On parle souvent des bons côtés du travail à la pige. Certes, être son propre patron regorge d’avantages, mais comporte également son lot d’inconvénients. Choisir une carrière à la pige est un choix personnel, et pas nécessairement meilleur qu’être salarié. C’est un mode de vie qui n’est pas fait pour tout le monde. Je suis persuadée que tous les pigistes ici ont songé au moins une fois à balancer du côté des salariés.
Voilà quelques mois déjà que j’ai décidé de travailler à mon compte à temps plein. Le verdict? J’adore ça, la plupart du temps. Il y a quelques inconvénients que je n’avais pas vus venir et qui m’ont servi de leçon. Mais maintenant que j’ai des solutions, je suis prête à affronter l’automne en force! Comme dirait mon philosophe préféré Friedrich Nietzsche, «ce qui ne me tue pas me rend plus fort».
Pas de chèque de paie aux 2 semaines
Les contrats vont et viennent, et pas toujours au même rythme. Il est normal de faire face à des périodes plus creuses (comme l’été où tout le monde est en vacances). Bien sûr ce serait facile d’en profiter aussi et de se la couler douce, mais le compte en banque n’est pas toujours d’accord.
La solution : Pour pallier aux rentrées d’argent moins importantes à certains moments de l’année, il est important de faire des économies pendant les grosses périodes de roulement. Par exemple, une bonne pratique serait de mettre 50% de côté pour chaque chèque reçu, en plus des taxes, dans un compte à part. Ça peut avoir l’air intense, mais de cette façon, on est sûrs d’avoir assez d’argent pour payer l’impôt et d’avoir un petit coussin en cas de période tranquille.
Une autre solution serait de décrocher un contrat régulier avec des heures garanties. Bref un mandat récurrent au lieu d’un mandat ponctuel.
Parlant d’impôts…
Ouch. Quand l’employeur soustrait préalablement le montant destiné aux impôts, on dirait que ça fait moins mal que de devoir verser ce montant tout d’un coup. Ça a comme avantage d’éviter bien des mauvaises surprises.
La solution : Comme mentionné dans le point précédant, mettre systématiquement un certain pourcentage de côté évite les mauvaises surprises de fin d’année. N’oubliez pas de comptabiliser vos dépenses d’entreprises! Plusieurs montants peuvent être déductibles d’impôts et ainsi réduire quelque peu le montant perçu par le gouvernement.

Pour pallier aux rentrées d’argent moins importantes à certains moments de l’année, il est important de faire des économies pendant les grosses périodes de roulement.
… et d’avantages sociaux!
Sans assurances, ça fait un peu plus peur d’aller chez le dentiste, je l’accorde! Qu’est-ce qui m’arrive si je me blesse et que je ne peux plus travailler pendant plusieurs semaines? Et si je décidais d’avoir des enfants, est-ce que j’aurais un congé de maternité? Comment je m’y prends pour épargner pour ma retraite? Ça fait tellement plus de trucs à penser, et ça peut rajouter un poids sur les épaules.
La solution : Trouver un(e) conjoint(e) assuré(e)! Blague à part. Honnêtement, il y a de plus en plus de compagnies d’assurances qui offrent des programmes adaptés aux travailleurs autonomes. Il suffit de magasiner un peu et de prévoir un budget! Assurance maladie, assurance vie, assurance invalidité, assurance emploi… Il y en a vraiment pour toutes les réalités.
Pensez également à prendre un rendez-vous avec votre conseiller financier pour qu’il vous suggère un bon programme de fonds de pension (il n’est jamais trop tôt!). Profitez-en pour lui poser toutes vos questions, ça ne sert à rien de traîner ce stress inutile!
« Donc quand vas-tu te remettre à chercher une vraie job? »
Pour certains, travailler de la maison n’est pas perçu comme étant très sérieux. Comme si le fait de passer ses journées à la maison signifiait flâner en pyjama devant Netflix. «Toi tu es chanceuse, tu peux te lever tard le matin. » Ou encore : « T’es chez toi? Tu ne travaillais pas aujourd’hui? » Tous les travailleurs autonomes ont eu ce genre de remarque au moins une fois dans leur vie professionnelle, j’en suis certaine!
La solution : Même si leur but n’est pas d’être méchants, faites comprendre à vos proches que vous avez des horaires de travail comme tout le monde. C’est vrai que vous pouvez être plus flexible sur votre emploi du temps, mais c’est faux de croire qu’on est moins occupés!
Gestion de paperasse
Travailler à son compte signifie aussi devoir porter plusieurs chapeaux. Il faut faire la comptabilité, le réseautage et le développement d’affaires, la relation client… Tout ça en plus des services offerts.
La solution : Vous êtes allergique à la comptabilité? Engagez quelqu’un d’autre! Plusieurs assistant(e)s virtuel(le)s offrent des services pour travailleurs autonomes. Pour être plus productif, il faut savoir déléguer.
En ce qui concerne le développement d’affaires, il existe beaucoup d’alternatives aux classiques 5 à 7 de réseautage. Pour les plus timides d’entre nous, il est maintenant possible de trouver des clients potentiels sans quitter la maison! Le développement d’affaires peut se faire par les réseaux sociaux, les sites d’appels d’offres tels que pige.quebec ou sinon le bon vieux bouche-à-oreille. Sondez vos proches et connaissances, vous pourriez être surpris du dénouement!
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Pour être plus productif, il faut savoir déléguer.
Faire des économies
C’est possible de s’acheter une maison en étant pigiste? Et si je veux prendre des vacances? Pas facile de mettre un peu de sous de côté pour ses projets avec les dépenses d’entreprise, les dépenses personnelles et les imprévus!
La solution : Comme pour les impôts, il est important de mettre un peu d’argent de côté chaque fois qu’un chèque est déposé. Avec un 50% mis dans un compte épargne, on peut s’assurer d’avoir un petit coussin pour les imprévus. Mais qu’en est-il des projets d’envergures? C’est ici que l’importance du budget embarque!
Évaluez les possibilités. Est-il possible de déposer 60%, voire 70% de chaque revenu dans un compte à part? Sinon, y a-t-il des dépenses que vous pourriez couper? Si les réponses sont non et non, peut-être faut-il vous rendre à l’évidence. Soit vous ne travaillez pas assez d’heures pour soutenir votre mode de vie, soit vous ne chargez pas assez cher! Cet outil de calcul rapide peut vous donner un aperçu de combien vous devriez facturer pour arriver à un certain salaire à la fin de l’année. Envie d’entrer dans le détail? Essayez cet outil qui prend en compte vos dépenses et vos vacances!
Travailleur autonome… solitaire
Les premières semaines à travailler de la maison sont énergisantes quand on n’y est pas habitués. Mais au bout de quelque temps, certains d’entre nous éprouvent le besoin de sortir de chez soi et de parler à d’autres gens. Pas nécessairement parler à des amis ou des proches, mais plutôt développer des relations professionnelles avec d’autres gens du milieu.
La solution : J’en ai déjà parlé dans un autre article qui traite justement de l’isolement en tant que professionnel qui travaille de la maison. Pour résumer rapidement, les solutions proposées peuvent être de:
- louer un bureau dans un espace de coworking;
- participer à des évènements professionnels;
- se créer un réseau de travailleurs autonomes;
- voyager, et;
- s’inscrire à des cours ou des formations.
Pour les gens de Montréal, il y a également ce chouette groupe Facebook que je viens de découvrir, Co-working Nomade (Montréal), qui rassemble de sympathiques entrepreneurs qui ont envie de travailler autour d’un espresso dans l’un des multiples cafés montréalais.
Enfin, comme n’importe quoi, tout n’est pas blanc ou noir. Par contre, quand on est un peu plus au courant des embûches auxquelles nous pouvons être confrontés, il est plus facile de s’y préparer! Avez-vous des apprentissages à partager sur la vie de travailleur autonome?
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