Faire affaire avec un designer graphique : un guide pour débutant

Vous êtes sur le point de lancer votre blogue ou votre site d’entreprise. Vous avez choisi un thème qui vous plaît sur WordPress. Après avoir rempli les sections de contenu, il est enfin venu le temps de personnaliser le tout et de laisser libre cours à votre créativité. Quelques heures plus tard, vous vous retrouvez avec quelque chose qui ressemble à ceci.
 

Ok, c’est une petite blague, mais vous voyez le genre. Le problème? Malgré toutes vos bonnes intentions, vous n’êtes pas un professionnel. Et ça se voit.
 
Recourir aux services d’un designer graphique peut sembler intimidant à première vue. Après tout, le Québec à lui seul compte près de 19 500 personnes qui s’affichent comme designers ou illustrateurs. C’est normal de se sentir crouler sous les questions. Comment faire un choix éclairé? Quels éléments devrait-on considérer avant d’engager un designer graphique? À quoi s’attendre à travers le processus?
 
Pour répondre à ces interrogations, nous avons demandé l’avis des designers eux-mêmes. Merci à Maître D et au Hoola Studio d’avoir généreusement pris le temps de partager leur expertise.

Pourquoi faire appel à un designer graphique

 
Que ce soit à travers votre blogue, vos documents d’entreprise ou votre curriculum vitae, votre identité visuelle en dit long sur vous. Elle raconte une histoire, transmet vos valeurs, vous différencie. Et il ne s’agit pas simplement ici d’agencer deux ou trois couleurs qui fit ensemble pour rendre ça beau. C’est un travail réfléchi et de longue haleine.
 
« Un bon design va t’aider à avoir plus de visibilité, explique Geneviève Boucher, fondatrice du Hoola Studio, une entreprise basée à Québec qui se spécialise dans le design en B2C. De nos jours, dans le paysage hyper compétitif qu’est le nôtre, le design peut faire une différence fondamentale dans la confiance que ressentira le client face au produit ou au service offert. « C’est ce qui va faire la différence entre avoir l’air boboche et avoir l’air professionnel », ajoute la solopreneur qui évolue dans le milieu depuis près de 18 ans.
 
Sylvain Vicente et Robert Young, tous deux designers graphiques agréés et fondateurs de l’agence Maître D, ajoutent que faire affaire avec un designer, c’est de bénéficier d’un œil externe qui pourra mieux sonder la compétition et adapter le message au public cible. Pedro Rebelo, directeur de projet au sein de l’agence montréalaise, acquiesce : « Le designer sera capable de faire l’état des lieux et d’ensuite proposer des pistes de solutions. Alors que les gens ont tendance à « beurrer épais », notre rôle consiste à réduire les symboles au maximum pour en dire le plus possible. »

Infographiste, graphiste, designer web… c’est quoi la différence?

 
Ok, grosse question que personne ne veut poser de peur d’avoir l’air ignorant. Qu’est-ce qui fait que quelqu’un s’appelle un designer web et un autre un infographiste, ou un designer graphique?
 
Le métier de designer est de résoudre des problèmes de communication visuelle par l’utilisation de formes, de couleurs, de typographies, de photographies, et ce sur différents types de supports (virtuel, tridimensionnel ou bidimensionnel comme le papier). Donc en gros, alors que tous utilisent un langage commun pour communiquer, c’est le support et les outils qui changent.
 

Geneviève Boucher, Hoola Studio

Geneviève Boucher, fondatrice du Hoola Studio

« Du design web, c’est du design graphique, mais qui poursuit une réflexion différente », explique Geneviève, qui tente justement d’enligner sa production davantage vers le virtuel (plus précisément en branding web et médias sociaux). Pour la travailleuse autonome qui fait souvent affaire avec des PME et des solopreneurs, c’est selon elle la meilleure façon de répondre aux besoins de son public cible.
 
Dans le cas de Maître D, c’est tout le contraire : l’imprimé demeure au premier plan. Ceux qui ont notamment signé des projets pour la BDC, l’ONF et le Palais des Congrès n’hésiteront cependant pas à engager des spécialistes du web pour travailler sur certains mandats. « Le design web implique des défis techniques très différents. L’expérience de l’utilisateur aussi est distincte. C’est pourquoi nous insistons pour travailler étroitement avec nos intégrateurs. Nous pouvons ainsi nous assurer de la cohérence et de l’agilité des produits finaux. »
 
En bref, le designer graphique « imprimé » travaille avec un infographiste pour la mise en page sur papier et le designer graphique « web » travaille avec un intégrateur web pour la mise en page HTML. Voilà, c’est dit!

Comment reconnaître un bon designer graphique

 
Le rôle du designer est de transformer l’information disponible sur vous ou votre entreprise en langage visuel. En ce qui concerne l’image de marque, son plus grand apport sera de vous aider à structurer votre pensée selon le medium choisi. « Un designer, c’est un peu comme un rédacteur : il connaît le dictionnaire par cœur et sait appliquer des notions qui ne sont pas nécessairement dans l’usage commun », spécifie Robert. « Parallèlement, le designer graphique connaîtra la grammaire des formes et des couleurs. » Un bon designer posera donc beaucoup de questions pour bien comprendre les besoins et les objectifs du client. Il traduira ensuite le tout pour créer un univers visuel cohérent.
 

Maitre D

Sylvain Vicente, Robert Young et Pedro Rebelo de l’agence Maître D

Pour Geneviève, un bon designer devrait aussi être prêt à s’adapter, autant d’un point de vue conceptuel que technique. « L’attribut numéro un du bon designer, c’est la curiosité. Non seulement envers le client, mais aussi envers la profession », ajoute l’entrepreneure. « Le domaine évolue tellement vite que si tu n’es pas toi-même en constant apprentissage, tu vas vite être dépassé par la compétition. »
 
Enfin, bien qu’il ambitionne à vous faire plaisir et à satisfaire vos attentes, le designer cherchera avant tout à prendre les meilleures décisions pour votre entreprise. Comme le mentionne au passage Sylvain, le design graphique, ce n’est pas de l’art, ça répond plutôt à un besoin fonctionnel. Un designer de confiance sera capable de communiquer les raisons soutenant ses choix et vous expliquera pourquoi il pense que son orientation graphique risque d’être efficace. Il n’agira pas par inclination esthétique, mais plutôt par logique professionnelle.
 
« L’un des plus grands dangers en design, ajoute Robert, c’est de vouloir se faire plaisir à travers le processus. » Ceci est d’autant plus vrai si votre projet prend de l’expansion et que vous vous retrouvez à développer une culture d’entreprise à laquelle d’autres devront s’identifier.
 
Pour aller plus loin, consultez les 5 questions à poser avant d’engager un designer graphique

À quoi ressemble le processus?

 
Pour ceux qui n’ont jamais fait affaire avec un designer graphique auparavant, voici grosso modo ce à quoi vous attendre.
 
Lors du premier contact, le designer vous posera des questions sur vos objectifs. Cette étape est cruciale, car il se pourrait très bien que vous ayez identifié certains besoins alors que le designer en perçoit d’autres plus pressants. Par exemple, vous pouvez penser que vous avez besoin d’un logo alors que c’est un exercice de branding qu’il vous faut. C’est aussi le moment de déterminer si vous vous entendez bien avec le designer et si vous êtes prêt à lui faire confiance. C’est votre image de marque qui en dépend, après tout!
 
Une fois le travail à faire confirmé, vous recevrez une prévision budgétaire. Celle-ci peut prendre la forme d’un devis ou d’un contrat. Ce document sert à protéger les deux parties. Insistez pour en recevoir une copie, et ce peu importe la nature du mandat.
 
C’est lorsque le devis est signé que le véritable travail commence. Vous devrez d’abord fournir de l’information sur votre entreprise (ou sur vous-même) : mission, valeurs, public cible et objectifs à moyen et long terme. Faites ce travail consciencieusement. L’on vous demandera aussi probablement de fournir des inspirations, des choses que vous aimez. Instagram, Pinterest, Esty et les sites compétiteurs sont des mines d’or que vous voudrez consulter.  Le designer pourra alors créer un mood board et commencer à suggérer des pistes visuelles adaptées à votre situation.
 
Tout au long du processus, vous serez invité à donner votre feedback. Cependant, les changements ne sont pas illimités. La plupart des designers prévoient deux séries de modifications une fois le produit final soumis pour approbation. Si vous n’êtes pas satisfait, demandez-lui de vous expliquer ses choix et, si nécessaire, rectifiez certaines informations. Soyez honnête et exprimez votre pensée, mais n’abusez pas. Et rappelez-vous, ce sont eux, les professionnels. Mais vous connaissez votre projet ou votre entreprise mieux que quiconque.

Une relation à chérir

 
Les relations que vous entretenez avec vos fournisseurs de service sont importantes. Même si les mandats sont ponctuels, ils contribuent directement au succès de votre projet. Il va sans dire qu’il est de rigueur de les traiter avec le respect et le même professionnalisme que vous aimeriez recevoir de vos clients ou collaborateurs.

Prêt à engager un designer graphique? Voici 5 questions à poser avant de faire votre choix.

 
Pour en apprendre plus sur Geneviève Boucher et le Hoola Studio, visitez son site web. Pour en apprendre plus sur Sylvain Vicente, DGA, Robert Young, DGA et Pedro Rebelo, visitez le site de Maître D. Pour en connaître plus sur le titre de designer graphique agréé, je vous invite à consulter le site de la Société des designers graphiques du Québec.
 
Lisez la suite de ce dossier sur le design graphique avec les 5 questions à poser avant d’engager un designer graphique.

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À PROPOS DE L’AUTEURE

Tatiana St-Louis

Adepte de littérature russe et collectionneuse de lunettes de designer, Tatiana a fondé Aime Ta Marque pour donner des outils aux femmes de carrière et entrepreneures pour mieux raconter leur histoire personnelle. Spécialiste des communications basée à Montréal, elle s'implique au sein de plusieurs communautés visant au développement professionnel des femmes.
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