Aujourd’hui je traite d’un sujet plutôt délicat : les offres de bénévolat qui tournent mal. En effet, il n’est pas toujours facile de reconnaître quand l’aide généreusement offerte par une personne de bonne intention se transforme en un gouffre d’énergie pour vous ou votre entreprise.
Voici cependant trois situations où il vaut peut-être mieux mettre fin à une « relation d’aide » qui a bientôt fait de se métamorphoser en une corvée pour celui ou celle qui la reçoit.
Quand l’expertise n’est pas au rendez-vous
Croyez-moi, je crois réellement que le bénévolat est généralement un avantage pour les entreprises. Je suis une grande défenseure de l’activité bénévole visant à développer ses aptitudes et son expertise. Ces expériences sont particulièrement utiles lorsque l’on commence sur le marché du travail ou bien si l’on désire changer d’industrie ou de métier. Cependant, bien que l’organisme ou l’entreprise ne vous paie pas pour vos services, cela ne veut pas dire qu’il s’agisse d’un terreau infini d’expérimentation ou d’une façon facile de se faire former par des professionnels.
Ayant travaillé pendant de nombreuses années pour des organismes communautaires, autant du côté bénévole que salarié, j’ai de l’expérience à passer des gens en entrevue et à les former. Cependant, tout comme pour un emploi, postuler comme bénévole implique d’avoir déjà un bagage de connaissances et d’habiletés qu’il sera possible de mettre en action selon les besoins de l’entreprise.
Il m’est arrivé de recevoir des demandes d’aide bénévole plutôt vague de gens désirant s’impliquer « de la façon que je trouverais la plus utile ». C’est comme si quelqu’un cognait à votre porte pour avoir un job sans avoir de CV à montrer. Vous pouvez décider de prendre cette personne sous votre aile dans l’espoir qu’il en sortira quelque chose de bon. Mais dans bien des cas, vous risquez de perdre du temps à former une personne (qui n’a aucune obligation contractuelle envers vous) pour finalement viser des résultats incertains. En tant que solopreneur, la gestion d’une personne de plus dans mon équipe, même si cette personne est bénévole, est un important investissement.
Et l’on sait tous qu’en tant qu’entrepreneur, le temps n’est pas une commodité que l’on peut se permettre de gaspiller. Sans expertise précise à partager ou un besoin spécifique à combler, je me vois donc obligée de refuser l’offre.
Les demandes déguisées de mentorat
Un peu dans la même lignée que le point précédent, certaines personnes désirent prêter main forte à un entrepreneur en espérant recevoir un précieux accompagnement en retour. Bien sûr, ce n’est pas interdit de demander, tant et aussi longtemps que cette requête est faite en toute connaissance de cause des deux côtés.
Ce n’est pas le moment de faire du chantage émotif auprès d’un entrepreneur occupé auquel vous auriez généreusement offert de l’aide. Il n’est pas dans son obligation de vous « repayer » vos heures travaillées si elles ont été offertes sans condition. De plus, comme j’en ai parlé dans mon article sur les demandes de rendez-vous d’affaires, mieux vaut opter pour la transparence dans sa requête et laisser la contrepartie décider si oui ou on elle accepte l’offre que faire l’autre se sentir cheap d’avoir accepté votre aide dès le départ.
Le mentorat doit venir d’un sentiment mutuel de respect et de connexion. N’offrez pas de l’aide espérant obtenir un accompagnement personnalisé pour mener à bout vos propres ambitions. Si cela se concrétise, tant mieux. Si ce n’est pas le cas, respectez que vous ayez contribué à une cause ou une entreprise dans laquelle vous croyez réellement.
Quand le support émotionnel devient trop lourd
Enfin, je me sens toujours un peu égoïste quand j’écris à ce sujet, mais il arrive que certaines personnes qui vous offrent de l’aide deviennent particulièrement difficiles à gérer… émotionnellement. Elles demandent beaucoup d’attention, ont besoin de se faire rassurer et/ou désirent vous partager les moindres détails de leur vie personnelle dans l’espoir que vous les conseilliez ou, du moins, compatissiez.
Personnellement, étant quelqu’un d’assez introvertie et indépendante, je fais souvent une distinction très claire entre mes relations d’affaires et mes amitiés. Donc quand une nouvelle personne s’introduit dans ma vie pour me donner un coup de pouce et que je termine par passer plus de temps à gérer ses émotions que j’en ai pour voir mes relations de longue date, j’en ressors souvent épuisée.
J’aime quand mes collaborations et mes partenariats sont faciles et drama free. Si je sens que j’ai besoin de me préparer mentalement à interagir avec quelqu’un avec qui j’ai un lien professionnel et que cela me crée de l’anxiété, je préfère passer mon tour et terminer la relation. En tant qu’entrepreneur, salariée, épouse et nouvelle mère, j’ai déjà beaucoup à gérer. Et heureusement, je ne dépends encore de personne pour faire rouler mon entreprise qui me soit absolument indispensable, même si cette aide est offerte gratuitement. Cette liberté de choix et d’action, j’espère bien la conserver!
Compromis non-requis
Les exemples que j’ai listés plus haut ne sont en rien des attaques personnelles envers des gens en particulier. Il s’agit seulement d’une réflexion autour des offres de bénévolat qui, parfois, ne sont pas les meilleurs fit pour la situation dans laquelle vous vous trouvez. Dès que quelque chose ne semble pas cliquer avec quelqu’un, que ce soit un client, un collaborateur ou un bénévole, demandez-vous si cette relation vous apporte du positif ou si elle suscite plutôt du stress et de l’anxiété. Dans le dernier cas, n’hésitez pas à reconsidérer la nécessité de rester dans cette situation.
Ne faites pas de compromis douloureux pour économiser quelques sous ou éviter de blesser les sensibilités de quelqu’un. Tout comme en amour, il est nécessaire de penser à votre bien-être et votre état d’esprit. Vous enlèverez un grand poids de vos épaules et vous laisserez la place à des gens qui correspondent beaucoup mieux à votre vision et à vos aspirations.
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