Écrire est une belle vitrine pour partager son expertise et ses compétences professionnelles. Pourtant, ce qui nous freine souvent dès les premières est le style. On ne sait pas par quel angle prendre le sujet. Comment exprimer notre personnalité sans pour autant manquer de professionnalisme?
Les premières phrases sont souvent synonymes d’essai. On les écrit, on les mijote, on les efface et on recommence. Du coup, on se retrouve face à un mur. Dans ce texte, je vous propose une réflexion sur l’écriture en contexte professionnel. Il sera question de textes plus longs : article de blogues, articles scientifiques, mémoires, livres, etc. Contrairement aux publications Facebook, qui laissent place à une plus grande liberté, les textes longs doivent conserver l’attention du lecteur du début à la fin. Sur ce plan, le style peut contribuer grandement.
Connaître son milieu et son contexte d’écriture
Avant même d’attaquer l’écriture, il est important de connaître son milieu et le contexte dans lequel on écrit. Effectivement, l’un ne va pas sans l’autre. Le milieu, c’est votre domaine. Écrire pour un blogue de maternité, ce n’est pas la même chose que d’écrire pour un blogue financier. Certaines normes non écrites peuvent ainsi régir votre milieu.
Parallèlement, le contexte d’écriture joue sur le ton que vous adopterez dans votre texte. Écrivez-vous un texte d’opinion? Un article scientifique destiné aux experts? Par exemple, un article sur un blogue familial pourrait avoir la forme d’une lettre d’opinion. Dans ces circonstances, les blogueurs pourraient vouloir se créer des « personnages » pour amplifier leur voix. Ceci peut tout aussi bien se faire au travers d’articles informatifs où ces « personnages » commenteraient les différents aspects discutés.
De l’autre côté, les réflexions personnelles ne seront peut-être pas les bienvenues dans un texte scientifique. C’est là qu’il faut savoir doser sa personnalité.
Même si ces notions semblent évidentes, on les oublie souvent. C’est pourquoi il faut se préparer à l’écriture grâce à un plan. Le plan permet de coucher ses idées sur papier et de dédramatiser le travail à faire. Les personnes qui me consultent pour leur projet d’écriture ont une idée précise de ce qu’ils veulent. Leur problème est qu’elles ne sont pas capables de se lancer. Elles se jugent avant même d’avoir attaqué le travail, bloquées par la pression qu’elles mettent sur l’acte d’écriture et le résultat final.
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Tout part de soi
Avant de pouvoir teinter ses textes de sa personnalité, vous devez vous connaître. Sans cela, vous vous sentirez toujours un peu inconfortable dans vos phrases. Par exemple, il me serait impossible d’écrire comme Catherine Cormier de Betti Réseaux Sociaux et Rédaction (et contributrice sur ce blogue). Elle est la seule à avoir cette vibe et à pouvoir la transmettre dans ses articles.
Demandez-vous d’abord comment vous parlez dans la vie de tous les jours. Vous pouvez également demander à des gens de votre entourage de vous décrire comment vous vous exprimez. Avez-vous des tics, des expressions particulières, une gestuelle ou une façon de présenter vos arguments?
Bien entendu, certaines habitudes ne peuvent être réutilisées dans vos textes, comme les tics de langage. Par contre, vous pouvez vous demander ce que vous pouvez conserver qui vous représente. Si vos proches vous disent que vous parlez toujours avec dynamisme, tentez de le reproduire à l’écrit. Par exemple, le dynamisme se fait souvent sentir par des phrases courtes et un vocabulaire simple qui créent un rythme dans la lecture. Si vous écrivez pour des clients, demandez-vous comment vous leur parlez. Par exemple, gardez-vous une distance professionnelle ou vos échanges deviennent rapidement conviviaux.
Puis, pensez à votre façon de penser, justement. Comment faites-vous des liens entre les choses? Bien sûr, il y a une façon de structurer ses textes pour assurer un minimum de fluidité : introduction, développement et conclusion. Par contre, votre personnalité peut transparaître dans votre façon de bâtir les liens entre les idées. Si vous faites régulièrement des liens avec des situations comiques de la vie, allez-y avec des exemples humoristiques. Si vous êtes plutôt bonne vulgarisatrice, optez pour des exemples qui simplifient votre propos. Quand on cherche à formuler les choses d’une façon qui n’est pas la nôtre, le lecteur averti le sent. Conséquemment, votre texte perdra en fluidité.
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Parler pour écrire
Maintenant, je vous propose un truc que j’utilise pratiquement tous les jours. Je l’utilise même dans les textes de mes clients lorsque je sens qu’une phrase ou un passage brise le rythme. Je vous avertis, il faut être à l’aise de se parler seule!
Vous pouvez utiliser deux méthodes : avant de commencer à écrire ou pendant l’écriture.
Mettez-vous debout de préférence et racontez votre texte. Oui, oui! Parlez à haute voix comme si vous vous adressiez à un groupe de personnes en conférence. Si vous faites l’exercice avant d’écrire votre texte, vous verrez que votre première phrase vient plus facilement. Vous saurez instinctivement comment captiver votre lecteur à votre façon. Si vous le faites pendant l’écriture, vous verrez les passages qui manquent de douceur, de fluidité. Vous êtes bloquée? Cette technique va vous aider à trouver plus facilement l’idée ou les phrases à suivre.
Le tutoiement ou le vouvoiement?
Avant de terminer, je veux adresser un dernier point. Dans les différents groupes Facebook auxquels je fais partie, je vois souvent passer la question concernant l’utilisation du « tu » et du « vous », que ce soit pour une infolettre, un blogue, etc. Et si je vous disais qu’il n’y a pas de bonne réponse? Voici les critères qui, à mon sens, devraient vous aider à choisir :
1. Dans quel domaine travaillez-vous?
Si vous oeuvrez dans un milieu très corporatif ou scientifique, le vouvoiement sera peut-être mieux accueilli. Par contre, si vous travaillez dans un domaine convivial, comme les médias sociaux, la coiffure, l’esthétique, etc., vous serez peut-être plus portés vers le « tu ». Demandez-vous comment vous parlez à vos collaborateurs ou vos clients. Cela devrait vous éclairer.
2. Dans quel contexte écrivez-vous?
Est-ce une infolettre, un article de blogue, un ebook, un livre? Le choix du pronom à utiliser dans un texte plus long contribue largement à l’ambiance. Si vous utilisez le tutoiement dans un livre, le lecteur sentira peut-être qu’il est davantage « visé » par vos propos. Alors qu’avec le « vous », plus général, l’auteur s’adresse à tous les lecteurs. Pour ma part, je vouvoie toujours mes lecteurs. Ça me vient plus naturellement. J’écris mon infolettre au « tu » parce qu’elle se rend directement dans la boîte de réception d’une seule personne. Pourtant, quand j’écris, j’accroche toujours.
3. À qui parlez-vous?
Il est important de savoir à qui vous parlez, toujours, dans tous les contextes. Certains groupes demanderont des formules de politesse, d’autres se sentiront plus interpellés par une approche personnelle.
4. Avec quoi êtes-vous à l’aise?
C’est aussi simple que ça. Si vous parlez plus souvent au « tu » à vos clients parce que vous êtes chaleureux et que vous voulez les motiver, alors allez-y! D’un autre côté, si le vouvoiement vous permet de garder une distance professionnelle, peu importe le contexte, n’hésitez pas. Si vous utilisez les deux formules à différents moments, alors remarquez quand vous les utilisez. Vous pourrez alors déterminer dans quel contexte se positionne votre texte.
Bien souvent, on se met de la pression pour avoir un style. Pourtant, en cherchant un style, vous vous éloignez du vôtre. Demandez-vous plutôt ce que vous aimez de votre domaine et de votre contexte d’écriture. Comment, quotidiennement, discutez-vous avec vos proches, vos collègues, vos clients? Prenez le temps de raconter ce que vous voulez écrire et vous verrez que les mots viendront d’eux-mêmes. En étant authentique, vous transmettrez votre passion et vous toucherez davantage votre lecteur.
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