Ep. 133 Le problème avec les coachs business aujourd’hui

L’industrie du coaching en ligne continue son ascension, faisant naître un panoplie de coachs business par la même occasion.

Dans ce monde en perpetuel changement, il est primordial de redéfinir le cadre de cette pratique pour servir au mieux les entrepreneurs qui nous font confiance.

Le coaching, c’est une philosophie de la transformation, un outil de développement de ce qui est déjà en nous pour vivre une vie et un business épanoui.

Aujourd’hui, plus que jamais, il est primordial de repenser notre vision du coaching et découvrir comment nous pouvons créer un impact durable dans la vie de nos clients.

Dans cet épisode, je plonge au cœur de cette industrie en pleine effervescence et j’explore les rôles et responsabilités inhérentes pour accompagner efficacement nos clients.

Je discute notamment :

  • Du rôle du coach en tant qu’agent de changement pour développer la résilience et l’antifragilité
  • Des savoirs, savoir-faire et savoir-être et leur importance pour des changements durables dans le contexte d’une relation de coaching
  • D’objectifs oppressifs et de l’association négative qu’ils peuvent créer avec les résultats
  • De mindset de manque vs mindset d’abondance

Une interaction à la fois, il est possible de redéfinir les normes du coaching et de construire un avenir dans lequel nos entreprises supportent notre vision, nos ambitions et notre créativité ainsi que celles de nos clients.

Je suis curieuse de connaître ton expérience avec le monde du coaching business et la façon dont il a pu contribuer à inscrire un changement durable dans ton entreprise. Partage avec moi en commentaires.

Mentionné dans cet épisode :

Ne manque aucun épisode de L’Ambition au Féminin!

Inscris-toi pour recevoir un rappel par courriel à chaque nouvel épisode.

Transcription de l'épisode 133

Tatiana [00:00:39]: Salut les ambitieuses, comment vous allez aujourd’hui? Comme d’habitude, j’espère que je vous trouve en grande forme ou du moins dans un moment de connexion et de présence à vous-même. Alors aujourd’hui, ce que je vous ai préparé, c’est une conversation que j’avais enregistrée sur Instagram il y a quelques semaines pour réfléchir à l’état des lieux par rapport au coaching, plus spécifiquement au coaching business, et pour présenter un peu ma philosophie de la transformation, puis comment je vois où ça s’en va, où ça devrait aller du moins, les focus de coaching quand on travaille avec des entrepreneurs. Et je ne m’attendais pas nécessairement à avoir cette conversation sur Instagram, puis là j’appelle ça une conversation mais on s’entend, c’est moi qui enregistre quelque chose en vous imaginant de l’autre côté de la table. Et je sais qu’il y a quand même beaucoup de changements qui ont eu lieu dans l’industrie du coaching depuis que j’ai commencé Aime Ta Marque, du moins, et même depuis beaucoup d’années avant ça, dans le temps que j’avais commencé en 2017. Je me rappelle avoir écrit un article sur c’est quoi un coach, c’est quoi la différence avec un mentor? Puis à ce moment-là, c’est sûr que c’était la PNL qui était particulièrement… Qui était en grande popularité, du moins dans la francophonie. Et puis depuis, j’ai vu beaucoup d’autres écoles se développer et développer des certifications, développer des coachs. Et je trouve ça super intéressant parce que selon moi, le coaching, c’est une façon d’appliquer une genre de philosophie pratique à nos vies. Puis c’est une façon de réfléchir à nos circonstances, à nos actions, à nos émotions, à comment on se sent à travers tout ça et de vivre une vie plus épanouie ultimement. Puis peu importe que ce soit du coaching spécifique par rapport à l’entreprise, du coaching spécifique par rapport à la mobilité ou du coaching plus spirituel. Pour moi, c’est toujours dans cette optique de développer ce qui est déjà présent, développer ce qui est en nous. Puis dans la série de conversations que je vais vous proposer aujourd’hui et dans deux épisodes qui vont suivre, parce que c’est une conversation en trois parties, je voulais justement aller regarder où on en est avec tout ça, qu’est-ce que ça veut dire du coaching business aujourd’hui, qu’est-ce que c’est le rôle du coach dans tout ça et c’est quoi le rôle aussi, c’est quoi les aptitudes que les coachés ou les personnes qui vont aller chercher du coaching auraient intérêt à mettre de l’avant quand elles réfléchissent à un parcours ou à une démarche du genre. Et encore une fois, je trouvais ça intéressant d’apporter cette perspective-là parce que ça fait… Tu sais, je veux dire, ça, c’est des choses auxquelles je réfléchis quand même assez souvent. C’est mon identité aussi que je crée, mon identité professionnelle à travers tout ça. Mais je sais que pendant longtemps, ça a été quand même un questionnement de me dire est-ce que j’aime cette appellation de coach, est-ce que je veux me l’approprier et comment est-ce que moi je la définis selon mes valeurs, selon ma vision et selon là où je veux amener aussi mes clients. Donc je décline ça dans l’épisode d’aujourd’hui, mais aussi dans deux autres épisodes qui vont venir dans les semaines qui vont suivre. Donc je vous encourage à le voir comme un tout, comme une conversation segmentée, mais quand même qui fait partie d’un grand tout. Et si vous avez des réflexions, si vous aimeriez continuer la conversation, comme d’habitude, c’est toujours très bienvenu. Puis je dis pas ça à la légère, parce que pour moi, toutes les conversations qu’on entend ici sur le podcast, c’est des conversations qui ont besoin d’avoir lieu dans nos industries. C’est des choses qui sont en mouvement, c’est des choses qui… Je sais pas si vous entendez la pluie qui vient de commencer. C’est des choses qui ont besoin d’être réfléchies ensemble, selon moi. Donc, utiliser les réseaux, écrivez-moi ou partagez l’épisode en me taguant puis en me donnant vos réflexions, c’est toujours super bienvenu parce que ça me permet aussi d’approfondir ma propre réflexion. Donc voilà, je vous laisse avec ça et puis au plaisir de vous lire, vous entendre, échanger avec vous! Salut, salut, salut tout le monde! Comment vous allez? Je suis contente de vous retrouver ici sur Instagram. C’est assez rare que je vienne ici faire des lives. Je préfère, un million fois plus, vous parler à travers le podcast. Mais voilà, j’avais envie de créer une série de conversations cette semaine, première étant notamment, bon, philosophie du changement, le problème du business coaching aujourd’hui.

Tatiana [00:06:12]: Parce que je pense que c’est important de parfois prendre le pouls, s’asseoir, réfléchir à comment on voit notre rôle comme coach, comme agent de changement, comme personne qui a à cœur la transformation de ses clients, mais aussi personne qui consomme. Moi aussi je suis quelqu’un qui consomme énormément de coaching et qui suit beaucoup cette industrie-là depuis plusieurs années. Même, je me rappelle, il y avait un… Je me rappelle dans le temps où c’était encore un peu mal vu d’utiliser le terme coach. On préférait accompagnateur, on préférait mentor. Il y avait cette grosse conversation autour du fameux terme coach. Qu’est-ce que ça voulait dire? Puis je me rappelle avoir écrit un article sur le blog datant de 2017 où à ce moment-là, ce qui avait vraiment comme modalité de coaching c’était la PNL, la programmation neurolinguistique et des coachs en innovation beaucoup qui sont des précurseurs, je trouve, dans le travail qu’on fait en tant que coach business. Mais on va pas se cacher, dans les dernières années, dans les, je sais pas moi, trois, quatre dernières années, il y a eu un essor fulgurant, selon moi, de coachs qui ont utilisé les outils du web, qui ont réussi à se démarquer à travers les outils du web et coachs qui ont utilisé les outils du web, qui ont réussi à se démarquer à travers les outils du web et qui après ça ont utilisé ça pour créer des audiences à travers lesquelles, bon, ils ont commercialisé leurs services. Puis je veux juste qu’on soit vraiment clair que la conversation aujourd’hui, c’est pas pour basher qui que ce soit, vous dire que vous n’avez pas le droit d’utiliser le mot coach, avoir une espèce de normativité autour de la notion de coach.

Tatiana [00:07:42]: Le but ici, c’est vraiment de réfléchir à comment est-ce qu’on se positionne dans cette industrie en changement et comment est-ce qu’on veut aussi recevoir ou comment est-ce qu’on devient des meilleurs consommateurs aussi de ce type d’aide-là qui, selon moi, est réelle, hein, parce que moi je travaille avec des coaches dans différents domaines et à chaque fois ça a été vraiment transformateur pour moi ce que j’ai fait. Fait que tu sais, que ce soit bon des coaches fitness ou des coaches vraiment au niveau mindset ou niveau business, je pense que c’est important de réfléchir à tout ça.

Tatiana [00:08:21]: Donc aujourd’hui, c’est avec quoi j’avais envie de commencer un peu cette conversation. Puis n’hésitez pas, écrivez vos questions, écrivez vos commentaires, vos réflexions parce que j’ai appelé ça une conversation pour que ce soit fait en collaboration aussi, pis que ça initie des réflexions entre nous tous pour pouvoir avancer, évoluer. Je suis pas là ici pour, encore une fois, normativiser l’industrie, mais vraiment pour ouvrir cette conversation. Donc la première chose que je voulais peut-être réfléchir ensemble, c’était, bon, cette fameuse définition de coach. Qu’est-ce que c’est un coach, qu’est-ce que c’est pas, puis comment on le voit dans l’environnement actuel, surtout quand on parle de coach business, parce que c’est vraiment la dimension que je trouve dans la dernière itération du coaching. Il y a de plus en plus, t’sais, il y a une grosse effervescence autour du coaching business. Et pour moi, bien, c’est intéressant de juste revenir à l’essentiel, de se dire « bon, bien, qu’est-ce qu’on veut dire par coach? » Puis un coach, bien, c’est clair, t’sais, c’est un entraîneur. La définition en français de coach, c’est un entraîneur. Puis un entraîneur, on connaît ça genre depuis forever, hein, vous avez peut-être vu des entraîneurs… Moi je me rappelle, j’avais des coachs de tennis jadis, puis là maintenant j’ai recommencé à jouer au tennis, fait que j’ai repris les services d’un coach, mais on a des coachs de voix, des coachs de chant, on a des coachs qui vont nous aider, bon, au niveau des coachs de cheerleading, t’sais, ça vient beaucoup du domaine sportif, ce mot-là, le mot de coach, mais aussi du domaine, n’importe quel domaine, dans lequel il y a une dimension de performance. Puis je pense que ce mot-là est vraiment important quand on définit coach, c’est qu’il y a la dimension de performance qu’il n’y a pas nécessairement quand on parle de mentorat, quand on parle de co-développement, quand on parle d’une équipe autour de soi, une équipe de support, où la notion est beaucoup moins axée sur la performance que quand on parle d’un coach. Puis je pense que c’est intéressant aussi de voir la différence qu’on fait entre le consultant, le pigiste, le professionnel ou l’expert, et le coach. Puis comment moi je le conçois, c’est que d’un côté on a des gens qui sont vraiment axés sur des livrables, hein, un pigiste, un professionnel, un consultant va vraiment… Il va nous vendre des livrables, d’un point il va nous dire genre tu vas travailler avec moi puis voici ce qu’on va faire ensemble, voici ce que tu vas avoir entre les mains, hein, même si c’est tes mains virtuelles, voici ce que tu vas avoir entre les mains, hein, même si c’est tes mains virtuelles, voici ce que tu vas avoir entre les mains à la fin du travail qu’on va faire ensemble. Un entraîneur slash un coach, t’sais, vu qu’il est axé plus sur la performance, ben à ce niveau-là, on travaille sur d’autres aspects, qui sont beaucoup plus les compétences. Et bon, on va en parler un peu plus tard dans la conversation, les savoir-faire, les savoir-être et les savoir jusqu’à un certain degré, bien que les consultants peuvent aussi donner beaucoup d’informations sur la dimension savoir et savoir-faire, le coach, ce qui amène de plus beaucoup, c’est toute sa dimension de savoir-être, ou toutes les aptitudes qui sont pas nécessairement calculées par un résultat X. Et naturellement, le coach travaille vers un objectif donné, mais ce qu’il ne peut pas garantir, c’est un résultat. Puis la meilleure chose, le meilleur exemple que je pense… Là je suis beaucoup dans le tennis, vous allez voir j’ai beaucoup de métaphores sur le tennis mais là c’est Will Muldoon en même temps là pis tout ça. C’est comme un entraîneur, tu sais, Roger Federer, qui est un super bon tennis player, il a un coach, même s’il est au top, t’sais, de sa performance, il a un coach pour améliorer justement sa performance. Le coach de Roger Federer, il peut pas lui garantir qu’il va gagner le prochain US Open, par exemple. Mais il peut lui garantir à quelque part qu’il va améliorer sa performance dépendamment de où il en est dans sa progression, dans les choses qu’il a besoin de travailler, etc. Donc je pense que c’est super important de garder ça en tête que quand on va chercher un coaching, on va pas chercher le type de résultat qu’on irait chercher comme en travaillant avec un consultant ou avec quelqu’un qui nous donnerait ce type de livrable-là, peut-être à un degré encore meilleur de ce qu’on pourrait être capable de faire par nous-mêmes parce que c’est leur expertise. Donc le consultant travaille vers le résultat, le coach travaille vers la transformation, il y en a un qui travaille dans la production, puis il y en a l’autre qui travaille un peu dans ce que j’appellerais la reprogrammation. On va changer des façons d’être pour ensuite performer à un niveau différent. Donc, ceci dit, là pis si vous avez d’autres aspects que vous voulez ajouter à cette définition de coaching, allez-y là, genre ça c’est vraiment la façon dont moi je le conçois, pis je suis super ouverte aussi à avoir cette conversation avec vous. Ce qui est intéressant avec, donc quand on prend la dimension de coaching business ou coaching entrepreneurial, peu importe comment vous voulez l’appeler, ben c’est sûr qu’on évolue dans un univers qui est en constant changement. Surtout sur le web, parce que là on a parlé beaucoup de tout ce qui a évolué sur le web, tous les coachs qui sont sortis aussi dans la dimension du web, c’est qu’on va travailler avec des paramètres qui sont constamment en train de changer. Pis t’sais, je veux dire, si on prend encore l’exemple de Roger Federer, c’est sûr que lui, il peut… T’sais, les conditions changeantes sont quand même assez calculées dans le sens qu’il va savoir sur quel terrain il va jouer. Des fois, il va jouer sur de la terre battue, des fois il va jouer sur des terrains durs, des fois il va jouer, bon, sur du gazon.

Tatiana [00:14:41]: Et il y a un certain nombre de professionnels du tennis avec qui il va confronter, avec qui il va jouer. Fait que t’sais, ces différences-là, c’est l’univers changeant dans lequel le coach lui permet d’être adapté, de s’adapter, d’évoluer, d’être résilient, etc. Dans l’univers entrepreneurial, on a encore plus de variables, encore plus de paramètres qui font que le coach doit être capable de s’adapter à sa travers… Ou du moins d’aider son client à s’adapter à travers ses différents paramètres parce que c’est la performance de l’entrepreneur qui est en jeu. Donc dans ce contexte-là, le coach d’affaires, le coach entrepreneurial, c’est un agent de changement donc qui facilite le changement, les transformations d’une façon collaborative.

Tatiana [00:15:33]: Puis encore une fois, pour faire le retour avec le fait qu’on aille d’un côté des consultants ou des personnes qui vont vraiment offrir une solution, ici on offre une transformation. Donc le coach peut être à la fois un guide, un mentor, un enseignant parce qu’il va y avoir certains savoirs qu’il va devoir transmettre à son coaché et un partenaire parce que dans la relation de coaching il y a cette collaboration. Donc En tant qu’agent de changement, son rôle c’est d’aider le client à naviguer le plus possible et gérer ses changements. Puis pour ceux qui m’écoutent puis que vous étiez, vous faisiez partie de Moneybrand ou faisiez partie d’autres programmes que j’ai faits, j’ai récemment tout rebrandé mon programme pour montrer que ce qu’on explore dans ce programme-là, par exemple, c’est un univers. Puis dans l’univers, on peut aller à gauche, à droite, en haut, en bas, on peut aller vite, on peut aller lentement. Il n’y a pas une machinerie dans laquelle on rentre pour ensuite générer un résultat X.

Tatiana [00:16:43]: On est vraiment dans un univers qui a son propre espace-temps, qui a ses propres planètes à découvrir. Et pour moi, ça a été vraiment utile de aussi le conceptualiser de cette façon-là, parce que ça rendait beaucoup plus clair c’était quoi mon rôle comme coach envers mes clients. Donc, le coach entrepreneurial va aider ses clients à naviguer à travers ces changements-là, mais ce qui est important ici que c’est pas juste une question de survivre dans l’univers, hein, pis on a parlé au début de cette conversation de performance parce que le but dans le fond de l’entrepreneur c’est de naviguer les changements et ensuite d’améliorer des résultats qu’il va être capable de générer avec le coaching. Donc la dimension d’adaptabilité et de réaction au changement, réactivité au changement est vraiment importante selon moi dans le coaching. Et ce qui est intéressant dans cette conversation-là, puis on va peut-être pas en parler aujourd’hui, mais ça va probablement être quelque chose dont on va parler dans les prochains lives, c’est que l’adaptabilité c’est une fonction de la créativité. Puis ça, on va en parler davantage parce que pour être capable de s’adapter, il faut être capable d’avoir plusieurs outils ou d’être capable d’avoir plusieurs opportunités qu’on va devoir juger avec notre propre intelligence selon lesquelles on doit utiliser à quel moment. C’est aussi donc un lieu de souveraineté et pour moi la définition du coach est vraiment très liée à la définition de l’autonomie, de autonomiser ses clients et de les rendre souverains dans leur propre expérience, versus ce que je vois beaucoup se faire dans l’industrie qui est de tenir la main constamment pour arriver à un résultat qui ressemble à un résultat qui a déjà été créé, mais qui n’est pas dans cet esprit de partenariat, de collaboration et de guide à travers le changement. Ce qui me mène à identifier trois problématiques ou trois problèmes que je vois en ce moment dans la façon dont le coaching business est défini d’une certaine façon ou du moins opéré. Puis la première, c’est que justement, tu sais, parlant de cette adaptabilité-là, beaucoup de ce qui est offert est basé sur la répétition de modèles préexistants. Ça devient une chambre à écho. Une chambre à écho à travers lesquelles on est capable de voir différentes écoles de pensée, ce qui est super normal dans n’importe quelle évolution. Il va y avoir ces écoles-là, ces groupes qui vont se créer, puis qui vont avoir leur code d’éthique, leur définition, leur façon de travailler, leur méthodologie. La problématique que je vois, c’est que quand on base du coaching entrepreneurial sur des modèles préexistants, et surtout si ce modèle préexistant, c’est le nôtre et qu’on l’a testé uniquement sur soi-même, ça fait qu’on n’est pas en train nécessairement de naviguer l’univers entrepreneurial. On est en train de dire pour arriver à telle planète ou à telle galaxie, whatever, voici le chemin que tu dois prendre. En considérant que, bon, c’est le chemin le plus « rapide » ou le chemin qui est le plus efficace ou le plus adapté à le type de vaisseau spatial que tu conduis, mettons.

Tatiana [00:20:18]: Mais la problématique, c’est que dans cet univers en changement, la planète qu’on veut accéder, peut-être dans une année ou deux ou trois, va avoir bougé. Ou peut-être que la technologie qu’on va utiliser pour y arriver va avoir changé. Et à ce moment-là, le coaching qui nous a été donné est simplement… Va devenir rapidement obsolète. Donc, il y a une confusion, selon moi, entre le coaching et la création de systèmes méthode ou de méthode. Et quand on focus sur la création de méthode ou de système, ça va fonctionner sur le court terme. Fait que là, c’est important de se poser la question, tous ensemble, de se dire, est-ce qu’à ce moment-là, on parle vraiment de coaching ou est-ce qu’on parle de, bon, juste un système qu’on va essayer puis qu’on va mettre en place sans nécessairement comprendre comment ça a été fait? C’est comme si, pour reprendre mon analogie de la navigation spatiale, je vous disais voici toutes les pièces pour monter le vaisseau spatial, voici un mode d’emploi pour opérer ton vaisseau spatial jusqu’à planète X et toi, nécessairement, tu sais pas plus que ça pourquoi ça fonctionne, pourquoi le vaisseau a été capable de décoller, pourquoi on le navigue de telle façon, mais tant que ça fonctionne puis que ça t’amène à la planète, ben t’es content, ok? Mais moi j’appellerais pas ça du coaching, j’appellerais ça, bon, des modes d’emploi, des systèmes, whatever comme on va l’appeler, mais je pense que là en ce moment dans l’industrie, il y a beaucoup de mélanges entre la création de systèmes et le coaching lui-même.

Tatiana [00:22:12]: J’ai lu dans une infolettre hier, c’est en fait, l’entreprise s’appelle Curious Lion et j’aime beaucoup ses infos lettres parce qu’il travaille beaucoup avec le changement en organisation, beaucoup avec la… Tout ce qui est la notion du learning, comment l’apprentissage dans les équipes est un avantage concurrentiel vraiment puissant. Puis il disait qu’il travaillait avec les forces armées, je sais pas trop quelle équipe des forces armées, mais il disait un de leurs slogans dans le travail qu’ils sont en train de faire, c’est «tu peux pas mettre en place une façon de régler un problème aujourd’hui qui va t’empêcher de régler un problème demain». Pis ça, c’est vraiment important à considérer parce que si justement on met en place un système aujourd’hui qui nous empêche de répondre aux problématiques de demain, on est en train d’investir des ressources dans quelque chose qui encore une fois va devenir obsolète. Puis c’est là genre que c’est important en tant que coach business, coach entrepreneurial, de savoir où on se positionne entre les systèmes et des aptitudes ou des choses qui vont être réfléchies sur le long terme, qui vont opérer des transformations sur le long terme.

Tatiana [00:23:41]: Bon, deuxième problématique que je vois beaucoup aussi dans l’industrie du coaching en ce moment, c’est cette fameuse obsession, ou cette… Est-ce que c’est vraiment une obsession? Mais c’est très ancré dans la conscience du manque des clients et dans cette notion que, en travaillant avec moi, tu vas fixer tes problèmes. Tu vas fixer, genre, la personne que tu es, tu vas réparer quelque chose de façon à ce qu’une fois que ça, ça va être réparé, tu vas être capable après ça, bien, d’évoluer puis d’aller vers tes résultats. Bon, premièrement, ok, on va pas parler du fait que c’est très capacitiste comme pensée dans le sens que c’est comme si, bon, chaque personne était brisée, cette notion d’être brisée ou d’être sous-optimale et que ne serait-ce que si on avait un peu plus une conception optimale de soi, on pourrait ensuite, bon, débloquer les clés vers ces univers magiques qu’on essaye d’accéder. Je pense qu’il y a une problématique éthique à ce niveau-là, mais peut-être qu’on peut garder ça pour une autre conversation, puis je suis curieuse de savoir comment vous voyez la chose. Mais c’est sûr que quand on ancre notre coaching ou quand on ancre notre transformation dans une conscience du manque ou dans une conscience de pas être assez ou dans une conscience de devoir se fixer, on ouvre la porte à ce qui se crée beaucoup en ce moment dans ces fameux groupes, on ouvre la porte aux gourous, on ouvre la porte aux coachs-gourous qui vont offrir des systèmes pour te fixer pour finalement genre arriver à un résultat qui est nul autre qu’un modèle préexistant qui a été fait.

Tatiana [00:25:20]: Fait que dans le fond, le problème c’est pas le modèle, le problème c’est que toi t’es pas assez wholesome, t’es pas assez parfaite pour arriver au résultat. Donc ça, il y a une problématique, encore une fois, éthique au niveau de ce type de coaching parce que ça prend pas en compte les individualités de chaque personne et ça priorise ou ça hiérarchise un certain modèle de réussite au-dessus d’autres. Et donc, ça va à l’encontre aussi de notre vision de l’univers changement genre entrepreneurial. Donc dès qu’il y a quelque chose qui est fixe ou qui a besoin d’être fixé, c’est parce qu’on prend en considération que l’univers est fixe, et ça, bien c’est complètement à l’opposé de la réalité entrepreneuriale. Donc là, il y a comme une dimension presque philosophique à ce niveau-là, de savoir, bien, quand on va aller chercher un coaching entrepreneurial, est-ce que la personne nous vend un univers fixe ou elle nous vend des aptitudes, puis un univers, puis une transformation en changement. Et quand on ancre notre transformation dans la conscience du manque ou dans le fixe me please, comme on l’appelle, c’est aussi un lieu où on perpétue des objectifs oppressifs. Pis là, bon, j’ai toute une formation sur comment se fixer des objectifs non oppressifs. En ce moment, c’est dans Moneybrand, mais on va voir si ça sort aussi de ce cadre-là.

Tatiana [00:26:53]: Mais les objectifs oppressifs c’est de dire si je ne fais pas X, X pouvant être un nombre de revenus, un nombre genre d’heures travaillées, whatever, alors je suis, ça veut dire que je suis Y. Je suis pas assez discipliné, je suis pas faite pour l’entrepreneuriat. Tu sais, fait que là il y a une association entre l’identité et le résultat et quand on associe l’identité et les résultats, ben là c’est facile de tomber dans le piège de ce blanc-mé-soi-même, le gaslighting, de tous ces comportements oppressifs qui font qu’on va se donner, on va se taper sur la tête si jamais, bon, on ne suit pas le coaching à la perfection. Ok? Donc, et finalement, problème numéro 3, qui est un problème qui selon moi est facile à fixer si on est capable justement, en tant que coach, de penser à sa philosophie aussi qu’on a envers nos clients qui est beaucoup de coaching business en ce moment est axé soit dans les compétences, soit dans la stratégie ou dans le mindset. Et ils appellent tout ça du coaching business, du coaching entrepreneurial. Mais comme on l’a vu tantôt, que ce soit compétence, stratégie ou mindset, c’est trois dimensions qui font partie généralement du coaching. Puis si on repense au coach de Roger Federer, il va travailler sur ces trois dimensions-là, mais le raccourci du coach, le raccourci qu’on voit beaucoup ces temps-ci, c’est de se nicher dans un des trois. Moi, comment j’aime le voir, c’est qu’il y a les savoirs, les savoir-faire, les savoir-être. Les savoirs, c’est facile, c’est des connaissances, c’est par exemple, t’sais, de savoir comment planifier un message sur ta plateforme de email, c’est de savoir comment faire un live sur Instagram, ça c’est des savoirs qui, généralement, t’sais, c’est cool, on peut faire une formation, on peut avoir quelqu’un qui va nous tenir la main pendant qu’on le fait. Est-ce qu’on appelle ça du coaching? Je suis pas sûre, mais jusqu’à un certain degré, t’sais, ça peut rentrer dans ces dimensions-là. Ensuite, on a les savoir-faire, qui est comme toute l’expérience pratique. Bon, excusez-moi, savoir c’est plus comme je sais que Instagram existe, j’avais des notes pis là je me suis mélangée entre les deux. Je sais que le colisée est à Rome, je sais que pour avoir de la visibilité sur les réseaux sociaux, ça prend une certaine constance de publication. Savoir. Savoir faire, c’est ce que je vous ai parlé tantôt, je sais comment ouvrir Instagram pour faire un live, je sais comment publier un podcast, je sais que travailler avec les pensées, t’sais par exemple si on prend le coaching PNL, travailler avec les pensées c’est un moyen puissant pour changer et on peut même connaître des techniques pour travailler avec ces pensées-là. Donc ça, c’est des savoir-faire. C’est quelque chose qu’on a absorbé, c’est quelque chose qu’on est capable de faire. Puis finalement, il y a la dimension du savoir-être, que là, c’est vraiment la dimension de l’attitude, c’est la dimension comportementale et c’est cette dimension de bon ben une fois que j’ai appliqué ces techniques, quelle personne je deviens à travers leur application? Pis c’est là, bon, que pour nous, c’est des manières de réagir, de naviguer certains environnements. Pis là, je prends un autre exemple, tu sais, par exemple, que pour avoir de la visibilité, t’as besoin de constance, tu sais utiliser les différents outils pour faire des vidéos ou des graphiques, tu sais écrire, programmer ta publication, mais alors, tu sais, qu’est-ce qui se met entre savoir toutes ces choses-là et avoir des résultats ou être capable de le faire? Mais là, souvent, ça rentre dans la dimension du savoir-être, qui est peut-être, bon, bien, il faut que je travaille ma résilience, il faut que je travaille la notion, genre d’image que j’ai de moi-même, etc. Il faut que je travaille mon syndrome de l’imposteur, il faut que je me sente à l’aise avec mon discours, avec mon expertise, avec tout un tas de choses qui sont plus au niveau de l’être. Donc souvent, quand on a des manquements au savoir-être, c’est là que moi je trouve qu’on se ramasse avec les fameux coordonnées mal chaussées, les solopreneurs avec des entreprises alimentaires, des personnes hyper intelligentes qui se paralysent quand elles doivent parler devant le public, soudainement elles ne savent plus comment faire face à la page blanche, etc. Puis quand on ne sait pas faire danser les trois savoirs ensemble, on se ramasse avec, bon, tous ces fameux coachings qui nous ont tellement appris, entre guillemets, hein, mais parce qu’on sait ce qu’on doit faire, on sait ce qu’on doit… On sait les techniques qu’on doit qu’on doit adopter, qu’on doit utiliser. On est rempli de compétences puis de connaissances, mais on n’est pas capable d’accéder aux résultats. Donc là, on travaille en surface, sur plein de côtés, pis on n’arrive pas à créer de la cohérence entre ces trois choses-là. Pis c’est ça que je trouve qu’il y a en ce moment, bon, ben, il y a beaucoup de coachings qui vont dire « je suis coach mindset autour de l’argent » ou « je suis coach genre pour te montrer à utiliser des plateformes de réseaux sociaux ou d’Instagram, whatever ». Et si on fait pas la cohérence entre les trois types de transformation, les trois éléments que ça prend pour la transformation, on se ramasse avec un travail en surface qui va pas créer des changements durables. Puis comme on a parlé jusqu’à maintenant, l’objectif du coaching c’est d’être un agent de changement pour la personne pour qu’ensuite elle soit capable, bon, d’avoir plus de résilience, d’avoir plus de… Plus de… D’antifragilité dans l’univers dans lequel elle évolue. Fait que demain, dans le live que je vais faire, pis by the way, les horaires, je vous les communiquais en live là, pis si vous voulez pas être en live, vous pouvez écouter le replay naturellement, mais c’est sur comment initier un changement durable via le coaching. Puis à travers cette conversation, je veux vraiment qu’on aille voir c’est quoi que ça implique un changement durable, c’est quoi les modalités, mais aussi comment est-ce qu’on fait pour être en partenariat avec le coach à travers cette évolution-là, selon ma définition que j’ai établie aujourd’hui du coaching. Donc voilà, merci d’avoir été là pour celles et ceux qui ont écouté et puis bien j’espère qu’on va se voir demain! Bye bye!

Envie d'aller plus loin?

Découvre nos masterclass en attendant la nouvelle version de notre programme signature et explore le contenu qui t’est déjà disponible dans l’univers Aime Ta Marque

à propos de l’auteureTatiana St-Louis

Adepte de littérature russe et collectionneuse de lunettes de designer, Tatiana a fondé Aime Ta Marque pour donner des outils aux femmes de carrière et entrepreneures pour mieux raconter leur histoire personnelle. Spécialiste des communications basée à Montréal, elle s'implique au sein de plusieurs communautés visant au développement professionnel des femmes.
L'Ambition au Féminin - Le problème avec les coachs business aujourd'hui

Recherche

partage cet épisode

Pin It on Pinterest

Share This