Je procrastine. Comme un peu tout le monde, je remets à plus tard certaines tâches lourdes, difficiles ou ennuyeuses. Prenons ce texte : j’ai dû me faire rappeler à l’ordre pour écrire quoi que ce soit, et c’est après ma date de tombée que je me suis finalement attaqué à la page blanche. Depuis des jours, j’ai en tête le texte parfait, mais je me sens incapable de bien rendre mon idée. Alors je repousse, je procrastine, je cherche des recettes, je consulte abusivement Facebook…
Vous reconnaissez-vous?
Pourtant, je ne suis ni paresseuse ni lunatique. J’aime me dépasser et en faire toujours plus. Mais j’ai peur de l’échec, et je cherche souvent la perfection. Et si cette tendance à procrastiner venait du perfectionnisme?
Quand la perfection devient un problème
À première vue, ça semble impensable : comment une personne cherchant toujours à obtenir les meilleurs résultats pourrait-elle se laisser aller à la procrastination? Elle n’en a ni le temps ni les moyens si elle est « parfaite ».
Vous êtes perfectionniste? Apprenez-en plus sur le syndrome de la bonne élève et l’anxiété de performance.
Or c’est exactement la recherche de la perfection qui conduit à la procrastination. En fait, le perfectionnisme, souvent considéré comme un défaut, est (presque) toujours malsain. Pas surprenant, car vouloir à tout prix atteindre des standards d’excellence s’accompagne d’une pression énorme. Dans cet article de l’Université de Sherbrooke, on compare le perfectionniste à un prisonnier, qui vit dans une prison intérieure dont les murs sont les exigences élevées qu’il se fixe ou que d’autres lui imposent. Le prisonnier ne cherche rien de moins que réaliser une performance exceptionnelle.
Il n’est donc pas rare que le perfectionnisme freine toute action : on préfère remettre à demain une tâche plus complexe par peur de ne pas réussir parfaitement. Plus une personne a peur d’échouer, de se décevoir ou de décevoir son entourage, plus elle aura tendance à procrastiner.
La procrastination joue aussi un rôle sur l’estime de soi, favorisée par l’autodiscipline et le contrôle. Comme la procrastination part d’un manque d’autodiscipline, remettre à demain ce qu’on peut faire aujourd’hui vient nuire à l’estime personnelle. Raison de plus de mettre fin dès maintenant au cercle vicieux de la procrastination.
Comment s’en sortir
Vous croyez avoir tendance à procrastiner en raison de votre perfectionnisme? Bien sûr, prenez la résolution de ne plus attendre avant d’attaquer vos différentes tâches. La motivation vient souvent en cours de route… et ne vous lâchera plus!
Mais avant cela, vous devez vous arrêter un instant sur les racines de votre perfectionnisme et réfléchir à vos attentes. Je vous encourage à lire ce texte sur le site de l’Université Laval qui, bien qu’il traite d’un contexte scolaire, propose des solutions pour modifier ses attitudes et comportements perfectionnistes. Par exemple, éviter le « tout ou rien » et préconiser des pensées plus nuancées et objectives.
Peu importe comment vous vous attaquez au problème, savoir que la procrastination ne vient pas seulement d’un manque de motivation ou de paresse peut déjà aider à faire un pas vers l’avant. Si le perfectionnisme est un défaut, viser l’excellence ne l’est pas. Mais pour atteindre un équilibre, et arrêter de procrastiner, un certain travail sur soi peut être nécessaire… sans viser la perfection!
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