Ep. 156 4 émotions-clés pour atteindre ton prochain palier de croissance

Dans le tumulte et l’excitation de l’entrepreneuriat, il est facile de se laisser emporter par la quête incessante de croissance et de succès. Cependant, cette quête est souvent entravée non pas par des obstacles externes, mais par nos propres réactions émotionnelles aux défis que nous rencontrons.

Dans cet épisode, je plonge profondément dans le concept de régulation du système nerveux, une compétence essentielle pour toute entrepreneure aspirant à un développement durable et sain. En reconnaissant et en acceptant quatre émotions clés, nous pouvons non seulement surmonter les obstacles, mais aussi transformer notre expérience entrepreneuriale en un voyage d’apprentissage et de maturité émotionnelle.

Je t’invite à explorer ces concepts avec moi dans cet épisode, où nous découvrirons ensemble comment ces émotions clés, souvent perçues comme négatives, peuvent devenir nos alliées les plus puissantes dans notre recherche de croissance et d’épanouissement.

À écouter également : Ep. 155 Régulariser son système nerveux comme entrepreneur : qu’est-ce que ça veut dire réellement? et Ep. 150 Les limites du self-care chez les entrepreneurs

Mentionné dans cet épisode :

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Transcription de l’épisode 156

Ep. 156 4 émotions-clés pour atteindre ton prochain palier de croissance

[00:00:00.060] – Tatiana St-Louis

Vous écoutez l’Ambition au Féminin, épisode 156 et aujourd’hui, on va parler de ces émotions négatives ou mal aimées qu’on doit apprendre à gérer pour atteindre notre prochain palier de croissance. Mon nom est Tatiana St-Louis et j’anime L’Ambition au Féminin : un podcast pour toutes les femmes pleines de vision, de talent et de drive qui désirent redéfinir le succès selon leurs termes et leurs conditions. Chaque semaine, j’explore, seule ou en présence d’invités, les thèmes entourant la réussite professionnelle et personnelle. Mindset, productivité, leadership, branding personnel… C’est LE rendez-vous pour réfléchir à la façon dont TU veux vivre ton plein potentiel et laisser ton empreinte dans le monde.

[00:00:48.920] – Tatiana St-Louis

Salut les ambitieuses ! Bienvenue dans cette deuxième partie de deux d’un épisode qu’on avait entamé la semaine passée où on parlait de régularisation du système nerveux. Comme entrepreneur, je vous encourage à aller écouter cet épisode. Si ce n’est pas encore fait, c’est la mise à table dans le fond de ce dont on va discuter aujourd’hui au niveau de ces émotions négatives ou mal aimées qu’on ressent souvent comme entrepreneur et qu’on essaye bien souvent d’éviter, mais qui sont des signes justement qu’on est en période de croissance ou qu’on peut se diriger vers la croissance. Donc je ne vais pas faire un retour sur tout ce qu’on a discuté au niveau de qu’est-ce que ça veut dire exactement, régulariser son système nerveux, sinon que je pense qu’il y a beaucoup d’incompréhension sur ce que ça veut dire réellement et surtout d’incompréhension sur comment on veut vivre cette régularisation comme entrepreneur. Aujourd’hui, donc, je savais pas si appeler ça des émotions ou des sensations parce qu’il y a quelque part une émotion, c’est quelque chose qu’on vit dans notre corps, c’est quelque chose qui est temporel, donc qui a un début et une fin.

[00:02:05.090] – Tatiana St-Louis

C’est quelque chose qui est initié par une pensée ou par une circonstance. En fait, la circonstance va créer une pensée et la pensée va créer une émotion qui ensuite va nous amener à créer certaines actions et certains résultats. Donc c’est important de réaliser aussi qu’une  émotion est une sensation et que cette sensation en soi, elle a un début et une fin. Par contre, ce qui arrive, c’est que souvent on va essayer d’éviter ces sensations parce qu’on les trouve inconfortables, parce qu’elles nous rappellent des mauvaises choses. Et là on rentre dans une spirale dans laquelle une émotion va générer une autre pensée, qui va générer d’autres émotions négatives, qui va générer tout un tas… Un effet domino de problématiques. Et on veut pas rentrer dans cette spirale-là. Donc des fois on va prendre des décisions dans notre entreprise, parfois même inconsciemment, pour essayer de contourner ou d’éviter de vivre ces émotions-là. Et là, ce dont je veux discuter aujourd’hui, c’est que dans le fond, quand on fait ça, quand on s’en va dans cette direction-là, on s’empêche de sortir de nos réactions traumatiques, on s’empêche de sortir de cette répétition traumatique à travers laquelle on fait des choix différents par rapport à certaines émotions, qu’on est capables de justement accéder à une certaine maturité émotionnelle en apprenant comment process ces émotions ou vivre ces émotions.

[00:03:42.740] – Tatiana St-Louis

Et c’est là que le coaching devient quand même assez important, un outil quand même assez important pour augmenter notre capacité à ressentir ce range d’émotions qui pour plusieurs personnes vont être les limites de ce qu’ils veulent expérimenter dans leur business. Donc quand on ne s’autorise pas de l’espace pour vivre ces émotions-là, on met des limitations sur notre capacité à croître dans notre entreprise et à expérimenter des résultats différents, y compris des bons résultats. Parce qu’avec plus on se dirige vers des bons résultats, plus on court le risque aussi d’avoir des mauvais résultats. C’est la même logique que quand on investit dans, tu sais, dans des fonds à la bourse qui sont plus risqués. Plus plus une action est risquée, plus on augmente son potentiel de gain, plus on augmente son potentiel de perte et gérer son risque ou du moins augmenter notre capacité au risque, ça nous permet d’aller chercher ce plus grand range-là. Mais aussi, il faut être capable de gérer le potentiel négatif autant que le potentiel positif, fait que quand on travaille avec les émotions et en coaching comme ça plus cognitif, ce qu’on veut faire, c’est justement augmenter cette capacité là à aller chercher un plus grand gain qui vient avec un plus grand risque.

[00:05:28.460] – Tatiana St-Louis

Ok, c’est un peu la même logique. Donc les quatre émotions… Une chose que je voulais dire, c’est que éviter ces émotions, ça peut avoir l’air parfois de self care, puis ce self-care c’est parfois, je dis pas toujours, parce que parfois c’est du self-care, puis des fois on n’est pas en mesure, on n’a pas les outils ou on n’a pas la capacité de vivre certain, un certain range d’émotions et c’est correct tant et aussi longtemps qu’on sait où sont nos limites et qu’on n’est pas juste esclave de ses limites en pensant qu’elles sont présentes ou qu’on a peur de ressentir certaines choses parce qu’on a un peu peur de nous-même. Dans le fond, on a peur de ce qui va se passer dans notre tête après ça. Donc ce qu’on veut faire attention, c’est que cette idée du self-care tombe pas dans la surprotection qui nous empêcherait de maturer et d’apprendre en nous maintenant dans un état d’activation et d’infantilisation. Parce que si tu sais, pensez à vos enfants.

[00:06:37.220] – Tatiana St-Louis

Moi, j’ai une fille de quatre ans et à quelque part, si j’étais tout le temps en train d’essayer de la protéger des émotions négatives qu’elle pourrait ressentir, elle sera jamais capable de maturer émotionnellement. Puis c’est la même chose dans notre entreprise. On veut maturer émotionnellement parce que maturer émotionnellement va nous permettre de mieux gérer notre risque, prendre des décisions plus stratégiques et aussi suivre notre vision et nos ambitions qui vont nous mener plus loin. Parce que si on n’est pas capables d’ancrer ces ambitions-là parce qu’on a trop peur de l’échec ou on a trop peur de la déception, bien là, à ce moment-là, on reste dans un carré de sable qui est quand même assez réduit. Donc, quelles sont ces fameuses émotions ? Puis je vais parler des quatre, puis après ça, je serais intéressée à savoir comment vous les vivez, vous, dans votre entreprise ? Je les ai nommées : la déception, la pression, l’impatience et le doute / l’incertitude. Donc on va parler de chacune d’entre elles et et ça serait une bonne idée de réfléchir à comment… Enfin une bonne idée…

[00:07:47.300] – Tatiana St-Louis

Je vous encourage si vous voulez, pendant que je parle à réfléchir à comment vous les vivez, comment elles se manifestent chez vous, avec laquelle vous avez le plus de difficultés, laquelle est votre talon d’Achille, votre point faible. Moi, je sais que mon point faible, c’est la déception. C’est l’émotion que j’ai de la difficulté à vivre et qui va créer le plus de perturbations émotionnelles. Et donc c’est intéressant parce que dans mon entreprise, je vais devoir être très consciente quand j’essaye d’éviter la déception ou quand j’essaye d’éviter de la ressentir en gaslightant ma propre expérience ou en ayant pas complètement intégré l’expérience de la déception et d’aller chercher son apprentissage, d’aller chercher de l’intelligence dans cette émotion-là. Donc la déception, commençons avec elle. Moi, j’aime commencer avec des définitions. Ici, genre j’avais trouvé « état ou sentiment d’une personne déçue, trompée dans son attente » et j’ai beaucoup aimé cette façon de dire « trompé dans son attente ». Parce qu’il y a deux choses qui sont vraiment très claires ici dans cette dynamique, c’est qu’il y a une attente.

[00:09:12.290] – Tatiana St-Louis

Et cette attente-là, c’est un désir et « trompé », c’est de réaliser qu’on n’a pas vu la même chose que ce qui s’est déroulé devant nos yeux. Il y a une autre réalité qui s’est concrétisée, qui n’était pas celle qu’on avait dans notre tête. Donc on a été trompé dans notre désir. On a voulu quelque chose et on croyait qu’on allait l’obtenir et on ne l’a pas obtenu. Ça, c’est intéressant de vraiment rationaliser un peu c’est quoi la déception ? Parce que si la déception, c’est cette réalité qu’on avait imaginée et qui ne s’est pas produite, là, on est dans une confrontation entre deux réalités. On est dans une fantasmagorie. On avait une image de ce que la réalité devait être et elle nous a déçus, elle ne s’est pas concrétisée. Mais ce qui est intéressant aussi, c’est que la déception, qu’est-ce qu’elle découvre devant nous ? Qu’est-ce qu’elle nous fait voir avec encore plus de clarté ? C’est notre désir. Parce que quand on commence à réfléchir à « je suis déçu d’avoir eu dix personnes au lieu de 30 », mais là, on peut commencer à réfléchir « ok, je voulais 30 personnes, c’était 30 le désir ».

[00:10:36.300] – Tatiana St-Louis

Mais ce désir, qu’est-ce qu’il cache en arrière ? Pourquoi 30 ? Qu’est-ce que ça veut dire exactement ? Ah 30, c’est 100 000 de chiffre d’affaires, je sais pas, n’importe quoi. Ok, intéressant. Dans le fond, c’est pas le 30 que tu voulais, c’était 100 000 ok, mais 100 000. Pourquoi tu veux 100 000 ? C’est quoi vraiment le désir là-dedans ? Le désir, c’est que avec 100 000, je voudrais, je sais pas moi, être comme tel autre entrepreneur qui a fait 100 000 avec son lancement. Ok, donc tu veux appartenir à une classe spéciale ? Tu veux ressentir le sentiment d’être spécial ou avancé ou peu importe. Fait que là, comme ça, en réfléchissant à cette déception, on découvre la racine du désir. Et ce qui est intéressant avec ça aussi, c’est que la déception, c’est un peu le résidu ou le pendant désempowering de la vision.

[00:11:43.220] – Tatiana St-Louis

Ça nous rappelle qu’on n’est pas en contrôle des circonstances et de la réalité. Et ça, ça nous enlève un certain pouvoir parce qu’on a l’impression qu’on est en contrôle jusqu’à ce que quelque chose se passe, pas comme c’était imaginé. Et là, c’est comme « Oh my god ! Pendant un temps, j’ai cru que tout était sous contrôle, que j’étais en contrôle. Et là, maintenant, la réalité me rappelle que en fait non ». Et ça, c’est probablement ça qui se passe dans la déception. Et si vous êtes déçu d’une personne, c’est la même chose. On est déçu de nos clients, on est déçu de nos parents, on est déçu de nos amis, on est déçu de nos résultats. Bref, on peut être déçu de plusieurs choses, mais c’est toujours quand on a l’impression qu’on avait un certain contrôle, une certaine vision et que cette vision s’est pas concrétisée. Et ça, ça nous rappelle que finalement, c’était quoi le contrôle qu’on avait. Mais encore là, on n’a pas complètement perdu le contrôle.

[00:12:34.880] – Tatiana St-Louis

On a un contrôle sur certaines choses, c’est juste que la réalité, ce n’est pas nous qui la contrôlons. Donc moi j’avais beaucoup fait de journaling autour de ça parce que j’avais réfléchi à la déception après avoir reçu mon premier refus d’une des écoles auxquelles j’avais appliqué pour le doctorat et j’avais reçu ce refus par courriel et puis ça a donné que c’était la journée avant que je fasse ma masterclass pour Autopoiesis. Donc je voulais rester dans mon monde, puis pas me laisser distraire par des émotions négatives. Mais là, ce qui est intéressant, c’est que parce que je ne voulais pas vivre la déception, là, je compensais, j’avais envie… Moi, je mange émotionnellement, donc c’est quelque chose sur lequel je travaille, mais tu sais, j’avais envie de manger parce que je n’étais pas en train de vivre l’émotion que j’avais besoin de vivre, parce que je voulais la laisser de côté, parce que j’avais pas envie de la gérer.

[00:13:32.670] – Tatiana St-Louis

Mais là, ce qui est arrivé, c’est qu’à la place, je me suis dit « ok, il faut que je vive cette émotion parce que obviously, elle est présente. J’ai pas à avoir peur d’elle, j’ai pas à penser que je serai pas capable de la vivre ou que si je la vis ça va avoir un effet sur ma masterclass ». Donc je me suis laissé un certain espace. Puis cet espace-là, c’était dans mes pages quotidiennes que j’écris, j’écris trois pages dans mon journal le matin, et je me suis dit « ok, je vais journaler sur la déception ». Et là, j’avais écrit ce petit bout que je trouvais intéressant, que j’avais envie de vous lire : « La déception est donc le résidu de cette vulnérabilité courageuse qui ose dire j’y crois, je veux et je suis prête à y croire. Et c’est pourquoi c’est si difficile à vivre. Car on croit que si on reçoit le « non » qui nous fait si peur, si on ne voit pas les résultats auxquels on s’attend, alors on se dit qu’on n’aurait pas dû désirer dès le départ et que l’ennemi est le désir.

[00:14:35.820] – Tatiana St-Louis

Et c’est lui qui doit être supprimé à travers notre réalisme cynique qui, au bout du compte, nous maintient dans le confort de la médiocrité et du statu quo ». Parce qu’en réalité, plus on va avoir des désirs et des projets pour nous, plus on va être confronté à la déception, plus on va être confronté à la réalité. Plus on a des rêves qui sortent de l’ordinaire, qui sortent du statu quo, plus on risque d’être déçu. Et à quelque part, c’est vraiment badass d’être déçu parce que ça veut dire qu’on s’autorise ce désir, ça veut dire qu’on s’autorise d’y croire. Ça veut dire qu’on a imaginé quelque chose de beau, quelque chose de désirable, quelque chose qu’on veut voir se concrétiser. Et qui ne s’est pas encore concrétisé et sur lequel on a mis beaucoup de care, beaucoup d’intensité mais qui ne s’est pas concrétisé. Donc la déception, quand elle est vécue complètement, quand elle est complétée, quand elle passe à travers nous et qu’elle est capable d’être intégrée au lieu d’être en réaction traumatique, puis de dire « Oh my god, j’aurais jamais dû appliquer au doctorat. Tu sais, je veux dire, c’est la fin de ma carrière académique ».

[00:15:54.320] – Tatiana St-Louis

Exemple. Quand elle est vécue et complétée, c’est une preuve de maturité face à notre désir. C’est une preuve de dire « OK, est-ce que je veux encore cette chose maintenant que j’ai reçu ce pincement ? » Parce que l’affaire, c’est qu’on ne veut pas éteindre le feu de notre désir. On veut s’assurer au contraire de le garder bien vivant, bien actif au fond de nous, pour qu’il nous guide. Mais notre désir n’est pas celui qui dicte la réalité non plus. On peut aller dans cette direction, on peut poser des actions pour y arriver. Mais il y a quand même une réalité et cette réalité n’a rien nécessairement à voir avec le désir ou avec le potentiel de ce désir. Donc, comme entrepreneur, comment est-ce qu’on fait pour vivre davantage cette déception, la compléter, la ressentir et quand même continuer à se laisser guider par le feu de notre désir, de notre vision ? C’est comme ça qu’on augmente le range de ce qu’on est capable de vivre comme entrepreneur.

[00:17:02.150] – Tatiana St-Louis

Maintenant, deuxième émotion, c’est la pression, la pression. Comment je le définis ? C’est ce qui empêche un système de rester statique. C’est ce qui le pousse vers le changement et le mouvement. Puis j’en ai parlé beaucoup de pression. J’en ai parlé dans un épisode de podcast que je vais vous mettre ici dans les shownotes, j’en ai parlé aussi, sur Instagram j’en parle beaucoup. J’en ai parlé dans l’épisode précédent aussi, où on doit apprendre à gérer la pression, puis il y a certaines pressions économiques, certaines pressions sociales avec lesquelles on n’a pas vraiment le choix, on est dans ce mouvement-là et puis on doit vivre avec. Mais si on n’est pas capable de prendre la pression, surtout comme entrepreneur qui est un domaine en général assez haute pression parce qu’on augmente le risque sur nous-mêmes, c’est une façon de le voir. Moi, perso, je pense que si on travaille bien en entrepreneuriat, si on sait développer les bonnes aptitudes, on réduit le risque sur notre valorisation sur le marché. Mais bon, ça c’est une autre conversation.

[00:18:08.870] – Tatiana St-Louis

Mais en tant qu’entrepreneur, on a choisi la pression. Parce qu’une entreprise sans pression, ça fonctionne pas. On doit générer du momentum. Puis pour générer du momentum, on a besoin de la pression. S’il n’y avait pas de pression, ça serait de la diffusion. On serait complètement… Genre on flotterait dans l’univers, puis on saurait pas où s’en aller. Et il y a des pressions qui sont négatives, qu’on appelle l’oppression et d’autres qui sont expansives, comme par exemple de la discipline. La discipline est un type de pression positive. Quand c’est bien utilisé, quand on est capable d’instaurer des routines qui sont soutenantes, quand on est capable d’utiliser la discipline pour accéder à des choses qu’on désire pour nous-mêmes, la discipline peut être une pression positive. Et naturellement, qui dit pression, dit contractions. Comme on en a parlé dans l’épisode précédent, une récession va créer une pression sur le système économique à travers notamment l’inflation. Et les gens vont ressentir cette pression, vont vendre leurs actions, vont arrêter d’acheter, de consommer parce que l’inconfort qui vient avec cette pression est trop grand et c’est correct.

[00:19:24.000] – Tatiana St-Louis

Encore une fois, c’est relié à la gestion et à la capacité à gérer le risque. Chaque personne a une capacité différente dépendamment de plein de facteurs. Autre type de pression : investir dans notre entreprise. Moi en ce moment, je suis en train d’essayer la publicité. Ça fait deux mois maintenant qu’on investit là-dedans et on parle d’environ 7 à 8 000 $ par mois. C’est énorme. Cette pression-là qui est mise dans mon entreprise, c’est de l’argent qui n’est pas disponible pour moi pour faire d’autres choses. En même temps, je suis en train d’investir dans l’équipe. En même temps, je suis en train d’investir dans d’autres choses qui me permettent de faire des tests, qui me permettent d’aller chercher de l’information sur mes prochaines stratégies. Mais investir comme ça dans une entreprise va créer une pression, avoir plus de clients va créer une pression aussi. Donc l’important, c’est de déterminer comment on va gérer cette pression, comment on va être capable de garder le cap, sachant que plus la pression est grande, moins de gens vont être capables de vivre avec cette pression.

[00:20:24.420] – Tatiana St-Louis

Et c’est un avantage compétitif de pouvoir garder le cap pendant des périodes de haute pression. Puis là, imaginez les Olympiques. Un athlète aux Olympiques doit prendre énormément de pression. Mais c’est pas n’importe qui se rend là. C’est une poignée d’humains qui sont capables de prendre cette pression et de performer à ce niveau-là avec cette pression-là. Une autre place où la pression, et c’est intéressant, tu sais, on dit souvent que les millionnaires se font pendant les récessions parce que, alors que les gens vendent leurs actions alors que les gens se retirent du marché, quand il y a des perturbations qui génèrent trop de pression sur eux, ben ceux qui sont capables de prendre cette pression-là et qui vont investir dans les actions à bas prix ou qui vont être capables de garder le cours de leurs actions, bien souvent, c’est eux qui vont retirer le maximum de gains quand la récession va se terminer.

[00:21:36.120] – Tatiana St-Louis

Donc être capable d’augmenter notre capacité à prendre de la pression dans notre entreprise, c’est une condition pour croître. Et naturellement, tu sais le risque quand on est entrepreneur, il est présent partout, puis il est quand même un peu abstrait parfois, mais être capable de le mitiger afin de prendre davantage de risques, c’est une caractéristique essentielle de l’entrepreneur. Aussi troisième émotion négative inconfortable, j’ai dit : l’impatience. Et ici, encore une fois, notre petite définition c’est « incapacité de se contraindre pour supporter, attendre quelque chose ou quelqu’un ». Donc l’impatience, ce qui est intéressant avec ça, c’est que ça nous pointe vers nos fantasmagories de cause à effet. Si je fais ceci, je devrais avoir cela. C’est très transactionnel comme vision du monde. Si j’ai fait assez de ceci, je devrais avoir cela. Si j’ai suivi mon plan de contenu pendant 30 jours, je devrais avoir dix clients qui me payent X nombre d’argent par mois. Et ce qui arrive, c’est que quand cette réalité n’est pas réalisée, ben là on se dit « ben je devrais déjà l’avoir, je devrais être rendu-là, je devrais aller plus vite, je devrais X, Y, Z ».

[00:23:12.220] – Tatiana St-Louis

Donc c’est une vision linéaire du monde, une vision où A + B = C. Et encore une fois, s’il y a une fausse idée de contrôle sur le monde. Mais le monde n’est pas linéaire, l’entrepreneuriat encore moins. Et c’est ici qu’il faut réfléchir, quand on se sent impatiente, de voir où sont mes conceptions linéaires de l’entreprise, où sont mes conceptions linéaires du succès. Parce que dans cette conception linéaire, je ne vois pas les autres types d’opportunités ou je ne vois pas le progrès qui est en train de se mettre en place. Et je ne suis pas capable de discerner qu’est-ce qui est une bonne action d’une mauvaise action, parce que je suis tellement focalisé sur atteindre un résultat X que je suis probablement pas en train de mettre en place les bons systèmes dans mon entreprise. Donc l’impatience nous ouvre la réflexion sur notre discernement à savoir qu’est-ce qui permet de bouger l’aiguille et qu’est-ce qui est une énergie mal investie ? Dealer avec l’impatience, c’est identifier où sont nos fausse conception à propos du monde et de son fonctionnement.

[00:24:25.230] – Tatiana St-Louis

Et ça nous amène aussi à questionner où on cherche de la validation. Parce que si on est impatient, c’est qu’il nous manque quelque chose pour se sentir d’une certaine façon. Je suis impatiente, mettons quand je vois que, à la place de faire 1 million de dollars en une année, je l’ai fait en trois ans, j’aurais voulu le faire en une année. Et là, en focalisant sur ça, mais je m’empêche de voir qu’est-ce que je fais en ce moment dans mon entreprise qui, tu sais, peut-être c’est le rythme de mon entreprise, mais peut-être qu’il y a des choses que je ne vois pas, que je pourrais être en train de faire. Ou peut-être que c’est un objectif complètement genre abstrait et random, pis que ça me sert à quoi d’avoir cet objectif-là autre que de me valider dans une conception que je veux avoir de moi-même ? Donc c’est intéressant quand on se sent impatient de voir c’est quoi que je crois sur le monde, sur ce que j’ai fait, sur les efforts que j’ai mis, qu’est-ce que je m’attends à recevoir et pourquoi je m’attends à recevoir ces choses-là et et où est-ce que je vois pas la réalité de ce que j’ai mis en place ou où est-ce que je pense que j’ai un contrôle, que je n’ai pas etc etc.

[00:25:40.760] – Tatiana St-Louis

Puis finalement, on a le doute, l’incertitude. Je les ai mis ensemble. Puis là, ici, je trouvais que la définition était un peu pas tant utile dans le sens : « état de quelqu’un qui ne sait quel parti prendre ou état plus ou moins préoccupant de quelqu’un qui est dans l’attente d’une chose incertaine ». Donc il y a cette notion ici d’attendre qu’il est liée un peu à l’impatience, cette notion de chose incertaine qui est liée à notre contrôle sur le monde. Souvent, quand on est dans le doute ou l’incertitude, on se sent inconfortable parce qu’on a l’impression qu’on n’a rien de solide sous nos pieds, qu’on n’est pas capable d’avancer selon une ligne vraiment définie. On ne se sent pas nécessairement ancré. On se sent dans cette espèce de flux qui est beaucoup plus chaotique que ce qu’on aimerait ressentir. Encore une fois, c’est lié à notre besoin de contrôle et ce que je trouve intéressant quand on ressent du doute et de l’incertitude, c’est que ça nous amène à 1. Faire la paix avec la nature fluide de l’entrepreneuriat.

[00:26:52.490] – Tatiana St-Louis

Et donc il n’y a pas de ABC, il n’y a pas de mode d’emploi, il n’y a pas… Mais aussi de nous rappeler que ultimement, notre safe space, c’est un état interne et les ancrages qu’on cherche, c’est un état interne qui vont nous rappeler comment naviguer les flots. Puis moi personnellement, j’aime beaucoup utiliser les métaphores de l’océan ou de l’espace. Si vous êtes dans mon programme MoneyBrand, tout est brandé comme on est dans une exploration spatiale, il y a genre des vaisseaux spatiaux. Parce qu’on navigue un espace qui n’est pas défini. On doit accepter le fait que cet espace qu’on navigue, il n’y a pas de terre sous nos pieds, c’est pas solide, c’est pas une montagne pis on sait que le sommet est à quelque part. Non. On est dans une constante exploration et il faut faire la paix avec cet état fluide des choses, cet état chrysalide. Un état où rien n’est complètement déterminé, où il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises décisions, où il n’y a pas un avant et un arrière, il n’y a pas un avancé et un débutant.

[00:28:09.530] – Tatiana St-Louis

Il n’y a pas cette linéarité qui nous rassurerait, qui serait tellement rassurante, mais plutôt ce grand espace intersidéral à travers lequel on doit trouver un ancrage interne si on veut pas complètement capoter. Donc le doute et l’incertitude sont des signes qu’on est connecté avec cet espace-là et qu’on peut le voir comme quelque chose d’angoissant, d’anxiogène. Mais ça peut aussi être l’espace des opportunités infinies. Le doute et l’incertitude peuvent être des tremplins pour connecter à l’abondance et à la liberté qu’on recherche comme entrepreneur. Donc ça, c’est le pendant positif je trouve, qui est de connecter avec cette partie-là de la nature entrepreneuriale et d’être capable de trouver une paix interne pour pouvoir naviguer avec le doute et l’incertitude. C’est intéressant de penser à ces quatre sensations déception, pression, impatience, doute et incertitude dans n’importe quel événement de notre entreprise. Si on prend par exemple un lancement, on va vivre toutes ces émotions. Et donc savoir régulariser notre système nerveux autour d’un lancement, c’est de travailler à accueillir ses émotions sans les nier, sans leur faire prendre toute la place, en étant capable de les process, d’aller chercher leur intelligence et ensuite de prendre des décisions qui vont être stratégiques, qui vont être réfléchies, qui ne vont pas être traumatiques en gros.

[00:29:56.700] – Tatiana St-Louis

Parce que l’expansion, la croissance, c’est d’augmenter le range de ce qu’on est capable d’accueillir comme sensations et d’activer notre intelligence entrepreneuriale à tous les niveaux, en n’inhibant pas l’apprentissage qu’on va faire à travers chacune de ces expériences. Donc ces quatre émotions négatives, si elles sont présentes dans notre expérience entrepreneuriale, c’est bon signe parce que ce sont des opportunités pour nous de croître. Alors voilà ce que j’avais pour vous. Je serais vraiment intéressée à savoir comment ça a résonné. C’était un épisode un peu plus, disons abstrait, ou, je sais pas comment dire, mental un peu, mais je pense que c’est important d’en parler parce que souvent on va parler de mindset et ça va être un peu vague qu’est-ce qu’on veut dire par là, mais ça c’est vraiment 100 % du mindset qu’on doit travailler. Puis quand on parle de mindset, c’est aussi cette régularisation-là autour de notre capacité émotionnelle. Alright tout le monde, j’espère que ça vous a plu et vous savez où me trouver, laissez-moi savoir comment ça a résonné pour vous et je vous souhaite une super belle journée. À bientôt.

[00:31:08.550] – Tatiana St-Louis

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à propos de l’auteureTatiana St-Louis

Adepte de littérature russe et collectionneuse de lunettes de designer, Tatiana a fondé Aime Ta Marque pour donner des outils aux femmes de carrière et entrepreneures pour mieux raconter leur histoire personnelle. Spécialiste des communications basée à Montréal, elle s'implique au sein de plusieurs communautés visant au développement professionnel des femmes.
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