Si tu évolue dans la sphère entrepreneuriale, tu as sûrement déjà entendu ce conseil. « Fake it till you make it! », ou, en bon français, fais semblant jusqu’à ce que tu y arrives vraiment. Aujourd’hui, je veux qu’on mette carte sur table et qu’on parle de cette idée d’invention de soi. Je veux qu’on se demande vraiment ce qui se cache derrière ce conseil qu’on brandit avec désinvolture et qui, au bout du compte, fait peut-être plus de mal que de bien. Mais encore, tout n’est pas noir sur blanc et je t’encourage à te questionner sur cette notion d’authenticité et de performance dans ta propre situation quand vient le temps de construire ton succès.
La question qui tue
Pour commencer, je veux te demander une question bien importante qui va peut-être t’ébranler.
Es-tu une fakeuse? À quel point fais-tu semblant, dans la vie?
Si tu fais partie du groupe Facebook Vivre ses ambitions au féminin, tu as peut-être assisté au live « Fake it till you make it? Oui? Non? Peut-être un peu? » (si ce n’est pas déjà fait, clique sur le lien pour l’écouter).
En fait, c’est une question qui me trotte dans la tête depuis longtemps, surtout depuis que j’ai lancé ce blogue et ai voulu en faire une entreprise.
Effectivement, quand j’ai intégré la sphère du business en ligne, j’ai naturellement rencontré les noms qu’on connaît tous dans les domaines du développement personnel, du coaching et de l’entrepreneuriat.
Tu les connais sûrement ces histoires de cendrillons modernes qui, à force de travail et de talent ont réussi à craquer les codes du succès. Beaux, sympathiques, charismatiques, ces « gourous » du web ont bâti un following d’admirateurs qui veulent, eux aussi, trouver la clé qui va les aider à régler leurs plus gros problèmes, peu importe le prix qu’ils auront à payer.
On les aime, ces histoires. Ce sont les happy ending qui nous font croire que nous aussi, on peut. Et ces histoire, à tout point de vue, elles fonctionnent!
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Un conte de fée rassurant
En tant que professionnelle des communications – et aussi quelqu’un qui a passé de longues années à analyser des textes littéraires en profondeur – je ne peux m’empêcher de remarquer une chose : ces gourous racontent toujours plus ou moins le même conte de fées.
L’histoire d’un entrepreneur qui est passé de zéro (la grenouille) à héros (le prince), à travers une série de péripétie qu’il ou elle a surmontées à force de courage, de persévérance et de débrouillardise. Il ne suffit qu’à suivre la recette miracle (la potion magique ou le baiser de la princesse) qui, si appliquée correctement, créerait le même résultat pour toi qui se trouve dans la même situation de conflit.
Mais à quel point est-elle authentique, cette histoire? Et… est-ce que c’est vraiment grave si elle l’est ou non?
Selon moi, oui c’est grave. Je vais te dire pourquoi.
Ça se résume en trois mots : intégrité, confiance et professionnalisme.
Le danger du faire semblant
Souvent, lorsque je complète des mandats en coordination d’image de marque, en rédaction web ou en visibilité, je correspond avec des clients qui se sont fait raconter de belles histoires, justement.
Des coachs d’affaires qui n’ont jamais eux-même réussi à monter une business, mais qui n’ont pas honte de charger des milliers de dollars à leurs clients. Des graphistes qui se sont improvisés tels parce qu’ils ont fait un « logo » pour leur cousin une fois sur Canva. Des « spécialistes » du marketing web autoproclamés parce qu’ils ont écrit une dizaine d’infolettres à leurs quelques 300 abonnés…
Malheureusement, Instagram, Facebook et autres contribuent à faire valider ces histoires par la construction habiles de marques personnelles à la Disney World, un beau feu d’artifices virtuel qui vise à mystifier leurs abonnés et à vendre du rêve.
Se faire reconnaître par ses pairs
Voici une autre question de rhétorique.
Si j’agis comme une millionnaire et que je fais croire à tout le monde que je suis millionnaire et que j’arrive moi-même à croire que je suis millionnaire, who cares combien d’argent il y a vraiment dans mon compte en banque, hein?
Non.
Penser comme ça, c’est non seulement irresponsable, mais c’est frauduleux. Non, tu ne peux pas faker un métier, du talent ou du succès. Ce sont des choses qui vont parler d’elles-mêmes, bien souvent devant des gens qui évoluent dans les mêmes cercles que toi.
C’est ce qu’on appelle la reconnaissance par les pairs et c’est extrêmement précieux. Cela aide à bâtir un lien de confiance essentiel pour faire des affaires de façon éthique et responsable.
Le succès, ça ne tombe pas du ciel. Il n’y a pas de recettes toutes faites. Et on ne peut pas l’inventer. Pour y arriver, ça prend de la patience, de l’humilité et de la transparence.
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La seule chose que j’encourage à faker
Quelqu’un m’a dit que mon challenge de 0 à 100 000 $, c’était un peu du fake it ‘till you make it, après tout. D’un côté, cette personne a raison. Je fake la confiance que j’ai en moi et en mes capacités. J’essaie de faire taire mes pensées limitantes qui me disent que c’est impossible.
En fait, s’il y a une chose que j’encourage les femmes surtout à prétendre, c’est qu’elles ont davantage confiance en elles, qu’elles se sentent plus en contrôle qu’elles ne le sentent vraiment.
Autrement, toute mon expertise, mon savoir, mes diplômes, mes avancées, sont bel et bien réels et vérifiables. Oui, j’ai un job à temps plein, oui je travaille les fins de semaine sur le blogue, oui je fais de l’argent avec Aime Ta Marque.
Est-ce que ça fait de moi un coach de business ou la prochaine VP communications de mon université? Non, vraiment pas. Je ne suis pas rendue là. Je sais que j’ai encore beaucoup à apprendre et à prouver, autant à moi-même qu’aux autres, avant de me sentir prête. Mais je travaille là-dessus.
Est-ce que ça veut dire que ce que j’ai à offrir aujourd’hui ne vaut rien? Absolument pas. J’en connais la valeur, ni enflée ni diminuée. La valeur juste, tout simplement.
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Le point sur la marque personnelle
Une marque personnelle, c’est loin d’être du vent ou de la poudre aux yeux. C’est une histoire qui doit résonner et être efficace. Elle doit servir à se propulser, oui, mais elle doit avant tout sonner juste, harmonieuse, vraie.
Ce que je souhaite, c’est que tu puisses raconter la tienne avec autant d’intégrité. Parce que c’est elle qu’on veut voir et entendre. Mais pour ça, tu dois l’accepter, cette histoire, toute nue, sans ornement ni maquillage.
Et comme on peut apprendre à marcher avec grâce et légèreté, il est possible de se raconter avec transparence et harmonie.
Apprenons donc à nous raconter mieux, véritablement, avec authenticité, et à quand même viser les étoiles.
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