, succès, j’ai fait mes cinq applications doctorales, qui by the way, ce n’est pas rien, c’est du travail très très intense, surtout si on est… Tu sais, moi qui n’étais pas dans le milieu depuis douze ans, il a fallu que je me replonge dans les livres, il a fallu que je réécrive tous mes CV, que je… Tu sais, que je regarde comment j’allais parler de moi puis de mon expérience dans un contexte académique, que je fasse une proposition de recherche, que je réfléchisse à ma proposition de recherche, que je fasse une bibliographie, puis tout ça. Donc, il y avait comme un gros boost de travail. Entre temps aussi, bon, j’avais mes programmes à rouler, puis j’intégrais une nouvelle membre dans l’équipe pendant qu’on transformait un programme. Et là… Bon, l’année s’est terminée, tout se passait bien, j’étais encore genre 100% alignée.
Tatiana [00:12:29]:
Et là, ce qui est arrivé, c’est que bon, à partir de janvier, février, on a lancé le nouveau programme. Le premier lancement s’est super bien passé. On a fait beaucoup un lancement en prévente avec des anciens clients, puis des choses comme ça. Le deuxième lancement, moins bien passé, on n’a pas atteint nos objectifs qu’on s’était fixés, si bien que là, j’étais comme « ok, fait que là on n’a pas nécessairement le cash flow qu’on s’attendait à avoir selon le type de lancement qu’on avait fait, selon les résultats qu’on avait eus par le passé avec ce type aussi de programme et de lancement » – ce qui est normal parce que c’est un nouveau programme, ce n’est pas le même type de message qu’on avait avec MoneyBrand, c’est quelque chose d’un peu plus abstrait… Quelque chose pas nécessairement plus abstrait, mais quelque chose avec lequel j’avais moins l’habitude de communiquer, fait que c’est un autre type de message. Puis c’est normal quand on lance un programme que le message n’est pas encore complètement affiné.
Tatiana [00:13:32]:
Puis c’est ça qu’il faut apprendre à travailler pour éventuellement le vendre. Ça fait partie de la game. Mais là, ce qui est arrivé aussi en janvier, c’est que j’ai commencé à recevoir mes réponses doctorales. Donc premier refus, deuxième refus et éventuellement jusqu’à la dernière minute, je m’attendais quand même encore à être acceptée à au moins une école, mais j’ai eu un full house de refus. Et bon, je peux pas… Tu sais, c’est sûr que c’était une option, une possibilité à laquelle j’avais pensé, mais honnêtement, au fond de moi, je pensais quand même qu’au moins une des universités allait m’accepter sinon plus. Ok, puis c’est pas une question de « oh j’ai mis tellement d’efforts ou des choses comme ça, » c’était aussi une question de les professeurs avec qui j’ai travaillé, j’ai fait réviser aussi mes travaux, j’ai eu des entrevues avec certaines de ces universités-là et il semblait y avoir une ouverture pour le sujet de recherche, puis pour le type de profil que je proposais.
Tatiana [00:14:49]:
Et donc, c’est arrivé un peu avec une surprise et ça a complètement naturellement dévié mes plans parce que moi, je m’attendais à commencer un doctorat en septembre. Et puis finalement, bon, ce n’est pas ça qui se passe. Ce n’est pas comme si non plus… Bon, je vais être honnête, ça m’a donné un petit choc. Un petit choc, c’est peut-être… Ça m’a donné un choc, disons-le comme ça, parce que ça m’a confrontée à la réflexion à qu’est-ce que je voulais à partir de ça, puis pourquoi est-ce que je voulais faire le doctorat? Est-ce que je voulais continuer à réessayer dans les prochaines années? C’était quoi mon objectif avec ça? Puis pourquoi j’avais ressuscité ce projet-là qui avait été en dormance pendant douze ans? Je n’ai pas encore toutes les réponses. Ce que je sais, c’est que le fait que je vous en parle aujourd’hui, ça veut dire que je suis en train de get over it, que je suis en train genre de passer à travers ce choc-là, puis tu sais peut-être pour vous, c’est juste comme « mais oui, mais Tatiana, des applications doctorales, c’est pas tout le monde qui, tu sais, il y a beaucoup de compétitions, puis c’est des écoles compétitives, puis tout ça ». Puis je comprends tout ça. La chose, c’est vraiment comme pour moi, vivre cet échec-là, c’est un échec qui venait ouvrir une ancienne identité et donc il y avait un travail très personnel à travers cet échec.
Tatiana [00:16:21]:
Là, je le mets entre guillemets parce que je sais, c’est des refus, c’est pas nécessairement des échecs parce que bon… Mais il y a eu comme quelque chose qui est venu m’affecter personnellement à ce moment-là et et qui m’a un peu sonnée. C’est un peu comme – moi je faisais de la boxe jadis – mais quand tu reçois un coup, surtout sur le visage, la première chose, c’est que tu es soudainement très surpris de ce qui vient de se passer. Puis il y a une seconde dans ta tête où tu as besoin de te réancrer, te réorienter parce que sinon tu vas recevoir un autre coup. Bref, donc je me sentais un peu sonnée comme ça. C’est comme moi « ok, je m’y attendais pas. Je suis quand même surprise. Qu’est-ce que je vais faire? Qu’est-ce que ça veut dire? Est-ce que je continue? Nani nana ». Fait que là, j’ai accepté de laisser ça un peu macérer pour voir ce qui allait en ressortir sans trop forcer, mais aussi en vivant ma déception.
Tatiana [00:17:20]:
Et parallèlement, ce qui se passait, c’est qu’il y avait une série d’autres échecs – encore une fois entre guillemets, parce que c’est comme, c’est des expériences qui n’ont pas nécessairement conclu de la façon que je m’y attendais – où j’ai dû cesser la collaboration avec l’agence de pub parce que le funnel sur lequel on faisait la pub n’était pas rentable. Les pubs fonctionnaient, la stratégie fonctionnait, mais il y avait le funnel qu’on avait créé en arrière qui générait pas les revenus dont on avait besoin. Fait que là, on était dans un vrai trou à argent. On dépensait en pub, on dépensait avec l’agence et ça m’a coûté quand même très cher et ça a été un gros trou dans mon budget parce que nous, on s’attendait que après une durée de 4 à 6 mois, on commence à voir le retour sur investissement, mais ce retour-là n’arrivait pas, donc, on a dû prendre la décision de faire comme « on pause parce que là, on n’a pas genre un funnel rentable et faire de la pub, ça nuit plutôt que ça aide en ce moment. Donc, il faut qu’on aille faire du travail pour déterminer où on doit améliorer. Ce n’est pas une question de pub, c’est une question au niveau du funnel ».
Tatiana [00:18:42]:
Donc il y a eu cet investissement-là qui n’a pas… Qui était quand même risqué, mais on pensait qu’il n’était pas aussi risqué qu’il l’était dans le sens qu’on pensait avoir le retour sur investissement, on n’a pas eu le retour sur investissement. Ça fait partie genre de l’entrepreneuriat aussi de faire ces moves-là. Donc il y a eu ça, il y a eu le doc et aussi, il y a eu Rim – qui avait comme travaillé avec moi pendant environ 4 mois – finalement, ses circonstances personnelles ont changé. Elle a pris la décision qu’elle ne pouvait plus travailler avec moi et avoir toutes les autres responsabilités qu’elle avait. Ça n’a pas été un conflit, ça a juste vraiment été comme « je ne peux pas continuer ». Et ce qui était déstabilisant aussi parce que ça aussi, c’était un autre petit « ok, je reçois un autre jab dans le ring », c’est qu’on venait d’engager Marion, ma nouvelle assistante.
Tatiana [00:19:37]:
Et là, on était un peu, tu sais, tout le monde était nouveau, tout le monde travaillait dans des nouveaux projets, puis les projets n’aboutissaient pas dans les choses qu’on voulait, tu sais, dans les résultats qu’on s’attendait à avoir. Donc, on a suivi une autre embauche d’une OBM, ça n’a pas fonctionné à ce niveau-là. Donc, comme vous pouvez l’imaginer, ça aussi, ça crée du stress sur les dépenses parce qu’engager des personnes, c’est probablement la plus grosse charge qu’on a. En plus qu’on avait la publicité à ce moment-là, qu’on avait le lancement qui renvoyait pas les résultats dont on s’attendait et personnellement ce qui se passait avec mon refus au doctorat et avec la situation globale dans le monde. Bref, donc c’était vraiment un moment pour moi où je me sentais comme dans le ring, où j’avais peut-être pris trop confiance, puis j’avais perdu un peu le sens de la réalité. J’ai pris des grands risques. Je ne vais pas me taper sur la tête pour ça. Mais après ça, c’était comme « OK, genre, une fois que j’ai comme eu une bonne série de coups de poing, comment je fais pour me relever, comment je fais pour me ré-ancrer? »
Tatiana [00:21:07]:
Puis là, c’était… Ça, c’était la phase que j’appelle la phase… Là c’était le contexte. Mais là, la première phase que j’ai dû passer à travers ça, c’était vraiment juste d’absorber le choc. Et absorber le choc, pour moi, la première chose, c’est, je viens juste de vous le dire, je voulais pas me taper sur la tête, je voulais être un témoin bienveillant de ce que je vivais parce que, même si d’un point de vue extérieur, peut-être que c’était des comme « first world problems » où je me disais « oui, mais tu sais… », genre j’avais des personnes qui me disaient « oui, mais c’est sûr, tu sais, c’est normal que tu n’aies pas été acceptée au doctorat, c’est difficile d’être acceptée au doctorat », je suis comme je comprends qu’on me dit ça pour comme minimiser ma peine ou peu importe, mais pour moi ça c’était un peu gaslighter mon expérience, c’était un peu essayer de nier ce que je vivais puis pour moi, comme « ok il faut genre que je vive chaque déception telle quelle, sachant qu’est-ce que ça voulait dire pour moi », puis ne pas être un témoin qui allait me dire « Ok common, genre tu ne vas pas chialer pour ça. Si tu étais une vraie entrepreneure, tu remonterais sur selle immédiatement, blablabla ». Fait que la première phase, c’était vraiment d’absorber le choc, puis de dire comme « Ok, genre je suis un témoin bienveillant » – je vais changer de métaphore de la boxe, puis rentrer peut-être dans la métaphore du vélo ou je sais pas – « je suis tombée genre de mon vélo de montagne en descendant une côte ». Ok, j’avais genre pris de la vitesse, j’avais de l’accélération, je suis tombée, puis là genre le moment, ce n’est pas de se dire comme « let’s go, j’ai une course à finir », c’est comme « wow ok, genre tu viens de tomber, tu viens de te faire mal, puis on va juste absorber le choc, faire l’état des lieux ». Donc, c’est pas le temps ici de faire ma tough et de me juger d’être tombée.
Tatiana [00:22:59]:
Puis ça, je pense que c’est vraiment important quand on navigue à travers des périodes difficiles, c’est de prendre le temps de respirer là-dedans aussi, puis des fois d’avoir à vivre les émotions négatives qu’on a à vivre. Et puis les émotions négatives ne vont pas nous tuer. La chose à laquelle il faut faire attention ou être très présent, c’est quand les pensées commencent à être noires et récurrentes. C’est là que ça devient important d’avoir un système de support, que ce soit genre des coachs, des mentors, des psychologues ou des amis, des amis entrepreneurs avec qui parler, parce que ça fait mal. On ne va pas nier le fait que ça fasse mal, puis ça ne fait pas de nous une personne plus faible ou ça ne fait pas de nous une personne qui a un moins bon mindset ou des choses comme ça si on dit que ça fait mal. Donc dans mon cas à moi, c’était vraiment genre de faire comme « ok, j’ai mal, mon ego a mal, c’est pas nécessairement genre une mauvaise chose de l’admettre. Et là, on est juste dans cette situation-là. Éventuellement, il va y avoir quelque chose qui va venir après. Mais pour le moment, genre c’est comme il va falloir mettre de l’onguent, il faut qu’on s’occupe genre de là où ça fait mal. »
Tatiana [00:24:23]:
Ensuite, je suis rentrée dans une autre phase qui était un peu une phase de vouloir continuer comme si rien n’était. Si on reprend ma métaphore du vélo, c’était comme me dire « ok, j’ai mal, mais je vais remonter sur mon vélo, puis on va voir si ça se règle par lui-même ». Donc, dans mon cas à moi, ça s’est manifesté… Bon, on a arrêté avec l’agence de pub, mais là, je me suis dit « ok, qu’est-ce que je fais? Je vais revenir à ce que je faisais avant », donc j’ai refait un challenge, j’ai revendu MoneyBrand, j’ai réouvert MoneyBrand en fait, un peu sans avertir personne. Ce qui était en rétrospective la même vision que de remonter en vélo, mais avec un… Tu sais, une jambe qui a besoin genre d’être mis dans le plâtre. Ce n’était pas nécessairement la bonne décision en rétrospective. C’était une décision que j’ai faite un peu à la hâte en essayant de faire comme si de rien n’était ou comme si genre il fallait juste revenir à ce qui était là avant. Mais ce n’est pas toujours le bon move.
Tatiana [00:25:38]:
Souvent quand on a eu une série d’échecs comme ça, ce qu’il faut comprendre, c’est qu’on ne revient pas dans une période avant ça, mais on doit comprendre comment on va fonctionner maintenant que ça ça s’est passé. Qu’est-ce que ça va changer pour le futur? Et ça ne veut pas dire qu’on… En fait ça ne veut jamais dire… On ne peut jamais revenir en arrière. On ne peut jamais revenir en arrière. On peut changer de décision. Je peux facilement dire comme « You know what genre j’ai voulu fermer MoneyBrand, mais MoneyBrand, je pense que c’est un programme qui est vraiment, qui a beaucoup de valeur, qui a aidé beaucoup de gens, il y a des choses que je veux changer dans ce programme-là, mais… » Bref, tu sais, vous comprenez le principe, c’est : on peut revenir sur certaines décisions, mais on prend toujours une nouvelle décision, on ouvre toujours de nouvelles possibilités à partir de ce moment-là. Fait que tu sais, dans mon cas à moi, je pense que de vouloir continuer comme si de rien n’était ou essayer genre de répliquer ce qui était avant la chute ou avant l’échec, ce n’est pas du forward thinking. Puis c’est normal parce que quand on est encore en train de panser ses plaies ou qu’on est en train genre d’absorber le choc, on n’est pas nécessairement dans un lieu où on peut avoir la clarté d’esprit pour savoir qu’est-ce qu’on veut faire après.
Tatiana [00:27:15]:
Parce que peut-être que la douleur est trop grande. Encore une fois, je ne m’en veux pas d’avoir essayé quelque chose. Ceci dit, pour moi, c’était clair que le plus gros qui avait été affecté, c’était au niveau mental. C’était au niveau genre de cette impression que tout s’abattait sur moi, que j’étais une victime des circonstances, que j’étais pas capable, que, justement, je m’étais faite tabasser ou que j’étais très poquée et que je n’arrivais pas à me relever et puis que j’avais besoin que quelqu’un vienne me chercher en civière. Ok, c’était comme ça que je me sentais. Donc, qu’est-ce qui est arrivé? C’est que à un moment donné, j’ai réalisé que c’est genre « ok, il faut… Je suis sur la civière, je suis dans l’hôpital » – vous excuserez toutes mes métaphores là, je trouve ça beaucoup plus facile de penser aux métaphores des fois – « Mais maintenant que je suis sur mon lit d’hôpital, puis que je suis en train genre de recevoir les médications ou peu importe ce que j’ai besoin, à ce moment-là, ce n’est pas le temps d’essayer de remonter sur le vélo, de faire de la physio, puis des choses comme ça. Le temps à ce moment-ci, c’est de lâcher prise. »
Tatiana [00:28:32]:
Puis ça, j’ai eu un appel de coaching avec une de mes coachs, puis je lui ai dit « voici comment je me sens, voici ce qui se passe, voici ce que j’ai fait dans les derniers temps, puis là je me sens genre un peu à bout de ressources ». Et puis là, ce que… C’était super intéressant parce que j’ai pris cet appel-là le jour avant de quitter pour Milan. En fait, j’étais dans le taxi pour aller à l’aéroport, puis il y avait un appel de coaching, puis je l’ai pris dans le taxi. Puis elle m’a dit « tu sais, est-ce que tu as un fonds d’urgence, est-ce que tu as des choses comme ça? » Je suis comme « ouais j’ai de l’argent pour survivre pendant x nombre de mois si jamais ma business s’arrêtait complètement aujourd’hui ». Puis elle a dit « ok super, qu’est-ce que tu en penses si tu prenais disons les deux prochaines semaines, les semaines où tu t’en vas à Paris, puis à Milan, pour juste pas travailler, pour pas penser à ça, pour comme te laisser de la place pour intégrer, mais aussi juste comme changer d’énergie? »
Tatiana [00:29:37]:
Parce que c’est ça genre que je ressentais, c’est que j’avais besoin de changer d’énergie parce que j’étais prise dans cette espèce de spirale, un peu traumatique de « ok, mais là, j’ai pris cette mauvaise décision, enfin qu’il faut que je fasse quelque chose pour la régler puis blablabla ». Puis ça devenait comme une spirale où je n’arrivais pas à prendre du recul puis faire comme, « ok, c’est quoi notre plan? Comment est-ce qu’on fait genre pour réfléchir à ça, tu sais, d’une énergie qui n’est pas une énergie genre de peur, de manque où mon ego est super impliqué? ». Puis là, j’ai fait comme « ok, je m’en vais à Milan, je m’en vais à Paris, je m’en vais seule. Oui je vais avoir des appels clients, mais je me suis donné comme objectif de juste être ouverte, de juste être ouverte à ce qui allait se passer pour moi, ce qui allait s’offrir à moi, sachant que j’avais un système que j’avais mis en place exactement pour ces moments-là. » J’avais mon plan B, j’avais mon fonds d’urgence. Si mon fonds d’urgence ne suffit pas, j’ai une assurance invalidité – si jamais je fais un burn-out ou des choses comme ça -, si jamais ça, ça ne fonctionne pas, j’ai un mari qui ne peut pas… Bref, j’ai plusieurs seuils de sécurité qui me permettent de pouvoir être sur mon fameux lit d’hôpital, ou peu importe, dans ma cure de régénérescence, et prendre le temps de changer l’énergie, de lâcher prise, puis de me réouvrir aux possibilités. Parce que là, j’étais dans une période de contraction, c’est comme ça que je le sentais. J’étais comme « tout va mal, y’a rien qui fonctionne, nanani nanana, les gens m’aiment pas blablabla » genre toutes les pensées négatives, période de contraction, j’étais comme « c’est quoi l’antidote à la contraction? C’est l’ouverture. Si je veux sortir de cette contraction, il faut que je fasse relâcher mes muscles, faut que je relâche la tension et que je lâche prise. »
Tatiana [00:31:58]:
Et là dans cette expansion-là, je me suis dit « ok, quoi de mieux pour lâcher prise, pour se laisser porter par les désirs, que mon voyage que j’ai planifié en Europe? ». Fait que je m’étais consciemment donné comme objectif dans ce voyage-là d’être ouverte. Si quelqu’un m’invitait à aller prendre un café ou à faire quelque chose, j’étais comme « est-ce que j’ai envie? Oui, let’s go ». Si quelqu’un m’invitait au resto, puis je voyais quelque chose sur le menu que j’avais envie de manger, « est-ce que ça va me procurer une sensation plaisante? Est-ce que j’ai envie de ressentir ce plaisir? Oui let’s go ». Je me suis vraiment autorisée ce moment de connecter avec le plaisir de ma vie. Puis genre de me rappeler « je suis ici à Paris grâce à mon entreprise. Je suis ici avec mes clients, je suis ici avec mes coachs, je suis ici avec toutes ces choses que j’ai créées pour moi-même et je peux les recevoir sans avoir à me soucier à qu’est-ce qui vient après ». Genre ça a été comme une bulle dans l’instant présent dans lequel je me suis ouverte aux expériences.
Tatiana [00:33:11]:
Puis de là est née aussi une grande réflexion autour du luxe, dont je vais parler dans la masterclass Luxe Énergie que je prépare pour la semaine prochaine – c’est encore le temps de s’inscrire si jamais vous voulez y rentrer – parce que pour moi, il y avait une énergie du luxe que je ne ressentais pas avant d’être ici, avant de prendre cette décision. C’était une posture mentale dans laquelle j’acceptais aussi cette place de simplement être, de simplement profiter, de simplement recevoir, d’être complètement dans cet espace d’ouverture. Et ça a complètement changé mon énergie. Quand je suis revenue… Bon, il y a eu des événements qui se sont passés, qui ont ramené un peu genre de pression / contraction, mais parce que je m’étais offert cette régénérescence, sudainement, là, j’ai commencé à avoir plus clair. Je me suis fait une stratégie plus au niveau genre de ce que je veux faire pour créer plus de marketing dans mon business. J’ai décidé de remettre MoneyBrand et Autopoiesis dans un seul produit qui va s’appeler maintenant Terre Fertile.
Tatiana [00:34:34]:
Tu sais, les choses ont commencé à s’éclaircir pour moi et mon énergie a commencé à revenir. J’étais comme prête à remonter sur le vélo. Est-ce que je suis prête à redescendre la côte encore? Pas complètement. Je suis prête à remonter sur le vélo, faire ma physio, genre et puis tout ça, parce que mon esprit maintenant est dans une place où je peux m’autoriser à reprendre des risques. Donc la phase 4 de cette grande transformation, c’est de remonter en selle. Mon objectif là maintenant avec mon entreprise, c’est de re-créer du momentum parce que ce qui est arrivé, c’est que je roulais beaucoup sur le momentum de MoneyBrand, une fois que MoneyBrand a été fermé, le momentum a descendu. Il y a eu un momentum qui a été créé pour Autopoiesis, mais pas suffisamment grand pour maintenir pour le reste.
Tatiana [00:35:25]:
C’est correct, genre ça fait partie des apprentissages, mais là, c’est ça vraiment l’objectif dans mon entreprise. Et je me suis mis à travailler sur d’autres stratégies, dont je vous parlerai éventuellement parce que là, je vois que le temps file dans cet épisode et il va falloir que je vous laisse bientôt. Mais l’autre chose aussi, c’était d’accepter que j’avais changé. Puis d’accepter que mon entreprise a changé à travers ce moment de contraction et de comprendre que bon, le fait de simplement changer la posture puis de me mettre en expansion, c’est juste une décision mentale, mais une décision somatique aussi. C’est une décision somatique de réduire la pression du contrôle et d’ouvrir ses antennes aux possibilités parce qu’après tout, c’est ça le skill de l’entrepreneur, puis de me rappeler que je n’ai pas piloté une entreprise pendant huit ans parce que je ne l’avais pas ce skill-là. Je l’ai ce skill. C’est juste qu’il faut que je sois à un degré genre d’ouverture qui me permet de saisir cette information, ces intuitions là. Donc là, ce qui se passe, c’est accepter de se remettre dans les souliers du débutant aussi parce qu’on doit pratiquer cette nouvelle identité. On est une nouvelle personne sur le vélo.
Tatiana [00:36:50]:
On a les mêmes skills qu’on avait avant, mais là maintenant cet échec ou cette chute ou peu importe, elle nous a appris des choses qu’il faut accepter, qu’il faut intégrer et pas nécessairement les transformer en peur, mais les pratiquer comme « Ok, ça ça fait maintenant partie de mon identité d’adepte de vélo de montagne ou d’entrepreneure et comment est-ce que je vais le transformer en richesse plutôt qu’en handicap? ». Et là, c’est ici que la discipline devient importante aussi parce que on crée… Tu sais, pour moi du moins, la discipline devient importante, parce que quand on veut pratiquer des nouvelles choses, on veut pratiquer des nouvelles identités, la discipline est essentielle pour créer des nouvelles habitudes, des nouvelles pratiques, des nouveaux horaires, parce que c’est un peu comme la physio, c’est un peu comme remonter en selle, c’est toujours la même chose, c’est comme, on ne peut pas se baser sur ce qu’on a fait dans le passé, on doit maintenant se baser sur ce qu’on va faire, dans le moment présent, pour créer le futur. Et à travers tout ça, c’est super important aussi de continuer à s’occuper de son mindset et de sa santé. Pour moi, ça va faire partie aussi de mes habitudes, ça va faire partie de mes pratiques. Et puis bon, c’est sûr qu’au début, c’est un peu déstabilisant parce qu’il faut choisir lesquels on va prioriser. Mais je sais que dans mon cas à moi, c’est une façon de remonter sur selle et de faire confiance que je ne suis pas… Ce n’est pas parce que je remonte sur selle après un incident que j’ai comme tout oublié qui j’étais jusqu’à présent. Donc voilà, c’était un petit peu mon histoire de shift énergétique à travers un échec et remonter en selle. C’est sûr que bon, je voulais vous raconter ça avant genre d’être complètement genre « et maintenant je fais des mois à 100K et les nanani nanana », mais je sais que c’est important aussi dans des périodes qui sont peut-être un peu plus difficiles ou dans lesquelles vous avez reçu des chocs, vous aussi peut-être émotionnels, peut-être au niveau de votre entreprise, au niveau des changements qu’il y a au niveau de l’industrie, de voir comment est-ce qu’on fait pour justement reprendre son leadership de soi et se remettre dans une posture de praticienne, d’entrepreneure et le faire dans le respect de soi, sans se forcer non plus à montrer qu’on est plus forte, mais le faire à son rythme aussi, puis le faire dans le respect aussi de ce qu’on vit.
Tatiana [00:40:08]:
Donc voilà ce que j’avais pour vous. C’est sûr que je suis toujours heureuse d’entendre vos retours, vos feedbacks et on se parle bientôt sur un autre épisode. Bonne journée.
Tatiana [00:40:09]:
Hey tu es encore là? Ça veut dire que l’épisode t’a plu, c’est vraiment cool ça! Est-ce que je peux te demander quelque chose maintenant? Aide d’autres femmes comme toi à découvrir le podcast en déposant des étoiles d’appréciation pour l’Ambition au Féminin. Sur Apple Podcasts, c’est facile : défile tout en bas de la page de l’émission où tu vois les avis et tape sur le cinq étoiles pour faire exploser mon cœur de joie. Sur Spotify, c’est encore plus simple : navigue sur la page du balado et tape l’icône en étoile en bas de la description. Merci d’avance, je t’apprécie beaucoup.