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Pourquoi je refuse les résolutions du nouvel an

Je n’ai jamais aimé les résolutions du nouvel an. Selon moi, c’est le pire temps pour se fixer des objectifs. Les journées sont courtes, il fait froid et la motivation est à son minimum. On a pris quelques livres au courant des Fêtes, on a bu beaucoup et fêté tard. Pas les conditions optimales, mettons. On devrait plutôt être en mode hibernation!
 

À cela s’ajoute que, si comme moi vous êtes une personne prône à l’anxiété, vous êtes peut-être déjà quelque peu obsédée par votre efficacité. En effet, plusieurs me considèrent comme une overachiever. J’ai tendance à me lancer dans un tas de projets qui me passionnent au point de parfois en oublier de penser à moi. Je veux maximiser mon temps pour pouvoir en faire plus. Le problème avec ça, c’est qu’on peut toujours, techniquement, en faire plus. Souvent au détriment de notre santé.
 

Perdre 10 lbs, me faire des lunchs tous les jours, collecter X vues pour mon blogue au cours de l’année… Tous ces objectifs symboliques sont très louables, mais ils s’accompagnent généralement d’un certain stress de la performance, un comportement que j’essaie justement de garder sous contrôle. C’est déjà dans ma nature de ne pas procrastiner et de toujours vouloir donner mon meilleur. La coutume de se fixer des objectifs pour l’année, je l’ai appris au fil du temps, n’a que des effets négatifs. Au lieu de me motiver, ils me hantent.
 

C’est pourquoi, cette année, je veux spécifiquement prendre une anti-résolution. Pourquoi anti-? Je vous l’explique plus bas.

Comment toujours atteindre un bilan positif

 

J’aimerais être bien claire. Je crois qu’il est important de se fixer des objectifs à court, moyen et long terme. Le problème avec les résolutions du nouvel an, c’est que le degré de motivation vient souvent de l’externe. Preuve à l’appui : l’achalandage de janvier au gym. Attendez février et le volume diminue considérablement. En tant que personne qui s’entraîne régulièrement, le retour à la normale me réjouit, même si je sais que c’est le résultat de nombreuses de personnes ayant abandonné leur résolution. Manque de discipline? Plutôt manque de motivation intrinsèque, selon moi. Leur santé n’était pas suffisamment une priorité pour qu’ils tiennent le cap.
 

Mon problème, à moi, c’est le contraire. Je suis hyper disciplinée. Donc si je me donne un objectif, j’ai beaucoup de peine à le laisser tomber. Peut-être est-ce relié à ma peur de l’échec? Alors que je m’en mets trop sur les épaules, j’aboutis, au bout de quelques mois, exténuée.
 

C’est la réalisation que j’ai faite durant les vacances hivernales. Après avoir fait mon bilan, j’ai réalisé que j’avais beaucoup accompli au cours de l’année, en plus d’avoir passé des périodes difficiles d’un point de vue professionnel et personnel. (En passant, même si je suis contre le fait de prendre des résolutions, je suis quand même pour les bilans périodiques.) En rétrospective, je suis très fière de mon cheminement. La dernière chose que j’ai besoin cependant c’est de me rappeler que je n’ai pas atteint le but dicté au début 2016, alors que je n’avais aucune idée de ce que l’année avait en réserve pour moi.
 

En restant flexible, je me permets d’atteindre un bilan positif et de voir mes derniers mois comme des réussites. Il n’y a rien de mal être psychologue envers soi-même. Mieux vaut une tape dans le dos que des réprimandes!

Sous le joug de la productivité

J’étais sur l’elliptique tout à l’heure et lisais un article dans The Guardian intitulé Why Time Management Is Ruining Our Lives (Pourquoi la gestion du temps est en train de ruiner nos vies). Je vois très bien l’ironie de lire un tel article alors que je suis en pleine exercice « multitâche ». Cependant, la lecture m’a portée à réfléchir énormément.
 

Taquin (jeu)

Le taquin, un puzzle de stratégie ou vous devez créer une séquence suivie en bougeant les blocs dans un espace fermé.

En gros, l’article soutient que tous nos efforts à travailler plus et mieux n’ont généralement qu’un seul but : accumuler davantage de temps libre. Par contre, le résultat qui a été observé au cours des années est plutôt l’inverse. On travaille plus vite et plus efficacement pour pouvoir insérer d’autres tâches à notre liste déjà trop longue. Sans compter que nos standards grimpent plus en plus alors qu’on observe tout ce qu’il est possible de faire lorsque l’on gère bien son temps. Au bout du compte, on manque complètement le bateau, se rendant malade à force de performer sous pression et à toujours essayer de nous perfectionner.
 

L’auteur reprend une métaphore intéressante. Vous connaissez ces puzzles dans lesquels il faut glisser des blocs numérotés pour créer une séquence suivie alors qu’il n’y a qu’un espace libre sur la grille? (Apparemment, ça s’appelle un « taquin ».) Et bien il en est de même pour notre temps libre. On peut essayer toutes sortes de combinaisons, mais au bout du compte, on ne peut pas remplir ce trou. Cet espace dans lequel on accepte la non-productivité est essentiel pour que tout le reste fonctionne (et non, dormir n’entre pas dans cette catégorie, car c’est une fonction biologique en soi!)

Performer pour ne pas avoir à choisir

 

En voulant être productif et efficace, on recherche à trouver un sentiment de bonheur et de réalisation. On perçoit donc comme une obligation morale cette maximisation de notre temps et de nos efforts. En essayant de tout faire fitter dans notre horaire, on s’évite la difficulté de faire des choix. Face à notre temps limité sur cette terre, il nous est impossible de tout poursuivre, de tout compléter. On se voit donc placé devant une infinité d’options parmi lesquelles nous devons décider quelles voies nous allons poursuivre et lesquelles nous allons laisser de côté. Vouloir maximiser notre efficacité ne serait-il pas un moyen de ne pas confronter ces limitations?

Nous nous abandonnons nous-mêmes aveuglément à la dure tâche quotidienne plus qu’il ne serait nécessaire pour nous – et tout cela parce qu’il nous semble plus indispensable encore de ne pas reprendre conscience de nous-mêmes. La hâte est générale, parce que chacun est en fuite devant lui-même.
 

– Friedrich Nietzsche

L’année passée j’ai fait quelques ateliers de pleine conscience (mindfulness) pour apprendre à gérer mon stress (je travaille dans un milieu à haute intensité) et ça a changé ma perspective sur bien des choses. Cette année donc, mon anti-résolution va dans la même direction. Il s’agit de prendre mon temps. Je sais que ça va être un gros défi, surtout parce que j’ai beaucoup de projets en tête. Mais à la place de se fixer des objectifs, pourquoi ne pas justement, identifier les plus gros défis que l’on entrevoit pour l’année à venir? Personnellement, ça me semble une façon positive et réaliste d’entamer les prochains mois.
 

Enfin, nous aurions toutes peut-être intérêt à accepter que notre productivité est limitée. Dans mon cas, il va probablement falloir que je refuse certaines opportunités et que je me donne plus de temps pour en compléter d’autres, voir refuser certaines tâches ou mandats. Certaines personnes seront peut-être déçues, mais la vie est remplie d’imprévus, après tout.

Le plaisir de l’accomplissement

 

L’important, c’est que peu importe ce que l’on décide de faire, il est nécessaire d’en retirer du plaisir et un sens d’accomplissement. Je n’ai pas à courir après la montre. Je n’ai pas besoin de plus d’heures dans une journée. J’ai simplement besoin de penser à moi-même, avant tout et vivre le moment présent. La vie n’est pas une question de performance et elle n’est pas mesurée par le nombre de tâches que nous accomplissons chaque jour.
 

Et vous, est-ce que les résolutions vous aident à garder le cap? Est-ce dans vos habitudes d’en prendre?
 

Dans tous les cas, je vous souhaite une excellente année!

Résolutions du nouvel an

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À PROPOS DE L’AUTEURE

Tatiana St-Louis

Adepte de littérature russe et collectionneuse de lunettes de designer, Tatiana a fondé Aime Ta Marque pour donner des outils aux femmes de carrière et entrepreneures pour mieux raconter leur histoire personnelle. Spécialiste des communications basée à Montréal, elle s'implique au sein de plusieurs communautés visant au développement professionnel des femmes.
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1 Commentaire

  1. Julie lit au lit

    Je suis super méga d’accord avec ce que tu dis même si j’ai tendance à prendre des résolutions 😉

    La période des Fêtes, le mois de mai (ma fête) et la fin août (la rentrée scolaire) sont des périodes où je détermine généralement mes objectifs et où j’observe où j’en suis rendue. Ce n’est pas tellement pour me mettre de la pression ou pour plaire aux gens. C’est plus parce que le temps passe vite et j’ai besoin de m’arrêter et de m’assurer que je fais les bonnes choses pour atteindre mes objectifs.

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