Ep. 175 Entreprendre en tant que couple avec Karine et Dave Ruel

par | 26 Juin, 2024

S’il peut s’avérer difficile de concilier vie privée et vie professionnelle quand on est entrepreneur, qu’en est-il quand on est à la fois partenaires de vie et d’affaires?
Pour explorer les dynamiques uniques qu’impose le fait d’entreprendre en couple, j’ai eu le plaisir de discuter avec Karine et Dave Ruel, un duo inspirant qui a su marier vie personnelle et vie professionnelle de manière harmonieuse… et lucrative!
Ensemble, ils ont bâti plusieurs entreprises prospères tout en cultivant une relation de couple solide et épanouie. Leur approche proactive et leurs méthodes de communication ouvertes sont des exemples inspirants pour tous les modèles d’entrepreneurs qui souhaitent suivre leurs ambitions sans compromis sur leur bonheur familial.

Dans l’épisode d’aujourd’hui, on discute notamment de :

  • Comment Karine et Dave en sont venus à entreprendre ensemble
  • Comment ils ont réussi à aligner vision personnelle et professionnelle… et ce que ça a pris pour y arriver
  • Leur méthode pour traverser les défis en tant que couple et partenaires d’affaires
  • À propos du « mom guilt » et de l’équilibre travail-famille
  • La qualité numéro 1 à développer personnellement pour s’épanouir dans un partenariat pro/perso

À propos de Karine et Dave Ruel

Psychothérapeute de formation, mentore d’affaires, auteure de bestseller, Karine aide les leaders à développer un business de coaching en ligne qui nourrit leur âme et leur portefeuille.
De son côté, Dave est entrepreneur sur le web depuis 2007. Il a fondé et vendu 3 entreprises en ligne à 7 chiffres dans les domaines de la santé, du fitness et de la nutrition sportive avant l’âge de 40 ans. Aujourd’hui, en tant que conférencier international, auteur à succès et coach d’affaires très sollicité, les outils et systèmes uniques de Dave dynamisent les entrepreneurs du monde entier, les aidant non seulement à optimiser leur “game” d’affaires, mais aussi à leur montrer comment ‘Jouer pour Gagner’ dans les affaires comme dans la vie.
Marié à Karine dans la vie comme dans les affaires, ensemble ils ont créé l’Académie Altitude pour aider les coachs à développer leur business en ligne et à devenir de meilleurs entrepreneurs afin qu’ils accèdent à plus de REVENUS, plus d’IMPACT et plus de LIBERTÉ.
Ils ont une conviction fondamentale : tout part de soi et si tu veux, tu peux.
Leur motto ? Ton succès est inévitable, ce n’est qu’une question de temps.

À travers notre conversation, Karine et Dave mettent en lumière les défis et les joies d’entreprendre en tant que couple, tout en offrant des astuces et des conseils pratiques pour naviguer dans cette aventure unique. Une discussion honnête et riche en enseignements, destinée à toutes celles qui cherchent à équilibrer leur vie d’entrepreneure avec leurs rôles familiaux.

Mentionné dans cet épisode :

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Transcription de l’épisode 175

Ep. 175 Entreprendre en tant que couple avec Karine et Dave Ruel

Tatiana St-Louis [00:00:00]:
Vous écoutez l’Ambition au Féminin épisode 175 et aujourd’hui je reçois Karine et Dave Ruel avec qui on va parler de la réalité d’entreprendre quand on est partenaires d’affaires et partenaires de vie.

Tatiana St-Louis [00:00:14]:
Mon nom est Tatiana St-Louis et j’anime l’Ambition au Féminin, un podcast pour toutes les femmes pleines de vision, de talent et de drive qui désirent re-définir le succès selon LEURS termes et LEURS conditions. Chaque semaine, j’explore seule ou en présence d’invités, les thèmes entourant la réussite professionnelle et personnelle. Mindset, productivité, leadership, branding personnel… C’est LE rendez-vous pour réfléchir à la façon dont TU veux vivre ton plein potentiel et laisser ton empreinte dans le monde.

Tatiana St-Louis [00:00:42]:
Salut les ambitieuses, comment vous allez aujourd’hui? Moi, ça va super bien. Je viens de terminer un petit rituel pour célébrer le solstice d’été et c’était tellement un beau moment, c’était tellement libérateur. Puis prendre ces moments pour vraiment marquer les transitions à travers les saisons, marquer les cycles, c’est quelque chose que je trouve de plus en plus important alors que j’avance dans la vie et que j’essaye justement de me dissocier d’un modèle très productiviste, très corporatif, très capitaliste de l’entrepreneuriat. On aime toujours l’argent, mais pas au détriment de notre santé, de nos rythmes naturels, de notre respect de la nature. Et donc voilà, je me sens en super forme. Et je vous enregistre cette petite introduction à l’épisode d’aujourd’hui avec beaucoup d’enthousiasme parce que ça faisait longtemps que je voulais parler à Karine et à Dave ou les avoir sur mon podcast. Naturellement, je suis leur travail, comme ici dans le milieu entrepreneurial francophone québécois, Karine et Dave sont quand même des monuments, je dirais – avec le plus grand respect qui soit – de tout ce qui est mentorat, coaching business parce que c’est des personnes qui sont très expérimentées et qui ont vraiment une belle vision de comment aider au mieux des entrepreneurs qui sont en croissance. Et ça faisait aussi longtemps que j’avais envie de parler de ce sujet-là. Je vais être vraiment honnête avec vous. J’ai déjà invité mon conjoint, mon mari à venir sur le podcast pour qu’on discute de la réalité d’être en couple avec une entrepreneure quand on n’est pas entrepreneur, mais il n’a pas encore accepté.

Tatiana St-Louis [00:02:50]:
Je pense que c’est trop proche de notre intimité pour que ce soit un oui. C’est un sujet que j’aimerais explorer, mais je pense que c’est vraiment important qu’on parle de ce que c’est entreprendre justement quand on a ce projet de couple à l’extérieur. Et puis la singularité du cas de Karine et Dave, c’est que non seulement ils sont un couple fort, soutenant et je veux dire, vous avez juste à les voir ensemble, vous voyez qu’ils ont énormément d’amour l’un pour l’autre et donc ils font fonctionner ce projet-là de couple, mais aussi ils font fonctionner bien souvent plusieurs entreprises en même temps. Là, en ce moment, ils ont une entreprise principale sur laquelle ils travaillent, qui est Altitude. Et à quelque part, je trouvais ça super intéressant de les avoir pour discuter de la réalité, des défis, de comment ça s’est passé quand ils ont commencé à travailler ensemble, à monter des entreprises ensemble, puis c’est quoi dans le fond leur recette pour réussir ce type de double partenariat, qui n’est pas évident parce qu’il y a beaucoup d’enjeux aux différents niveaux qui peuvent s’élever, puis c’est pas nécessairement non plus une situation où tout le monde serait capable de traverser les épreuves qui s’élèveraient avec ce type de contexte familial, contexte professionnel-là. Donc Karine Ruel, elle est psychothérapeute de formation, elle est mentor d’affaires, elle est auteure, auteure de best sellers et elle aide les leaders à développer un business de coaching en ligne qui nourrit leur âme et leur portefeuille. Dave aussi, c’est un multipreneur. Lui aussi, il a des livres dont il est un auteur best-seller, conférencier international, quelqu’un qui a travaillé à travers plusieurs industries entrepreneuriales aussi.

Tatiana St-Louis [00:05:01]:
On en parle un peu dans l’entrevue, mais Karine et Dave sont mariés dans la vie comme dans les affaires et ensemble, ils ont créé l’académie Altitude pour aider les coachs à développer leur business en ligne et à devenir de meilleurs entrepreneurs afin qu’ils accèdent à plus de revenus, plus d’impact et plus de liberté. Leur conviction, c’est que tout part de soi et que si on veut, on peut. Leur moto : ton succès est inévitable, ce n’est qu’une question de temps. Donc aujourd’hui on a une super belle conversation. Vous allez voir là la dynamique est super bonne aussi, puis Dave et Karine – parce que justement ils sont des personnes très conscientes aussi d’elles-mêmes, des personnes conscientes d’elles-mêmes, oui – on peut rentrer rapidement en profondeur du sujet et ils offrent avec vulnérabilité, avec ouverture aussi un vraiment bel aperçu sur ce que c’est derrière les portes closes. Qu’est-ce que c’est justement genre d’avoir cette réalité-là de partenaires de vie et d’affaires. Alors sans plus attendre, je vous laisse avec Dave et Karine Ruel et je vous dis bonne écoute.

Tatiana St-Louis [00:06:11]:
Salut Karine, salut Dave, bienvenue sur l’Ambition au Féminin!

Dave Ruel [00:06:13]:
Hello hello !

Karine Ruel [00:06:18]:
Merci, super contents d’être là.

Dave Ruel [00:06:18]:
Merci beaucoup de nous recevoir !

Tatiana St-Louis [00:06:18]:
Oui, je suis super contente de vous recevoir. On s’est parlé un petit peu avant de commencer l’enregistrement. On évolue dans des mondes semblables, comme on disait l’entrepreneuriat au Québec c’est quand même assez petit, mais aussi francophone en plus. Mais aussi ça fait… J’avais eu la chance d’avoir été invitée dans feu podcast Les instigateurs que j’adorais, que Dave et Mathieu Dumont vous pilotiez. Donc c’est notre retrouvaille un peu genre conversationnelle aujourd’hui.

Dave Ruel [00:06:57]:
Mais oui, quand on te revoit après toutes ces années. T’as pas changé Tatiana, t’es toujours pareille.

Tatiana St-Louis [00:07:04]:
Merci. Donc aujourd’hui, je voulais qu’on parle un petit peu de votre situation très particulière d’être un couple en affaires qui est successful à plein de niveaux, autant genre dans votre vie personnelle que professionnelle. C’est ce qu’on voit de l’extérieur, du moins. Et peut-être avant de commencer, je pose toujours une question brise-glace un peu qui est qu’est-ce que vous vouliez être quand vous étiez petits?

Karine Ruel [00:07:35]:
Bonne question. Écoute, moi, c’était dessinatrice de mode. C’est tout ce que je voulais faire. Je passais mon temps à dessiner. Puis j’ai fini par le devenir. Puis là, après la vie m’a emmenée ailleurs. Mais oui, moi c’était dessinatrice de mode.

Dave Ruel [00:07:47]:
Moi je voulais être attaquant vedette des Canadiens de Montréal rien de moins finalement je me suis rendu compte que j’avais pas le talent pour le faire donc je me suis recyclé vers l’entrepreneuriat. Le dessin par exemple était mon… J’avais une passion pour le dessin aussi, la créativité. Et je sais quand j’étais petit, ma mère disait toujours, parce que je faisais toujours des dessins, je dessinais des goalers de hockey. Je collectionnais des cartes de hockey puis je dessinais les cartes de hockey. Je pense qu’il y a plein de petits gars qui ont déjà fait ça. Mais j’aimais ça, ma mère dit « hey, tu pourrais être dessinateur. Mais qu’est-ce que ça mange en hiver ça un dessinateur? ». Je ne sais pas. Mais après comment tu fais ta vie avec ça? Mais finalement les choses ont bien fait les choses et on nous a amenés sur le chemin de l’entrepreneuriat.

Tatiana St-Louis [00:08:23]:
C’est quand même très intéressant que Karine, tu étais dessinatrice de mode et finalement ça a répondu à ta question Dave qu’est-ce qu’on fait avec ça dans la vie.

Dave Ruel [00:08:29]:
Ben voilà!

Karine Ruel [00:08:29]:
T’as vu ? T’aurais pu dessiner des habits pour les Canadiens!

Dave Ruel [00:08:29]:
Y’en a une qui dessinait des robes l’autres qui dessinait des goalers.

Dave Ruel [00:08:52]:
T’aurais pu dessiner des habits pour les Canadiens.

Karine Ruel [00:08:54]:
Non mais on rit, mais Dave là dans son équipe de hokey en ce moment c’est lui qui design les maillots.

Dave Ruel [00:09:00]:
Ouais, je suis le designer. Je suis le Jean-Paul Gaultier ou le Karl Lagerfeld de la ligue de garage des Sixmen Rocki Club.

Tatiana St-Louis [00:09:07]:
OK, j’aime vraiment trop ça. Je suis vraiment contente qu’on ait cette information sur vous deux.

Karine Ruel [00:09:13]:
Les talents cachés.

Tatiana St-Louis [00:09:15]:
Qui sait genre la prochaine entreprise qui va émerger de tout ça!

Karine Ruel [00:09:21]:
Écoute never know. Là on a les mains pleines en ce moment-là, mais éventuellement peut-être.

Dave Ruel [00:09:25]:
On gagnera pas de coupe Stanley avec notre swag, c’est tout ce que je peux te dire.

Tatiana St-Louis [00:09:28]:
Ah oui, maintenant je veux du swag de Altitude ou quelque chose. Donc ouais mais l’entrepreneuriat vous a un peu… Bon ok ça c’est ma première question en fait genre à savoir est-ce que c’est l’entrepreneuriat qui vous a reliés ou est-ce que vous étiez entrepreneurs avant et puis ça a donné que vous vous étiez rencontrés. C’est quoi un peu l’histoire de rencontre amour / partenariat?

Dave Ruel [00:09:55]:
Tu veux starter ?

Karine Ruel [00:09:55]:
Je ne sais pas on commence dans quel sens. Ok, écoute, pour moi, dans mon cas, c’est l’entrepreneuriat qui m’a trouvée. C’est Dave qui m’a trouvée en premier. Donc ça, c’est l’entrepreneuriat qui m’a trouvée dans le sens que moi j’avais… Et puis c’est drôle quand j’étais jeune justement, puis que je voulais être dessinatrice de mode – et c’est la raison pourquoi je ne suis pas restée dessinatrice de mode – c’est parce que je ne me voyais zéro comme une entrepreneure et je détestais cette espèce d’ambiguïté de savoir est-ce que je vais avoir assez d’argent à la fin du mois pour payer mes bises, c’était comme pas assez clair. Par exemple, dire ok, je suis psychothérapeute, je fais tant par mois, c’est un métier vraiment plus stable si on veut. Je suis partie, j’ai arrêté de faire ça. Puis après, c’est ça, de fil en aiguille, moi, je suis partie à l’université pour faire ma maîtrise en psycho et j’ai rencontré Dave au moment où j’étais à la maîtrise. Et là lui il était en entrepreneuriat. Toi clairement, c’est – je ne veux pas parler pour toi – mais c’est tout l’entrepreneuriat.

Dave Ruel [00:10:51]:
Comment je pourrais dire ça? L’entrepreneuriat est, quand on y pense, est devenu un choix logique parce qu’académiquement, moi, c’était une catastrophe. Je n’étais pas nécessairement le meilleur élève. Et en début des années 2000, j’ai découvert le bodybuilding, le fitness. Je suis amoureux de ce sport et j’en ai fait une carrière. Je suis devenu entraîneur, j’étais bodybuilder amateur, mais aussi entraîneur, et caetera. Et puis un jour, les choses ont bien fait les choses où j’ai rencontré un gars qui s’appelle Lee Eward durant une compétition. Ce gars-là vivait de son site web de bodybuilding depuis la fin des années 90. Ok, ça donne le dinosaure du fitness online au Canada et j’ai aucune idée qu’il faisait ça. Et puis finalement, je lui ai demandé « tu peux-tu en vivre? » Il me dit « oui, je fais des multiples chiffres par année ». Il dit ça va très bien. Il faut que j’apprenne comment le faire. Et c’est lui qui m’a introduit au marketing digital, au direct respons marketing et j’ai lancé ma business, j’ai lancé mon premier website en 2007. J’ai commencé à coacher en ligne, faire du coaching fitness en ligne à ce temps là. Et quand j’ai rencontré Karine en 2009, c’est à ce moment là où je suis parti plein temps. Donc on s’est rencontré vraiment au même moment où je rentrais ma business plein temps. Puis j’avais à cette époque là assez de savings pour me faire tenir une année. Je me dis « regarde, je me donne une année, puis let’s go, on va voir qu’est-ce que ça donne ». J’avais quand même un bon revenu qui commençait à rentrer, mais je n’avais pas encore lancé tous mes produits, et caetera. C’était majoritairement du coaching. Et quand j’ai rencontré Karine, elle m’a vue, elle était là autour de la table. Moi, j’ai lancé la première business sur la table de notre cuisine, notre petit appartement à Ottawa parce que Karine étudiait à l’université d’Ottawa et une vieille planche de Playwood. Puis on a commencé comme ça, puis je suis lancé dans tous les produits digitaux, donc au niveau du fitness. Dans ce temps-là, on pouvait vendre des ebooks pour 47 dollars. Donc, on packageait cette information-là et j’ai vendu, je me suis spécialisé sur les livres de recettes pour le fibromytisme. Donc je me suis lancé là-dedans, on a eu beaucoup de succès. Et ensuite, quand Karine a terminé sa maîtrise avant qu’on redéménage au Nouveau-Brunswick, puis qu’elle ouvre sa pratique en psychothérapie, elle a travaillé avec moi justement sur tout le volet féminin de créer toutes les livres de recettes, les produits pour tout le volet féminin de l’entreprise. Donc on a travaillé ensemble pendant quand même un certain temps et Karine est devenue entrepreneure malgré elle là-dedans.

Karine Ruel [00:13:17]:
Donc je suis devenue Lean Kitchen Queen si vous voulez aller googler ça et rire un peu. Mais j’avais les cheveux rouges, c’était autre chose. Mais tu sais, l’entrepreneuriat a germé dans mon esprit à ce moment-là. Puis là, de voir le style de vie et là, de voir que c’était possible – parce qu’il faut dire que moi, j’avais une mauvaise expérience avec l’entrepreneuriat, mon père est mécanicien et mon père est le genre de personne « t’as pas d’argent pour me payer? C’est pas grave. Je vais le faire quand même ». Puis à force de dire ça à répétition, mais qu’est-ce que tu penses qui arrive? Fait que ça nous a mis souvent dans le pétrin quand j’étais jeune. Fait que l’entrepreneuriat pour moi, c’était un gros non non non. Mais là de voir comment le style de vie qu’on avait parce qu’on était ensemble à ce moment-là et de voir que c’était secure et de voir plein d’entrepreneurs pas juste le cas de Dave, mais plusieurs entrepreneurs dans le cercle qui réussissaient, que c’était quand même assez stable – et comme dans n’importe quoi il faut travailler, ça vient pas tout seul – mais est-ce que c’était faisable. Et là, pendant cette transition-là où j’ai dit, écoute j’embarque avec toi, j’adore ça on s’entraîne ensemble. Tu sais, je vais m’occuper de cette partie-là juste pour m’amuser en attendant parce que je ne pouvais pas développer ma clientèle, on était en train de déménager. Finalement, j’étais comme « hey, sais-tu que je ne veux plus retourner dans un bureau de neuf à cinq? » Voilà, j’ai jumpé comme ça. Éventuellement, je suis retournée en bureau. J’ai ouvert mon bureau, j’ai fait du bureau. Puis sais-tu quoi? Un coup que tu as goûté à l’entrepreneuriat, c’est vraiment difficile de te recloitrer dans un bureau de neuf à cinq.

Tatiana St-Louis [00:14:44]:
Oui, puis en même temps, j’ai l’impression que le travail de psychothérapeute, c’est vraiment limite aussi. Il y a comme c’est toi qui gères un peu combien de clients tu vas prendre, tout ça. Tu étais quand même attirée dans cette direction-là. T’aurais pas travaillé dans une grosse institution hiérarchique avec des patrons, puis des échelles salariales, puis des choses comme ça, j’ai l’impression.

Karine Ruel [00:15:07]:
Probablement que non, parce que je déteste me faire dire quoi faire.

Dave Ruel [00:15:11]:
Ah bon?

Karine Ruel [00:15:11]:
Avec une passion.

Dave Ruel [00:15:11]:
Mais t’aime dire quoi faire aux autres.

Karine Ruel [00:15:12]:
Ah ça oui par exemple !

Dave Ruel [00:15:12]:
C’est ta grande passion ! T’es très bonne là-dedans mon amour.

Karine Ruel [00:15:13]:
Tu vois, moi, ça marche juste d’un côté.

Tatiana St-Louis [00:15:26]:
Combien d’entreprises vous avez à votre compte qui sont soit encore actives ou fermées? Je suis vraiment curieuse.

Dave Ruel [00:15:36]:
Ouais, alors les compagnies, donc moi, dans les trois compagnies que j’ai lancées, donc Demor’sul Cook, qui était la première compagnie dont je te parle, qui a été vendue en 2021. Oui, 2021. Donc, celle-là a été acquérie. Donc, je ne suis plus du tout impliqué là-dedans, mais elle est encore active. J’ai eu une compagnie aussi, une agence de marketing-publishing pendant un certain temps. Cette compagnie-là est plus opérationnelle, elle a été vendue, mais elle n’est plus opérationnelle, les assets ont été distribués après avec différents partenaires. Et l’entreprise By Heptomysers dont j’ai été copropriétaire, est très active en ce moment. J’ai vendu mes parts en 2017, fin 2016-2017. Et cette entreprise-là maintenant est une entreprise à… Je pense qu’ils font soixante millions de chiffre d’affaires, c’est-à-dire.

Tatiana St-Louis [00:16:34]:
Waouh !

Dave Ruel [00:16:34]:
Oui. Donc ouais, ça va bien pour eux. Ça, c’était une belle histoire à succès. Je n’en parlerai pas en long et en large, mais ça a été une belle histoire à succès pour moi, cette entreprise-là, justement on a repris dans le fond cette compagnie-là qui était une plus vieille compagnie. Et on a fait un turnaround de vingt-quatre mois assez impressionnant et ce qui a créé énormément d’équité dans cette compagnie. Puis un bel essort, un beau momentum et qui lui a permis à cette compagnie-là non seulement de survivre, mais aussi de croître de façon exponentielle. Donc c’est une belle histoire à succès pour moi. Ma passion on s’entend n’était pas dans le supplément alimentaire donc pour moi, j’étais très satisfait de ma contribution et puis de mon investissement. Et puis ensuite, en 2017, et bien ça a été la transition vers l’éducation en ligne. Donc je le faisais déjà sur le côté depuis quelques années. Et là, c’est là que j’ai fait la transition, donc commencé à enseigner, commencé les livres, les conférences, les formations, les mastermind, et caetera, et caetera. Donc ça, ça a été la quatrième compagnie qu’on a lancée, c’est la même compagnie qu’on opère moi pis Karine maintenant ensemble depuis et on a une cinquième compagnie là qui…

Karine Ruel [00:17:49]:
Y’a Intentionnel aussi.

Dave Ruel [00:17:49]:
Oui, mais Intentionnel, tu fais un petit peu partie de la même compagnie, tu fais partie de la même compagnie, c’est une division de notre compagnie, si tu veux lancer des outils éducationnels. Mais la cinquième compagnie qui est une compagnie de breuvages, une compagnie qui s’appelle Övie. C’est une boisson au collagène marin qu’on est en train de lancer. Donc là, c’est la cinquième compagnie qu’on travaille. On a un partenaire là Karine et moi dans cette entreprise là. Et puis, c’est quelque chose de nouveau, mais on adore le jeu, le sport de l’entrepreneuriat, écoute c’est le sport que je préfère et puis on aura toujours des nouveaux challenges donc voilà. Donc, oui, on a cinq entreprises, trois qui ont été vendues, deux actives.

Tatiana St-Louis [00:18:29]:
Bien, pis est-ce que dans chacune de ces entreprises, Karine, toi, tu as des parts ou tu as fait partie mettons du board? À quel point tu étais investie dans chacune de ces cinq-là?

Karine Ruel [00:18:42]:
C’est surtout les deux dernières. Les autres By Heptomysers c’est complètement Dave, Pabloa Media complètement Dave. The Muscle Cook on était pas mal ensemble là-dedans, mais sinon, j’étais plus investie vraiment dans les deux dernières. Donc, avec l’Académie Altitude, Intentionnel, tous ces projets-là. Et là, maintenant, Övie.

Tatiana St-Louis [00:18:59]:
Ouais puis je veux dire, on dit « investie dans les projets », mais en tant que couple, vous êtes toujours investis dans les projets les uns des autres.

Karine Ruel [00:19:06]:
Ouais, c’est ça, t’as tout compris.

Dave Ruel [00:19:08]:
Légalement mon épouse appartient à cinquante pour cent de tout ce qu’on fait tu sais, fait que nous on voit pas ça comme les parts, et caetera. Nous, on est en ligne dans la vie, puis dans les affaires ensemble. Et puis, et puis tout ce qu’on fait de toute façon que même si c’est un projet solo que Karine fait ou que moi je fais, c’est toujours concerté avec le partenaire. Il faut, tu sais, on est le Bayern ensemble, il faut que ce soit aligné avec notre grande vision aussi. Donc ça, c’est important, tu sais de garder cet alignement-là ensemble. Donc toutes les décisions qui sont prises sont toujours prises ensemble, qu’on soit impliqué plus ou moins à certains niveaux dans telle ou telle entreprise. Je veux dire après, ça, c’est les détails, mais ce qui est important, c’est qu’on est en ligne dans nos projets respectifs et nos projets communs qui sont alignés avec notre grande vision.

Tatiana St-Louis [00:19:54]:
Oui, puis en plus, vous avez des enfants. Puis tu sais, je veux dire, ça aussi, c’est un grand engagement mutuel. Puis eux, ils n’ont pas nécessairement un mot à dire dans les entreprises, mais c’est réfléchi aussi en lien à ça. Enfin, j’imagine, moi, je sais que dans mon couple à moi, ça l’est. Mais j’imagine que pour vous aussi, jusqu’à un certain degré.

Karine Ruel [00:20:16]:
Définitivement, puis on dit qu’ils n’ont pas encore leur mot, ah ça commence, on en a une de dix ans là.

Tatiana St-Louis [00:20:22]:
Ah ouais?

Karine Ruel [00:20:22]:
Pis elle déjà pose plein de questions, tu sais, elle veut être youtubeuse. Mais bon.

Tatiana St-Louis [00:20:23]:
Ouais c’est ça, la sixième entreprise s’en vient.

Dave Ruel [00:20:26]:
Ah oui oui, non non, définitivement.

Karine Ruel [00:20:27]:
« J’aimerais partir une compagnie de cosmétiques. Comment est-ce que je fais? » Là, je suis comme « euh on se calme ». Je pense que ça va venir détasser. Elle a déjà l’esprit entrepreneurial.

Dave Ruel [00:20:36]:
C’est une créative donc c’est certain, fort probablement qu’elle va en faire une carrière.

Karine Ruel [00:20:44]:
Ben écoute, on sait pas là.

Dave Ruel [00:20:45]:
Mais après, tu sais quoi? Ils seront ce qu’ils seront et ils seront ce qu’ils voudront être. On n’est pas le type de parents « ok comme il faut que tu sois entrepreneur ». Je pense que l’entrepreneuriat, c’est une vocation, c’est pas quelque chose qui s’invente. Je pense qu’on nait entrepreneur, puis qu’on le développe par après notre habilité à jouer ce sport. Mais oui, ils seront ce qu’ils seront, on verra.

Tatiana St-Louis [00:21:09]:
Ouais, j’entends aussi qu’il y a quelque chose de vraiment très… Il y a comme les étoiles se sont un peu alignées aussi dans votre histoire, dans le sens, j’imagine Karine, si tu avais rencontré Dave, pis sa business n’allait pas nécessairement bien, est-ce que vous en seriez ici aujourd’hui? Peut-être, mais… Ouais.

Karine Ruel [00:21:25]:
Je doute que je serai entrepreneure. Ben écoute, je ne sais pas. Ça fait tellement longtemps qu’on est là dedans que tu sais aujourd’hui je vois pas ma vie autrement mais reste que j’avais zéro cette intention là moi au départ. Zéro. Puis tu sais quand on dit tout le temps justement la question, c’est est-ce que c’est l’entrepreneuriat qui t’a trouvée ou le contraire. Moi c’est vraiment l’entrepreneuriat qui m’a trouvée. Mais en même temps je suis retournée en bureau, malgré que oui c’est un peu entrepreneurial parce que tu choisis ta clientèle, tu choisis tes heures de travail, mais reste que c’est pas la même chose qu’avoir un business en ligne complètement. Moi je vois vraiment ça différemment.

Dave Ruel [00:22:01]:
Ouais, il y a une différence, il y a toujours une différence entre être un business owner et pis un entrepreneur, c’est la grosse différence. Je pense que l’entrepreneuriat, la grosse différence, c’est la créativité. C’est le fait d’amener des solutions créatives aux problèmes du monde, de l’univers. Et puis, quand tu as une business, tu peux être un business owner sans nécessairement être très entrepreneurial non plus. Donc, il y a cette différence-là. Puis tu sais quoi, quand j’y pense, je me suis jamais appelé entrepreneur avant que quelqu’un me dise que j’étais un entrepreneur. Tu sais j’ai l’impression que maintenant… Tu sais avant c’était pas si cool que ça, en 2007, notre business en ligne était comme « what the hell is that? » il n’y avait pas grand monde qui était nécessairement online et c’était pas le cool thing to do.

Karine Ruel [00:22:47]:
C’était mal vu là la limite.

Dave Ruel [00:22:50]:
Ouais, mais c’est ça. Moi ma mère écoute, quand j’ai quitté mon emploi pour me lancer officiellement dans ma business, elle était en pleurs, pour elle c’était un échec parce que j’avais été à l’école et puis je vivais pas comme… Je choisissais un parcours alternatif tu sais puis c’est normal parce que tes parents veulent toujours ta sécurité, ils veulent ce qui est mieux pour toi ou ce qu’ils pensent qui est mieux pour toi. Mais ensuite pour moi, c’était un exutoire créatif. C’était le fait de pouvoir créer quelque chose de valeur. Je voyais la valeur que je pouvais amener, puis de créer quelque chose de valeur qu’on puisse packager et vendre. Et ça j’ai trouvé ça toujours fantastique de le faire, mais le mot entrepreneur n’était pas nécessairement comme… Il n’y a personne à l’école qui disait « moi je veux être entrepreneur », c’était pas ça. Maintenant j’ai l’impression que c’est un mot qui est over utilisé un petit peu, les gens sont entrepreneurs avant même d’être entrepreneur tu vois ce que je veux dire?

Tatiana St-Louis [00:23:42]:
Ouais. Ils veulent devenir entrepreneurs, mais ils n’ont pas d’idée de business encore. Fait que c’est comme qu’est-ce tu veux dire exactement?

Dave Ruel [00:23:48]:
Ouais. Il y a une idée romantique de l’entrepreneuriat en ce moment, j’ai l’impression – qui est bien parce que ça popularise le fait que ça enlève peut-être certaines barrières – mais des fois peut-être un peu trop romantique de ce que ça représente réellement et le travail aussi qui est nécessaire derrière chaque entreprise, On sous-estime souvent ce côté là. Donc oui, c’est un sujet, un sujet vaste, mais intéressant.

Tatiana St-Louis [00:24:12]:
Ouais, je suis d’accord. Puis tu sais, c’est drôle que tu parles de cette créativité là parce récemment je pense beaucoup à… On voyait aussi les artistes, les artistes ont un peu le même rôle je pense de créateurs, de nouvelles façons de voir le monde, de nouvelles façons d’utiliser les ressources ou des choses comme ça. Puis, de la même façon que l’idée de l’artiste peut être romanticisée ou peu importe l’entrepreneur a pris un peu genre le même pendant, mais ça vient avec le même type de risque de comme « ok je sais pas genre si je vais être capable de vendre avec cette idée. Je ne sais pas ce qui va se passer genre sur le long terme ». Donc ça reste quand même assez risqué, mais très vocationnel, comme tu dis sur « j’ai cette impulsion et il faut que je le fasse parce que c’est comme un peu la place que j’ai dans le monde ».

Dave Ruel [00:25:03]:
Ouais, exactement. Puis c’est un mélange subtil entre l’art et le sport. C’est vraiment ça. Et puis, mais ton sport peut être ton art aussi. Moi je le vois un petit peu comme ça. Et ouais, non, c’est quelque chose. Et tu vois beaucoup d’artistes. Est-ce est-ce que tu as vu le show Chef Stable sur Netflix?

Tatiana St-Louis [00:25:25]:
Ouais, j’ai vu quelques épisodes.

Dave Ruel [00:25:31]:
Pour ceux qui ne l’ont pas vu, allez le voir parce que là on parle vraiment de chefs, de cuisiniers qui sont vraiment des artistes aussi, on voit le côté artistique, mais c’est surtout leur cheminement, le chemin qu’ils ont parcouru pour devenir ces chefs-là. Et comment est-ce qu’ils se sont adaptés. Tu sais, on parle du Heroes Journey un petit peu, mais c’est des parcours qui sont très similaires à ceux d’un entrepreneur. Et ce sont des entrepreneurs aussi, bien entendu, mais de voir les similarités entre ces artistes-là, ces artistes culinaires-là et un entrepreneur, peu importe quel entrepreneur, c’est assez intéressant donc de voir le niveau de passion et – comment je pourrais dire ça? – le point commun vraiment, c’est le…

Karine Ruel [00:26:13]:
La tenacité.

Dave Ruel [00:26:16]:
La ténacité oui numéro un et la passion par rapport à leur art. C’est important. Et ensuite, on voit que la majorité, comme tous les entrepreneurs, on n’est pas nécessairement toute là dans la tête tout le temps. On est un petit peu craqué toute la gang. Ça fait que tu vois un petit peu ce parallèle là aussi. Il faut avoir un petit grain de folie derrière ça.

Tatiana St-Louis [00:26:42]:
J’aime ce que tu as dit entre l’art et l’équipe sportive parce que je pense qu’il y a aussi un filon là-dedans dans votre façon de peut-être entreprendre ensemble. Est-ce que… Parce que ce que je remarque aussi souvent, c’est que des fois, les entrepreneurs, ils vont être très possessifs de leur entreprise, puis de leurs idées, puis de… Moi, je sais que beaucoup de personnes dans mon audience sont devenues entrepreneurs parce qu’ils voulaient aussi prouver qu’ils pouvaient le faire eux-mêmes, puis qu’ils voulaient… Tu sais, il y a comme cette espèce de question de validation sociale aussi, d’être capable de sortir du moule, puis d’être indépendant. Puis toute cette notion d’indépendance, puis d’individualisation. Mais c’est ça, vous qui avez des projets communs, est-ce que des fois, ça a été un enjeu de dire « OK, mais ça, c’est mon entreprise, ma business, j’aimerais que ce soit mon espace », puis comment vous gérez ou comment vous voyez dans le fond cette dimension-là?

Karine Ruel [00:27:42]:
Dans le fond, c’est un genre de compétition entre les deux?

Tatiana St-Louis [00:27:45]:
Mais pas s’il y a une genre de compétition, mais si vous avez déjà senti qu’il y avait peut-être un projet qui vous tenait un peu plus à cœur, puis que vous auriez envie de développer davantage par vous-même juste parce que vous avez peut-être un peu plus de liberté ou d’indépendance artistique – je l’utilise dans le terme qu’on vient de dire là – mais, tu sais je sais que… Bon en tout cas bref, je vous laisse rebondir sur la question de la façon qui vient là.

Dave Ruel [00:28:07]:
On se laisse énormément de liberté créative.

Karine Ruel [00:28:09]:
On l’a déjà fait aussi. Oui définitivement, tu sais on a nos deux bureaux séparés, mais tu sais ça arrive souvent que veut veut pas, tu sais c’est comme, on est un vieux couple hein, un va commencer une phrase, l’autre va la finir. C’est un peu les mêmes idées qui reviennent, mais reste qu’on a chacun… On est très clair sur ce dans quoi on est bon. Qu’est-ce qui est vraiment notre super power chacun. Je ne vais pas essayer d’enseigner le marketing comme Dave enseigne le marketing puis il n’enseignera pas le branding puis le mindset comme moi je le fais. Tu sais on a chacun vraiment nos spécificités. Fait que je pense que déjà ça, ça laisse tellement de liberté puis de place à la créativité dans chacun de nos univers. Mais on l’a déjà fait aussi, ça d’aller vraiment chacun de nos côtés puis de faire chacun nos business si tu veux chacun de notre bord. Puis ça fonctionnait bien aussi. Mais là, on est revenu dans un point dans notre vie où est-ce qu’on aime similairement les mêmes choses, pis on a envie de faire la même différence d’une certaine façon. C’est vraiment impressionnant de voir comment on s’est rejoint.

Dave Ruel [00:29:10]:
Puis c’est pas anodin, tu sais parce que… Puis j’en ai parlé cette semaine dans… C’est comique, on dirait quand tu parles de quelque chose, tu es sur un filon, ça revient. Cette semaine le thème de l’emission est revenu comme… Ça a été le thème de la dernière semaine. Je l’ai écrit dans ma newsletter cette semaine que, tu sais on commence toujours par la phase du moi, moi, moi. Tu sais, je veux me prouver, je veux montrer que je suis capable. Tu sais, ce feu-là. Et puis elle est importante cette phase-là, parce que c’est notre phase d’émancipation, c’est notre phase de « je brise les chaînes de ce que mes parents m’ont dit » ou « j’étais un loser maintenant je vais être un winner ». C’est vraiment comme ça. On passe par une phase qui est très égoïste, mais à mon sens qui est nécessaire. Ensuite, on rentre dans la phase de l’éveil où on est comme « waouh, il y a plus que ça dans la vie ». Tu sais, c’est là généralement qu’on rentre dans le développement personnel, qu’on essaye de devenir un meilleur être humain, « si tu es un meilleur entrepreneur derrière l’entreprise… » et on se rend compte qu’on a peut-être moins besoin de cette validation-là.

Dave Ruel [00:30:10]:
Pis c’est là généralement qu’on commence à faire des potes géants en entrepreneuriat. C’est quand on est vraiment dans cette phase-là. Puis rendu un certain temps dans ta carrière, puis tu le vois, tu sais comme, j’appelle ça la crise de la quarantaine entrepreneuriale, puis ça peut arriver à n’importe quel moment, mais tu sais j’ai quarante-deux ans, puis là je le ressens, tu sais comme de façon assez intense le besoin d’impact, pis ça le mot impact c’est un mot qui batardisé j’ai l’impression un petit peu trop ou c’est un mot qui est sur une… Souvent sur un plan d’affaires ou sur un site web, mais j’ai pas l’impression que les entrepreneurs l’incarnent nécessairement. Ok, puis Guilty Short, c’était la même chose, c’était pas quelque chose sur laquelle j’ai mis beaucoup d’emphase. Et là, je mets beaucoup d’emphase depuis qu’on travaille ensemble, on dirait que c’est ça qui nous a réunis. C’était notre mission commune. Quel genre de changement on veut voir dans le monde ?

Karine Ruel [00:31:06]:
Puis tu sais, on faisait un peu la même chose, mais là divisé. Puis après, à un moment donné, c’est comme « mais pourquoi on ne joint pas nos forces? », comme « on pourrait avoir tellement plus d’impact ensemble ». Le moment tournant dans l’entreprise, ça a été quand moi j’ai réalisé – avec mes clients, je faisais, du côté justement avec Altitude – et j’étais comme « je ne peux pas les emmener plus loin que ça ». Du côté marketing, Facebook ads, comme « it’s not my thing ». Puis j’étais comme « hey toi tu sais comment faire ça. Pourquoi tu sais on joint pas nos forces puis là on y va ensemble? » Ça a été vraiment ça le tournant. Puis clairement, ça a tellement shifté plein d’affaires à partir de là.

Dave Ruel [00:31:41]:
Puis d’être très clair sur les personnes qu’on aime servir aussi. C’est quel type d’entrepreneurs qu’on aime? On aime beaucoup nous entrepreneurs de services, les coachs, les professionnels de l’accompagnement. On aime les agences et que c’est pas mal notre dada. Et tous les deux, c’est le type de clients qu’on préfère servir.

Karine Ruel [00:31:55]:
Puis c’est notre background.

Dave Ruel [00:31:56]:
Puis c’est notre background.

Karine Ruel [00:31:57]:
Tu sais, tu as été un coach business, j’étais une psychothérapeute. Tu sais, c’est vraiment notre background.

Dave Ruel [00:32:04]:
On peut parler ce langage-là si tu veux très bien. Et puis on se complète bien là-dedans. Tu sais des fois le problème en business souvent c’est d’aller chercher un partenaire d’affaires qui fait exactement la même chose que tu fais.

Dave Ruel [00:32:14]:
C’est une grosse erreur parce que tu vas… Tu sais il n’y a aucune complémentarité. Vous êtes les deux mêmes. Vous dédoubler si vous voulez une chose, tandis que là, nous, moi, puis Karine, on est extrêmement compatibles parce qu’on est extrêmement différents dans nos compétences et dans notre approche, si tu veux, sur plein de choses. Mais les deux ensemble, ça va. C’est pour ça que notre couple aussi, notre mariage fonctionne bien. Je pense qu’on est des personnes qui sont différentes, qui ont une unicité, mais qu’ensemble, we make it better.

Karine Ruel [00:32:44]:
Mais tu sais, il y a plusieurs choses. De un, tu sais, on voit souvent ça dans les couples un introverti, un extraverti. Tu sais vraiment des différences d’énergie. Mais aussi on a compris qu’on est deux personnes à part entière et non Dave n’est pas ma moitié. Tu sais, moi je suis une personne à part entière, avec mes besoins, mes envies, même chose pour lui. Puis ensemble on est plus fort. Puis je pense que ça c’est vraiment un shift dans n’importe quel duo ou couple ou tu sais que ce soit personnel ou professionnel. C’est tellement important de comprendre ça qu’on est comme deux personnes complètes avec des forces complètement différentes. Puis c’est vraiment la clé d’un partenariat.

Dave Ruel [00:33:18]:
Puis ça, ça a été un ajustement aussi quand on a travaillé ensemble justement. On dirait que ça a vraiment très… Ça clarifiait toutes ces choses-là où on a appris vraiment à savoir, à connaître les forces, les faiblesses, les préférences de chaque personne. C’est un petit peu comme tu rentres dans un couple, tu apprends à connaître le partenaire. C’est un petit peu la même chose ici où on avait… Depuis qu’on est à l’académie ensemble, on n’avait jamais travaillé aussi rapproché, si tu veux. Donc, ça a été une belle découverte pour nous. Puis ça nous apprend aussi à respecter nos limites, donc personnelles, mais de respecter aussi nos ambitions et puis notre rêve qu’on peut avoir chacun.

Karine Ruel [00:34:01]:
Ouais, puis tu sais, on parle tout du beau, mais en même temps, si on parle des défis parce que je pense que c’est important aussi d’exposer ça, puis quand on parle de respect puis de laisser place à la bulle de l’autre… Tu sais, je l’ai mentionné tantôt, moi je suis une introvertie, c’est un extraverti.

Dave Ruel [00:34:14]:
Ça, c’est un ajustement.

Karine Ruel [00:34:16]:
Ça a été un ajustement puis je pense que c’est important de parler de ça parce c’est comme un exemple de respect des limites de chacun. Puis comment est-ce que… Tu sais tu comprends dans n’importe quel partenariat, c’est le manque de respect qui va faire que vous allez, j’ai beaucoup de mots en anglais, builder de l’amertume, du ressentiment, pis c’est ce qui fait qu’après à un moment donné, la relation s’effrite. Pis c’est pas ça qu’on veut quand on est en partenariat ou en couple. Donc vraiment très important. Fait que si on donne un exemple, par exemple, vraiment très concret où pour nous, ça se transpose, c’est par exemple quand vient le temps de faire des coachings ou que ce soit par exemple des conférences comme là, on a monté « Monte le son » et tout ça. Tu sais pour moi, je suis une introvertie, fait que je me brûle vraiment très vite mon énergie. Meilleur exemple que j’adore donner pour expliquer introverti, extraverti aux gens. Les extravertis quand ils sont avec d’autres personnes, ils reçoivent des jetons, sont comme « waouh j’adore ça ».

Dave Ruel [00:35:08]:
Give me !

Karine Ruel [00:35:09]:
Give me des jetons! Tandis qu’une introvertie, on donne des jetons à chaque interaction. On a une butte de jetons, mais à la fin de la journée, on a tout donné nos jetons. C’est pas parce qu’on n’aime pas les gens. Souvent, les gens vont dire « oh les internautes, ils n’aiment pas les gens ». Ça a pas rapport. C’est vraiment pas ça. C’est juste un niveau d’énergie. On est très sensible aussi à l’énergie des autres. Ça a été vraiment une chose qu’on a mis au clair : « Dave, moi après telle heure, je peux plus ». J’ai besoin d’aller respirer, aller me recharger mes batteries. Par exemple, à Monte le son, ce qu’on a fait, on est allé manger dans la chambre pendant l’heure du dîner, au lieu de manger avec tout le monde. Puis pour ça juste ça, juste un petit quarante cinq minutes. Moi j’avais rechargé mes batteries, j’étais top, j’étais partie. Mais si Dave n’aurait pas respecté ça, il m’aurait forcé, comme « Hey non ou on reste plus longtemps ». C’est clair qu’après un moment donné, tu sais, puis ça, c’est une petite chose, c’est pour donner un exemple parmi tant d’autres. Mais c’est important d’apprendre à bien connaître l’autre, puis de se poser des questions, puis de ne pas avoir peur d’avoir des vraies conversations. Parce que tu sais parfois on fait semblant pour « oh ben non ça me dérange pas tant que ça ». Puis on finit par avoir du ressentiment puis ça ça brise, ça effrite des relations.

Dave Ruel [00:36:16]:
C’est ça, pis d’avoir des expectations envers l’autre, mais aussi de respecter… Le fait de comprendre que comme il faut pas essayer d’être l’autre. Tu sais moi il faut pas que j’essaye d’être toi, puis toi il faut pas que tu essayes d’être moi. C’est ça qui est important puis quand on reste dans nos compétences si tu veux et puis notre zone de génie chacun, quand on respecte ça, c’est là que la magie vraiment opère, si tu veux. Vraiment à respecter ça, c’est une balance. Après, c’est du travail, mais une fois que le travail est fait, ça devient naturel. C’est comme des joueurs de hockey qui se trouvent sur la glace au début, ça prend… On se voit dans le vide, mais passe à l’aveuglette. Mais après, ils se trouvent sur le palet.

Tatiana St-Louis [00:36:53]:
Ouais, ouais, ouais.

Tatiana St-Louis [00:37:00]:
Puis c’est intéressant parce qu’à quelque part, ce que j’entends aussi, c’est que le travail de vous connaître vous-même était tout aussi important. Puis ça dans n’importe quel couple aussi, ça devient hyper important, mais est-ce que vous avez l’impression que le fait d’avoir été à la fois entrepreneur et dans une relation, ça vous permettait d’être des reflets aussi un peu plus de l’autre à dire « ok, mais moi je te vois vraiment plus… » Tu sais, d’aider la consolidation de l’identité de chacun aussi.

Karine Ruel [00:37:28]:
Définitivement parce qu’on partage la même réalité. Tu sais, même au moment où est-ce que, par exemple, on travaillait dans deux business plus différents. C’est quand même la même réalité, les mêmes struggles. C’est certain qu’on a cette compréhension-là l’un pour l’autre. Puis cette vision-là aussi, tu sais, « hey, toi, tu es super bon en ça, et quand tu enseignes ça, c’est vraiment ta force », fait qu’on est vraiment capable de s’épauler versus tu sais, nous, on le voit beaucoup là avec nos clients, souvent, les maris ne sont pas – on travaille énormément avec des femmes, c’est pour ça que je dis les maris – mais sont pas toujours très soutenant parce qu’ils ne connaissent pas la réalité. L’entrepreneuriat, ils ne savent pas à quel point c’est demandant, fait qu’il va souvent avoir des commentaires comme « oh tu travailles encore, oh tu travailles le soir ». Tu sais des choses où nous il n’y a pas ce genre de commentaires là parce qu’on le sait ce que ça prend pour bâtir une business puis l’énergie que ça prend puis ce que ça demande mais en même temps on est très strict sur notre régime de vie dans le sens que on sait qu’il faut absolument par exemple qu’on ait des limites pour que ça continue de bien rouler. Parce que comme dans n’importe quoi quand il y a un déséquilibre ça finit par flancher. Par exemple, cinq heures, on est assis à la table avec les enfants. Il n’y a pas de « oh ben je vais continuer à travailler jusqu’à 7 heure ». Pas de problème. Par exemple, on va arrêter de manger comme par exemple hier, on a soupé, après ça, tu sais, Dave a aidé avec ramasser la vaisselle et tout ça. Ensuite, il est reparti travailler parce qu’il y avait des choses à finaliser. Je me suis occupée des enfants. Pas de problème. Cool, tu as plus de travail à faire que moi ce soir. Pas de trouble. Parfois, c’est moi qui va retravailler. C’est lui qui va être là. Il n’y a pas de problème. On s’épaule là dedans parce qu’on comprend c’est quoi la réalité. Clairement, c’est un avantage. Mais je pense que dans n’importe quel couple, quand on est capable d’avoir ce genre de conversation là, c’est surtout d’exprimer le besoin de ce qui est important pour moi. Quand l’autre comprend ça, ça change tout.

Dave Ruel [00:39:16]:
Pis c’est de communiquer aussi par rapport à ça, d’être très clair. Tu vois, hier, c’est un excellent exemple parce que tu vois, depuis que j’ai été en déplacement, j’ai mis un mastermind et je suis revenu. Puis j’ai eu comme beaucoup de travail qui s’est quand même accumulé. Puis je suis dans une période aussi où j’ai beaucoup de boulot. Fait que là c’était très clair avec Karine de comme « oui, à cinq heures, je suis à table ». Mais… Pis c’est très rare après que généralement après cinq heures, je vais travailler. Mais cette semaine, je dis, « Hey Karine, cette semaine, j’ai beaucoup plus de travail que d’habitude. C’est tu correct si on ajuste un petit peu nos horaires? », tu sais, par exemple, coucher les enfants, peut-être que Karine cette fois-ci va accoucher les enfants une fois de plus que moi. D’habitude on se partage la tâche, pas mal, 50/50, mais on comprend ça. Il n’y a pas d’amertume là-dessus ou de ressentiment parce que on communique clairement la situation, puis il n’y a pas de problème. Tu sais, pis vice versa quand Karine a plus de travail, on travaille là-dedans. Donc c’est juste de bien communiquer ces attentes-là et puis de garder l’alignement vers les standards. Aussi, si je commençais à travailler tous les soirs par exemple, moi, je peux travailler non-stop. Tu sais, j’étais un générateur, go go go go go tout le temps. Mais si je commençais à travailler tout le temps, là fort probablement que si tu veux, là Karine serait comme « là réalignons un petit peu » parce que ce n’est pas ça qu’on veut pour notre vie non plus. On a des enfants, c’est important de passer du temps ensemble, c’est important de passer du temps en tant que couple aussi. Donc on a quand même, on a appris à intégrer ça aussi et cette communication-là qu’on a pas mal toujours eue, c’est quelque chose qu’on a implémenté rapidement chez nous. On ne va jamais se coucher en étant angry.

Karine Ruel [00:40:43]:
Fait que des fois on reste réveillé deux jours de temps. Non c’est une joke.

Dave Ruel [00:40:52]:
C’est ça là. Non non mais tu sais c’est juste pour dire.

Karine Ruel [00:40:55]:
Non définitivement puis depuis le début. Si je peux donner un petit truc, ce qu’on fait depuis le tout début, quand on a commencé à sortir ensemble, on allait prendre des marches, on appelait ça des marches gratitude. C’est de là aussi que mon journal de gratitude aussi vient, mais c’était des marches de gratitude où est-ce qu’on allait simplement prendre une marche – les deux on était sportifs -, puis on disait « ok, qu’est-ce que tu as plus aimé aujourd’hui? » Ça, on a tellement appris à se connaître rapidement parce qu’on voyait ce qui était vraiment important chez l’autre personne. Tu sais les patterns, ce qui était important, les ambitions. Ça, là, si vous n’avez pas déjà incorporé ça dans votre vie en tant que couple – puis écoute la marche de gratitude, c’est pas obligé d’être quarante-cinq minutes de marche là, ça peut être un quinze minutes après le souper ou peu importe – c’est vraiment un game changer – ou le soir ou à la table à dîner. Tu sais maintenant on le fait avec les enfants à l’heure du souper « Hey qu’est-ce que vous avez plus aimé aujourd’hui? » Tu sais d’avoir ce type de conversation là, c’est vraiment important.

Tatiana St-Louis [00:41:50]:
Ouais, c’est vraiment vraiment intéressant. Merci pour le truc. Puis aussi parce que je pense que moi je suis avec pas un entrepreneur, donc c’est quelqu’un qui est comme dans du neuf à cinq, mais on a vu aussi bon, il y a une complémentarité au niveau de notre risque financier par exemple. Tu sais genre je suis quelqu’un qui prend plus de risques au niveau des finances tandis que lui il va avoir une stabilité qui va être un bon complément. Mais ça a pris du temps aussi d’en arriver à comprendre que des fois la complémentarité, ce n’est pas nécessairement dans cette vision-là. Puis je pense que ce qui est le fun avec ce que vous dites, c’est que vous avez quand même votre vision pour la famille, votre vision pour l’entreprise qui se rejoignent. Puis probablement, je ne sais pas si vos clients, c’est la même chose, mais que un des enjeux, c’est quand quelqu’un a une vision forte pour son entreprise, mais ça ne fit pas nécessairement avec la vision familiale. Puis là, c’est là qu’il y a des problématiques qui élèvent de ça.

Dave Ruel [00:42:48]:
La fréquence de réalignement est clé, que ce soit dans un couple ou que ce soit dans une business. Et nous, on a les deux en même temps tu vois. Et prends-les comme un char, comme une voiture. Quand ton char est désaligné, qu’est-ce qui se passe? Il commence à trembler, tout se met à trembler quand on est sur l’autoroute, quand on arrive à 110, puis qu’on est comme « ohohoho ». C’est un petit peu la même chose dans ta vie, puis dans tes affaires. Si tu ne vas pas fréquemment faire des alignements, ça va péter à un moment donné. Et nous, on l’a intégré aussi dans notre routine. Exemple concret chaque année, par exemple, dans le temps de Noël, on se fait ce qu’on appelle nous la grande vision. On la fait séparément et on compare nos notes. Comment est-ce qu’on s’enligne pour la prochaine année? Comment est-ce que tu vois ta vie? Comment est-ce qu’on s’enligne dans les prochaines années? Des fois, il y a beaucoup d’overlap d’une année sur l’autre, mais il y a des choses qui changent. Il y a des contextes qui changent et on compare ça. Et puis quand on voit qu’il y en a un qui part un petit peu à droite ou l’autre est un petit peu trop à gauche, on regarde comment est-ce qu’on aligne tout ça? Puis là, on arrive à le faire et ensuite, c’est de se garder ça en tête, si tu veux, de faire peut-être des meetings chaque semaine ou chaque mois ou chaque trimestre, peu importe, peu importe ce qui est whatever floats your boat. Mais c’est d’amener cette fréquence de réalignement là dans votre couple, dans votre business qui est méga important. Je trouve que pas assez d’entrepreneurs ou même de couple le font. Et puis, ils assument. Tu sais, on n’assume rien, jamais.

Tatiana St-Louis [00:44:22]:
C’est vraiment drôle. Je viens de faire un thread à propos de revoir son positionnement aux 6 à 12 mois, pour faire un petit check in avec soi-même, même si on est tout seul genre, puis faire comme « je suis-tu toujours encore en train de amener les mêmes les bons clients que je veux te servir ou les offres qui me font du bien? Ou whatever »

Dave Ruel [00:44:39]:
Tu le fais pour ton auto, fais-les pour toi-même!

Tatiana St-Louis [00:44:43]:
Ouais tout à fait. J’ai plein d’autres questions.

Dave Ruel [00:44:53]:
Go for it ! Go for it !

Tatiana St-Louis [00:44:53]:
Je pense qu’une des questions qui me brûle la langue, c’est avez-vous eu des… Vous en avez parlé un petit peu dans la conversation, mais mettons des grosses conversations ou des grands sujets qui ont été comme « OK, genre ça, c’est ça passe ou ça casse autour de ça et soit on continue ensemble dans l’entreprise » ou comme des espèces de points où c’était il faut qu’on choisisse entre le couple et l’entreprise? Parce que j’ai l’impression que des fois, il y a peut-être des moments dans un partenaire ou dans un réalignement où c’est comme « tu sais quoi, ça me convient plus qu’on passe peut-être autant de temps ensemble ou que genre, tu sais, je me sens un peu moins valorisé dans l’entreprise que ce que j’aimerais dans ma vie professionnelle » ou tu sais, des choses comme ça. Puis peut-être ça ne vous est pas arrivé, mais est-ce qu’il y a eu mettons des moments charnières comme ça où est-ce que vous avez dû un peu genre avoir soit des conversations du genre ou prendre des décisions comme ça?

Karine Ruel [00:45:53]:
Mais vois-tu moi quand tu dis ça, c’est clairement, en tout cas pour moi, il n’y a jamais eu de choisir entre le couple ou l’entrepreneuriat. Mais moi ça m’arrive souvent d’avoir des crises existentielles, d’être comme « je vais retourner travailler en bureau. Je veux plus être entrepreneure, j’haïs ça ». Je dirais qu’elles sont plutôt là les crises, mais jamais de… Tu sais les autres choses que tu as nommées, c’est plus ça. Pis là Dave va me ramener comme « comment Dieu, tu sais bien que tu aimerais pas ça, arrête donc! »

Dave Ruel [00:45:59]:
Mais encore une fois… Tu sais, parce que ça fait du coup sur ce qu’on disait tout à l’heure, c’est qu’on ne s’est jamais mis dans une position où on arrive en situation de crise parce qu’on a la fréquence de réalignement, on a l’ouverture de discussions, et caetera. On est très franc là-dessus. Mais encore une fois, moi, je suis un entrepreneur comme pur. Je veux dire j’adore ça. C’est ce que je fais. J’en mange tous les jours. J’adore. Ok, c’est ça, c’est ça qui me drive. Karine, c’est peut-être un peu moins sa tendance naturelle. Puis des fois, quand il y a des situations où il y a plus de stress où on a plus de situations qui sont délicates ou je ne sais pas moi, par exemple des situations où tu dois être un peu plus… qui challengent ton côté un petit peu trop introverti, par exemple, là, c’est du plus difficile. Donc là, naturellement, tu vas peut-être questionner un petit peu plus, mais c’est juste une réaction émotionnelle.

Karine Ruel [00:47:15]:
Puis il y a des saisons de la vie puis tu sais j’ai envie de te dire moi c’est ça qui trigger mes « ah je veux plus être entrepreneure, je veux rester à la maison » ou tu sais je veux… Je dis n’importe quoi là travailler au super store.

Dave Ruel [00:47:22]:
Mais t’es tout le temps à la maison! On travaille de la maison.

Karine Ruel [00:47:26]:
Oui, c’est vrai que je suis tout le temps à la maison. Mais tu sais là, je suis vraiment dans la saison de la vie de maman. Puis mes filles, elles grandissent. J’ai eu beaucoup de fausses couches, on en a parlé souvent. Puis ça a été très difficile d’arriver à la maternité. Puis j’ai l’impression, tu sais parfois, j’ai comme cette anxiété là qui me monte parce que j’ai l’impression que l’anxiété est en train de – pas l’anxiété, excuse-moi – la maternité est en train de s’évaporer. Mes enfants sont en train de grandir, puis je suis comme « oh je ne passe pas assez de temps avec elles ». Mais je sais que c’est irréaliste, mais parfois ça vient me chercher puis je suis comme « je travaille pour… » C’est demandant l’entrepreneuriat, on le sait. Puis là, des fois, il est comme « mais comment plus de temps que tu voudrais passer avec les filles de toute façon? »

Karine Ruel [00:48:00]:
Tu sais quand je m’arrête puis je fais le calcul, je ne peux pas les enlever de l’école pour passer du temps avec elles. Fait que tu sais, techniquement tu sais je passe assez de temps. Mais mais oui moi c’est ce que je trouve difficile

Dave Ruel [00:48:13]:
Le mom guilt c’est une affaire.

Karine Ruel [00:48:15]:
Le mom guilt est présent souvent pour moi puis je le travaille. C’est drôle, je parle de ça avec les clientes aussi, mais reste que je sais que c’est souvent quelque chose qui remonte en vague chez moi.

Dave Ruel [00:48:25]:
Ouais, mais puis piscine. Moi je pense que c’est juste normal, puis healthy. Puis il y a des moments, tu sais comme je vois comme tu sais, ces temps-ci ou comme par exemple l’été, on le voit beaucoup plus où tu vas prendre, par exemple, tu vas travailler juste comme quatre jours semaine, tu vas garder comme ton vendredi toujours off, tu le fais souvent aussi quand il fait beau, par exemple hier tu as pris ton après-midi au complet, tu étais à la plage avec les enfants.

Karine Ruel [00:48:45]:
Mais tu sais pour moi ça c’est des… Quand on disait c’est des non négociables et ça c’est un non négociable. Tu sais je vais pas complètement arrêter de travailler l’été. Je sais bien que tu ne peux pas juste arrêter, mais c’est vraiment important encore une fois de passer plus de temps en qualité avec les enfants. On n’a pas tant d’étés avec nos enfants. Pis pour moi, c’était important – et c’est pas, on n’est pas tous pareils là – mais pour moi, c’est important. Puis je sais que si l’entrepreneuriat me freinerait, me laisserait pas faire ça, je changerais de modèle. C’est sûr. Pour moi ça c’est au top de ce qui est important pour moi, de mes valeurs. Fait que c’est correct avec tout ce qu’on a bâti, je réussis à le faire. Je réussis à me permettre d’être capable de faire ça. Fait que c’est correct, mais oui des fois c’est… Moi, ils sont là plutôt mes petites crises.

Tatiana St-Louis [00:49:34]:
Ouais merci d’avoir amené ça parce que c’est vrai que bon on a parlé du couple et l’entreprise ou le côté professionnel mais on a plein d’autres rôles dans notre vie, tu sais pour certains ça peut être aussi d’être comme, tu sais de faire du bénévolat ou d’être un activiste politique ou d’avoir d’autres identités qui sont prenantes aussi puis qui peuvent venir aussi dans la dans la relation ou dans le partenariat qui sont un peu plus à soi là, qui sont un peu plus personnelles aussi.

Karine Ruel [00:50:03]:
Absolument tu sais même je pense à des sportifs tu sais les marathoniens tout ça, c’est super important de s’entraîner fait que tu sais si l’entrepreneuriat vient se mettre à travers ça, parfois ça peut causer des problèmes, mais je pense que c’est pour ça que c’est important d’avoir une grande vision très claire, puis de mettre ça sur papier et de ne pas perdre le focus parce qu’une petite décision, une petite action peut finir par t’amener complètement ailleurs dans ta vie. C’est pour ça que souvent les gens ils arrivent à un moment donné dans leur vie, ils sont comme « mais comment j’ai fait pour me retrouver là dans cette situation-là, à faire ça? Et là j’ai perdu toutes ces années-là de ma vie » puis là tu sais tout crash. Fait que c’est important de toujours réaligner avec sa grande vision. Tu sais je suis très forte sur les tableaux de vision, tous les deux des fois, on a ça dans nos bureaux. Puis on réaligne avec ça chaque petite décision parce que c’est comme un pilote d’avion, s’il rend juste un degré différence dans son GPS il va se rendre complètement ailleurs, c’est important de réaligner.

Tatiana St-Louis [00:50:56]:
Magnifique. Je pense que c’est une belle façon de conclure parce que une des questions que je fais tout le temps, c’est « oh conseil pour les personnes qui veulent entreprendre ensemble », mais j’ai l’impression que tout cet épisode était une série de conseils.

Karine Ruel [00:51:08]:
Ce sera le titre de ton épisode.

Tatiana St-Louis [00:51:13]:
Mais je retiens vraiment beaucoup les checkpoints autant dans notre vie personnelle que professionnelle, puis de le communiquer aussi régulièrement pour s’assurer qu’on est comme toujours bien aligné. Puis je pense que c’est ça aussi qui fait peur aux gens des fois de communiquer, c’est de réaliser qu’on est désalignés. Mais je pense que dans un couple comme dans n’importe quoi, on a toujours l’opportunité de dire « ça me convient plus ou on continue ou on s’adapte ou on change de voie » là, tu sais, puis il n’y a rien qui est coulé dans le béton. Puis ça, c’est un des bonheurs de l’entrepreneuriat aussi.

Dave Ruel [00:51:49]:
Définitivement, tu sais, on peut toujours continuer à travailler sur soi-même. Quand tu as ton partenaire qui est capable justement de… Tu sais ton partenaire te connaît toujours, que soit ton partenaire d’affaires, ton partenaire de vie te connaît généralement mieux que tout le monde. Puis quand tu as cette honnêteté là où tu peux te faire caller out sur ta bullshit ou des fois quand tu es trop dans ton ego, tu sais, ton partenaire est capable de te ramener comme à la bonne place. Ça, c’est une valeur inestimable parce que tu t’améliores tout le temps dans le processus. Puis je pense que c’est la responsabilité de chaque être humain, mais surtout des entrepreneurs, c’est de travailler, travailler sur soi-même, ses limitations, ses capacités et d’être toujours… De savoir qu’on n’est jamais à l’abri, si tu veux, on n’est jamais à l’abri de l’ego, on n’est jamais à l’abri de la maladie, des problèmes de santé mentale. On n’est jamais à l’abri de ces choses-là et d’être capable de comprendre ça. J’ai l’impression qu’il y a trop d’entrepreneurs qui se mettent une carapace, puis qui se montrent complètement invincibles. C’est un petit peu de la bullshit. On est tous fait un petit peu, on est tous fait pareil. On a tous notre bagage, notre lot émotionnel – on parlait des émotions tout à l’heure – qui est important de continuer à travailler sur soi-même. Et puis, quand on fait ça, on gagne toujours.

Tatiana St-Louis [00:53:09]:
Magnifique. Ok, donc c’est quoi la meilleure place pour vous suivre, pour rester connecté avec vous, pour savoir ce que vous faites, vous avez une infolettre, quels sont les liens qu’on doit absolument connaître pour être dans votre votre univers?

Karine Ruel [00:53:24]:
Clairement academiealtitude.com c’est là où est-ce qu’on est tous les deux, sinon respectivement sur Instagram Dave Ruel, Karine Ruel. Un petit peu partout autre que ça, YouTube, Facebook, mais principalement Instagram.

Dave Ruel [00:53:39]:
Instagram probablement la meilleure plateforme. Donc @daveruel, toi, c’est karine_ruel.

Tatiana St-Louis [00:53:46]:
On va mettre les liens naturellement dans les notes de l’épisode puis on peut s’abonner à votre infolettre via votre site web aussi, si on veut avoir les nouvelles.

Tatiana St-Louis [00:53:57]:
Ouais, toujours.

Tatiana St-Louis [00:53:57]:
Génial. Dave, Karine, merci infiniment pour cette merveilleuse conversation.

Dave Ruel [00:54:01]:
Oui, merci Tatiana, trop le fun. Super.

Karine Ruel [00:54:04]:
Merciii!

Tatiana St-Louis [00:54:04]:
C’était vraiment génial et j’espère qu’on se reparlera bientôt.

Dave Ruel [00:54:08]:
Any time, salut ma chère.

Tatiana St-Louis [00:54:10]:
Hey, tu es encore là? ça veut dire que l’épisode t’a plu, c’est vraiment cool ça! Est-ce que je peux te demander quelque chose maintenant? Aide d’autres femmes comme toi à découvrir le podcast en déposant des étoiles d’appréciation pour l’Ambition au Féminin. Sur Apple podcast, c’est facile : défile tout en bas de la page de l’émission où tu vois les avis et tape sur le cinq étoiles pour faire exploser mon cœur de joie. Sur Spotify, c’est encore plus simple : navigue sur la page du balado et tape l’icône en étoile en bas de la description. Merci d’avance, je t’apprécie beaucoup.

à propos de l’auteuriceTatiana St-Louis

Adepte de littérature russe et collectionneuse de lunettes de designer, Tatiana a fondé Aime Ta Marque pour donner des outils aux femmes de carrière et entrepreneures pour mieux raconter leur histoire personnelle. Spécialiste des communications basée à Montréal, elle s'implique au sein de plusieurs communautés visant au développement professionnel des femmes.

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