Ep. 179 Entrepreneuriat non-oppressif : pourquoi changer de paradigme d’affaires

L’entrepreneuriat est un vecteur puissant de changement, particulièrement lorsqu’il est conduit par des personnes issues de groupes marginalisés, comme les femmes, les personnes racisées et neurodivergentes.

Malheureusement, les modèles d’affaires traditionnels imposent souvent des normes oppressives qui peuvent étouffer notre créativité et notre désir de changement.

En amenant dans nos entreprises, consciemment ou non, nos bagages de personnes en situation d’oppression systémique, on re-crée malgré nous les mêmes environnements oppressifs que l’on souhaitait fuir en embrassant l’entrepreneuriat.

Aujourd’hui, je partage mon expérience et mes réflexions sur la manière dont nous pouvons transformer nos pratiques entrepreneuriales pour qu’elles soient plus alignées avec nos valeurs personnelles et communautaires.

C’est un chemin vers un entrepreneuriat conscient, où chaque décision est prise en considération des impacts personnels, sociaux et environnementaux, et où l’on valorise le bien-être de toutes et tous.

Dans cet épisode, on discute notamment de :

  • L’origine de ces modèles d’affaires oppressifs et comment ils imposent des normes de profit et de visibilité souvent inatteignables et néfastes.
  • Comment les personnes en situation d’oppression peuvent utiliser l’entrepreneuriat pour créer des modèles d’affaires plus inclusifs et durables.
  • Des stratégies pour identifier et déconstruire les systèmes oppressifs dans nos entreprises et reconstruire des modèles plus éthiques et durables.
  • Pourquoi travailler avec des petites entreprises offre une flexibilité et un potentiel d’innovation inégalés.
  • Comment transformer notre vision de la richesse et créer des entreprises qui génèrent un impact réel et positif.

À écouter également : Ep. 128 Se libérer de la mentalité de l’employé et Ep. 138 Arrête de te fixer ce genre d’objectifs

Ce parcours vers un entrepreneuriat non-oppressif est riche en défis mais aussi en opportunités.

Il nous permet de repenser nos pratiques, de redéfinir nos priorités et de créer des entreprises qui non seulement nous ressemblent, mais qui contribuent également à un monde plus juste et équitable.

Je vous encourage à réfléchir à la manière dont vous pouvez intégrer ces concepts dans votre propre parcours entrepreneurial. Il est possible de bâtir des modèles d’affaires qui valorisent le bien-être, l’innovation et l’impact social.

Mentionné dans cet épisode :

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Transcription de l’épisode 179

Ep. 179 Entrepreneuriat non-oppressif : pourquoi changer de paradigme d’affaires

Tatiana St-Louis [00:00:00]:
Vous écoutez l’Ambition au Féminin épisode 179 et aujourd’hui je parle de l’importance de l’entrepreneuriat non oppressif dans le contexte économique et social actuel.

Tatiana St-Louis [00:00:12]:
Mon nom est Tatiana St-Louis et j’anime l’Ambition au Féminin, un podcast pour toutes les femmes pleines de vision, de talent et de drive qui désirent redéfinir le succès selon LEURS termes et LEURS conditions. Chaque semaine, j’explore seule ou en présence d’invités les thèmes entourant la réussite professionnelle et personnelle. Mindset, productivité, leadership, branding personnel… C’est LE rendez-vous pour réfléchir à la façon dont TU veux vivre ton plein potentiel et laisser ton empreinte dans le monde.

Tatiana St-Louis [00:00:47]:
Salut les ambitieuses, comment vous allez aujourd’hui? Aujourd’hui sur l’Ambition au Féminin, je vous partage un live que j’ai fait récemment sur ma page Instagram. J’avais envie de faire ce live, ça me brûlait la langue de faire ce live. Vous allez voir j’étais en train de marcher donc je suis un petit peu essoufflée – il faisait très chaud aussi – et en même temps le message que je voulais passer était tellement frais dans mon esprit que je ne voulais pas m’empêcher de le sortir à ce moment-là ou d’attendre d’être devant mon ordinateur. J’aime le dynamisme d’enregistrer quelque chose pendant que je marche, j’ai l’impression que la marche m’aide à réfléchir. Ceci dit, on parle d’entrepreneuriat non-oppressif, je ne définis pas nécessairement le terme dans la discussion, mais vous allez voir au fur et à mesure des exemples que je donne, vous allez comprendre comment je le vois, comment je le perçois et vous allez comprendre un peu la direction aussi dans laquelle j’amène en ce moment les réflexions autour de l’entrepreneuriat dans mes espaces de coaching, dans mes espaces de mentorat et la différence que je vois avec d’autres types d’accompagnements pour entrepreneurs qui sont beaucoup plus axés dans les tactiques ou le « faire », tandis que le travail que je vois de plus en plus qu’on fait au niveau des groupes que je que j’anime ou que j’accueille dans des programmes comme Terre Fertile – qui était jadis MoneyBrand et Autopoiesis – c’est vraiment créé pour des personnes qui viennent établir des changements, des changements de paradigme au sein de leurs industries, au sein de leurs communautés, y compris leurs familles, des façons dont les choses ont été faites ou compris spécifiquement au niveau professionnel autour de l’argent, autour de la productivité.

Tatiana St-Louis [00:02:49]:
Et puis ce travail-là, je trouve qu’il n’est pas suffisamment encadré et ça crée beaucoup beaucoup de solitude chez les entrepreneurs qui ont un grand besoin de sens, ont une approche presque spirituelle à leur travail entrepreneurial. Puis je trouve que c’est un mot qu’on n’utilise pas souvent non plus quand on parle de marketing, quand on parle de brand, quand on parle de leadership de marque, c’est ce côté spirituel, cette idée de vouloir faire sens et qu’est-ce que ça veut dire réellement avoir un impact, pouvoir faire du changement dans nos communautés, dans les vies des gens qui nous entourent, puis dans notre vie à nous. Donc, je vous explique un peu toute cette vision-là, d’où ça vient, pourquoi c’est hyper important maintenant de se pencher sur ces choses-là, surtout dans des moments qui semblent chaotiques, comme ceux qu’on traverse en ce moment au niveau social, au niveau économique, au niveau politique, et pourquoi c’est d’autant plus important pour les entrepreneurs de faire ce travail d’innovation, ce travail de changement qu’on peut instaurer au niveau de notre entreprise, qu’on soit une entreprise de un, de trois, de dix, mais on a un pouvoir, on a un potentiel d’impact et d’action, puis c’est là-dessus que je veux parler. Et je vous invite à aussi envoyer votre candidature pour Terre Fertile parce que Terre Fertile, c’est vraiment l’endroit, le mentorship où on adresse ces problématiques-là, ces piliers de richesse que j’appelle, et dans lesquels on travaille à créer des entreprises qui renversent le statu quo, qui shakent, des entreprises dissidentes, qui viennent créer des nouveaux paradigmes aussi de rémunération, des nouveaux paradigmes de productivité, des nouveaux paradigmes autour de notre relation aux soins de la communauté, aux soins de soi-même, puis de voir comment est-ce qu’on peut regénérer un système social dans lequel on n’est pas dans des modèles exploitatifs, on n’est pas dans des modèles extractifs autour de la richesse, même si naturellement, on a des limites qui sont balisées par nos contextes politiques, sociales, économiques et identitaires. Donc, je vous invite à aller découvrir un peu la vision Terre Fertile. Ça ne fait pas si longtemps que ça que j’ai pris la décision de combiner mes deux programmes phares qui qui sont MoneyBrand et Autopoesis dans un seul endroit. En plus, Terre Fertile inclut tous les autres mini programmes, les autres expériences qui sont créées au sein de Aime Ta Marque et qui ont été créées dans les dernières années.

Tatiana St-Louis [00:05:42]:
Donc c’est vraiment un « Be-all end-all » pour tout ce qui est entrepreneuriat non-oppressif, coaching féministe, positionnement de marque conscient et marketing organique dans lequel on se retrouve, dans lequel on est capable aussi de créer de la sécurité et de la stabilité au sein de nos entreprises, sans piler sur nos valeurs, sans piler sur qui on est, sur notre vision pour la planète, pour la communauté, pour l’humanité. Ça a l’air grandiose dit comme ça, mais c’est de mon idée qu’en tant qu’entrepreneur, on est aussi des créateurs, on est des artistes, on est ici pour créer un nouveau monde, des nouvelles façons de faire, puis si on a le pouvoir de le faire, je pense qu’on a la responsabilité de le faire aussi. Donc rendez-vous sur aimetamarque.com/terre-fertile. Pour avoir les détails, envoyez votre candidature puis après ça on commence par ça. On regarde si c’est une bonne idée pour vous d’intégrer notre membership et on commence la conversation. Sur ce, je vous laisse avec la réflexion.

Tatiana St-Louis [00:06:53]:
Vous allez m’excuser d’être en train de marcher pendant que je vous fais cette vidéo parce que j’ai des download ces temps-ci puis j’ai juste envie de les partager au moment où ils viennent .Je viens de finir le Vision party qui est un des événements de groupe qu’on organise dans mon parcours Terre Fertile et le Vision Party, c’est un moment, c’est un événement de trois heures où on planifie les prochains mois. Donc nous, on en a profité pour faire notre planif de mi-année et c’est vraiment toujours intéressant ce qui sort de ces planif là. Salut à ceux qui se rejoignent. C’est toujours intéressant de faire une mise au point de qu’est-ce qui s’est passé dans les 6 derniers mois? Q’est-ce qu’on a envie de créer dans les 6 prochains mois? Vraiment prendre une petite photo de ce qui est arrivé. Puis une des parties du Vision Party, c’est aussi de se projeter dans le futur. Donc, il y avait quelque chose de très introspectif. On va chercher l’intelligence qui habite en nous pour voir « dans quelle direction est-ce que mon entreprise m’amène en ce moment? »

Tatiana St-Louis [00:08:00]:
Puis il y a des choses vraiment puissantes qui sont sorties suite à cet événement, puis j’avais envie de vous les partager parce que je trouve que c’est vraiment important par rapport au travail que j’essaye de faire de plus en plus autour de l’entrepreneuriat non oppressif, qui n’est pas un terme qui est utilisé à grande envergure, pour le moment du moins. C’est vraiment un terme que je me suis appropriée que je n’ai pas vu d’autres personnes nécessairement utiliser, mais qui représente vraiment bien la philosophie avec laquelle je fais du coaching business, avec laquelle je veux impacter le monde de l’entrepreneuriat. Puis je voulais prendre le temps de vous l’expliquer un peu dans cette petite vidéo. Donc entrepreneuriat non-oppressif, je veux pas nécessairement vous faire toute une définition. By the way, il fait vraiment chaud et je marche. Je ne veux pas vous faire toute une définition, mais ce qu’il faut comprendre, c’est que des huit dernières années à piloter Aime Ta Marque, ce qui s’est passé, c’est que j’ai réalisé que les femmes naturellement – puis pas juste les femmes, mais les personnes en situation d’oppression systémique – on a des enjeux particuliers qui – puis vous allez être d’accord avec moi – se diffusent dans les différentes parties de notre vie. Que ce soit à travers nos relations amoureuses, à travers notre relation à notre corps, à travers notre façon de gérer notre argent ou de faire des affaires, notre identité, surtout si on est en position d’oppression systémique, va avoir une influence sur le type de résultats qu’on génère, sur le type de modèle qu’on suit, pour plein plein plein de raisons. Une des choses qu’on peut noter qui est quelque chose dont je parle beaucoup, c’est le syndrome de la bonne élève qui est quelque chose de beaucoup plus – pis je ne dis pas que ça n’arrive pas aux hommes – mais beaucoup plus axé dans le comportement de la femme par rapport à la performance, que des hommes en particulier, sachant que encore une fois on ne met pas tout le monde dans le même panier, on généralise pour faire des moyennes.

Tatiana St-Louis [00:10:19]:
Ok. Donc il y a des systèmes d’oppression qui sont en place puis qui nous amènent à les perpétuer, consciemment ou inconsciemment, dans les différentes sphères de notre vie. Si vous connaissez un peu tout ce qui s’apparente aux théories d’épigénétique ou de traumas intergénérationnels, vous allez comprendre aussi que souvent, il y a du bagage qu’on a de nos circonstances, de différentes générations qui viennent avant nous et qu’on peut léguer aussi à différentes générations après nous. Puis ce qui se passe, c’est que de plus en plus, avec l’élévation de la conscience générale, avec tout ce qui se passe au niveau des changements climatiques, de l’instabilité politique, les gens prennent de plus en plus conscience de comment leurs actions perpétuent certains comportements ou certains legs dans la société. Donc sachant cela, sachant qu’on a une responsabilité aussi à parfois briser ces schémas, ce qui arrive c’est que on va arriver dans le monde entrepreneurial, disons en tant que femme, et on va avoir tous ces bagages avec nous qui sont des bagages personnels, qui sont des bagages de notre propre histoire, par exemple si on a eu des traumatismes dans le marché du travail ou si on a un historique familial avec la pauvreté ou des choses comme ça, on amène tous ces bagages-là dans notre façon de faire de l’entrepreneuriat. Qu’est-ce que ça génère? Souvent, c’est que on va, sans le savoir, on ne le fait pas parce qu’on veut mal faire ou quoi que ce soit, c’est juste parce que quand on arrive dans l’entrepreneuriat, il n’y a pas de manuel, il n’y a pas de façon de faire – et s’il y avait des manuels et des façons de faire, souvent ils seraient créés par qui? Les fameuses certifications? Par le modèle généraliste, le modèle généralisé qui est souvent un modèle oppressif. Puis quand je dis oppressif, ce n’est pas que je veux pointer du doigt qui que ce soit, c’est juste qu’on vit dans ce type de système où il y a certaines pressions qui sont mises sur certains groupes de personnes tandis que d’autres n’ont pas nécessairement les mêmes pressions. Donc on perpétue les modèles systémiques dans nos entreprises sans le savoir, puis ça peut avoir l’air de plein de choses comme par exemple, un des exemples que j’aime prendre, c’est de dire que les femmes qui sont dans les domaines par exemple du coaching, du soin, du care vont avoir de la difficulté à charger pour leurs services, vont avoir de difficulté à vendre, vont avoir de la difficulté à se promouvoir parce que traditionnellement, historiquement, tous les métiers du care, les infirmières, les enseignantes, les personnes qui s’occupent des enfants ou des choses comme ça ont été dévaluées socialement.

Tatiana St-Louis [00:13:16]:
Ça, on ajoute ça à différentes autres couches qui peuvent être personnelles comme par exemple nos propres traumas autour de l’argent, notre syndrome de la bonne élève, notre syndrome de l’imposteur, toutes des choses personnelles qui peuvent se mettre dans le chemin aussi de comment on va déterminer nos prix, comment on va se présenter à l’écran. Tu sais comme par exemple, si on vit dans un corps qui est considéré en surpoids, on pourrait avoir de la difficulté à vouloir se montrer à la caméra par exemple. Donc tout ça, ça a des effets sur l’entreprise, ce qui fait qu’on perpétue encore une fois sans le savoir des modèles et des résultats qui continuent à maintenir les systèmes d’oppression qui nous ont influencé dès le départ. Donc la bonne nouvelle, c’est que quand on devient entrepreneur, en général, on veut changer les choses. On le fait parce qu’on ne veut plus du statu quo, on ne veut plus rester dans les modèles qu’on nous a imposés. On a envie de créer de l’impact – du moins les personnes avec qui je travaille, ce n’est pas nécessairement le cas de tous. On a envie de voir du changement pour nous, pour notre famille, pour nos communautés. Puis ça, ça doit passer par un début de déconstruction. Parce que si on ne fait pas la déconstruction au niveau de l’oppression systémique, au niveau de comment nous, on est affecté par ces différentes couches d’oppression, ben comme on l’a dit tantôt, on va les perpétrer sans le savoir. Puis éventuellement, on va peut-être revenir dans des modèles plus traditionnels. Il va falloir revenir à l’emploi. On va pas être capable de amener notre entreprise à la rentabilité, et caetera, et caetera, et caetera. Donc ce que je suggère moi dans le travail qu’on fait au niveau de l’entrepreneuriat, c’est de, oui travailler sur la visibilité, oui sur la vente, le marketing, et caetera, hein les structures, les objectifs et tout ça, mais toujours dans une optique de changement durable. Puis ce changement, il passe par les micro changements qu’on fait au sein de nos entreprises à nous. Et ces changements peuvent avoir l’air très individuels, dans le sens de dire « j’ai accepté de charger un prix que j’aurais jamais imaginé chargé » ou « j’ai pris mes journées de menstruation off parce que pour moi, c’est important qu’on respecte les cycles du corps, parce que la régénérescence fait partie d’un modèle non oppressif de travail ou d’existence, genre dans un contexte dans lequel on est ». Puis on sait à quel point c’est revendicateur, rebelle, c’est dissident même de prendre des congés, de prendre du temps off, de charger de l’argent pour les métiers du care, de se considérer comme ayant une valeur inhérente.

Tatiana St-Louis [00:16:32]:
Bref, toutes ces choses-là qui ont l’air vraiment… Ça a l’air de ne pas être grand-chose, mais quand on met ça dans la puissance des systèmes qu’on oppose, on voit à quel point ça a un potentiel immense de révolution et de changement. Donc pour moi, l’entrepreneuriat est un véhicule de changement, surtout quand c’est piloté par des personnes en situation d’oppression, comme les femmes, les personnes racisées, les personnes avec des « handicap », les personnes neuro divergentes, et caetera qui viennent amener des nouveaux modèles qui prennent en compte la fin ou la transformation de ces oppressions généralisées en quelque chose qui va être plus régénératif, acceptant et caetera. Le problème, c’est que souvent quand on va faire de la business, on va être immédiatement confronté au modèle oppressif : « il faut que tu fasses tant d’argent en tant de temps, sinon tu n’es pas un vrai entrepreneur. Il faut que tu travailles tant d’heures par semaine. Il faut que tu… » Tu sais, « il faut il faut il faut ». « Que tu aies une infolettre, que tu sois sur les réseaux sociaux, que tu deviennes viral, blablabla ». Et quand on questionne pas ces « il faut », c’est là qu’on devient de plus en plus propice à perpétuer les modèles oppressifs. D’où le fait selon moi dans ma vision de vraiment bien comprendre l’importance de la déconstruction des systèmes à l’intérieur de nos entreprises pour pouvoir être des agents du changement.

Tatiana St-Louis [00:18:20]:
Puis là, c’est intéressant parce que je parlais à mon mari après la séance de planif’, puis je lui disais « idéalement, moi j’aimerais ça pouvoir faire ce travail-là dans des grosses entreprises, dans des entreprises qui ont déjà un impact, qui sont déjà menées peut-être par des personnes qui recherchent ce changement. Mais l’affaire, c’est que c’est difficile quand tu as une entreprise oppressive, surtout si c’est une entreprise qui a des dizaines, des vingtaines, des centaines d’employés, une culture bien établie de faire ce changement-là ». Pis moi, personnellement, j’ai pas – désolée pour le bruit – j’ai pas de formation en changement organisationnel, en gestion de l’innovation, mais ça reste que c’est du travail d’innovation. Et c’est pour ça que moi, je trouve ça super intéressant de travailler avec des micro-entreprises, donc des entrepreneurs, des solopreneurs, des personnes avec des petites équipes, des personnes qui travaillent sur le web en mode ultra agile. C’est fascinant pour moi de travailler avec cette clientèle-là parce qu’on a tout l’espace, on a tout le potentiel de pouvoir changer les systèmes sans avoir à tout détruire nécessairement. Puis souvent ce qui arrive, c’est que dans mes clients, ce qui va se passer, c’est que c’est des personnes qui sont passées par les modèles traditionnels, les écoles d’entrepreneuriat, puis les modèles de vente, tu sais des fois des personnes qui sont passées par les MLM ou des choses comme ça, qui ont réalisé, ils ont essayé le modèle traditionnel et ont réalisé que ça leur convenait pas, que ça représentait pas le type de changement qu’ils voulaient dans leur vie ou dans la communauté. Tu sais, ce n’était pas l’impact qu’ils voulaient avoir, puis que ces personnes-là, ces entrepreneurs-là ont une conscience du changement beaucoup plus élevée que quelqu’un qui rentrerait juste en business pour dire « je veux juste être capable de vivre puis de prendre mon vendredi off » puis qu’il n’y ait pas nécessairement une intention de changement de sens ou d’impact social. Donc quand je travaille dans mes programmes sur l’entrepreneuriat non oppressif comme par exemple MoneyBrand, Terre Fertile, puis Autopoiesis, l’objectif c’est toujours de, oui on reste axé sur les systèmes, on reste axé sur ce qu’on veut créer, tout en ayant conscience des systèmes préexistants desquels on doit se déconstruire pour pouvoir reconstruire quelque chose de nouveau et d’innovant.

Tatiana St-Louis [00:21:06]:
Est-ce qu’on doit absolument le faire en se sacrifiant pour la cause? Moi, mon hypothèse et ma façon de travailler, c’est non, si on était capable d’assumer qu’on peut avoir l’impact et le changement qu’on veut tout en naviguant les environnements et en assurant notre sécurité financière, assurant notre sécurité psychologique, et caetera, ben de quoi ça aurait l’air justement? Pis c’est là genre que le cœur de l’innovation se trouve. C’est vraiment là genre qu’on veut intervenir au niveau de l’entreprise qu’on crée, qu’on construit, qu’on reconstruit pour que, ensuite le leg qu’on va laisser avec cette entreprise-là, elle aille dans la direction du changement qu’on aurait voulu avoir pour nous-mêmes, qu’on veut créer pour nous-mêmes et qu’éventuellement on veut faire partie de ce mouvement-là. Pour moi, l’entrepreneuriat non oppressif, c’est vraiment un mouvement de déconstruction et de reconstruction d’une façon de faire des affaires qui va vraiment questionner les modèles traditionnels de faire. Et puis c’est pas vrai que on va remplacer ça par un autre modèle, on va remplacer ça par une multitude de modèles.

Tatiana St-Louis [00:22:29]:
Pis c’est là que ça devient important de pouvoir partager ensemble, de pouvoir bâtir ensemble ce genre de modèle-là. Parce que si on reste dans notre silo à essayer genre de tout comprendre par nous-mêmes, à ne pas apprendre des autres, à lire un million de livres sur la productivité, blablabla, ce qui arrive, c’est qu’on s’attend à ce que quelqu’un d’autre vienne régler notre problème d’oppression avec d’autres types de modèles oppressifs. Tandis que moi ce que je veux, c’est qu’on se réapproprie les différents piliers de richesse avec lesquels on construit les entreprises et qu’on puisse les transformer en quelque chose qui va avoir un réel impact. C’est comme ça genre que moi j’entrevois le travail que je fais avec des entrepreneurs. Puis ce qui arrive, je pense qu’il y a beaucoup de personnes qui veulent rentrer dans mes programmes, dans mes espaces alors que la seule chose qu’ils veulent, c’est qu’on leur donne un modèle, mais ce qu’elles réalisent c’est que les modèles qu’elles ont essayé ou les modèles qu’elles veulent pas essayer, elles veulent pas les faire parce que ça ressemble à des modèles oppressifs. Et puis à ce moment-là, il y a deux choix à faire, c’est : on peut rester dans un modèle oppressif. Ce n’est pas négatif. Si on se trouvait un emploi du jour au lendemain, probablement qu’on rentrerait dans certains modèles oppressifs, comme par exemple, pour moi le neuf à cinq est un modèle oppressif, le trente-sept heures semaine est un modèle oppressif parce qu’il ne reste pas suffisamment de temps à l’individu de se reposer, de se régénérer, de passer du temps en famille, de développer d’autres types d’activités qui font partie de sa spiritualité et caetera. Ça veut pas dire qu’on est malheureux dans un modèle oppressif, ça veut juste dire que parfois, ça peut ne pas fonctionner pour nous puis la pire des choses qu’on pourrait faire c’est de quitter un modèle oppressif, lancer notre business puis que cette business-là, elle finisse comme un modèle oppressif pour nous-mêmes puis que finalement on est sorti d’un modèle qui nous assurait peut-être d’une certaine stabilité puis une sécurité financière pour une qui ne nous assure plus de stabilité et de sécurité financière et qui est tout aussi oppressif.

Tatiana St-Louis [00:24:55]:
Donc le travail que je fais dans Terre Fertile, le travail que je fais avec mes clients, tu sais, c’est vraiment de prendre l’entreprise, prendre la richesse-expertise qu’on a et transformer ça en quelque chose qui va être beaucoup plus aligné avec nos valeurs de durabilité et de longévité. Puis c’est là genre que ça devient un enjeu de maturité d’être capable de rentrer dans ce travail-là. Parce que si tout ce à quoi on pense, c’est « comment je vais payer mon loyer à la fin du mois? », puis qu’on est dans un état d’activation, qui va activer nos réponses traumatiques bien souvent, ça va être difficile de faire le travail de déconstruction qui est nécessaire parce que là, on est dans un mode survie. Puis là, on est en train genre de établir seulement les bases pour pouvoir travailler dans l’innovation. Donc pour moi, je pense que c’est important de se rappeler que l’innovation, ça peut avoir lieu à tout moment et à tout instant, mais que ça prend une certaine dose de sécurité pour être capable d’innover parce que sinon, c’est toujours plus facile de suivre le chemin qui a déjà été tracé pour nous, même si ce chemin implique qu’on doit – je veux pas dire piler sur nos valeurs, mais tu sais, vous voyez ce que je veux dire. Tu sais genre pas parfaitement adapté à la vision qu’on aurait de ce qu’on voudrait voir émerger dans le monde, de la création qu’on voudrait voir émerger dans le monde.

Tatiana St-Louis [00:29:44]:
Fait que c’est ça que je voulais partager avec vous au niveau de l’entrepreneuriat non oppressif, je pense que c’est intéressant de noter que, pour moi, le fait qu’on puisse travailler au niveau du micro-entrepreneuriat, ça nous permet une latitude qu’on n’aurait pas si par exemple on travaillait dans une grosse entreprise. Les changements sont possibles dans les grosses entreprises, mais je pense qu’ils prendraient plus de temps et une expertise que moi personnellement, je n’ai pas. N’empêche, je pense que c’est une question de plus en plus importante ou un aspect de plus en plus important à établir quand on décide volontairement de choisir l’entrepreneuriat et qu’on le fait pour des raisons qui sont autour du bien-être, qui sont autour du bien-être de la personne. On est en train de redéfinir les façons genre d’exister professionnellement, les façons d’être rémunéré, les façons de partager notre expertise, d’être reconnu, de faire partie d’une communauté de valeurs qui créent de la valeur par et pour les autres. Et ça, cette réflexion-là, selon moi, elle n’est pas assez prise, surtout dans des programmes où on doit apprendre rapidement, comme par exemple, un cours de lancement d’entreprise où on doit apprendre rapidement « bon ben voici un modèle d’affaires, voici c’est quoi un budget, voici comment lire des états financiers », pis des choses qui sont vraiment utiles à savoir si on est pour diriger une business. Mais c’est la dimension après ça plus spirituelle, la dimension bien-être, la dimension innovation qui là, selon moi manque dans les discussions autour de l’entrepreneuriat et que je comble avec mes programmes comme Terre Fertile. Donc n’hésitez pas si vous avez des questions, si vous avez des réflexions sur l’entrepreneuriat non oppressif, ça me fait toujours plaisir de vous lire puis merci à ceux qui m’ont regardée pendant que je prenais ma marche de santé. Peut-être que j’aurais autre chose à partager de plus dans quelques heures, dans quelques jours par rapport à ça, mais c’est vraiment un sujet qui est fascinant et je pense qu’on a comme beaucoup de place pour créer de la richesse puis de la valeur autour de cette thématique-là.

Tatiana St-Louis [00:29:43]:
Alright, salut là !

Tatiana St-Louis [00:29:11]:
Hey tu es encore là? Ça veut dire que l’épisode t’a plu, c’est vraiment cool ça! Est-ce que je peux te demander quelque chose maintenant? Aide d’autres femmes comme toi à découvrir le podcast en déposant des étoiles d’appréciation pour l’Ambition au Féminin. Sur Apple Podcasts, c’est facile : défile tout en bas de la page de l’émission où tu vois les avis et tape sur le cinq étoiles pour faire exploser mon cœur de joie. Sur Spotify, c’est encore plus simple : navigue sur la page du balado et tape l’icône en étoile en bas de la description. Merci d’avance, je t’apprécie beaucoup.

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à propos de l’auteureTatiana St-Louis

Adepte de littérature russe et collectionneuse de lunettes de designer, Tatiana a fondé Aime Ta Marque pour donner des outils aux femmes de carrière et entrepreneures pour mieux raconter leur histoire personnelle. Spécialiste des communications basée à Montréal, elle s'implique au sein de plusieurs communautés visant au développement professionnel des femmes.
Ep. 179 Entrepreneuriat non-oppressif : pourquoi changer de paradigme d’affaires

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