Ep. 99 Réussir son photoshoot de marque avec Xuana Cesar


 

On répète souvent ce cliché : une image vaut mille mots. C’est vrai, parce qu’une image envoie des messages inconscients à ceux qui la regardent, des signes qui nous positionnent dans un certain espace cognitif, émotionnel, aspirationnel auprès du spectateur.

 

C’est pourquoi nos photographies de marque deviennent si importantes lorsqu’il est question de notre positionnement. Elles sont au coeur de notre image de marque, de notre brand. Ces photos envoient des messages qui soutiennent – idéalement – l’expérience ressentie de nos clients pour les encourager à nous faire confiance pour les aider dans leur cheminement, leur transformation.

Dans cet épisode spécial, je vous donne un accès privilégié à ce qui se trame derrière les portes closes de MoneyBrand.
 
Pour adresser la question de la photographie et des messages inconscients, j’ai organisé une masterclass spéciale avec une experte de l’image, la photographe de marque (une des rares au Québec) Xuana Cesar.
 

Dans l’épisode d’aujourd’hui, on discute notamment de :
 

  • La recherche entre esthétisme et authenticité lorsqu’il est question d’image de marque
  • Les étapes à suivre pour réussir son photoshoot de marque
  • Comment un photoshoot de marque qui diffère d’un photoshoot plus traditionnel axé uniquement contenu
  • À quelle fréquence recycler ses photos et le temps optimal entre ses photoshoots pour garder son contenu à jour

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À propos de Xuana Cesar

 
Émerveillée par le monde qui l’entoure, Xuana est une passionnée de relations humaines et l’art de raconter leurs histoires, mais aussi, créer des univers en jouant avec la lumière. Grâce à son parcours de photographe de marque depuis plusieurs dizaines d’années, elle offre un service sur mesure aux entreprises pour les mettre de l’avant. Séduite par la lumière naturelle, elle utilise cette approche pour laisser briller l’essence du message afin que les entreprises puissent créer une relation de confiance authentique avec leur clientèle, au moyen d’une image de marque précise et puissante.

Mentionné dans cet épisode :

 

  • Découvre le contenu de Xuana principalement sur son site web.
  • Pour découvrir MoneyBrand et comment le programme t’accompagne à te faire voir, connaître et reconnaître pour l’experte que tu es vraiment, clique ici.
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Transcription de l’épisode 99

Ep. 99 Réussir son photoshoot de marque avec Xuana Cesar.mp3 – powered by Happy Scribe

Au-delà de la photo, il y a un entrepreneur, il y a quelqu’un qui comprend la « business », c’est quoi d’être en affaires, « who cares about » votre succès. Plus que le mien, donc, par l’empathie, par la passion. Même chose avec l’école de mes enfants. Je suis très impliquée. Puis oups, j’ai franchi une ligne que je n’aurais pas dû, mea culpa. Puis c’est par la passion. Je veux tellement que vous réussissiez, que ça se reflète dans mon « business model ». C’est naturellement dans mon authenticité à moi. C’est moi, je m’efface pour vous mettre de l’avant.

Vous écoutez l’ambition au féminin, épisode 99. Mon nom est Tatiana St-Louis et j’anime l’ambition au féminin, un podcast pour toutes les femmes pleines de vision, de talent et de « drive » qui désirent redéfinir le succès selon leurs termes et leurs conditions. Chaque semaine, j’explore seule ou en présence d’invitées les thèmes entourant la réussite professionnelle et personnelle: « mindset », productivité, leadership, « branding » personnel. C’est le rendez-vous pour réfléchir à la façon dont tu veux vivre ton plein potentiel et laisser ton empreinte dans le monde.

Salut les ambitieuses, comment vous allez aujourd’hui? Moi, ça va super bien, malgré une petite fille malade. J’imagine que tout le monde qui sont des parents vont me dire voici dans quoi tu t’es embarquée. Alors ça commence! Aujourd’hui, épisode spécial. J’ai l’impression que je vous dis toujours ça. C’est toujours des épisodes spéciaux. Ils sont toujours spéciaux pour moi. Tous mes invités sont spéciaux. Tous les sujets sont spéciaux, mais vous comprenez ce que je veux dire. Mais aujourd’hui, on fait les choses un peu différemment sur le podcast. J’ai voulu vous faire une plongée dans le programme Money Brand à travers une « masterclass » que j’ai donnée avec mon invitée spéciale, Xuana Cesar.

Donc Money Brand, c’est mon programme, vous le savez bien, c’est mon programme dans lequel on établit des écosystèmes de notoriété et de marque qui vont vous aider à propulser votre entreprise d’une façon très intègre, très authentique, à travers la création de contenus, à travers l’acquisition organique de « prospects ». Et naturellement, c’est un programme ancré dans le positionnement de marque. Et pour moi, positionnement de marque, ce n’est pas juste une question de faire un « branding », c’est vraiment la marque sous toutes ses coutures. Les messages qu’on envoie, autant conscients qu’inconscients, à notre clientèle, à notre réseau, à notre audience. Et comment est-ce qu’on peut travailler ces messages-là pour qu’ils disent exactement ce qui nous représente, pour aller chercher exactement la résonance avec le public qu’on essaie d’atteindre, avec les clients qu’on essaie d’atteindre. Donc, pour moi, vraiment, la marque, c’est un lieu de cohérence, un lieu de résonance qu’on peut créer comme on crée un environnement, comme on crée un espace de vie et qui ensuite travaille pour nous, même si on n’est pas impliqué tous les jours. Par exemple, envoyer des pamphlets ou des choses comme ça.

Alors, dans cette grande conversation sur la marque, il y a naturellement une partie qui est destinée à, comme je vous l’ai dit, des messages inconscients et dans lesquels on va décortiquer comment établir un bon « branding », comment bien travailler avec un graphiste, mais aussi comment soutenir cette image-là avec nos photos, avec notre représentation visuelle et avec tous ces autres aspects de la marque qui ne sont pas juste ancrés dans les mots. Et pour venir parler, dans le fond, au groupe Money Brand, j’ai invité… J’invite souvent des experts, ça fait partie du programme, même si ce n’est pas listé en soi, pour venir partager leur expertise. Parce que bon, même en tant que personne qui travaille dans la marque, je ne fais pas tout, naturellement, et je collabore avec beaucoup de professionnels qui sont eux-mêmes des spécialistes de la marque à leur façon. Alors, notre invitée aujourd’hui, ou notre invitée pour cette « masterclass »-là, c’était Xuana César qui était venue nous parler de réussir son « photoshoot » de marque. Et vous allez voir dans l’épisode à quel point on fait une distinction entre simplement créer des photos parce qu’on a besoin de matériel visuel et s’embarquer dans un processus de « photoshoot » de marque. Et c’est ça, vraiment, la spécification, la spécificité de la raison pour laquelle j’ai voulu inviter Xuana à parler aux participants de Money Brand et pour laquelle aussi je me suis dit que ça serait intéressant pour vous sur le podcast d’avoir cette perspective. Parce que Xuana est une des rares photographes, du moins ici au Québec, qui se spécialise dans le « brand photoshoot », le « brand photography », les photographies de marque.

Alors, qui est Xuana? Elle est naturellement une personne qui s’émerveille du monde qui l’entoure, selon sa nature de photographe. Elle est passionnée depuis toujours par les relations humaines et l’art de raconter les histoires. On a quelque chose en commun, j’aime ça. Serait-ce l’influence de ses racines africaines et portugaises et du métissage des cultures qui colorent sa vie? Une chose est certaine, elle est née pour créer des univers en jouant avec la lumière. Cumulant une vaste expérience dans les domaines du markéting et de l’événementiel, elle crée un pont avec toutes les générations d’entrepreneurs en se passionnant pour le monde des affaires tout en restant à l’affût des tendances. Grâce à son parcours professionnel d’une dizaine d’années en photographie de marque, elle nous fait bénéficier d’une expérience unique et sur mesure conçue pour donner à notre entreprise toutes ses lettres de noblesse. Xuana est une photographe séduite par la lumière naturelle, qui est un terrain de jeu, selon elle, qui laisse une place infinie à la création et aux émotions. Cette approche laisse briller toute notre essence afin que nous puissions créer une relation de confiance authentique avec notre clientèle au moyen d’une image de marque précise et puissante. Donc, vous voyez à quel point sa vision de la marque est très proche de la mienne. Et dès que j’ai parlé à Xuana pour la première fois, c’était dans un contexte plus « networking », j’ai tout de suite connecté avec la façon dont elle voit les choses et je me suis sentie vue et reconnue, rien de moins. Et j’ai fait des « photoshoots » avec elle, donc j’ai eu l’expérience aussi de travailler avec Xuana. Et c’est pour ça que la conversation qu’on a est extrêmement riche et profonde en termes non seulement de comment réussir son « photoshoot » de marque, mais aussi comment conceptualiser ce « photoshoot »-là.

Donc, un épisode à la fois technique et théorique et encore une fois, une plongée dans un des contenus qui sont offerts dans Money Brand. Si jamais vous êtes intéressées à faire partie d’une prochaine cohorte ou de la prochaine ouverture des portes pour Money Brand, vous pouvez toujours m’envoyer un courriel ou aller sur le site moneybrand.co, sur lequel vous pouvez soit rejoindre la liste d’attente ou envoyer directement votre candidature pour être considérée pour la prochaine ouverture. Alors sur ce, je vous souhaite vraiment une excellente journée et j’ai hâte de savoir ce que vous avez pensé de cet épisode avec Xuana César.

Bonjour tout le monde, contente de vous retrouver aujourd’hui pour une nouvelle atelier, « masterclass », rencontre avec Xuana César, qui est photographe de marque, que je connais depuis quand même un petit bout. Parce que bon, on a non seulement eu de nombreuses conversations ensemble, parce qu’on a une vision assez proche de ce qu’est le « branding », la marque, le positionnement, mais aussi parce qu’elle a fait mes photos, dont celles que vous trouvez dans Money Brand. Alors, j’ai eu l’expérience de travailler avec elle tout en aussi connaissant un petit peu sa philosophie. Et, étant quelqu’un qui travaille dans les communications et dans le markéting depuis vraiment longtemps, des « photoshoots », j’en ai organisé beaucoup, pour beaucoup de gens. Des photographes de tous les acabits, j’en ai rencontré. Et je pense que c’est important qu’on discute de tout ça ensemble avec des professionnels. Donc, comme on avait fait aussi avec les autres « masterclass », n’hésitez pas à écrire vos questions dans le « chat » pour Xuana. Elle est vraiment là pour répondre, pour comme vous faire plonger dans son univers. Et on a, c’est ça, une experte parmi nous. Donc à nous, genre, d’en profiter au maximum. On va commencer la conversation avec des questions que j’ai, mais avant toute chose, je vais naturellement lui demander de se présenter. Puis peut-être de nous dire justement, comment est-ce que tu es rentrée dans le milieu de la photographie? Comment tu as décidé que ça allait être ça ta voie à toi? Alors je te laisse mettre en activation ton micro et bienvenue, Xuana!

Merci! Bonjour tout le monde, bon matin, j’espère que peu importe où vous êtes, dans quel coin de pays ou du monde, que tout se passe bien de votre côté. Je me nomme Xuana, comme Tatiana le dit si bien. Je suis portugaise d’origine. Et la photo est entrée dans ma vie… Je regarde mon écran sur le côté, j’ai mes petites notes ici. La photo est entrée dans ma vie très jeune. En fait, déjà à neuf ans, je recevais un appareil automatique à film, parce que le numérique n’existait pas dans ce temps-là. J’ai par la suite eu une 35 mm, au film encore une fois. J’ai fait des cours de chambre noire au secondaire, au cégep. Mais vous savez très bien, en travaillant avec Tatiana, quand on a des ancrages et des… Comment on les appelle, de nos parents, puis la société nous inflige des façons de penser. Donc, particulièrement, le numérique n’existait pas, donc c’était encore plus limité. Donc, Xuana, la photo, ça ne met pas de pain sur la planche. Inconsciemment, c’était aussi, on ne me l’a jamais dit, mais on le ressentait, c’était un domaine qui était réservé aux hommes, beaucoup en photojournalisme. Parce qu’en tant que photographe, il y a 20 ans, oui, il y avait des portraits de famille, mais on allait chez Sears. Donc, je ne vous ressortirai pas ces poses-là qui font peur aujourd’hui. Quand je les regarde, je me demande, est-ce que je les garde en souvenir parce que c’est vraiment atroce et très drôle, ou je les « discard » tout de suite, parce que c’est vraiment atroce et très drôle? Donc, à travers tout ça, j’ai fait mon petit chemin. J’ai fait d’autres études. Ne sachant pas quoi faire, je voulais être enseignante au primaire également, chemin que je n’ai pas entamé parce qu’on m’a mal dirigée. Tout ça pour dire que j’ai un DEC en langue, un bac en espagnol, très loin de la photo, mais c’est toujours resté une passion. J’adore voyager, j’adore le sud, j’adore l’Europe, donc je revenais toujours avec une panoplie d’images. Puis, à travers mes parcours de vie, j’ai travaillé dans le domaine du markéting événementiel. J’ai travaillé au Club Med quand j’étais jeune, donc toujours en relation avec les gens aussi, en lien avec le markéting et tout. Puis à une croisée de chemins où j’étais un peu fatiguée, j’avais fait un choix et quelqu’un m’a dit: « mais Xuana, ce choix-là ne te ressemble pas ». Et j’ai regardé cette personne, qui était Jean-Marc Chaput, que je connaissais un petit peu. C’était mon client, mais on ne s’était pas rencontrés tant de fois que ça. Et j’ai regardé monsieur Chaput et j’ai dit: « mais qu’est-ce qui me ressemble, vous qui semblez voir quelque chose que je ne vois pas? ». Et des trois ou quatre fois qu’on s’était rencontrés, il m’a dit Xuana, il dit, à chaque fois qu’on se voit… C’est un des motivateurs ici au Québec qui est décédé tout récemment, malheureusement, qui était vraiment bien apprécié des gens ici. Il me dit: « à chaque fois qu’on se voit, qu’on prend un café autour de la table, qu’on parle voyages et tu parles photo et tes yeux s’illuminent ». Et je suis sortie de cette rencontre-là, j’avais 27, 28 ans, donc quand même avancée pour une carrière, dans ma tête à moi. Parce que moi, à 30 ans, tout allait être bien établi. Donc, j’ai appelé mon copain, qui est mon conjoint aujourd’hui, et je lui dis: « il faut qu’on se parle, je retourne aux études ». Puis, bien, il dit: « OK ». Puis là, emmène la voiture. J’ai cherché pour voir s’il y avait des écoles de photos, comment ça marchait, parce que je n’avais pas le goût de faire un bac. Ce qui me retenait aussi beaucoup à l’époque, c’était l’histoire de la photo. Ce n’est pas nécessairement ce qui m’intéresse. Moi, je suis une fille de « hands on ». Je veux savoir comment faire. Je veux aller plus loin, plus que de tout le temps parler d’histoire. C’est le fun, c’est pertinent, mais pour moi, ce n’est pas quelque chose qui m’allume. Donc, ça m’avait beaucoup freinée aussi, dire je m’en vais en photo à l’université, parce que ce n’est pas nécessairement ce qui m’intéressait comme parcours. Alors, j’ai entamé mes recherches. J’ai trouvé le Collège Marsan ici au Québec, qui est un collège privé en photographie commerciale. J’ai dit ça y est, c’est là que je m’inscris. Coûte que coûte, c’est de l’enseignement privé, ça fait qu’on sait ce que ça peut coûter. C’est à temps plein, donc pendant ce temps-là, je ne travaille pas. Puis je ne ramasse pas d’argent pour payer ces études-là. Mais coûte que coûte, j’y vais. C’est ce que j’ai fait. J’ai sauté à pieds joints. Et dans ce cours-là, c’est un cours de 14 mois à temps plein et je m’en allais reproduire, je voulais apprendre comment les studios magenta fonctionnaient. C’est un petit peu comme le Anne Geddes, qui a été très, très populaire il y a 20-25 ans. Moi, je me disais ah, j’aime ça. Je vais aller apprendre comment on fait ça. Finalement, après 14 mois, je dis j’ai haïs le studio. Mais on a fait un atelier de trois heures sur la lumière naturelle et tout s’est dévoilé devant moi.

Peux-tu nous dire c’est quoi le studio magenta? Parce que je suis sûre qu’il y a beaucoup de gens qui ne savent peut-être pas à quoi ça réfère.

Alors, à l’époque, ici au Québec, avez-vous connu Anne Geddes, qui était américaine? Elle faisait des bébés dans des paniers avec des foulards?

Ah oui!

Bon, alors, magenta s’était un petit peu inspiré d’Anne Geddes pour développer son style. Donc, c’étaient des photos en studio. Beaucoup d’enfants, des bébés dans des paniers ou qui soufflent des bulles. Et bon, c’était vraiment, vraiment une image… C’était moins statique que chez Sears. Ils tentaient d’apporter une certaine créativité à l’intérieur de ça, mais toujours en studio, toujours en fond blanc ou en fond noir. Donc avec des « flashs » d’éclairage artificiel. Et finalement, j’ai détesté travailler avec l’éclairage artificiel et j’ai tout retrouvé dans la lumière naturelle, sans savoir ce que c’était. Aujourd’hui, je suis capable de vous expliquer pourquoi la lumière naturelle est pour moi l’élément déclencheur dans ma carrière de photographe.

Hum, intéressant! Et comment tu es rentrée… Là, tu étais dans un bac de photographie commerciale, mais aujourd’hui, tu te considères vraiment ou tu t’appelles vraiment une photographe de marque. Est-ce que tu vois une distinction pour toi dans ce cheminement qui s’est dessiné pour toi?

Absolument! Ce n’est pas quelque chose qu’on enseigne ou du moins qu’on enseignait. Je ne pense pas non plus que les collèges soient rendus là nécessairement non plus. On nous enseigne à éclairer une bouteille. J’ai fait huit cours sur comment éclairer une bouteille en studio. Mais on ne nous enseigne pas l’essence de la photo nécessairement au sein d’une marque. Donc oui, un portrait corporatif, le triangle du nez, la lumière, ci et ça. Oui, on y va dans les portraits créatifs, mais il n’y a personne qui nous enseigne réellement les besoins d’aujourd’hui en photo. Parce qu’il y a un besoin aujourd’hui qui existe et duquel on ne parle pas, qui est la photo de marque. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, avec toutes les plateformes, ne serait-ce que le site web, les diffusions, les courriels. Il y a un grand besoin d’images, et on n’en parle pas de comment atteindre nos buts, avec la photo, pour ces communications et ces plateformes-là.

J’ai l’impression qu’il y a un… Tu sais, puis moi aussi, j’ai étudié l’histoire de l’art pendant un temps. Puis la photo, naturellement, c’est un médium qu’on regarde avec intérêt, parce que bon, il y a cette notion très intime et psychologique dans de la photographie artistique que j’imagine peut-être, c’est ce qui t’avait attirée dans la photo? Je ne sais pas, je te pose la question, mais je trouve que la photographie de marque versus tous les exemples commerciaux que tu nous a donnés, a quelque chose de juste un tout petit peu plus, un pied dans la photographie où on va vraiment aller chercher l’essence de la personne, qu’une photographie commerciale qui est beaucoup plus dans la représentation fidèle ou améliorée d’un objet ou d’un scénario, ou peu importe. Vois-tu ce degré de psychologie? Comment tu le vis, toi, à ce niveau-là, la psychologie de ton sujet?

C’est hyper important. On parle de l’authenticité. En photographie commerciale, c’est très peu authentique, à part un portrait corporatif qui peut demeurer authentique et fidèle. Moi, je continue à les appeler quand même de la photo de marque même quand on va en en portait corporatif parce que je les amène plus proche d’où ils veulent être, ou d’où moi je pense qu’ils devraient être. Mais c’est très statique, la photographie commerciale. On parle de photos de mode. Il n’y a rien d’authentique dans la photo de mode. On parle de la, dans la photo culinaire un petit peu plus aujourd’hui, avec l’arrivée de Trois fois par jour ici au Québec avec Marilou, qui a vraiment, je ne veux pas dire démocratisé, mais qui a vraiment popularisé la photo en lumière naturelle avec l’alimentation, mais qui, encore là, n’est pas 100 % authentique non plus. Parce qu’on l’a commencée authentique, mais plus ça avance, plus on s’en va vers quelque chose de plus complexe. Alors, il y a toute une réflexion qui est faite aussi qu’on ne retrouve pas nécessairement en photographie commerciale « per se ».

Oui, puis Marilou, Trois fois par jour, tu sais là, moi, ce que j’ai vraiment en tête là-dedans, c’est toutes les espèces de filles d’Instagram parfait dans la même composition de couleurs. Tu sais, vraiment très, très manipulés au niveau de l’image. Ce qui est comme intéressant, parce que je pense que quand on parle de « photoshoot » de marque, puis quand on parle de notre image dans notre représentation, il y a toujours cette tension entre on veut être représentée comme la personne qu’on est, mais il y a aussi un côté un peu aspirationnel dans lequel on veut que notre client nous perçoive comme quelque chose de peut-être un peu plus sublimé. Comment est-ce qu’on garde la balance entre authenticité et ce petit besoin de sublimation, veut veut pas, qui fait partie de n’importe quel exercice de « branding »?

J’ai envie de répondre, ça dépend vraiment de votre positionnement. Est-ce que de votre positionnement personnel, de dire moi, jusqu’où je suis prête à aller dans le lâcher-prise? Jusqu’où est-ce que je suis prête à aller? Qu’est-ce que je veux montrer? Mais je ne suis, par exemple, je ne suis pas quelqu’un qui va faire venir des grandes maquilleuses pour dénaturer quelqu’un. Déjà, à la base, pour moi, ça ne fonctionne pas. Si tu veux aller te faire maquiller, je prends toujours un maquillage naturel qui te ressemble. Déjà, c’est le type de… Il y en a qui vont dire non, moi je ne me présenterai jamais pas maquillée, alors qu’il y en a d’autres qui vont dire, bien moi, je veux me présenter pas maquillée aussi. Donc je pense que ça dépend d’où on se situe nous en tant qu’êtres humains, en tant qu’entrepreneurs. Jusqu’où on veut aller, où est notre limite de dire, bien, c’est mon vrai authentique, mais il y a une partie que j’ai moins envie de partager. Il y en a que ça va être la famille. Moi, je ne veux pas mettre mes enfants de l’avant sur les réseaux sociaux. Moi, je ne veux pas qu’on me voie en pyjama. Mais il y en a d’autres pour qui c’est, non mais c’est ça, ma vraie vie, puis « go all in ». OK, est-ce qu’on est capable de le rendre juste un peu présentable, un petit peu plus présentable que quand tu sors de ta chambre et de ton lit le matin? Sans « overdoing it ». C’est de trouver « the fine line ».

Il y a un degré d’esthétisme. Puis c’est un peu ça ton travail aussi, de trouver l’esthétisme dans la personne. Tu sais, comme, dans le naturel, dans l’environnement, dans la personne avec qui tu travailles.

Exact.

Pour toi, les qualités que tu as dû développer comme photographe de marque que tu penses qu’un photographe qui n’est pas nécessairement ancré dans cette vision des choses, puis après ça, on parlera un peu de ton « process », mais est-ce qu’il y a des qualités spécifiques que tu sens que tu as développées dans les dernières années qui t’ont vraiment amenée à devenir une bonne photographe de marque?

Je pense que naturellement, je suis quelqu’un qui a de l’empathie, de la sympathie et de l’écoute, beaucoup. C’est nécessaire pour entendre où se trouve le client en ce moment, dans quelle direction il veut aller et s’il est moindrement un peu mélangé ou un petit peu désorienté, comment est-ce que moi je peux l’aider? Comment est-ce que moi, je le perçois, quand il se présente à moi? Qu’est-ce que moi je vois de lui que je peux lui apporter dans son image? Parce que des fois, on a le nez trop proche de notre projet, de notre produit ou de nous-mêmes. Alors, avec un point de vue externe, un point de vue extérieur, de dire OK, moi je l’entends. J’entends où il aimerait aller et je vois où il y a un mur présentement qu’on va essayer de défaire pour que je puisse l’amener au niveau où il aimerait être. Puis souvent, le client ne s’en aperçoit pas non plus. Je reçois des appels, puis ils me disent OK, j’ai besoin d’un « photoshoot ». Parfait, où est-ce qu’on s’en va? Moi, j’ai besoin de photos pour mes réseaux sociaux. Non, mais plus loin que ça. Quel est le message qu’on veut véhiculer? Quelle est l’essence de la marque? C’est quoi la mission? Oh, c’est une mission qui a été écrite il y a 20 ans. On va la repenser juste un petit peu ensemble, même si on ne la réécrit pas, pour comprendre la direction que vous voulez prendre en 2021.

Parce que c’est un peu cette danse-là, aussi, entre le photographe… Puis c’est ça un peu que, si vous avez fait ce qu’il y a dans le contenu du module 3 pour le moment, même si vous n’êtes pas en train de travailler votre « brand », c’est la même chose avec un graphiste, tu sais. On doit comprendre l’essence de la marque. Parce que toi, en tant que photographe, un graphiste, en tant que quelqu’un qui travaille au niveau, genre, vraiment visuel, on doit représenter d’une façon différente, qui ne passe pas par les mots, le même message que la marque aurait dans toutes les autres plateformes ou dans tous les autres modes de communication. Même si c’est justement la marque employeur ou peu importe.

Exactement.

Il y a comme une grosse compréhension de cette entreprise-là, de cet entrepreneur-là, pour arriver à créer un portrait fidèle.

Exact.

Toi, comment tu entames ton projet de… Bon, ton client t’appelle, je veux faire un « photoshoot ». Qu’est-ce qui se passe après ça?

Je pose beaucoup de questions et j’avertis mon client d’emblée. Je suis quelqu’un qui pose beaucoup de questions, il ne faut pas s’effrayer. Mais j’ai besoin de comprendre, de savoir où vous êtes pour être capable de vous orienter. Pour vous dire que peut-être ce n’est pas le bon moment pour vous encore, ou encore pour vous dire parfait, bien c’est la direction que vous devriez prendre. Ou peut-être qu’on ne fera pas une séance tout de suite « brand ». On va faire juste une petite séance de contenu le temps qu’on se place et qu’on obtienne toutes les réponses qu’on a besoin pour arriver à une séance de « brand ». Ça commence par beaucoup de questions. Je n’aime pas, puis je ne crois pas que ça soit la façon de faire non plus de dire ouais, un client m’appelle, il veut 30 photos, je lui fais 30 photos, et c’est terminé. Pour moi…

C’est quoi tes deux… Tu dis, tu as un « photoshoot » plus contenu, puis un « photoshoot » plus « brand ». Pour toi, la différence, elle est où, puis c’est quoi, vraiment, la nature de ces deux services-là?

Une séance contenu, c’est, on va s’échanger 15 minutes, une demie heure sur où on est rendus, quels sont nos besoins, où vont aller les photos dans les prochains six mois pour que moi je puisse adapter la façon dont je photographie aussi. Est-ce que ce soit vertical, c’est beaucoup plus technique. Donc vertical, horizontal, quel est l’endroit? Une séance « brand », il y a vraiment de l’accompagnement. Donc, il y a une réunion, disons d’une heure, où je vais poser beaucoup de questions. Je vais essayer de comprendre où vous êtes, la direction que vous voulez prendre. Je vais vous proposer des endroits où on pourrait faire ça. Je vais vous proposer un « mood board » également pour votre marque. On va s’échanger des idées de cette façon-là. Voici comment je vois la marque. Voici où je pense qu’on devrait aller. Il y a tout un processus d’accompagnement qui ne se trouve pas nécessairement dans la séance de contenu où c’est plus ce que j’appelle du « point and shoot ». Donc oui, il y a une petite préparation, mais j’arrive sur les lieux, je photographie, je quitte et je livre. Alors que dans l’image de marque, dans la photo de marque, il y a tout l’accompagnement du avant, mais souvent, c’est qu’il s’en suit d’autres séances. Donc, j’accompagne le client à travers ces trimestres pour dire, mon prochain trimestre, je propose ça parce qu’on a fait ça ou je propose qu’on fasse tel type de photo, qu’on inclue tel type de photos dans notre séance de l’été, parce que l’année prochaine, tu vas en avoir besoin. Ou parce que là, on est au mois de juillet, mais il faut penser que nos séances, nos photos vont servir pour les trois prochains mois. Donc, il faudrait qu’on fasse une photo qui parle de la rentrée scolaire pour que tu l’aies en guise de préparation. Donc, il y a tout un aspect markéting également qui vient s’imbriquer dans la photo de marque. Parce qu’il y a un accompagnement. « We care », on est collés, on devient collés à la marque, on incarne la marque de de notre client, donc on incarne la mienne, mais en réalité, j’incarne celle de cinq, six, sept, huit clients avec qui je travaille pendant le mois, pour les amener, et s’assurer qu’ils ont une continuité, qu’ils aient les outils dont ils ont besoin pour leur communication.

Puis le besoin initial du client qui veut juste un « photoshoot » contenu versus un « photoshoot » de marque, parce que là, tu sais, tu parles mettons d’un suivi sur un long terme, est-ce que c’est plus parce que le client est très, très actif sur les réseaux sociaux? Ou qui a besoin d’avoir autant de suivi pour un « photoshoot »?

Quelqu’un qui est présent sur les réseaux sociaux. Quelqu’un qui a besoin de contenu renouvelé. Quelqu’un qui ne pose pas nécessairement avec son cellulaire ou qui a une préoccupation, on parlait de Marilou tantôt avec Trois fois par jour, l’unicité entre ce qu’ils mettent. Parce que des « stories », c’est une chose, mais après ça, que le « feed » ou que le Facebook, ou que l’Instagram se suive, qu’il y ait une unicité, une uniformité, ce n’est pas tout le monde qui veut le faire avec son téléphone. Puis je ne le conseille pas nécessairement tout le temps non plus. Donc, encore une fois, ça dépend du degré d’où vous êtes à l’aise d’aller, jusqu’où vous êtes à l’aise d’aller avec le 100 % naturel. Parce que oui, on peut faire des belles choses avec le cellulaire. Oui, on peut créer du contenu. Si c’est la direction, moi je pense qu’on la prend au complet. Sinon, ça reste des outils markétings aujourd’hui. Malheureusement, les médias sociaux, c’est ce que c’est devenu, c’est devenu un outil de markéting. Donc, il faut le garder en tête quand on s’en sert.

Est-ce que tu peux faire une séance, mettons, de marque, mais juste pour quelqu’un qui voudrait, par exemple, faire un « revamp » de site web?

Oui.

Ou, tu sais, qui travaille peut-être justement dans un « rebrand » avec son graphiste? Puis là, est-ce que tu travaillerais en équipe avec eux, ou comment ça fonctionnerait?

Absolument. Je veux voir des maquettes du site. Est-ce que vous avez des « templates » de communication que vous envoyez? Qu’est-ce qu’on a besoin comme format? C’est quoi les couleurs? Quelle est les couleurs de ta marque? Est-ce que c’est turquoise? On ne s’habillera pas nécessairement en jaune. Il y a un accompagnement de ce côté-là aussi. J’ai des clients qui m’appellent et disent ah, on est en refonte de site web on est une agence, on fait affaire avec une agence. Parfait. Moi, je veux parler à l’agence, est-ce que c’est possible? C’est quoi la direction? C’est quoi l’idée derrière le site web? C’est quoi le message que vous communiquez. Ah, marque, on parlait de marque employeur, tantôt. J’ai un client, on mettait beaucoup la marque employeur devant. On le sait qu’il y a une pénurie de main-d’oeuvre. C’est important de mettre la marque employeur de l’avant. Comment est-ce qu’on va le faire? Ah, vous avez une salle de jeu dans votre entreprise. Xuana, ce n’est pas très éclairé. Ce n’est pas grave. On va trouver une solution, mais il faut en parler, il faut le mettre de l’avant. On va aller au café à côté, au café local. Premièrement, on peut faire du « retagging », du « cross-marketing », mais en plus, ça va montrer l’équipe dans une autre ambiance qu’enfermée entre les quatre murs du bureau.

Ouais, puis ça en revient au cliché, genre, une image vaut mille mots. C’est comme, comment est-ce qu’on représente, encore une fois, les messages stratégiques de la marque, mais d’une façon qui n’est pas comme super, genre, OK, me voici en train de parler au téléphone.

Exactement!

Qui ne fait pas « stock » photo, genre. Je pense que c’est ça beaucoup l’enjeu, puis je pense qu’aussi, ce qui est intéressant avec les « photoshoots » de marque, ou des « photoshoots » qui sont un peu plus établis dans le temps comme ça, c’est qu’on peut faire nos propres « stock » photos. Puis pour ceux qui ne savent pas c’est quoi, je ne sais pas, c’est des banques d’images, OK. Puis si vous connaissez des banques d’images, il y a des banques d’images gratuites comme Unsplash, Pexels, des choses comme ça. Mais il y a des banques d’images payantes comme Istock photo. Je pense qu’Adobe a aussi une banque d’images. Mais l’idéal, idéal, idéal, c’est naturellement de faire sa propre banque d’images. Naturellement, on n’a pas toutes le budget pour faire ça. Des fois, c’est juste: OK, bien, est-ce que j’ai des images de mon bureau? Est- ce que j’ai des images d’objets statiques que j’ai besoin juste pour meubler des fois certains visuels sur les sites web, sur certaines pages de vente ou des choses comme ça? Ça fait qu’il y a ça aussi qui fait partie des genres de photos que tu vas livrer à ton client, j’imagine, quand vous travaillez dans des « photoshoots » de marque.

Absolument. Puis on crée une relation. On devient amis par la bande. Donc ça fait en sorte que, qu’on en fasse un par année ou qu’on en fasse quatre, il va toujours arriver à un moment où je vais penser à un client, puis je vais dire la prochaine fois, c’est ici qu’on vient. J’avais trouvé par exemple le June Motel en Ontario. Malheureusement, finalement, on ne peut pas y aller, on ne peut pas aller prendre des photos sur place. Ils ne l’autorisent pas. Mais j’ai pensé à trois, quatre clients puis je leur ai tout de suite écrit hé, j’ai trouvé ça pour notre prochain. Que ce soit demain ou que ce soit l’année prochaine, je pense que c’est super représentatif. Donc, il y a une espèce de relation qui se crée aussi, une intimité professionnelle, si je peux dire, qui fait en sorte qu’on a quelqu’un pour nous appuyer, en quelque sorte, dans la création de toute cette image-là. Au-delà de l’image, mais dans toute cette image-là…

Univers.

Univers de l’entreprise.

Univers de marque. Il y a Thierry qui a une question intéressante. Je ne sais pas si tu vas pouvoir y répondre, mais ça dit: « comment on décide son profil colorimétrique en photographie? ». Je sais qu’en stylisme, je connais des gens qui travaillent beaucoup avec le profil colorimétrique, mais je me demande si toi aussi tu travailles avec ça?

Moi, je pars mes couleurs de la marque, à la base. Donc, si on me dit on n’en a pas, je vous dirais pensez-y avant, tu sais, idéalement. Sinon, on va y aller dans le neutre. Neutre, on ne peut pas se tromper, parce qu’après ça, ça cadre avec tout. Mais avant la séance photo, moi je dirais travaillez votre identité visuelle avant. Parce que les couleurs ont une influence sur notre humeur, sur ce qu’on veut dégager, sur les émotions de la marque. On sait que l’orange, c’est une couleur puissante, de bonne humeur, qui aide à se réveiller. Mais on n’ira pas nécessairement dans un café sombre. Le bleu, le noir, le bleu marin, c’est haut de gamme, c’est professionnel. Bien, on va trouver un environnement qui va représenter tout ça, parce que nécessairement, votre image va vous ressembler. Donc, de la colorimétrie et du logo et de tout ce qui est « brand », création de site web, moi je travaillerais ça avant d’arriver aux photos. Parce que de toute façon, si vous n’avez pas créé ça, on va créer les mauvaises choses en photo. On n’aura pas les bons formats nécessaires pour rentrer dans le contenu que vous avez besoin. Donc, ça va être à refaire, de toute façon.

Ouais, puis bon, j’ai plein de questions qui suscitent de ça parce que moi, souvent… Puis c’est intéressant, parce qu’on voit les signatures aussi des photographes à travers leur travail sur la couleur, sur la lumière, dans les fichiers finaux, OK? Puis il y a certains photographes que moi, personnellement, je suis moins attirée. Parce que mettons, je trouve que la lumière est plus, les couleurs sont plus en aplat, il y a un peu moins de richesse dans les nuances ou des choses comme ça. Toi, comment tu décrirais ton style? Est-ce que tu l’adaptes pour chaque client, ou est-ce que tu peux vraiment dire moi, mon style esthétique, c’est vraiment autour de ça, puis voici ce que… Tu sais, si, mettons, un client va être probablement attiré par cette esthétique-là, puis c’est pour ça qu’il travaillerait avec moi.

Je pense que oui. En fait, ce que j’entends de mes photos, pour avoir été dans des groupes de réseautage, entre autres, avoir présenté, le mot qui revient toujours, c’est lumière. Xuana, tes photos sont lumineuses. Xuana, je ne comprends pas comment et pourquoi tes photos ont quelque chose, il y a beaucoup de lumière. Donc, nécessairement, la lumière pour moi est extrêmement importante. Je vous parlais de la lumière naturelle, puis c’est avec les années que j’ai compris que c’était vraiment l’essence de ma marque. C’est que dans la lumière naturelle, on va chercher le naturel et l’authenticité. Quand on est sur un fond blanc avec plusieurs… Puis ça, c’est mon opinion personnelle en tant que photographe. Quand on est dans un studio, tout est blanc autour de nous, tout est aseptisé et on a deux ou trois ou quatre gros « flashs ». Oui, parfait, la photo va être « top ». Mais il n’y a pas grand émotion, à part un sourire ou un regard provocateur qui sort de ça. Alors que quand on est en lumière naturelle, déjà on n’a pas cet environnement intimidant à la base, qui nous permet d’être un petit peu plus nous-mêmes, qui nous permet de se rapprocher de la photographe ou la photographe du sujet. La lumière naturelle vient jouer drôlement dans les yeux, beaucoup beaucoup. Donc des fois, il y a des détails que je ne vois pas dans mon objectif parce que je suis tellement concentrée sur les yeux et la lumière qui entre dans les yeux, parce que c’est l’essence d’une personne. Tout se trouve dans les yeux d’une personne. Les yeux parlent énormément. Donc mon style lumineux, doux, beaucoup. En parlant avec d’autres photographes et en regardant notre travail ensemble, Xuana, tes photos sont douces, donc définitivement doux. Et on va attirer, je dirais que 99 % de la clientèle que j’attire, c’est une clientèle qui recherche ce style-là, qui ne savent pas qu’est-ce qu’ils recherchent, mais en le voyant, ils disent bien c’est ce que je veux. Quelqu’un qui veut des photos filtrées, on va les appeler les photos jaunes d’Instagram, ce n’est pas moi qu’elles viennent voir. Ou sinon, elles s’essaient, on essaie, puis ça ne finit jamais par fonctionner, parce qu’on ne se comprend pas dans le langage de je veux ça, bien c’est ce que je t’ai proposé. Non, mais pas tout à fait. Puis pour l’avoir essayé pendant un an, un an et demi, l’agence voulait du jaune. Puis je n’arrivais pas à leur donner le jaune qu’ils voulaient. Donc, on a à dire…

On parle du filtre, là.

Le filtre, oui, absolument. Donc, c’est vraiment, je pense que 99 % des gens qu’on attire, c’est soit pour la personne, mais ils finissent… Non, ce n’est pas vrai, j’en ai quelques-uns qui achètent la personne, mais qui aiment le produit nécessairement. Donc là, ça va arriver que je vais adapter un petit peu mon produit. Puis ça leur convient, puis c’est parfait. Mais ça reste que c’est quand même lumineux à l’intérieur de mon adaptation de produit.

Ouais, puis tu sais, pour avoir travaillé avec plusieurs photographes, des fois, c’est le « mood » qu’on veut avoir. Mes photos de mariage, par exemple, je voulais un truc vraiment « moody ». Ça fait que c’était comme une photographe qui elle travaille beaucoup avec justement le sombre. Comme, elle travaille beaucoup son image d’une façon où la lumière est un peu plus automnale, je dirais. Ça fait que tu sais, ça dépend aussi de, encore une fois, quand on réfléchit à notre positionnement, au message qu’on veut envoyer, aux sentiments qu’on veut que les gens qui voient nos photos ressentent.

Exact.

C’est vraiment là aussi qu’on peut faire le bon choix vers avec qui travailler, avec quelle esthétique travailler. Puis après ça, voir est-ce que ça clique avec la personne? Ouais. Je trouve ça intéressant aussi, quand on s’est parlé la première fois que tu utilises le « storybrand » de Donald Miller toi aussi dans la façon dont tu prépares tes « photoshoots » de marque. Je serais curieuse que tu nous expliques comment cet outil-là t’aide à soit planifier ton « shoot » ou à mieux comprendre ton client. Comment est-ce que ça t’aide à… Puis là, on parle ici le « storybrand », tout le monde, qui est dans le module 2. Comme vous savez, mon héros rencontre un ennemi. Xuana utilise aussi ce modèle-là. Ça fait que peux-tu nous parler de ton utilisation du « storybrand » en tant que photographe?

Tout revient à la communication, encore une fois. Donc quand on met notre client de l’avant, notre héros, comment est-ce qu’on est capable d’utiliser ce phénomène-là en photo aussi? Donc souvent, on va être seul, nous, devant la caméra. On n’aura pas nécessairement notre héros, mais est-ce qu’on est capable de trouver une façon de l’incorporer ou comment qu’on lui parle à ce héros-là? Puis je m’en sers beaucoup aussi quand j’ai la place pour le faire, quand le client est réceptif ou quand l’agence est réceptive de dire voici les images, mais voici comment on a pensé véhiculer le message avec ces images-là. Ça peut être un échange. Par exemple, entre toi et moi, Tatiana, ou avec une agence, de dire telle photo, je l’ai pensée de telle façon, puis la communiquer de telle façon pour parler à notre héros. Et non, oui, c’est moi qui est sur la photo, mais le message n’est pas ah, c’est moi, mais c’est voici comment moi, je parle à mon héros.

Ça fait qu’on pense à… Puis c’est encore super important dans tout ce qui est comme les arts de la représentation. On pense à celui qui est en train de regarder la photo avant de penser à qu’est-ce qu’on veut nécessairement juste représenter réellement. Mais s’il y avait cette autre personne qui nous regardait en ce moment, ce serait quoi cette interaction-là qu’on créerait.

Exact.

Puis ça, je trouve que c’est vraiment puissant, parce que je pense qu’il n’y a pas beaucoup de gens qui conçoivent… Tu sais, beaucoup de photographes vont s’assurer qu’on a l’air le meilleur de nous-mêmes ou on a l’air belles, ou on a l’air, je ne sais pas moi, enjouée ou peu importe. Mais d’avoir cette communication avec celui qui est à l’extérieur de l’image, ça, ça devient encore une subtilité qui est un peu plus… Bien, c’est un autre type de travail, disons-le comme ça.

Absolument. Absolument. C’est quoi l’émotion qu’on veut évoquer? C’est quoi le message qu’on veut passer? Mais par le message, c’est quoi l’émotion qu’on veut aller chercher? Parce que dans notre séance, par exemple, client bijou, ah, mais c’est l’automne, c’est l’hiver, on veut « cozy ». Parfait. Comment est-ce qu’on va aller communiquer? Comment est-ce qu’on veut… Je suis très, très, très connectée. Et je pense, le côté empathique, quand on dit ah « cozy », je le sens dans mon estomac. Ça prend la couverte, ça prend la tasse de thé pour qu’on voie les bijoux de cette façon-là, pour qu’ils se disent je vais le porter. Donc, il y a une grosse réflexion qui est faite aussi par rapport aux émotions, donc le message qu’on veut véhiculer en images, en textes, mais les émotions qui doivent en ressortir, aussi.

Est-ce que, bon, comment on se prépare pour un « photoshoot » avec toi? Qu’est-ce qui, pour toi, est le client parfait, a tout fait ses devoirs, voici de quoi ça aurait l’air?

Le client parfait sait où il s’en va. Malheureusement, on sait rarement exactement où est-ce qu’on s’en va. Puis je m’inclus dans ça, parce qu’aujourd’hui on va à gauche, puis le lendemain, on décide d’aller à droite. Donc c’est toujours un petit défi. Mon client idéal a définitivement établi c’est quoi son histoire. C’est quoi l’histoire qu’il veut raconter? Comment est-ce que son client est le héros? Ça facilite beaucoup la planification, le « moodboard » qu’on va en ressortir, la recherche d’endroit où faire la séance. Un client qui a déjà bien établi son authenticité. Dire moi, c’est ça ma limite. C’est là où je veux aller, on est beaucoup moins dans les indécisions, aussi.

Puis tu les accompagnes avec des questions pour les amener à communiquer ça envers toi? Parce que j’imagine qu’il y a beaucoup de gens qui ne se sont jamais posé ces questions, tu sais, c’est quoi l’authenticité pour moi? Comme, ce n’est pas une question qu’on se pose tous les jours nécessairement.

Non. Puis autant que je travaille avec des entrepreneurs, comme que je travaille avec des petites entreprises, des PME ou des entreprises. Donc cette réflexion est rarement faite, est rarement poussée jusqu’au bout. Donc effectivement, c’est soit avec le temps, soit par des questions que j’arrive à obtenir le plus d’informations possible. Je travaille avec ce que j’ai dans le moment présent. Puis si on retravaille ensemble dans six mois, que ce soit dans trois, six, ou un an, le projet évolue. Les photos évoluent, l’émotion évolue, le message évolue. L’essence évolue, parce que vous entrez de plus en plus en connexion avec qui vous êtes. Vous aurez vécu une première expérience aussi, de dire ah oui, ça, j’aime ça. Finalement, c’est vrai que je n’avais pas besoin d’être parfaite, parfaite, mais que ça, c’est représentatif. Donc, il y a une grande évolution qui est faite à travers les séances également.

Oui, puis ça, je pense que c’est intéressant aussi de considérer que des « photoshoots » de marque comme ça ou des « photoshoots » dans lesquels on pense à comment on veut être perçu, ça nous permet d’avoir des outils de perspective. Je regarde, même chose, je regarde mes premiers « photoshoots », versus comment j’étais comme un peu plus genre « stiff » puis tout, puis des « photoshoots » que je ferais aujourd’hui puis des choses comme ça. Est-ce que c’est important pour toi de voir la personne avant de la photographier, puis de lui parler de vive voix comme ça pour avoir une idée de sa personnalité ou de sa « vibe », un peu?

Absolument. Moi, j’aime beaucoup, beaucoup les rencontres en présentiel. Idéalement, on sait que depuis 18 mois, c’est beaucoup plus difficile. J’ai hâte que le présentiel revienne. Mais sinon, c’est sûr, par téléphone, si on peut faire un Zoom, c’est encore mieux. Parce que ça m’aide à voir et à comprendre aussi. Parce qu’on a… C’est Thierry qui demandait, c’est quoi notre colométrie? En quelque sorte, on en a tous une dans laquelle on nage au quotidien. Donc de voir la personne aussi, ça me permet de voir c’est quoi sa couleur. On parle de sa couleur. C’est quoi la couleur de cette personne-là, pour l’enligner puis l’encourager à aller dans la bonne direction.

Ça m’avait suscité une question qui m’a juste échappé. Ah oui, parce que je me rappelle aussi, je ne sais pas, est-ce que tu « stock » aussi les réseaux sociaux des gens? (rires)

(rires) « Of course »!

Parce que je me rappelle qu’on avait fait le « photoshoot » pour Money Brand. Tu sais, tu m’avais dit ah oui, tu as comme, tu es tout le temps avec tes écouteurs, puis des choses comme ça, on pourrait les utiliser. Tu sais comme, à un moment donné, tu m’avais donné des idées d’objets à amener parce que tu les voyais souvent, soit dans mes « stories » ou des choses comme ça. Puis j’avais trouvé ça « cool », parce que des fois, c’est ça, on ne réalise pas qu’on a des, pas des tics, mais il y a des choses qui portent plus aux yeux des autres que pour nous. Parce que nous, ça fait partie de notre environnement quotidien ou de nos objets qu’on utilise tout le temps. Ça fait que ça, je trouvais ça « cool ». Ça fait que oui, c’est quelque chose que tu fais dans ton « process »?

Absolument. « I need to know who’s in front of me », tu sais. Donc, je regarde qu’est-ce que vous faites en ce moment. Puis après ça, vous me dites où vous aimeriez aller, donc on essaie de « fill the gaps » sans que ça soit trop un gros saut non plus, que les gens ne reconnaissent plus rien du tout. Mais absolument. Il y a beaucoup de choses qui sont révélées sur les réseaux sociaux, mais on ne s’en aperçoit pas.

Puis aussi, l’autre chose que j’avais… Puis, encore une fois, ça, c’est parce que je sais que les photographes, vous avez beaucoup, vous avez l’œil pour les lieux. C’est toi qui m’avais suggéré un lieu que moi, je ne connaissais pas nécessairement. Mais quand je t’ai donné un peu mon « brief » de ce que je voulais créer, tu m’avais dit ah, on pourrait essayer de le faire là. Et là, bien à ce moment-là, on s’était arrangées avec soit les locations d’espace ou peu importe, tu sais. Mais ça aussi, c’est une force qu’on sait que les photographes ils ont. Si on est capable de vraiment exprimer un peu la direction dans laquelle on veut s’en aller, puis qu’on ait peut-être une couple d’idées soi-même, mais on n’est pas obligés de faire tout le « scouting » des lieux non plus par nous-mêmes.

Non, ça, ça vient avec la séance, l’histoire de marque au complet, c’est qu’il y a tout cet accompagnement-là et cette recherche-là qui est incluse, en quelque sorte, quand on a une idée définie de la direction qu’on veut prendre. Alors qu’une séance de contenu, vous vous dite bien on se présente à tel endroit. Je ne vous laisserai jamais tomber. Je ne vous dirai jamais non, vous n’avez pas trouvé d’endroit. Non. Je suis capable d’en proposer puis d’en suggérer aussi. Mais l’idéation vient plus du client et la recherche, ça va avec le « package », finalement, que dans le « storybrand » ou… C’est exactement, quand je disais Tatiana, je vais voir, je vais tomber sur quelque chose qui me faire penser à une cliente. Bien c’est exactement l’exemple parfait, de dire il y a telle, telle ou telle cliente qui pourrait bénéficier de tel endroit. J’y vais aux telles dates. J’envoie un message pour dire qu’est-ce que vous en pensez? Êtes-vous rendues à renouveler votre contenu? Mais oui, c’est…

Ouais, puis ça, c’est vraiment une « plus value », aussi, que je trouve que tu amènes comme photographe, de suggérer ces espèces de moments. Puis moi, c’est comme ça que ça a été le déclic de OK, je vais faire faire mes photos, on va s’organiser quelque chose. Parce que des fois, ça nous sort de la tête, aussi. Puis, quand j’avais reçu ton message de dire hé, j’ai loué cet espace-là, si vous voulez « booker » une séance à cet espace avec moi. Puis là, on regarde les photos, puis là c’est comme ah bien oui, ça serait vraiment génial. Ça fait que de cette proactivité-là du photographe, je trouve que c’est une qualité qui est vraiment vraiment importante puis que quand on… Peut-être des photographes un peu plus débutants, qui vont vouloir plus plaire au client, vont lui laisser plus de latitude. Alors que je trouve que de lui prendre la main comme ça, de cette façon-là, c’est souvent la preuve d’un genre de professionnalisme qui vient avec l’expérience.

C’est de l’encadrer. Puis je n’enlève rien aux photographes débutants, parce qu’il y en a beaucoup qui sont très bons aussi, qui ont des bons yeux. Par contre, ce qui leur manque beaucoup, c’est l’expérience entrepreneuriale, ou l’expérience en affaires. Avant d’être photographe, j’ai travaillé en markéting événementiel. J’ai géré des campagnes, j’ai géré des budgets. Je sais ce que c’est du profit. Quand je suis passée à mon compte, du réseautage, mon Dieu, j’en ai fait, j’en ai fait, j’en ai fait. J’ai présidé des groupes. Donc, il y a tout cet aspect-là aussi, qui parfois peut manquer… En fait, que moi j’apporte dans mon bagage de photographe. C’est qu’au-delà de la photo, il y a un entrepreneur. Il y a quelqu’un qui comprend la « business », c’est quoi d’être en affaires, « who cares about » votre succès, plus que le mien. Donc, par l’empathie, par la passion. Même chose avec l’école de mes enfants. Je suis très impliquée. Puis oups, j’ai franchi une ligne que je n’aurais pas dû, mea culpa. Puis c’est par la passion, je veux tellement que vous réussissiez, que ça se reflète dans mon « business model ». C’est naturellement dans mon authenticité à moi. Moi, je m’efface pour vous mettre de l’avant. Mais ça, ce n’est pas tous les photographes qui le comprennent. Pour eux, c’est une « business » de je clique, je pars. J’ai fini. J’ai édité mes photos. Quand je parle à des collègues puis ils me disent ah mon mandat il est là. Je suis comme wow, moi, mon mandat prend six semaines, huit semaines, selon l’ampleur. Puis « it’s different ».

C’est un autre travail.

Absolument.

C’est un autre type de travail. Puis c’est pour ça que je trouvais ça intéressant de t’inviter. Parce que, tu sais, tu peux faire la photo. Puis il n’y a rien de mal. Puis là, je veux dire à tout le monde, il n’y a rien de mal. Puis moi, genre, souvent, je vais aller voir des photographes parce que j’ai besoin d’avoir du contenu photo, puis c’est vraiment, vraiment correct. On ne veut pas rentrer dans un gros gros travail de cette façon-là, mais sachez que ça existe, des gens comme Xuana, qui font ce genre de travail plus en profondeur aussi. Avez-vous des questions? Commencez à mettre, soit vous lever la main puis on s’en parle comme ça de vive voix, ou vous mettez vos questions dans le « chat », peu importe comment vous préférez. Mais si vous avez des questions, n’hésitez pas. Il y a Bénédicte ici qui dit: « comment faire pour une séance photo avec toi alors que je suis en France? ». Est-ce que tu voyages des fois, est-ce que tu fais des photos outremer?

En fait, c’est drôle. Depuis 18 mois, non, mais généralement, je suis en Europe une fois par année, ou du moins, on essaie. Puis c’est sûr que comme n’importe qui, j’ai quand même mon « vision board » puis mon « dream board » qui me dit, trois fois par année, j’aimerais être à trois coins du monde différents pour pouvoir faire faire des séances photos. Donc Bénédicte, on peut rester en contact. La prochaine fois que je suis en France, si les mesures peuvent tomber un peu.

Anne, aussi, qui dit oui! Véro dit: « d’après toi, quelle est la fréquence à laquelle il faudrait renouveler ses photos pros? On ne peut pas forcément tout changer si on change de coiffure, ou de couleur de cheveux ou de lunettes. Y a-t-il des moments, selon toi, qui sont plus propices que d’autres pour renouveler ses photographies? »

Ça dépend de l’utilisation que vous en faites. Ça dépend, est-ce que vous êtes très présentes sur les médias sociaux. Moi, les séances aux trimestres, je prône beaucoup, parce que justement, ça permet de capter l’évolution de l’entreprise. Mais si vous me dites, moi, Xuana, en un trimestre, je ne les passe pas, mes photos. Bien ça peut être aux six mois, ça peut être aux années. C’est sûr que du moment qu’on change de couleur de cheveux, ce n’est pas, ça pourrait être aux saisons également. Bon, nous, ici, on a trois saisons, donc on pourrait en prendre juste deux. Parce que quand on publie une photo sur le bord de la piscine au mois de décembre, à moins que ce soit pour dire « throw back Thursday » ou « reminisce » à l’été, bon, c’est moins approprié, mais ce n’est pas impossible. Encore là, tout dépend de votre marque. J’aime beaucoup le trimestre, sinon deux fois par année, puis au minimum une fois par année.

Ça c’est, mettons qu’on n’est pas très très actif sur Instagram, est-ce que tu dirais la même chose pour une photo de profil, mettons?

Absolument.

OK.

Absolument. Au moins une fois par année.

Pour suivre le changement de notre apparence, mais pas nécessairement juste ça.

De notre personne, absolument, de notre personne. Je regarde les photos, des fois, de mes clients. Ils m’appellent, ah, on a fait faire les photos de nos employés il y a deux ans. Je les regarde, on dirait qu’elles ont été faites il y a 15 ans.

Ah, pour vrai, wow!

Il y a beaucoup, beaucoup de choses qui se passent en un an. Donc, même si vous n’êtes pas très actifs sur les médias sociaux… Encore une fois, tout dépend de vos besoins. Puis si vous ne publiez pas, vous n’écrivez pas, vous n’envoyez pas de communications écrites, une photo de profil par année, c’est suffisant. De toute façon, ça fait du bien, c’est des beaux moments qu’on passe ensemble. Mais si vous êtes moindrement actifs, si vous avez moindrement l’ambition d’aller un peu plus loin, si vous avez moindrement des « ebooks »… Moi, j’aime aux trimestres ou aux six mois. Déjà, vous allez avoir du contenu. Parce que les gens se tannent, aussi, de voir les mêmes… On peut réutiliser, il y a des cycles de réutilisation d’images, mais à un moment donné, ils veulent voir d’autres choses.

Ouais, puis j’avoue que ça bloque beaucoup de monde, des fois, de peut-être publier des choses, parce qu’ils sentent qu’ils n’ont pas nécessairement des photos. Mais ça, c’est une autre conversation dans laquelle on peut avoir aussi. Moi, j’ai commencé à être un peu plus à l’aise sur Instagram avec des « selfies » que j’ai pris moi-même, puis les mettre aussi de cette façon-là. Ça, c’est comme un autre ordre. Peut-être que je ferai un module un jour avec quelqu’un qui nous apprend à faire des bons « selfies ». (rires)

Le cheminement personnel.

Parce que j’ai vu des photographes, il y a une photographe, comment qu’elle s’appelle, Amore, genre, je ne sais pas si tu la connais. C’est une Australienne, puis elle, tout son « brand », c’est genre « advanced selfies ». Puis elle apprend au monde à faire des espèces de poses super complexes de comment faire des « selfies ». « Anyway ».

Mais ça aussi, ça va avec… Tu sais, on parlait de la ligne puis de la limite. Tu sais, prendre des « selfies » à tous les jours, c’est une « business » en soi. C’est du temps. Non, mais, il y en a une autre, Jess Megan, qui est ici au Québec, avec sa fille. Je veux dire, c’est une « job » en soit. C’est une « job » d’influenceur. Donc, si on est influenceur, le cellulaire, il est important. Ou du moins, la caméra pro. « It’s a job on itself », tu sais. Alors que là, c’est ça, on concentre notre travail sur un quatre semaines, le temps qu’on se rencontre la première fois, jusqu’à temps que vous ayez vos photos, « and you are set for » un moment.

Oui. Puis là, c’est ça, à ce moment-là, tu peux déterminer, tu sais, bien moi, j’aimerais ça pas avoir à en faire pour les prochains mois ou un an, ou peu importe, puis voici les besoins qui s’en viennent. Je pense aussi, Véro, que quand on a des projets, justement, comme nouveau site web, ou soudainement, on fait un lancement ou quelque chose comme ça, des fois, ça peut être intéressant de faire le… Puis c’était pour ça que moi, je l’avais fait avec Money Brand aussi, parce que mon positionnement changeait sensiblement. Le type de service que je rendais changeait sensiblement, et je voulais que ce que j’allais communiquer à travers ça ce soit clair que ça s’en allait dans cette direction-là. Et donc, pour moi, c’était important que les photos soient faites aussi parallèlement à ça. Là, sur la page de vente, c’est des anciennes photos, mais les photos que j’avais faites avec Xuana étaient comme, tu sais, on avait réfléchi aux couleurs, on avait regardé la page de vente. On avait vu où allaient aller les photos pour savoir à peu près qu’est-ce qu’on avait besoin de faire comme « shoot » pour intégrer dans cette page-là. Ça fait que tu sais, ça c’est vraiment comme ça que moi j’aime le travailler aussi. Ma photo de profil, je pense, sur Instagram, j’en ai mis une puis ça a été ça. (rires) Mais je peux comprendre aussi comment c’est le « fun ». Puis c’est un peu la même chose que « flashback » de quand on était à l’école, puis qu’on faisait nos photos annuelles, de voir l’évolution de qui on est, à travers les années, comme entrepreneur. C’est un petit moment de « journaling » photographique, je pense, qui est intéressant aussi.

Absolument. Puis c’est de connaître ses besoins, aussi. Moi, ça arrive que je dis aux clients vous n’avez pas besoin de moi. Vous n’êtes pas prêt.

Oui, j’étais curieuse de savoir c’est quoi ne pas être prêt. Parce que tu l’as dit tout à l’heure, puis je ne me suis pas arrêtée là-dessus. Mais c’est quoi, être un client pas prêt?

C’est, on parlait de séances de contenu, par exemple, versus une séance « storybrand ». Si vous êtes en démarrage d’entreprise, que… Il y en a une qui m’avait contactée, d’ailleurs, une référence de Tatiana. Puis on discutait, on discutait, oui, OK, on va le faire. Puis finalement je sentais qu’elle n’était pas certaine dans un sens. Tu sais, pas nécessairement sa marque, sa marque, son idée, son message, son « story », son positionnement, tout simplement, en tant qu’entrepreneur. Donc oui, c’est le service que je veux offrir. Mais souvent, ça va plus loin que ça. Elle n’était tout simplement pas prête à se rendre à l’étape de l’image. Parce qu’il va falloir les refaire dans six mois quand vous allez être établies de toute façon. Donc oui, on peut faire trois, quatre photos pour votre photo de profil, pour une publication. Mais un vrai « shoot »?

Oui, c’est mieux d’aller, à ce moment-là, pour quelque chose d’un peu plus « générique ». C’est sûr qu’on va aller chercher l’essence de la personne quand même, mais ça va être moins réfléchi, « stagé », etc.

Exact.

Bénédicte dit: « pour être déjà passée à travers tous ces stades, je vous rejoins complètement sur le fait d’être prêt ou pas. Après plus d’un an et demi à travailler mon ‘branding’ et mon positionnement, je vois à quel point j’ai évolué depuis le départ. » Effectivement, puis je pense que tu sais, moi, je trouve ça le « fun », des « photoshoots ». Encore une fois, parce que des fois, ça nous force à devoir réfléchir à des choses qu’on laisse un peu de côté ou dans lequel on a beaucoup intellectualisé les messages ou des choses comme ça. Puis, quand on commence à réfléchir d’un point de vue image, d’un point de vue graphique, d’un point de vue couleurs, là on sort de tout ce qui est comme OK, c’est quoi déjà le mot… Puis on rentre dans l’ordre des émotions, des ressentis, de l’esthétique. Puis là, ça, c’est comme, c’est un « switch » intéressant aussi, pour alimenter la réflexion qu’on fait, aussi, au niveau du message. Ça fait que, tu sais, même si vous n’êtes pas prêts encore à le faire, je trouve que des fois, quand on se sent très pris dans notre tête sur notre positionnement, notre message, de juste peut-être changer le « focus », puis de commencer à réfléchir d’un point de vue… Tu sais, comment est-ce ça, ça serait représenté en image, ça peut aller chercher des choses intéressantes, puis peut-être vous inspirer de ce côté-là aussi.

Puis d’aller chercher des inspirations. Si vous suivez, que ce soit sur les médias sociaux, sur Pinterest, si vous suivez des gens qui vous inspirent, que ce soit par leurs messages ou par leurs images, de les conserver, parce que ça, ça nous aide aussi. Aujourd’hui, la création, il y a toujours quelqu’un qui nous a inspirés quelque part d’une façon ou d’une autre. Puis après ça, c’est de le mettre à notre sauce. C’est très québécois, comme expression, mais de le mettre à notre couleur, cette inspiration. Moi, j’aime la façon dont elle véhicule son message, que ce soit en mots ou en images. OK, pourquoi? Puis là, on va creuser pour aller comprendre qu’est-ce qu’on aime. Est-ce que c’est le filtre? Est-ce que c’est la lumière? Est-ce que c’est son positionnement? Est-ce que c’est son authenticité? Qu’est-ce qu’on aime, puis comment est-ce qu’on est capable de le rendre aussi bien pour vous? Parce que ce n’est pas de le dupliquer, c’est simplement de s’inspirer.

C’est ça. Bon, là, il y a une question qu’on n’a pas abordée, mais que je pense qu’il faut qu’on aborde avec toi. Et c’est, qu’est-ce qu’on fait si on n’aime pas se voir en photo?

Dans toute ma carrière, ça fait dix ans, une fois, la personne m’a dit je n’aime pas, il n’y a rien à faire. Mais c’est une personne qui avait beaucoup de travail à faire avec elle-même à la base. Je pense qu’avec tout le travail qu’on fait ensemble… Vous allez me dire que vous n’êtes pas photogénique, neuf sur dix me disent je ne suis pas photogéniques. Finalement, ils reçoivent leurs photos puis c’est comme wow, tu sais, c’est vraiment cool! Puis, je veux dire, je ne le crois pas que je le suis pour tout le monde. Ça se peut que finalement, on a des déceptions. C’est normal, c’est naturel. Je ne le souhaite pas, bien entendu. On veut plaire à tout le monde, puis on veut être parfait. Mais naturellement, c’est sûr qu’il y en a qui vont peut-être les recevoir puis qui ne me le diront pas, puis finalement ça ne sera pas tout à fait ce qu’elles avaient recherché ou ce qu’ils avaient recherché. Mais vous allez être surpris de ce qui ressort de la séance. Vous allez être surpris des émotions qu’on réussit à aller chercher. Des fois, on me dit ah, mais j’ai un pli sur mon veston. Mais honnêtement, je ne l’ai pas vu. Pas parce que je ne suis pas professionnelle, mais parce que je suis tellement concentrée sur ce que tu dégages sur cette photo-là, que si moi je n’ai pas vu le pli de veston, bien la personne qui va vous regarder sur Instagram, sur Facebook, sur LinkedIn, sur votre site web, sur votre téléphone, ne le verra pas non plus. Parce que c’est l’émotion que vous dégagez. C’est le professionnalisme, l’authenticité, le « happiness », peu importe ce que vous dégagez, qui prédomine l’image.

Ouais, puis aussi, je pense qu’il faut se rappeler que l’outil… Bien, moi, c’est comme ça aussi que je le voyais. Tu sais, ce n’est pas à propos, encore une fois, ce n’est pas à propos de moi tant que c’est à propos de mon héros, tu sais. Si on le voit en termes de « storybrand », on sait que nous, on est le guide, nous, on est là pour servir, on est là pour aider. Et cette image-là fait partie de ce message-là. Et puis, quand on est capable de sortir du fait, genre, je n’aime pas de quoi j’ai l’air, on est capable de faire taire le discours qui nous empêche souvent de « show up » comme cette personne qui peut aider. Puis je pense que ça, c’est la même chose, qu’on soit en photo ou qu’on décide de publier quelque chose ou de se mettre de l’avant d’une autre façon, à travers la visibilité de notre marque, de se rappeler que si on « focus » sur le service qu’on est en train de rendre, l’image, elle, est un instrument pour ce message-là.

Absolument. Puis il ne faut pas oublier aussi que les images aujourd’hui sont très instantanées. Même si c’est dans un document de travail, un PDF, les gens ne sont pas arrêtés pendant 20 minutes à regarder la photo. Ils vont faire ah wow, c’est cool. Ça vient ajouter à l’émotion. Ça vient ajouter à l’excitation d’ouvrir un document. Ça vient ajouter aux couleurs, ça vient ajouter, ajouter, ajouter. Non, mais les gens ne sont jamais, mais jamais arrêtés même 60 secondes sur une image. À moins que vous ayez des « stockers » bien obsédés, puis tant mieux pour vous. Mais, donc, c’est très éphémère comme contenu. Il est important, puis c’est important de bien le réaliser, mais il est très éphémère. Puis ce qu’on oublie, quand on regarde nos photos, quand on reçoit notre galerie, c’est de dire ah mon Dieu, j’ai l’air fatiguée, ou ah mon Dieu… Non, mais, on ne s’arrête jamais devant le miroir pendant 60 secondes à se regarder comme ça dans les yeux, puis à regarder tous nos défauts. Jamais! Mais on le fait sur l’écran. Mais il n’y a personne qui s’arrête pour nous regarder 60 secondes. Puis s’ils le font, généralement, ils nous regardent dans les yeux. Il ne regardent pas le bouton qu’on a ici, puis le triple je ne sais pas quoi qui pousse en arrière. Puis j’étais enceinte il y a quatre ans, puis bon, les gens ne regardent pas ça. Ils vous regardent dans les yeux.

Oui. Puis il y a aussi des limites qu’on peut mettre avec le photographe. De dire, tu sais comme, moi, je me rappelle avoir fait un photographe après ma grossesse. Puis je ne voulais pas attendre. J’ai fait comme, je le fais maintenant. Parce que souvent, on va dire, ah, mais là, je vais perdre mon poids de grossesse, ah, mais là, genre, je vais attendre d’avoir ci, ah, mais là, je vais attendre d’avoir fait ma teinture, ah, mais… Sauf que, tu sais, à un moment donné, c’est comme, ça c’est moi aujourd’hui. Puis je suis toujours cette professionnelle-là qui communique ce même message-là, ça fait que « let’s do it ». Mais tu sais, c’est possible aussi de parler à notre photographe, puis de dire, tu sais comme, là, je ne suis comme pas super à l’aise avec cette partie de mon corps là. Est-ce qu’on peut cadrer d’une certaine façon?

Absolument! Absolument! Puis c’est là aussi où les séances de contenu sont intéressantes. De dire, je n’attendrai pas avant quatre ans, ça, c’est clair, mais je le sais qu’il y a un cheminement qui est en train de se faire ou je le sais que je m’en vais dans telle direction. On va faire une séance de contenu parce que j’en ai besoin, puis parce que ça me tente, puis parce que c’est plaisant. Puis on va l’orienter en fonction de vos craintes de ce moment-là, si on peut les appeler comme ça, ou de votre inconfort de ce moment-là, qui va se dissiper, probablement, de toute façon, soit pendant la séance, après, ou dans les semaines qui vont suivre. C’est là qu’une séance de contenu est également intéressante, de dire présentement, on est dans un moment qui, je sais, va être porté à évoluer dans un court laps de temps. Vous comprenez la nuance entre j’attends de perdre mon poids de bébé pendant quatre ans, puis je le sais que dans trois mois je vais être rendue là, mais j’ai besoin de contenu. Vous voyez un peu le…

Ouais, ouais, c’est progressif, comme n’importe quoi qu’on fait. Est-ce qu’il y a d’autres questions? Non? Bien on va arrêter ça là, s’il n’y a personne d’autre qui veut poser une question brûlante. Est-ce que vous avez eu des bonnes expériences avec vos photographes? Est-ce que vous avez l’impression que vous êtes dues pour un nouveau « photoshoot », tu sais, comme, vous en êtes où vous, avec votre propre réflexion autour de tout ça? Est-ce que vous n’aimez pas ça, l’idée de devoir faire un « photoshoot »? Tu sais, ça, c’est des questions aussi qui sont intéressantes à se poser. Puis, c’est sûr que c’est un investissement d’affaires de faire des nouvelles photos. Mais comme on l’a dit à plusieurs reprises, c’est intéressant au niveau professionnel et personnel aussi, je trouve (rires), de se donner à cette activité-là. Alors, merci tout le monde! Merci Xuana! C’était vraiment absolument fascinant!

Merci à vous!

C’est toute une expertise dont on ne connait pas, dans le fond, parce qu’on n’est pas des photographes. On n’est pas des spécialistes de l’image de cette façon-là. Tu fais partie de la banque, aussi, de photographes que j’ai mis dans mon petit « rolodex », mon petit livre noir, si jamais vous voulez avoir les contacts de Xuana, son site web, aller regarder comment communiquer avec elle. Et puis, vous allez voir aussi dans le module, je pense vraiment que c’est le module 3.2, sur l’image sublimée, il y a aussi, je vous ai mis des petits documents de préparation si vous voulez réfléchir à votre prochain « photoshoot », réfléchir aux objets que vous voulez amener, un peu genre réfléchir à le « storyboard », non le « storybrand ». Vraiment plus comme, est-ce qu’il y a certaines images que je veux absolument avoir? Mais ça, encore une fois, c’est quelque chose que si vous travaillez avec quelqu’un comme Xuana, j’imagine, vous pouvez le faire ensemble à ce moment-là aussi. Tu sais, faire du « brainstorming » autour de ces choses-là. Merci tout le monde! Je vais arrêter l’enregistrement ici.

Merci, merci, merci beaucoup de m’avoir reçue.

Salut les ambitieuses, j’aimerais faire de ce podcast une plateforme d’échanges et de réflexion autour de ce que ça veut dire être une femme et avoir du succès aujourd’hui. Si tu connais une femme dont le parcours inspirant aurait intérêt à être partagé, ou si toi-même pourrais nous outiller grâce à ton expertise ou ton expérience, rends-toi sur juliej37.sg-host.com/invité pour m’envoyer les détails. Et finalement, profites-en pour t’abonner à ce podcast afin de ne manquer aucun des épisodes. Et si tu es dans un mode généreux, laisse-moi donc un cinq étoiles pour aider d’autres femmes comme toi à découvrir le podcast. À la prochaine!

à propos de l’auteureTatiana St-Louis

Adepte de littérature russe et collectionneuse de lunettes de designer, Tatiana a fondé Aime Ta Marque pour donner des outils aux femmes de carrière et entrepreneures pour mieux raconter leur histoire personnelle. Spécialiste des communications basée à Montréal, elle s'implique au sein de plusieurs communautés visant au développement professionnel des femmes.
Ep. 99 Réussir son photoshoot de marque avec Xuana Cesar

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