Nous avons publié sur le blogue il y a quelques mois un texte sur les défis et réalités entourant un projet de retour aux études après un temps sur le marché du travail. J’y avais mentionné (trop) brièvement le stress pouvant accompagner un retour aux études, non seulement parce qu’il représente un « saut dans le vide » après des années passées à travailler, mais également simplement parce que le milieu universitaire est un milieu compétitif, basé sur un système de performance auquel il peut être difficile de s’adapter. Et puisque cette dimension particulière d’un retour aux études est importante, elle mérite qu’on s’y penche plus en profondeur.
Voici donc quelques pistes pour vivre le mieux possible avec le stress pouvant accompagner un retour aux études. Et si les dernières années ont été consacrées à votre carrière et que vous ne voulez pas perdre vos acquis avec ce nouveau projet académique, discutons du même coup de quelques pistes pour concilier carrière et études le plus harmonieusement possible.
Dépression et épuisement étudiant
Eh oui, ce sont malheureusement des réalités trop présentes. On en parle peu, mais les étudiants universitaires sont particulièrement touchés par la détresse psychologique. En effet, une étude menée en 2016 par la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal rapporte que plus d’un étudiant universitaire sur cinq manifesterait des symptômes de dépression, et que plus d’un étudiant sur trente présente les symptômes d’un épuisement professionnel. Les raisons? Principalement la solitude, le manque de sommeil, la mauvaise alimentation, la précarité financière et le stress lié à la remise de projets de rédaction.
Ces chiffres ne sont pas là pour vous décourager, mais plutôt pour vous démontrer une chose : si, au moment de reprendre les études (et principalement si vous tentez de combiner ce projet avec votre carrière bien entamée) vous sentez que c’est trop pour vous… c’est parce que ce l’est! Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas à la hauteur. Permettez-vous de ralentir. Si un trop grand nombre d’étudiants frappent un mur, c’est entre autres parce que les études supérieures sont excessivement demandantes. Ce n’est pas une raison pour ne pas réaliser ce projet, mais il est crucial de le faire en gardant en tête que c’est une grosse commande, et qu’il faut se donner le temps et l’espace pour la remplir.
Comment reconnaître l’épuisement étudiant?
L’épuisement étudiant (ou épuisement professionnel, ou burn-out), peut se reconnaître entre autres par une fatigue excessive, une dépendance au café ou à l’alcool, de la difficulté à prendre des décisions, des troubles du sommeil, une plus grande propension à tomber malade (due à un système immunitaire affaibli), une sensibilité accrue et de l’irritabilité. SOURCE
Maintenant qu’on sait qu’il y a un risque de s’épuiser, comment se garder loin du burn-out? Il n’y a évidemment pas de recette miracle, mais voici quelques pistes.
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De l’importance de se garder au centre de l’équation
Cela peut sembler évident, mais une source directe de l’épuisement étudiant est le surengagement. Les soirées étudiantes, les comités, les associations, c’est vraiment super, mais l’addition de toutes ces activités et le rythme de vie qu’elles impliquent peuvent mener droit dans le mur. L’idéal? En faire moins et en profiter davantage. Et qu’est-ce qu’on fait avec le temps qu’il nous reste? On le prend pour soi.
Le sport est peut-être la solution numéro un pour passer à travers les études supérieures. Et ça tombe bien, l’abonnement au centre sportif est compris dans les frais de scolarité de la plupart des universités. Allez-y plusieurs fois par semaine, et encore une fois, sans désir de performance, simplement pour décompresser. Écoutez votre podcast ou votre musique préférée, c’est un moment juste à vous!
Je l’ai mentionné plus haut, l’alimentation est centrale pour une santé mentale qui tient le coup. Même si le temps semble vous manquer, faites de cet aspect de votre vie une priorité. Vos semaines vont trop vite? Prenez un dimanche après-midi pour faire la cuisine et remplissez votre frigo pour la semaine. C’est la meilleure façon de vous assurer que vous mangerez des repas équilibrés même si vous rentrez épuisée de vos journées. Soyez votre meilleure alliée!
Finalement, restez entourée! Vous aurez peut-être tendance à vouloir maximiser l’efficacité de vos journées en travaillant du matin au soir, mais l’interaction sociale est primordiale pour garder une bonne santé mentale pendant vos sessions. Si vous le pouvez, étudiez en groupe! Prenez le temps de prendre un café ou de manger avec des amis au moins une fois par semaine. Et partagez avec les autres comment vous vous sentez. Le poids que vous ressentez s’en trouvera déjà un peu allégé.
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Conciliation carrière-études
Petite note supplémentaire : si vous souhaitez continuer de travailler pendant votre retour aux études, prenez soin de bien évaluer, au début et à la fin de chaque session, si la charge de travail totale que vous vous imposez est réaliste. Un conseil : prévoyez toujours moins de projets que ce que vous croyez pouvoir accomplir. Les sessions s’accélèrent dès la fin de leur premier mois, et la vie sociale, les obligations et les imprévus sont non négligeables dans l’équation!
N’hésitez pas à abandonner des cours avant la date limite permise, et à étaler votre cheminement complet sur une période de temps un peu plus longue que ce qui est officiellement conseillé. Votre priorité numéro un? Ne pas faire de burn-out!
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Ressources pour mieux gérer le stress d’un retour aux études
La plupart des universités ont des pages d’outils et des services d’aide pour aider les étudiants. En voici quelques-uns :
Université Laval
UQÀM
HEC
Université de Sherbrooke
Université de Montréal
Et enfin, voici des suggestions de balados pour méditer, relaxer, et gérer son stress. Sur ce, je vous souhaite une belle session!
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