Ep. 166 La prospection consentie avec Thomas Burbidge

Quel entrepreneur n’a jamais ouvert ses DM pour découvrir le message d’un inconnu lui faisant l’éloge de ses services et lui expliquant, à grand renfort de conseils non sollicités, à quel point sa solution pourrait l’aider à développer son business ?
La prospection traîne derrière elle une réputation déplorable et nombreux sont les entrepreneurs qui sont gagnés par la nausée à la simple évocation de cette technique marketing.
Pourtant, la prospection figure parmi les outils de communication les plus recommandés aux entrepreneurs qui sont en quête de nouveaux clients.
Difficile malgré tout pour beaucoup de l’adopter sans avoir l’impression de trahir ses valeurs et se sentir profondément mal à l’aise.

Cependant, elle peut réellement être un atout précieux dans ton arsenal de communication et te permettre de nouer de belles relations commerciales.
Le tout sans te mettre mal à l’aise et sans faire de toi un vendeur intrusif.

Dans cet épisode, Thomas Burbidge, qui a accompagné et formé plus de 300 freelances et entrepreneur•es indépendant•es depuis 2018, nous invite à découvrir le concept de prospection consentie, ou comment parler naturellement de ses services à des inconnus, en construisant une relation basée sur le respect mutuel et le consentement.

On discute notamment de :

  • Comment Thomas, malgré une éducation marketing très traditionnelle, a développé sa vision basée sur les relations humaines et les systèmes résilients
  • Le concept de prospection consentie telle que Thomas l’enseigne à ses clients et comment l’appliquer pour son propre business
  • Le changement de point de vue à adopter pour mettre en place une prospection respectueuse et efficace
  • Le principe fondamental concernant les relations que beaucoup d’entrepreneurs oublient et qui les empêche de construire un business durable
  • Les notions d’endo-consentement et d’exo-consentement et l’importance qu’elles revêtent dans les relations commerciales

À écouter également : Ep. 163 Féminisme, capitalisme et entrepreneuriat peuvent-ils faire bon ménage? et Ep. 151 L’entreprise autopoïétique : ce que le vivant nous apprend sur le succès

À propos de Thomas Burbidge

Thomas Burbidge est le co-fondateur de Kaleidoscope Horizons Inc., un consortium d’accompagnant•es, coachs et formateurices pour les freelances et entrepreneur•es indépendant•es.
Son approche est basée sur une rencontre entre trois grandes disciplines :

  • La Théorie Business et tout ce qu’il te faut pour développer et gérer une entreprise
  • Le Développement Humain pour garantir ton épanouissement personnel dans l’aventure entrepreneuriale
  • La Pensée Systémique pour que tes projets s’intègrent dans la tapisserie plus large de notre monde et ses enjeux les plus importants

Les contenus pédagogiques de Thomas (dont notamment son podcast Young, Wild & Freelance) sont suivis chaque semaine par des milliers de freelances en francophonie.

À travers l’exemple de la prospection consentie, Thomas nous amène à repenser notre manière de développer nos entreprises, en considérant les relations commerciales comme étant avant tout des relations d’humain à humain basées sur le respect, l’authenticité et l’échange.

Mentionné dans cet épisode :

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Transcription de l’épisode 166

Ep. 166 La prospection consentie avec Thomas Burbidge

Tatiana [00:00:00]:

Vous écoutez l’Ambition au Féminin épisode 166 et aujourd’hui je m’entretiens avec Thomas Burbidge pour parler de prospection consentie.

Tatiana [00:00:10]:

Mon nom est Tatiana St-Louis et j’anime l’Ambition au Féminin, un podcast pour toutes les femmes pleines de vision, de talent et de drive qui désirent redéfinir le succès selon LEURS termes et LEURS conditions. Chaque semaine, j’explore seule ou en présence d’invités, les thèmes entourant la réussite professionnelle et personnelle. Mindset, productivité, leadership, branding personnel… C’est LE rendez-vous pour réfléchir à la façon dont TU veux vivre ton plein potentiel et laisser ton empreinte dans le monde.

Tatiana [00:00:39]:

Salut les ambitieuses, comment vous allez aujourd’hui? J’espère que vous allez super bien! Moi ça va, j’ai super hâte que vous écoutiez cet épisode de podcast, ça faisait longtemps que j’avais envie d’inviter Thomas sur mon podcast parce que j’avais rencontré Thomas quand il était venu ici à Montréal, il y a déjà près de trois ans de ça. Et pour moi, c’est toujours intéressant de rencontrer des nouvelles personnes, mais c’est sûr que quand en plus il y a un méga fit au niveau de notre compréhension du business, compréhension de ce qu’on fait comme coach pour entrepreneurs, il y a comme des petites étincelles de plus qui viennent vraiment genre cimenter cet intérêt, puis cet intérêt dans le travail que cette personne fait. Donc je suis vraiment heureuse de parler de ce sujet-là parce qu’on a parlé beaucoup dans les dernières semaines sur le podcast de créer des entreprises qui sont plus respectueuses de soi et des autres.

Tatiana [00:01:51]:

Tu sais un entrepreneuriat d’un nouveau paradigme, parler genre de justement comment est-ce qu’on peut changer la donne quand il est question de manœuvrer notre entreprise, mais aussi notre façon de vendre, notre façon de penser au profit, notre façon de réfléchir à la place qu’on a dans une dynamique du changement social, changement environnemental, changement entrepreneurial aussi qu’on fait à travers ces actes-là, à travers ces créations qui sont nos entreprises. Donc Thomas « Burbridge », Burbidge, je dis tout le temps « Burbridge » et je m’excuse vraiment Thomas si je prononce mal ton nom des fois… Thomas Burbidge il est le cofondateur de Kaléidoscope Horizon qui est un consortium d’accompagnants et accompagnantes, coach et formateurises pour les freelances et entrepreneures indépendantes. Son approche est basée sur une rencontre entre trois grandes disciplines qui est la théorie business et tout ce qu’il faut pour développer et générer une entreprise, le développement humain pour garantir l’épanouissement personnel dans l’aventure entrepreneuriale et la pensée systémique pour que les projets s’intègrent dans la tapisserie plus large de notre monde et ses enjeux plus importants. Les contenus pédagogiques de Thomas dont notamment son podcast « Young Wild et Freelance », sont suivis chaque semaine par des milliers de freelances en francophonie et, depuis 2018, il accompagne plus de 300 indépendantes dans différents programmes d’accompagnement. Alors sans plus attendre, je vais vous laisser avec cette entrevue où on va parler de Thomas, de sa vision, mais aussi plus spécifiquement de la prospection consentie qui est un type d’approche à la vente qui justement, comme son nom l’indique, est basé dans le consentement. Comme d’habitude vos commentaires, vos réflexions sont toujours les bienvenues et j’ai hâte de savoir ce que vous avez pensé de cet épisode.

Tatiana [00:03:44]:

Salut Thomas, bienvenue sur l’Ambition au Féminin! Comment vas-tu aujourd’hui?

Thomas Burbidge [00:03:52]:

Écoute, je vais merveilleusement bien, merci Tatiana et trop heureux de venir discuter ici. Ça fait un moment que tu m’avais invité. Donc la date est posée depuis longtemps.

Tatiana [00:04:03]:

Ouiii! Ça fait un moment!

Thomas Burbidge [00:04:03]:

Mais ouais trop heureux!

Tatiana [00:04:03]:

Oui, ça fait un moment que je t’avais invité. Ça fait longtemps que je voulais te parler, mais on s’était déjà parlé aussi sur ton podcast puis je trouvais qu’on avait vraiment connecté au niveau de nos visions puis je te suis depuis, puis je vois tout ce que tu fais, puis je suis vraiment impressionnée par la qualité et la profondeur aussi de ton approche, fait que je me sens comme en… avec quelqu’un genre qui a des valeurs très semblables au miennes.

Thomas Burbidge [00:04:32]:

C’est vrai que notre conversation quand j’étais venu jusqu’au Québec pour qu’on discute en vrai dans ce petit salon à Montréal, je crois que c’était la première fois qu’on parlait de féminisme sur mon podcast, et du coup forcément, bon voilà c’était en 2021 qu’on a fait cet épisode, depuis c’est vraiment au cœur de notre approche, ce spectre de comment on regarde le monde au travers d’un regard féministe donc je suis content parce que il y a eu du cheminement depuis le moment où je t’ai entendue parler de ça sur le podcast. Forcément, ce n’était pas ma rencontre avec le sujet, mais ouais.

Tatiana [00:05:09]:

Mais non. Non, puis je sais aussi que c’est rare… Des fois, je teste le terrain pour voir où les gens sont à l’aise de rentrer la philo aussi dans les réflexions sur l’entrepreneuriat. Puis ça, ça m’avait à chaque fois que quelqu’un est comme ouvert et curieux ou a des opinions là-dessus pour moi c’est comme « ok let’s go on a des choses à se dire ».

Thomas Burbidge [00:05:30]:

Ah ben là clairement je suis très bon public pour ça.

Tatiana [00:05:29]:

Donc on va commencer justement avec une question peut-être plus large, une question plus brise-glace et je voulais te poser la question : pour toi, comment tu définis « ambition »? Qu’est-ce que ça veut dire pour toi?

Thomas Burbidge [00:05:47]:

C’est une super question. Je pense que pour commencer à répondre, je vais commencer large et ensuite essayer d’appliquer le raisonnement à moi-même. Je pense qu’on peut avoir le même raisonnement entre le mot « ambition » et le mot « réussite », où on se dit que « réussite », il y a une définition sociétale entre guillemets dont on a hérité et ensuite il y a tout ce travail de déconstruction que je pense on fait de plus en plus pour se demander « ok mais est-ce que j’accepte et j’accueille et j’embrasse cette vision-là de la réussite ou est-ce que je veux construire la mienne? » et je pense que « ambition » on peut appliquer le même raisonnement : il y a ce que le monde extérieur nous renvoie comme disant « ça, c’est être une personne ambitieuse » et ensuite il y a « qu’est-ce que moi j’ai envie d’appeler l’ambition? » et par exemple, dans mon cas, je veux pas appeler l’ambition, créer une multinationale qui fait des milliards avec des centaines de salariés genre, non ça c’est pas une ambition que j’embrasse et soit peut-être que c’est celle de certaines autres personnes, mais c’est pas la mienne. Je pense que mon ambition, elle se trouve plus dans l’épanouissement que je peux ressentir au quotidien, mon entreprise étant un outil pour cet épanouissement. Je pense que si je la mesure vraiment, je pense qu’elle se mesure en « est-ce que je vis longtemps et est-ce que je vis heureux? ». Et on a un pacte avec mon amoureuse, où on s’est dit « on veut vivre jusqu’à nos 100 ans, sauf si on a une maladie ou un truc débilitant qui nous empêche de vivre pleinement, auquel cas on ne veut pas vivre jusque 100 ans ».

Thomas Burbidge [00:07:27]:

Du coup le but c’est de vivre jusqu’à 100 ans, ensemble, en super bonne santé. Enfin, tu vois, moi, j’ai envie d’être le papy qui presque pourrait courir un marathon. Je n’aime pas beaucoup la course à pied, donc j’ai encore du travail pour être cette personne. Mais tu vois ce que je veux dire genre : 80 ans jouer au foot avec des gosses dans le jardin. Pour moi, c’est ça l’ambition, je pense. L’ambition de vivre pleinement, et l’entrepreneuriat pour moi est un outil pour ça, mais pas la finalité.

Tatiana [00:08:00]:

Ouais, puis je trouve ça intéressant cette notion d’épanouissement. Puis je pense que justement, c’est… Chaque personne va s’épanouir avec différents focus, probablement dans sa vie et à travers sa vie, parce que nos ambitions changent aussi, puis on évolue avec elles et il y a quelque chose de très fluide je trouve dans cette définition puis j’aime qu’on… Quand j’avais commencé ce podcast-là, justement, c’était l’objectif de dire « ok, est-ce qu’on peut ajouter de la profondeur dans cette définition ? », parce que justement, il y a beaucoup de personnes qui voulaient même pas se voir comme ambitieuse parce que ça représentait pas du tout cette notion de toujours avoir plus d’argent, plus de pouvoir, plus de matérialité, tu sais.

Thomas Burbidge [00:08:52]:

Oui, puis du coup, il y a du jugement de « je ne suis pas ambitieux parce que je ne veux pas ces choses-là. »

Tatiana [00:08:56]:

« Je ne suis pas ambitieux et je ne veux pas être perçu comme une de ces personnes qui veulent extraire constamment genre quelque chose ».

Thomas Burbidge [00:09:02]:

Ouais. Il y a quelque chose qui m’apparaît là aussi en écoutant, parce que forcément, j’avais pas une réponse construite à ta question, mais quelque chose qui m’apparaît là c’est : je crois par contre qu’il y a des choses qu’on devrait chacune avoir l’ambition de faire, d’être ou d’avoir. Parce qu’il me semble que c’est ce qui est au service de notre épanouissement, non seulement individuel, mais collectif. Quelque chose qu’on défend beaucoup dans les prises de parole qu’on fait avec mon associé, ma boîte, qu’on essaie d’apporter dans nos programmes, c’est de se dire : notre épanouissement individuel, il passe par l’épanouissement collectif. On peut pas gagner seul quoi que ce soit, parce qu’on est une espèce interdépendante. Et du coup, je pense qu’on devrait tous et toutes avoir l’ambition de jouer un rôle dans la vie de au moins quelqu’un d’autre, une autre personne, de contribuer au-delà de juste nous-mêmes. Et je le vois beaucoup – pareil je reprends le spectre entrepreneurial parce que c’est le monde dans lequel je baigne et je fais de l’éducation à l’entrepreneuriat – il y a ce truc où c’est très perçu comme des quêtes individualistes : « je veux plus de temps pour moi, plus de liberté pour moi, plus de finances pour moi etc » et je pense qu’on doit décaler le curseur de ce qu’est l’ambition à « quel rôle je joue dans la tapisserie plus globale des écosystèmes humains et naturels dont je fais partie ». Et ça peut être au niveau d’un village, tu vois, je suis pas en train de dire « faut avoir un impact sur des milliards de personnes », c’est pas ça le but, mais le but c’est ouais trouver sa place dans le collectif au travers de, comme tu disais, nos propres critères et focus d’ambition selon qui on est en tant que personne unique. Mais ouais je crois, en tout cas, j’ai envie de dire, pour moi être ambitieux ou ambitieuse, c’est vouloir jouer un rôle qui dépasse juste ma petite personne. Je pense que j’ai envie de mettre ça dans ma définition.

Tatiana [00:10:58]:

J’aime ça, j’aime ça, puis je pense qu’on pourrait rentrer vraiment profondément dans cette notion du collectif parce que je pense que – mais bon, on va probablement le faire à travers notre conversation -, je pense qu’une des visions qui nous rassemble aussi, c’est que l’entrepreneuriat, c’est cet espace liminal entre le gain individuel et le gain collectif, où on peut justement structurer cette création de valeurs par nous-mêmes, pour les autres et vice versa. Tu sais comme créer cette circulation de valeur à notre propre impulsion et notre ambition qui est comme un moteur aussi de faire ça. Parle-nous un petit peu peut-être de ta propre relation à l’entrepreneuriat et peut-être aussi avec le marketing parce que là on va parler de prospection, on va parler de vendre, on va parler de consentement, mais si on pouvait juste avoir un petit topo de comment tu en es venu à lancer ta boîte puis à devenir entrepreneur.

Thomas Burbidge [00:11:58]:

Je pense, sans que je le sache à l’époque, mais l’histoire que je raconte toujours, c’est que ce qui me catapulte dans une vision de la vie du travail, c’est la mort de mon père, dont la philosophie de vie était de chercher constamment son modèle à lui, dans le sens où, ce que j’observe de la vie qu’il a vécu avant qu’il meure c’était : le monde projette sur moi ce que je devrais faire, ce que je devrais être et ce que je devrais avoir pour réussir, je vais faire rupture avec ça – jusqu’à faire rupture avec les attentes de ses parents, de ses frères, sur ce qu’il devrait faire – pour chercher sa propre voie. Ce qui le mène à acheter une ferme défoncée au milieu de la Dordogne au fin fond de nulle part – on était anglais, il vivait en ville et en Angleterre – à vouloir la retaper de ses mains, vivre simplement un peu en mode hippie. Et quand il est mort, je crois que ça m’a forcé à voir le monde sous un autre spectre et avec ses lunettes, tu vois. Et inconsciemment, je pense que c’est ça qui me pousse à avoir des questionnements sur c’est quoi la vie? Quelle place est-ce que je veux que mon travail ait dans ma vie? Ce qui me mène à un moment donné à me lancer à mon compte. Et du coup, je pense que, du fait de cette expérience, je ne peux voir l’aventure entrepreneuriale que comme un outil au service de quelque chose d’autre, au service de comment j’ai envie de vivre ma vie à moi, au service de plutôt aujourd’hui du coup la contribution que je vais apporter à d’autres, pour trouver, comme tu l’as super bien dit, cet espace où ce qui nous nourrit nous individuellement, nourrit aussi le collectif, et ça fait une sorte de cercle vertueux, où on trouve la bonne recette de contribution. Et donc, pour moi, c’est ça l’aventure entrepreneuriale : c’est chercher le sujet, la structure, la forme de délivrabilité de ce qu’on offre, l’équipe… Enfin tous les différents critères qui font qu’on trouve l’endroit où, nous on vit, et le monde et notre expérience humaine d’une façon épanouissante, et où on crée des choses qui ont du sens pour les autres êtres humains qui nous entourent et les écosystèmes naturels dont on fait partie et qui nous hébergent. Donc je dirais que c’est ça. Et le rôle que joue le marketing là-dedans du coup, pour moi, c’est l’interface qui permet la rencontre entre moi et ce que je pense être au service des gens, et les gens et ce qui est vraiment au service des gens, et c’est l’espace, le pont, entre « voici ce que j’essaye d’apporter au monde. Est-ce que c’est utile ? ». Si c’est utile, il y a un retour, si c’est pas utile, il y a pas de retour. Et faire ça d’une manière la plus soignée, respectueuse, consentie possible. Et tu as utilisé le mot « extraire » tout à l’heure, je crois que le marketing est malheureusement devenu une compétence extractive, c’est-à-dire « comment j’extrais des finances de différentes personnes peu importe le niveau d’utilité de ce que je leur donne ? », alors que pour moi, c’est l’inverse, c’est… Ouais j’aime bien ce terme de… L’espèce de rencontre entre l’utilité potentielle de mon service, de mon produit et la validation par un groupe de personnes de cette utilité.

Tatiana [00:15:19]:

Ouais, tellement de richesses dans ta réponse. Je retiens aussi beaucoup cette recherche de sens, puis je pense que beaucoup de personnes qui écoutent ce podcast – et notamment moi – on est des personnes qui recherchons du sens à travers l’entrepreneuriat, et que dans cette dissonance, justement qu’il y avait avec le marketing souvent ou avec certains modèles d’affaires ou avec des tactiques de vente, ça vient mettre des bâtons dans les roues dans cette recherche de sens, et c’est là que le travail que tu fais, le travail qu’on fait en termes d’entrepreneuriat plus conscient, ça vient parler à toutes ces personnes qui sont peut-être sorties d’une matrice un peu plus automatique – qui est comme le monde du salariat ou d’autres types d’entreprises qui sont beaucoup plus « machiniques », très mécaniques – et quelque chose de plus organique, plus conscient, plus vivant, plus… Justement tu parlais de feedback, tu sais comme « ok, comment est-ce que mon public réagit ? Comment est-ce que moi je peux m’adapter ? » et il y a comme une genre de danse qui est entamée dans cette vision-là. Puis dans cet aspect relationnel, le marketing nous connecte ensemble ou connecte du moins l’entreprise dans cette dynamique-là de création. Et est-ce que pour toi ça… Tu sais ça a toujours été vu comme ça ? Parce que moi je sais que personnellement, je me suis intéressée au marketing parce que je pensais que j’allais jamais être capable de vendre. J’étais vraiment… Je venais du monde de la littérature, de la philosophie, puis tout ça et j’étais comme « il n’y a aucune façon pour moi de faire sens avec ce monde-là ». Est-ce que toi, tu as eu une genre de lutte aussi interne ou ça a été quand même assez clair comment tu voulais l’approcher?

Thomas Burbidge [00:17:13]:

Je pense qu’on est constamment dans cette lutte, parce que la vision dominante du monde est encore une vision capitaliste basée sur l’enrichissement individuel et qui te présente en majeure partie des stratégies avec cet objectif, sans prendre en compte et en considération les effets secondaires de ces stratégies. Tu vois, je pense que c’est très rare… Tu vas à la banque, tu dis « voilà j’ai 50 000 d’épargne, qu’est-ce que j’en fais? », il y a encore je pense une très très très petite quantité de banquiers qui vont te dire « alors est-ce que vous voulez que votre stratégie vous enrichisse plus ou moins vite basé sur un critère écologique par exemple? », genre non, ils vont te donner la stratégie qui fait que ton épargne fructifie le plus vite possible. C’est ça la réflexion première et je pense que c’est naturel pour n’importe quel être humain, face à cette culture dominante et au poids de ces idées dominantes, de flancher de temps en temps. Genre moi quand je vois des personnes – encore aujourd’hui malgré que mon entreprise tourne très bien etc – afficher sur Insta ou LinkedIn des espèces d’énormes chiffres et leur mode de vie où ils ont l’air d’être dans le confort le plus absolu, ben ouais, des fois, je suis en mode « putain, c’est vrai que ce serait pas mal de parfois un peu moins galérer ». Ça, ça m’arrive surtout dans les moments de faiblesse émotionnelle ou dans les moments… Enfin même pas faiblesse émotionnelle. Je n’ai pas envie que ce soit de la faiblesse, mais d’instabilité émotionnelle, où je suis pas bien sur mes appuis quoi. Donc je pense que c’est une lutte perpétuelle. En revanche, je crois que le mouvement d’une autre vision des choses est grandissant et donc j’ai l’impression d’avoir de plus en plus d’assise qui permet de rester aligné avec ce en quoi je crois. Après pour répondre à ta question : est-ce que j’ai toujours cru en ça ou est-ce qu’il y a eu un moment un peu révélation? Je pense que ça s’est construit petit à petit et ça s’est construit pas mal par une quête de rencontre de différents mouvements de lutte. Je viens d’une éducation marketing à la base, donc c’est pas ce qu’on m’a appris à l’école clairement, – ni dans mes premières expériences professionnelles -, mais je pense que c’est la rencontre entre : la compétence marketing, les réflexions développement personnel avec la mort de mon père, ma rencontre avec les sujets écologiques, ma rencontre avec le féminisme… Et tu vois toutes ces choses qui viennent se nourrir les unes des autres et qui tissent un peu plus la toile de mon regard critique sur le monde, pour faire rupture avec ce qu’on m’a dit être la vérité et essayer de faire sens de cette planète chelou et de cette civilisation étrange et ces trucs bizarres que sont les êtres humains et commencer à organiser entre nous. Donc je pense que c’est une construction, mais c’est aussi une construction souhaitée de ma part à un moment donné. C’est-à-dire que je suis allé faire le taf de recherche. Là par exemple, je me lance dans une nouvelle frontière sur ça, qui est un sujet que j’ai pour l’instant encore peu exploré, qui est le racisme intégré en nous. Tu vois, en tant que personne blanche ayant grandi dans une civilisation de l’ouest, je suis assez convaincu qu’on est tous et toutes malheureusement avec une dimension de racisme dont on n’a même pas conscience à l’intérieur de nous et ça du coup là, je vais lire et je recherche des livres qui vont me faire mal sur ce sujet où je vais me rendre compte de tous mes comportements problématiques. Et ça, c’est un taf pas facile à faire, que j’ai le privilège de faire parce que j’ai de la place dans ma vie pour le faire, mais ça construit, je pense aussi mes convictions sur le rôle du marketing et ce que le marketing peut et devrait être.

Tatiana [00:20:57]:

Oui, oui à tout ça. Et je pense que ta prise de conscience écologique… Moi en ce moment je suis beaucoup en train de lire sur la pensée systémique et l’économie circulaire et tout ça, puis avec mon nouveau programme Autopoiesis, on travaille beaucoup avec les concepts du vivant puis de l’organisation consciente, et je pense que c’est vraiment… Puis je pense que le féminisme amène justement aussi… Soit l’écologie mène vers le féminisme, le féminisme mène vers l’écologie.

Thomas Burbidge [00:21:36]:

Bien sûr.

Tatiana [00:21:36]:

Mais tu sais, c’est des mouvements très complémentaires, qui justement viennent apporter ce changement de vision, changement de paradigme, qui est vraiment essentiel pour comprendre comment faire les choses différemment et évoluer dans ce monde qui, tu sais, dans ce monde qui est basé sur un certain spectre, sur une certaine vision, sur certaines croyances et les challenger constamment. Ce challenge constant de la vision, je pense qu’il est essentiel. Puis, tu sais, c’est pas tout le monde qui a nécessairement, comme tu dis, la capacité de le faire, mais je pense que quand on fait juste laisser entrer d’autres modes de pensée ou d’autres… Juste des petites façons de voir les choses différemment – ne serait-ce que comment on utilise notre temps dans notre journée ou qu’est-ce qu’on fait avec notre surplus financier tu sais – là ça commence à petit à petit créer ce nouvel écosystème-là. On est ici pour parler d’un sujet…. J’adore comme suivre tout ce qui se passe en France parce que vous avez des bons termes. Des fois, vous utilisez des anglicismes douteux, mais souvent vous avez des très bonnes traductions de termes anglais et j’aimais beaucoup ton terme de prospection consentie. J’ai entendu déjà marketing du consentement ou des choses comme ça et j’avais vraiment envie de parler avec toi de comment toi tu le voyais, comment tu le définissais, c’est quoi les principes, dans le fond, d’une prospection consentie, parce qu’encore une fois, il y a deux termes ici qui semblent s’opposer dans l’imaginaire collectif, où la prospection est nécessairement une invasion de la vie privée et genre de l’espace de quelqu’un.

Thomas Burbidge [00:23:26]:

Ouais.

Tatiana [00:23:27]:

Veux-tu nous parler un peu de ça, puis pourquoi pour toi c’était important de te positionner par rapport à ça?

Tatiana [00:23:36]:

Salut les ambitieuses, je fais une petite pause dans l’épisode pour te parler de quelque chose de vraiment important. On ne va pas se mentir grâce au pouvoir du web et des réseaux sociaux, ça n’a jamais été plus facile qu’aujourd’hui d’avoir sa propre entreprise. Le défi, c’est d’y rester maître à bord, ancré dans ta vision, peu importe les tempêtes que tu vas rencontrer au fil des ans. Mais il ne faut pas non plus se faire d’illusions.

Tatiana [00:24:03]:

Ton énergie est limitée, tu ne peux pas brûler la chandelle par les deux bouts et pour continuer tu as besoin de trouver un équilibre entre croissance et stabilisation. Et la clé vers cet équilibre, c’est la force de tes systèmes. Et crois-en mes sept années d’entrepreneuriat à faire croître mon équipe, mon plaisir et mes profits, je l’ai expérimenté au premier plan. Ce sont tes systèmes qui te supportent jour après jour, pour que tu puisses enfin relaxer dans ton business, même quand le monde est sans dessus dessous. Si je te parle de ça, c’est que le temps est venu de réouvrir les portes de mon programme signature Autopoiesis. Ce programme, c’est un hybride entre un mastermind et un parcours de développement entrepreneurial pour te travailler dans les mécanismes les plus importants de ton business durable. Bye bye hustle, bye bye doute et découragement, tu es devenu entrepreneur pour faire du bien à toi, à tes clients et à ceux qui t’entourent. Et là, on va optimiser chaque partie de ton entreprise pour y arriver.

Tatiana [00:25:03]:

Si tu veux avoir tous les détails et être invité à la masterclass privée « Apprendre à danser avec le chaos entrepreneurial », va tout de suite remplir le formulaire qui se trouve sur la page du programme à aimetamarque.com/autopoiesis. C’est gratuit, c’est sans engagement, mais mon instinct me dit que c’est exactement le type de support à la fois stratégique et expérientiel que tu cherchais. C’est à aimetamarque.com/autopoiesis, et t’inquiète, si tu arrives sur mon site, tu vas le trouver facilement dans l’onglet « Programmes ». Maintenant, de retour à l’épisode.

Thomas Burbidge [00:25:49]:

La réflexion, elle est née justement de ce que tu dis, de cette vision que, prospecter, c’est-à-dire aller approcher des gens, qu’a priori on ne connaît pas, pour leur proposer quelque chose, on se dit forcément, effectivement, on dépasse les limites de quelqu’un, avec cette image du commercial le pied dans la porte, j’envahis ton espace de chez toi et j’essaye de te vendre un truc. Et en fait je me suis dit « j’ai tellement de nos clients qui sont dans cette espèce de tension entre : tout le monde me dit qu’il faut que je fasse ça et que ça passe par là la réussite de mon projet entrepreneurial, et en même temps dès que je le fais un petit peu, j’ai une énorme dissonance cognitive entre mes valeurs et cette pratique » et je voulais essayer de résoudre ça en premier lieu pour nos clients, et ça a donné cette recherche de me dire « tiens, qu’est-ce qui se passe si je prends les pratiques et les principes de la prospection et les stratégies qu’on nous dit qu’on doit appliquer, et je le mélange avec la culture du consentement qui vient du féminisme – qui a priori est effectivement l’inverse, c’est respecter et célébrer les limites des gens pour ne pas les outrepasser ? » Donc le début, il vient de là, et ensuite j’ai pris ma petite popote, j’ai essayé de faire un petit mélange, et je me suis dit « tiens, ok, c’est quoi la base que moi je vois du marketing et de la prospection ? » C’est que tout est basé sur on veut créer des rencontres. Le développement d’une entreprise, ce n’est que l’enchaînement de nouvelles rencontres entre nous, l’être humain, et un autre être humain en face de nous – qui va devenir client partenaire associé, enfin voilà – c’est que des rencontres. Et donc je me suis dit « ok, le but de la prospection avant de vendre, c’est de créer une rencontre avec quelqu’un ». Et ça, en fait, on le fait tout le temps, créer des rencontres. On rencontre des amis, on rencontre des gens avec qui peut-être on va vivre une histoire amoureuse, c’est que des rencontres qui se passent. Donc je me suis dit « ok, le premier but de la prospection, c’est de créer une rencontre. » Comment est-ce qu’on fait pour créer des rencontres d’une manière où la personne en face, elle a de la joie et elle se sent en sécurité, plutôt que d’avoir de la frustration et se sentir dans un enjeu de risque de « est-ce que cette personne essaye de m’extraire de l’argent ? » ? Et donc là, je me suis dit « tiens, ben j’ai commencé à analyser pour moi-même, qu’est-ce qui moi, quand je rencontre quelqu’un, fait que je me sens en sécurité et fait que j’ai envie d’approfondir le lien avec la personne et aller plus loin ? » Et donc je me suis dit « ah tiens, c’est hyper intéressant. Il y a des fois où je sens que j’ai plus confiance, du fait du contexte de la rencontre, de la question qu’elle me pose ou de ça, et il y a des fois où, j’ai moins confiance. » Et tu vois, c’est une sorte d’alchimie bizarre, c’est pas toujours… Et j’ai commencé à essayer d’analyser ça. Et j’ai vu qu’il y avait plusieurs critères. Un des critères, c’est le déclencheur de la conversation : « est-ce que mon bullshit radar il s’allume quand je vois la raison pour laquelle la personne me contacte? » Et là on peut penser à tous ces messages qu’on a tous et toutes reçus sur Instagram : « Hey ! Tiens, je viens de voir que tu étais XYZ » et on te pose une question à la con.

Thomas Burbidge [00:28:52]:

Et ça, tu sais bullshit radar : « Ah, elle vient de trouver mon compte Instagram, elle essaye de chercher une raison à la con pour dans trois questions me demander si je suis prêt à acheter son truc pourri ». VS quelqu’un qui écoute cet épisode de podcast et qui va m’écrire après pour me parler de ce qu’elle a reçu, de comment elle l’a vécu et me dire « c’était trop bien de vous écouter parler de tout ça etc », ben je vais être trop heureux que cette personne elle m’écrive, tu vois. Et je vais me dire « waouh génial ! Quelqu’un m’écrit pour une raison absolument logique – parce qu’elle a écouté l’épisode de podcast, c’est un déclencheur de conversation qui ne fait rien, genre mon bullshit radar, il s’allume pas – bah c’est cool. Et souvent ce qui va se passer, c’est que du coup on va discuter, il va se passer un truc, je vais lui poser des questions, elle va me poser des questions, et peut-être à un moment donné, ben je vais me rendre compte « ah ouais, mais en fait cette personne, elle a une compétence dont j’ai absolument besoin en ce moment! »

Thomas Burbidge [00:29:47]:

Et tu vois la différence du coup à cet endroit-là, c’est le déclencheur.

Tatiana [00:29:53]:

Ouais, je voulais juste t’interrompre.

Thomas Burbidge [00:29:58]:

Tu veux que je continue ou tu veux m’interrompre ? Parce que sinon, je suis parti pour une heure.

Tatiana [00:30:00]:

J’ai l’impression… Pour moi, c’est comme « ok, c’est comme on va dans un party et puis, mettons moi et toi, on se connaît déjà, on se parle, puis là, il y a genre quelqu’un d’autre qui me connaît plus ou moins, qui arrive dans notre groupe, qui te voit, qui commence à t’entendre parler. Tu sais, c’est exactement comme ça qu’on crée des relations puis qu’on ouvre nos cercles aussi là dans la vraie vie.

Thomas Burbidge [00:30:17]:

Exactement! Et c’est pour ça que la recommandation, c’est l’outil marketing le plus puissant qui existe. Parce que les gens rentrent dans la relation avec un niveau de confiance existant. Parce que si, moi je connais Tatiana, et quelqu’un d’autre t’apprécie, elle va se dire « bah si Thomas et Tatiana s’apprécient, forcément moi aussi, je vais avoir des atomes crochus » et c’est juste pour ça que la recommandation c’est puissant, parce qu’on rentre avec une jauge de confiance déjà quasiment remplie. Donc la question, c’est : quand je prospecte, comment je fais pour que la jauge de confiance, elle se remplisse ? Et c’est uniquement quand elle sera assez remplie, que je pourrais espérer parler de mon offre et peut-être vendre un jour. Et ça c’est le premier truc je pense qu’on peut corriger, c’est de se dire : l’objectif de la prospection, c’est pas de vendre, c’est d’ouvrir un espace relationnel avec quelqu’un, pour peut-être un jour avoir une relation.

Tatiana [00:31:09]:

Ouais, puis je pense que ça… Encore une fois, je trouve ça intéressant que toi, tu aies étudié le marketing plus traditionnel. Moi, je l’ai étudié un peu, mais je suis une autodidacte beaucoup plus en marketing, même si j’ai travaillé dans le domaine, puis je pense que ça c’est une des grandes… Les gens font pas la différence entre le département des marketing et le département des ventes, qui sont deux fonctions différentes même dans une entreprise traditionnelle, parce que on est… Le marketing techniquement ne vend pas, c’est pas… Ça donne juste que nous, en tant que solopreneur, on a les deux casquettes, on travaille souvent genre dans tous les départements de notre business, mais même fondamentalement, ils n’ont pas la même fonction.

Thomas Burbidge [00:31:51]:

Ouais et du coup effectivement la séparation classique dans les grosses boîtes qui ont les deux départements, c’est : le marketing est chargé de créer la relation, le commercial est chargé de la faire avancer pour un jour vendre. Et ça c’est un truc d’ailleurs que je raconte souvent, que beaucoup de solopreneurs ne savent pas, c’est que : il y a des commerciaux, leur cycle de vente, il dure un an. Parce qu’on met un an à suffisamment bien comprendre le monde de la personne en face, pour se sentir légitime pour lui proposer quelque chose. Et ça je pense que la raison pour laquelle les gens oublient ça et oublient que les relations ça prend du temps à être construit, c’est parce qu’on voit plein de gourous de la vente etc sur internet nous dire « demain on peut closer 30 personnes avec cette formule magique », mais en fait cette formule magique c’est simplement « voici comment tu manipules la psychologie de quelqu’un tellement bien, qu’elle va acheter sans consentement » et souvent ce qu’ils ne disent pas, c’est que ces gens achètent une fois puis disparaissent dans la nature et ne réachètent plus jamais – et ça c’est pas une super bonne stratégie de développement d’entreprise non plus, d’avoir beaucoup de gens qui achètent une fois et qui ensuite sont déçus et se cassent.

Tatiana [00:33:01]:

Non, mais c’est la psychologie des pick up artistes, des artistes de la drague.

Thomas Burbidge [00:33:05]:

Oui. Qui sont bien problématiques d’ailleurs.

Tatiana [00:33:07]:

Ouais, si on peut parler de problématiques, c’est eux. Qui eux, dans le fond, leur objectif, c’est juste d’avoir le plus… Tu sais d’augmenter leurs chiffres. C’est exactement le même concept que ce genre de modèle-là.

Thomas Burbidge [00:33:29]:

Oui.

Tatiana [00:33:21]:

Ok cool, donc la jauge de confiance, je pense que c’est une super bonne image et les déclencheurs de conversation.

Thomas Burbidge [00:33:36]:

Et les déclencheurs de conversation.

Tatiana [00:33:38]:

Et toi, est-ce que déclencheur de conversation, ça passe par le contenu? Parce que bon, il y a les références, on nous a parlé du fait « ok, peut-être une personne va me présenter à une autre personne », ça c’est très direct et individuel. Et les autres déclencheurs, est-ce que pour toi c’est de l’organique ? C’est du contenu? Qu’est-ce qui passe par là?

Thomas Burbidge [00:33:58]:

Il y en a plein. En fait, le raisonnement de fond, c’est : quelle est la raison 100% logique dans l’esprit de la personne en face qui m’autorise à lui écrire et où elle va l’accueillir d’une façon joyeuse. Le contenu est un bon exemple. Quelqu’un qui commente un de mes posts sur les réseaux sociaux et me pose une question, si je lui écris un message privé pour répondre à sa question, elle va pas être en mode « oh là là d’où sors-tu et qui es-tu inconnu? ». Elle va dire « ah oui c’est Thomas, je lui ai posé une question et on entre dans une conversation ». Donc là, j’ai saisi un déclencheur de conversation. Donc, c’est là où on peut marier ensuite effectivement des stratégies de prospection avec des stratégies de création de contenu – ce qui d’ailleurs fait que la stratégie de création de contenu marche beaucoup mieux; créer du contenu, c’est pas juste « j’ai publié sur Instagram, je croise les bras, je bois mon thé, j’attends que mes ventes tombent », c’est pas comme ça que ça marche – on peut souvent marier les deux. Mais il y a pas que ça. Souvent, le déclencheur que je donne comme premier exercice pour les gens qui sont dans notre formation sur le sujet, c’est de leur dire « envoyez de l’amour à des gens à qui vous n’avez jamais parlé ». Personne ne va se dire « oh mon Dieu, qui est cette horrible personne qui vient me féliciter pour tout mon travail », tu vois. Et c’est du coup faire des trucs gratuits. Ce qui est cool avec ça, c’est que ça enlève l’enjeu. Parce qu’une des raisons pour lesquelles on a peur de prospecter, c’est qu’on est en mode « oh, il faut que ça marche blablabla ». Si tu prends juste là quinze minutes, tu prends tes auteurs préférés ou tes réalisateurs et réalisatrices préférés ou tes créateurices sur YouTube préférés, et tu prends le temps de leur envoyer un message ou un mail pour dire « ça fait des années que je suis ton travail, tu m’inspires pour telle raison, cette vidéo a eu un impact dans ma vie », juste faire ça, c’est de la prospection en fait. « J’ai fait le pas d’aller écrire à quelqu’un » et quand tu le fais pour répandre de l’amour, c’est beaucoup plus simple, tu enlèves tout l’enjeu et ça c’est un déclencheur de conversation.

Tatiana [00:35:57]:

Intéressant. Intéressant, parce que sais-tu ce que j’entends quand tu parles, puis qui est vraiment ancrée dans… Bon ben moi je suis une coach formée aussi avec des modalités féministes, fait qu’on a certains principes qu’on suit, puis un des principes, c’est la non hiérarchie, et dans ce que tu dis, ce que j’entends, c’est aussi d’approcher la prospection d’un point de vue non hiérarchique, où ce n’est pas nécessairement moi qui ai la solution à ton problème et la raison pour laquelle je te parle, c’est parce que je dois régler ou fixer quelque chose que je vois qui est problématique chez toi ou qui est manquant chez toi ou tu sais qui a comme… Que ça c’est intrusif, parce que la personne justement n’a pas nécessairement ouvert la porte à ça, c’est comme un conseil non sollicité, tu sais, genre personne n’aime les conseils non sollicités.

Thomas Burbidge [00:36:50]:

Exactement.

Tatiana [00:36:51]:

Et dans le conseil non sollicité, oui il y a la notion de consentement, mais il y a aussi cette notion de hiérarchie de dire : je sais mieux que toi ce qui est bon pour toi.

Thomas Burbidge [00:36:59]:

Oui, hyper intéressant! Je l’avais jamais conscientisé, mais ouais, c’est très vrai. Et du coup, ça m’amène à un autre truc, qui est de base dans la culture du consentement, c’est : toujours demander le consentement de la personne. Donc les questions sont bien bien plus puissantes que, comme tu dis, les conseils. Et ça, c’est quelque chose qui crée de la sécurité, c’est toujours poser des questions. Exemple pour un conseil : imaginons, je suis en discussion avec quelqu’un sur Insta, j’ai remarqué un truc qu’elle pourrait améliorer dans sa com; plutôt que de lui dire « eh au fait, j’ai vu que tu mettais pas de couverture sur tes posts et on voit pas du coup de quoi il s’agit. Tu devrais en mettre », c’est dire « j’ai observé un truc qui est ressorti dans tes trois quatre derniers posts, j’ai pas envie d’empiéter sur tout mon espace et te balancer tous mes conseils, donc juste si jamais tu as envie de recevoir un truc que j’ai observé, je te le partagerai avec plaisir et si tu n’en veux pas, c’est complètement bienvenu aussi, et je te dirai merci de ne pas vouloir mes conseils ». Tu vois, juste ça, ça crée un espèce de sécurité où le non et le oui ont la même valeur, et la personne, elle sait qu’elle peut dire non et que c’est OK. Et juste ça, ben ça fait que parfois la personne elle va dire « bah ouais bien sûr j’ai envie de ton conseil, merci d’avoir eu l’attention de regarder mon travail ». Là où, si on avait donné le conseil direct, la même personne, elle aurait été en mode « mais je lui ai rien demandé en fait, qu’est-ce qu’elle branle ? Qu’est-ce qu’elle fait? »

Tatiana [00:38:32]:

intéressant, tout ça est fascinant. Et là quand on… Bon parce que là, je retourne dans la danse, la danse de consentement, puis je pense qu’une chose aussi à faire attention, c’est l’ultra timidité ou le fait d’être comme vraiment trop passif dans la relation aussi. Parce qu’à quelque part, même dans une relation amicale ou amoureuse, on aime quand les gens prennent les devants ou quand ils prennent un certain contrôle, des fois sur l’interaction, comment toi tu déclines ce shift, un peu genre dans l’énergie, ou ce shift peut-être dans la relation de pouvoir, où on est comme « je te donne mon consentement et maintenant amène-moi dans la danse, tu sais, prends le lead de cette conversation ».

Thomas Burbidge [00:39:26]:

Je vais rebondir sur ce truc que tu dis de, on aime quand les gens prennent les devants, ce que j’entends par là, c’est que toute relation a besoin, à un moment donné, d’avoir quelqu’un qui émet une proposition pour la suite. Si tu es dans une relation, comme tu dis, amicale, amoureuse, peu importe laquelle elle est, si personne propose rien, la relation juste elle meurt à petit feu. Si personne propose un café, un resto, un appel, ou même juste envoyer un message pour dire « comment ça va ? », tu vois c’est une proposition d’interaction quelque part. Donc si personne propose, la relation meurt. Donc, et ça je veux le nommer, parce que ça veut dire que les propositions sont une bonne chose pour les relations. Ce qui est compliqué dans la prospection, c’est qu’on a plus l’habitude de recevoir des propositions qui ne nous conviennent pas, que des propositions qui nous enthousiasment. Et donc, on se raconte l’histoire que toute proposition est mauvaise et donc que toute prospection est mauvaise, simplement parce que la majorité des propositions qu’on reçoit, elles sont pas pour nous, elles sont pas adaptées, parce que la personne n’a pas pris le temps en face de se questionner sur en vrai qu’est-ce qui me ferait du bien et qu’est-ce qui améliorerait mon existence.

Thomas Burbidge [00:40:40]:

Mais si toutes les propositions qu’on recevait étaient des « fuck yes », genre ce serait trop joyeux, on se dirait « waouh, la prospection, c’est incroyable! J’ai tellement de choses qu’on me propose qui sont parfaites pour mon cas particulier! ». Donc, et je nomme ça parce que je veux, même pour les gens qui se sentent timides, la timidité qu’on ressent, ça peut être la conséquence de propositions passées qui n’ont pas été bien accueillies ou de propositions qu’on a reçues qui sont tellement intrusives que du coup on se protège. La timidité, c’est une forme de protection en fait, on se protège de l’intensité potentielle des relations autour. Ça peut avoir un lien avec j’ai du mal à protéger mes limites et à dire non, donc je me replie dans cette forme de comportement là parce qu’elle me fait du bien. Enfin bref, c’est multifactoriel et j’ai pas la réponse à ce sujet parfait pour tout le monde, mais ça peut venir de ces endroits là, mais je pense que si on change notre relation à l’acte de proposer des choses, ça peut aider à être plus proactif et proactive dans le fait de proposer ou aussi d’analyser les propositions qu’on reçoit pour dire un vrai oui ou un vrai non. Et ça, c’est un truc important je pense aussi, si les gens qui nous écoutent n’ont jamais entendu parler de la culture du consentement, un des principes phares là-dedans c’est de dire : le consentement, c’est quoi ? C’est la réponse qu’on apporte à une proposition de quelqu’un d’autre : « est-ce que tu veux boire un café? » et on se dit souvent qu’il y a oui ou non et que c’est binaire. Alors qu’en fait, le consentement, c’est plus un spectre, qui va de « fuck yes » à « fuck no » et « fuck no », tu vois, c’est genre énorme intensité, jamais de la vie, je détesterais faire ça, ça me ferait vomir pendant des années. Tu vois, ça c’est un vrai « non jamais », tu vois. Et après, il y a le « non j’hésite » ou le « ah je sais pas trop, I’m on the fence », ou il y a « oui… J’ai envie de dire oui, mais j’ose pas trop » et il y a « OUI!!! », qui sort presque sans qu’on le contrôle. Et ça, c’est hyper intéressant d’essayer de se dire : quand on me propose un truc, je suis où sur cette jauge, sur ce spectre? Est-ce que c’est un fuck yes ? Est-ce que c’est un petit oui ? Et s’entraîner à sentir ça pour soi, ça nous aide ensuite à avoir en tête les comportements de l’autre et l’aider à trouver son ajustement. Et on le voit dans le non-verbal. Souvent, je propose un truc et la personne en face, tu vois, elle se replie, elle dit oui en se repliant et là du coup pour prendre soin de son consentement, notamment dans la prospection, on peut dire « est-ce que tu es sûre? J’ai l’impression que tu hésites, je veux surtout pas que tu penses que je suis en train de te forcer à ça. Je veux vraiment que ce soit enthousiaste et donc si c’est pas enthousiaste, ne faisons pas ce rendez-vous en fait, c’est ok », genre « on avancera dans nos vies quand même, c’est pas grave si tu refuses ».

Thomas Burbidge [00:43:31]:

Tu vois ce que je veux dire ?

Tatiana [00:43:31]:

Tout à fait. Tout à fait parce qu’en plus… Un autre sujet connexe au féminisme, consentement et tout ça, en ce moment, je suis beaucoup intéressée par toutes les cultures du consentement dans tout ce qui est BDSM et je discute beaucoup avec des professionnelles, des dominatrices professionnelles ou des choses comme ça, où justement, tu sais, le « fuck yes » est vraiment essentiel pour rentrer dans une relation qui ultimement va être intense, mais peut être extrêmement guérisseuse aussi de tout ce dont tu parles aussi, au niveau genre de comme « où est mon pouvoir dans une interaction consentie, dans un travail qui touche à mes désirs, qui touche à la vision que j’ai pour mon propre plaisir, pour ma vie, puis tout ça? ». Puis je pense que même, bon, nous, on travaille avec des entrepreneurs, mais la place du désir, puis de être capable de connecter à ça, c’est pas tout le monde qui l’a, puis à quelque part, dans ce dont tu parles, dans cette prospection consentie, il y a une une méta-aptitude qu’on doit développer comme entrepreneur, comme marketeur, comme tu sais… D’aller comprendre justement ce spectre et comment est-ce qu’on crée les espaces de sécurité pour nos clients pour découvrir c’est quoi leur jauge justement de confiance, tu sais.

Thomas Burbidge [00:44:55]:

Mon associée, elle parle souvent du fait que le consentement, il y a deux compétences à l’intérieur : l’exo-consentement et l’endo-consentement. Exo-consentement, c’est ma capacité à aider l’autre à consentir ou non d’une manière libre, éclairée, alignée, enthousiaste, et caetera. Donc l’aider à dire non quand c’est non, et oui quand c’est oui. Et l’endo-consentement, c’est ma capacité à le faire avec moi-même : dire non quand c’est non et oui quand c’est oui, et trouver la justesse. Et c’est deux compétences très différentes, parce que parfois, c’est plus simple pour nous d’aider l’autre à trouver son alignement, mais nous on est incapable de dire non, et des fois, c’est l’inverse : on est très fort nous pour respecter nos limites, mais du coup, on peut avoir tendance à envahir l’autre, parce que nous on a cette capacité et donc on part du principe que tout le monde l’a. Et tu vois c’est deux compétences très importantes, tout aussi importantes l’une que l’autre dans la prospection, les relations commerciales. Parce qu’il y a bien sûr, comme tu as dit, créer des espaces de sécurité où nos clients se sentent en capacité de dire non et que ce soit accueilli et où nous on peut les aider à dire non – je raconte souvent aux clients qu’on a dans cette formation sur la prospection consentie de dire « une des meilleures manières de créer de la confiance avec les gens en face de toi, c’est de leur dire que c’est pas le bon moment d’acheter ton produit quand c’est vraiment pas le bon moment », et là tu es sûr que la personne reviendra vers toi un jour pour te reposer cette question, parce qu’elle sait que tu es pas là pour lui vendre n’importe quoi, tu es vraiment là pour l’aider. Mais en même temps, endo-consentement : si je suis en discussion avec un client et que je sens en moi que j’ai pas vraiment envie de bosser avec elle, mais je dis oui parce que je suis biaisé, par exemple par une urgence financière, ou je suis biaisé par le truc « le rôle d’un entrepreneur, c’est de vendre à tout prix, donc je vais dire oui alors que j’ai pas du tout envie de bosser avec elle », ben je respecte pas mon propre consentement. Et en fait, dans n’importe quelle relation, si ce n’est pas un consentement libre, éclairé, enthousiaste des deux côtés, c’est sûr et certain à un moment donné, il y a un problème. Parce qu’on va se le faire payer de manière inconsciente dans un sens ou dans l’autre, c’est sûr et certain.

Tatiana [00:47:05]:

Ou consciente parce que la personne va peut-être se désister ou il va y arriver quelque chose au niveau de la relation ouais c’est ça.

Thomas Burbidge [00:47:12]:

Ou consciente, bien sûr. En tout cas, il va se passer un truc, c’est clair. Donc c’est au service de tout le monde de chercher ce consentement enthousiaste des deux côtés dans toute relation.

Tatiana [00:47:21]:

Génial. Et ça, tu l’enseignes dans ta formation sur la prospection consentie. Est-ce que c’est quelque chose que systématiquement vous adressez avec les gens avec qui vous travaillez?

Thomas Burbidge [00:47:32]:

Ce qu’on fait maintenant dans la manière dont on fait de la pédagogie au sens global, c’est marier, – on a trois pôles de réflexion qu’on essaye à chaque fois de prendre en considération, donc il y a la dimension purement business (développer une entreprise), il y a la dimension épanouissement individuelle, c’est-à-dire « est-ce que le développement de l’entreprise est au service de l’individu qui dirige l’entreprise? » – sachant qu’il y a des stratégies qui peuvent ne pas être au service -, donc déjà ça c’est un premier équilibre, et le troisième équilibre, c’est avec la pensée systémique que tu as noté tout à l’heure : « quelle place est-ce que cette stratégie en tant qu’entreprise et mon épanouissement prend dans la tapisserie plus globale des écosystèmes humains et naturels dans lesquels je m’insère? ». Donc le féminisme est un spectre par lequel on essaye de regarder tous les sujets sur lesquels on fait de l’enseignement. Donc ça passe par prospection consentie par exemple, mais ça passe aussi par « Ah tiens, on a une personne qui a du mal à trouver son organisation. Ah en fait, il se trouve que c’est parce que c’est une femme et que toutes les responsabilités et la charge mentale de gérer la maison reposent sur elle, pas sur son conjoint ». Ce n’est pas un problème business, c’est un problème patriarcal.

Tatiana [00:48:42]:

Tout à fait.

Thomas Burbidge [00:48:43]:

Et ça, si on ne l’adresse pas, comment accompagner une personne où on lui dit « ah, mais c’est un problème de gestion de ton calendrier blablabla » et on lui remet toute la charge sur elle. Non, en fait.

Tatiana [00:48:56]:

Oh my god, c’est de la musique à mes oreilles, parce que des fois, j’ai l’impression qu’il faut qu’on explique ces choses-là, mais c’est comme, pour moi, c’est une évidence, mais effectivement, ce n’est pas le modèle dans lequel on a été habitué. C’est comme « OK, on sépare la business de la vie, on sépare genre la façon dont on fait de l’argent, de nos émotions ».

Thomas Burbidge [00:49:11]:

Oui exactement.

Tatiana [00:49:11]:

Tu sais, pis je pense que la pensée systémique, c’est ce que ça nous amène, parce que c’est comme : à la place de regarder les choses en silo, quand on commence à les regarder toutes interreliées, ça nous donne une tout autre image et ça nous donne un tout autre set de solutions aussi.

Thomas Burbidge [00:49:25]:

Tout à fait et c’est pour ça que du coup prospection consentie, c’est un exemple. On mélange business, épanouissement perso, pensée systémique sur ce sujet, mais en vrai, c’est applicable à 100% des dimensions de gestion des entreprises.

Tatiana [00:49:47]:

Thomas, je suis en amour avec genre votre vision parce qu’encore une fois, on est des disciples de la même paroisse.

Thomas Burbidge [00:49:57]:

Je crois, je crois.

Thomas Burbidge [00:49:54]:

Et il faut qu’elle se développe.

Tatiana [00:50:01]:

Oui, il faut qu’elle se développe, puis je pense que, tu sais, ce que tu fais, ce qu’on fait, c’est vraiment développer les aptitudes à simplement au moins voir ces choses-là. Tu sais, au moins les faire ressortir. Puis ensuite, on peut commencer à naviguer à l’intérieur, mais la première étape, c’est de juste comme prendre un moment, prendre une pause, puis dire « et si les choses n’étaient pas telles que je les voyais ou telles qu’on me les avait montrées ou telles qu’on essaye de me les faire croire? », parce que à quelque part, il y a un désalignement au niveau du corps qui nous… Puis, pour moi le corps, c’est notre radar aussi, c’est de dire « il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, il y a un symptôme qui apparaît quand je suis forcé à faire quelque chose comme ça ou quand genre il y a telle chose qui… » et puis je l’amène moi aussi dans cette réflexion qu’on a de : comment on navigue à travers le monde. Donc, ouais.

Thomas Burbidge [00:50:59]:

Ouais, mais c’est hyper intéressant que tu parles du corps parce que, encore une fois, c’est quelque chose qui est très peu apporté dans la pédagogie entrepreneuriale au sens large dans les écosystèmes dont on fait toutes les deux parties toi et moi, alors que c’est indispensable. Et du coup, c’est quelque chose… Mon associée, elle fait plein d’ateliers sur le consentement dans nos séminaires qu’on fait en présentiel avec les gens de notre programme de coaching, et il y en a beaucoup qui sont sur « sentir les signaux physiques, physiologiques dans le corps, de « quand c’est non ça fait quoi? Quand c’est oui, ça fait quoi? » », et c’est hyper dur. À chaque fois, tous les gens qui font ces exercices pour la première fois dans nos séminaires, ils sont « mais je ne sens rien », tu vois, alors qu’en vrai, à force de répéter, tu sens et tu observes. Et il y a un exercice que j’adore, que je trouve à chaque fois c’est rigolo à regarder, mais l’expérience à l’intérieur, la première fois, elle est intense. C’est on met deux gens face à face, il y a une personne qui doit rester statique et dire non pour que la personne s’arrête. Et l’autre personne, elle marche. Et tant qu’elle ne sent pas un vrai non qui lui arrive en face, elle ne doit pas s’arrêter. Et il y a des gens, ils attendent – les personnes qui nous écoutent ne voient pas l’écran, mais je rapproche mes mains petit à petit – et il y a des gens qui, le vrai non, il ne sort que quand la personne est vraiment dans son visage quoi. Elle est genre face à elle et c’est là où tu as un non des tripes qui sort et elle dit « ok, j’ai compris. Je sens ici, ça a serré, ça a fait ça et c’est ça qui m’a fait dire NON! » Alors qu’avant c’était « non », « non », tu vois et c’est pas un « NON! », tu vois, c’est genre, « je le dis parce qu’on me dit qu’il faut le dire et que c’est un exercice, mais c’est pas vraiment non ».

Tatiana [00:52:39]:

Ouais.

Tatiana [00:52:39]:

Waouh ! C’est tellement viscéral, c’est tellement viscéral

Thomas Burbidge [00:52:40]:

C’est fascinant d’observer ça. Exactement.

Tatiana [00:52:44]:

En tout cas, là on rentre dans une autre… Genre j’ai l’impression que j’aimerais parler avec toi de toute cette dimension-là, parce que en plus je suis en train de… Toi qui connais la pensée systémique, je me demande à quel point tu connais… Connais-tu le process oriented work ? Je ne sais pas c’est quoi la traduction en français, c’est Andy Mindell. Ça, te dis quelque chose ?

Thomas Burbidge [00:53:02]:

Le nom de cette personne me dit quelque chose, mais… Je ne crois pas.

Tatiana [00:53:09]:

Ok, parce que je suis en train de me former à cette modalité.

Thomas Burbidge [00:53:12]:

Je ne crois pas. Je vais ouvrir une page Google.

Tatiana [00:53:14]:

Et lui son approche a beaucoup influencé aussi le travail activiste, mais, tu sais, pas juste comme du travail de développement personnel, mais aussi un travail au niveau de justement comme la résolution de grandes problématiques sociales et de grandes problématiques mondiales. Puis c’est un travail très très embodied, très corporel et en même temps qui travaille avec un état de subconscient, du dream state, de l’état de rêve, dans lequel on évolue. Mais bon, encore une fois, je pense qu’on aurait comme une toute nouvelle conversation là-dessus.

Thomas Burbidge [00:53:55]:

En tout cas, je me suis ouvert une page Google et je vais aller deep dive là-dedans, je pense.

Tatiana [00:54:00]:

Génial, tu m’en redonneras des nouvelles. Ok, Thomas, c’est quoi la meilleure façon de te suivre ces temps-ci ? Où aimes-tu partager et comment est-ce que les gens peuvent rentrer dans ton univers s’ils ne te connaissent pas encore?

Thomas Burbidge [00:54:13]:

Je pense la meilleure manière de rentrer dans mon univers, c’est le podcast. Il s’appelle « Young Wild and Freelance » et en plus au moment où on a cette discussion, je viens juste de sortir la nouvelle mouture – en fait, je viens de passer récemment les cent interviews et du coup, je me suis dit « ok, au bout de cent, j’ai envie de réinventer un peu le modèle » – donc maintenant, il y a 100% en vidéo, c’est dans un studio, j’essaie de créer une vraie expérience pour les gens avec qui je discute, et je suis très très fier de ce que ça donne. Du coup, voilà, ça c’est la meilleure manière. Vous avez quarante heures je crois de discussion d’interview sur tous les sujets dont on a parlé. Ils deviennent de plus en plus engagés, plus on se rapproche de la fin parce que j’ai commencé en 2019, donc voilà, j’ai… On me voit grandir au fur et à mesure des épisodes aussi, c’est hyper intéressant ça. Mais voilà, ça, on peut plonger la tête la première dans mon univers. Et sinon, je dirais ma newsletter, c’est un bon endroit aussi, dans le sens où c’est un endroit où par l’écriture, je peux plonger dans les sujets.

Thomas Burbidge [00:55:15]:

Et donc, il y a toujours cet équilibre que je cherche à chaque fois que je traite quelque chose entre business, épanouissement individuel, recul systémique sur les choses qui se jouent au-delà de juste nous la personne. Voilà, il se passe des choses intéressantes quand je commence à écrire sur ces sujets-là. Je ne sais jamais vraiment ce qui va se passer, mais c’est un lieu autant de recherches que de transmission. J’adore cet exercice.

Tatiana [00:55:36]:

Love it! On va mettre les liens là-dessus… Oui, vas-y, je t’écoute encore.

Thomas Burbidge [00:55:39]:

Et sinon, on me trouve sur les réseaux sociaux, et caetera.

Tatiana [00:55:44]:

Ouais.

Thomas Burbidge [00:55:41]:

Pour des choses peut-être plus faciles à consommer en quelques secondes que d’aller se taper une grosse newsletter.

Tatiana [00:55:47]:

Ouais ! Consentement, petit à petit, on crée le lien.

Thomas Burbidge [00:55:49]:

Exactement. Venez sur Instagram si vous voulez papoter avec plaisir.

Tatiana [00:55:53]:

Génial. Merci infiniment Thomas. On va mettre naturellement les liens en note de cet épisode et au plaisir de peut-être continuer cette conversation sur plein d’autres sujets que je pense qui nous fascinent tous les deux.

Thomas Burbidge [00:56:10]:

Ben ouais, écoute moi je suis bon client, je ne sais pas refuser quand on m’invite à venir faire un podcast, donc on recommence quand tu veux.

Tatiana [00:56:22]:

Merci.

Thomas Burbidge [00:56:24]:

Ciao.

Tatiana [00:56:18]:

Hey, tu es encore là? Ça veut dire que l’épisode t’a plu, c’est vraiment cool ça! Est-ce que je peux te demander quelque chose maintenant ? Aide d’autres femmes comme toi à découvrir le podcast en déposant des étoiles d’appréciation pour l’Ambition au Féminin. Sur Apple podcast, c’est facile : défile tout en bas de la page de l’émission où tu vois les avis et tape sur le cinq étoiles pour faire exploser mon cœur de joie. Sur Spotify, c’est encore plus simple : navigue sur la page du balado et tape l’icône en étoile en bas de la description. Merci d’avance, je t’apprécie beaucoup.

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à propos de l’auteureTatiana St-Louis

Adepte de littérature russe et collectionneuse de lunettes de designer, Tatiana a fondé Aime Ta Marque pour donner des outils aux femmes de carrière et entrepreneures pour mieux raconter leur histoire personnelle. Spécialiste des communications basée à Montréal, elle s'implique au sein de plusieurs communautés visant au développement professionnel des femmes.
Ep. 166 La prospection consentie avec Thomas Burbidge

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