10 h 43 : Première sieste de bébé depuis son réveil à 7 h 30. Je m’assois devant l’ordinateur, les yeux encore lourds de la nuit entrecoupée de réveils. Je cherche l’inspiration, en fixant le vide… ou plutôt la pile de linge sale et les jouets éparpillés dans le salon.
Enceinte, j’appréhendais le congé de maternité. Habituée à être occupée du matin au soir, à bouger énormément, je me demandais bien de quoi auraient l’air mes journées à la maison. Est-ce que j’allais aimer ça, être mère au foyer pendant un an?
Bien naïvement, j’entrevoyais tout le temps que je pourrais enfin consacrer à mes projets personnels… Définir ma marque personnelle, écrire, lire des romans, cuisiner de nouvelles recettes, etc. Ça me rassurait d’avoir un plan et de demeurer aussi performante qu’avant la venue de bébé.
Quelques semaines avant de quitter le boulot, j’ai eu droit au regard réprobateur d’une collègue à qui je disais vouloir profiter de mon congé pour enfin lire un manuel classique en traduction. «Tu n’auras pas le temps, je te le garantis», m’a-t-elle (gentiment) avertie. Dans ma tête, je refusais cette mise en garde en me disant que tous les bébés, toutes les mères, tous les congés sont différents. Et que MOI, je saurai le trouver ce temps.
Ajustement et lâcher-prise
Dix mois plus tard, je peux confirmer que j’ai à peine ouvert le manuel que je voulais tant lire. J’ai lu quelques romans, mais je suis loin d’avoir terminé tout ce qu’il y avait sur ma liste. Et comme chaque mois j’avais de la difficulté à respecter ma date de tombée pour ce blogue, oublions tous les autres projets d’écriture!
La réalité nous rattrape très vite. Déjà, être enceinte bouscule le travail. Rendez-vous, maux de coeur, fatigue, remise en question… Devenir parent apporte son lot de nouveautés. Chacun cherche son équilibre dans cette nouvelle vie de famille, et cet équilibre n’est pas le même pour tous.
À lire sur le sujet : Conciliation travail et grossesse : ce qu’il faut se rappeler
Plusieurs de nos amis nous disaient qu’on ne pourrait plus avoir une maison propre et bien rangée après la venue d’un bébé, et que cuisiner de bons repas frais deviendrait impossible, faute de temps.
Pour moi, ce n’est pas cet aspect de la vie quotidienne qui a « souffert » de l’arrivée de bébé. Je continue de garder un certain contrôle sur le rangement… J’ai vite découvert que prendre le temps de ranger le soir rendait mes matins plus agréables. Par contre, le chat a moins d’attention au quotidien (sauf depuis que bébé le cherche dans la maison!), et je réponds moins vite à mes courriels. Je sors encore beaucoup (café, marche, sport), mais je me couche plus tôt le soir.
Tout est une question de choix
J’arrive à la conclusion que tout est une question de choix. Si j’avais absolument voulu écrire un roman pendant mon congé, j’aurais peut-être réussi, mais j’aurais dû sacrifier autre chose. Or, je me suis vite rendue compte que j’aimais mieux voir des amis, rencontrer de nouvelles mamans et sortir prendre l’air tous les jours que de rester devant mon ordinateur ou dans ma cuisine.
Je conclus ces lignes au moment où je reçois mes dernières prestations du RQAP. Si l’idée de cet article a jailli entre deux changements de couche cet été, coucher des mots sur papier à la fin de ce «congé» me permet de faire le bilan des derniers mois. Je n’ai peut-être pas été performante sur le plan professionnel (non, je n’ai pas défini ma marque personnelle avec un bébé dans les bras!), mais j’ai eu le privilège de passer une année avec ma fille, une année à mon image, c’est-à-dire bien entourée et très active.
J’espère que cette petite réflexion aidera quelques-unes d’entre vous à entamer cette étape plus sereinement. De mon côté, je retourne au travail et m’attaque à un nouveau défi: concilier les rôles de mère et de professionnelle.
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