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5 stéréotypes féminins qui nuisent à votre avancement professionnel

« Des fois, notre pire ennemie n’est autre que nous-mêmes ».

 

C’est ainsi que Stéphanie A-Lebon a débuté sa présentation lors de l’événement Rencontres L : Masculin au Féminin qui a eu lieu le 22 juillet passé au Loft créatif. Organisé par Espace L, l’atelier-conférence tournait autour du thème de la présence des femmes dans des milieux typiquement masculins. Stéphanie, qui évolue depuis près de 8 ans dans les domaines de la communication et de la publicité et qui occupe aujourd’hui le poste de stratège de contenu chez Havas Montréal, voulait prendre cette opportunité pour responsabiliser les femmes face à certains rôles négatifs dans lesquels elles se cloisonnent parfois malgré elles et dont il est difficile de se départir.

 

Quels sont donc ces stéréotypes féminins qui nous tiennent captives et grâce auxquels « on se peinture dans le coin malgré nous » pour utiliser l’expression de la jeune professionnelle? Essayez d’identifier lequel vous représente le mieux, car Stéphanie a également de bons conseils pour vous aider à vous en défaire.

Stéphanie A-Lebon par Marie-Loic Sénamaud

Illustration originale de Marie-Loïc Sénamaud

Le fantôme

 

Vous êtes du genre à passer inaperçue au bureau. On vous interrompt sans cesse dans les réunions. On s’approprie vos idées et votre travail. Voire, on vous coupe même dans la ligne pour la machine à café! Vous êtes un fantôme! Dénotant souvent d’un manque d’assurance (doutez-vous de votre légitimité dans votre poste, par hasard?), vous avez de la difficulté à vous faire entendre et à vous affirmer.

Vous êtes un fantôme!

Vous êtes un fantôme!

Pour éviter que l’on vous confonde avec le mobilier de bureau, Stéphanie suggère des modifications à votre comportement. Par exemple, commencez par choisir judicieusement votre place à la table de réunion : « Si tu t’assois à côté de la porte, c’est normal qu’on te demande d’aller chercher le café! » Asseyez-vous plutôt à un endroit stratégique, devant le client par exemple, où il est possible de créer un contact visuel. Il sera plus difficile d’ignorer votre présence et vous risquez d’avoir davantage d’opportunités de vous exprimer.

 

Autre élément clé : ne laissez personne vous couper la parole ou utiliser vos idées sans vous en donner le crédit. D’accord, plus facile à dire qu’à faire, surtout si vous êtes du genre timide. Rappelez-vous cependant que si vous ne donnez pas voix à vos idées, personne ne va le faire pour vous.

 

Stéphanie suggère une tactique bien simple pour reprendre le micro lorsque l’on vous l’a enlevé : « Une phrase comme ‘Je suis heureuse que mon idée te plaise et que nous soyons sur la même longueur d’onde’ fait parfaitement la job. Tu ne confrontes pas de front, mais tu remets les pendules à l’heure. » Et de grâce, ne vous écrasez pas dans votre chaise quand on vous interrompt. Votre apport à la discussion est tout aussi important que celui des autres. C’est pour cette raison que vous êtes là!

La secrétaire

 

Personnellement, j’ai longtemps exhibé les comportements de la secrétaire. C’est elle qui ramasse la salle après une rencontre alors que les autres serrent des mains. Elle qui prend des notes pendant que l’on échange des idées. C’est aussi elle que l’on appelle « ma belle » dans une rencontre. Ça vous dit quelque chose? Et bien à moins que vous ne soyez réellement une secrétaire (et il n’y a rien de mal à l’être), vous n’êtes pas payée pour assurer ces tâches. Votre expertise est valorisée pour d’autres raisons.

Lucy secrétaire

À moins que vous ne soyez réellement une secrétaire (et il n’y a rien de mal à l’être), vous n’êtes pas payé pour assurer ces tâches.

La secrétaire est serviable, une qualité que l’on inculque aux jeunes filles depuis leur plus jeune âge. « Parfois, il suffit de dire non. Non, je n’irais pas faire le café. Non, je ne mettrai pas au propre cette présentation pour demain matin, » explique Stéphanie. « Si ce n’est pas dans ton rôle et que ça ne t’aide pas à progresser, tu n’es pas obligée d’assumer ces tâches. Lâche plutôt ton crayon et concentre-toi sur la discussion. »

Pour ce qui est de l’attribution d’épithètes sexistes cutes comme « ma belle » – n’ayez pas peur de les relever explicitement auprès des personnes fautives, qui le font généralement inconsciemment. « Le client ne veut pas que son dossier soit mis dans les mains de la p’tite qui classe la paperasse. Il préférerait que ce soit traité par la meilleure gestionnaire de compte de l’agence, » continue Stéphanie. « C’est important d’expliquer à ceux qui utilisent des termes non professionnels qu’ils enlèvent non seulement de la crédibilité à la femme devant eux, mais aussi à l’équipe dans son ensemble. »

« Parfois, il faut aussi combattre le feu par le feu! Répliquez donc avec un ‘mon beau’ la prochaine fois que l’on vous qualifie de la sorte! » ajoute la stratège avec humour.

L’âme charitable

 

Un autre stéréotype féminin fréquent : la mère Teresa. L’âme charitable veut rendre service à tout prix. Elle se propose en premier pour tout type de tâches en plus d’être la reine des heures supplémentaires. Son plus grand défaut? Elle est perfectionniste. « Perfectionniste, mais pas dans le sens du souci du travail bien fait, » spécifie Stéphanie. « Plutôt parce qu’elle veut que tout soit fait à sa façon. »

Stéréotypes féminins: l'âme charitable

Alors que l’équipe de votre collègue masculin s’agrandit, vous continuez à crouler sous les tâches qui se multiplient à une vitesse fulgurante.

Avis à toutes les trop volontaires dans la salle, vous n’êtes pas superwoman! Les femmes hésitent souvent à demander de l’aide, de peur de paraître incapables. Alors que l’équipe de votre collègue masculin s’agrandit, vous continuez à crouler sous les tâches qui se multiplient à une vitesse fulgurante. « Lorsque tu vois que tu n’avances pas parce que tu es débordée, c’est simple, demande de l’aide. Il n’y a rien de mal à déléguer. Ça ne fait pas de toi une incompétente, » rappelle Stéphanie. Au contraire, savoir déléguer et évaluer la charge de travail est un excellent réflexe qui fait de vous une professionnelle responsable et, éventuellement, une bonne gestionnaire.

 

La spécialiste des communications suggère également de calculer vos heures. « C’est ben le fun de se porter volontaire pour organiser le party de Noël, mais tout ça, ce sont des heures que tu ne passes pas à te démarquer dans les tâches pour lesquelles tu es payée. » Le truc? Détaillez votre charge de travail et les heures que vous y avez passées et communiquez-les à votre supérieur(e). Assurez-vous d’être vue et reconnue, et ce pour tous les efforts que vous mettez dans l’entreprise. Vous serez surprise de voir comment cela vous repaiera à la longue, que ce soit en termes d’une personne de plus ajoutée à votre équipe ou même d’une promotion!

La bitch

 

Stéréotypes féminins: la bitch

On ne voudrait surtout pas être votre blonde/amie/fils ou fille.

Vous avez suivi la série #Girlboss? On aurait plutôt dû l’appeler #Bitchboss, car elle représente bien le modèle de la femme vamp au pouvoir. Voici comment savoir si vous tombez dans cette catégorie. D’abord, vous êtes one of the boys. Vous semblez bien vous intégrer à la culture, mais on laisse parfois échapper des commentaires dans votre dos sur le fait qu’on ne voudrait surtout pas être votre blonde/amie/fils ou fille. Vous avez la réputation d’être dure et intransigeante et, surtout, d’être assoiffée de pouvoir. Comme l’ajoute Stéphanie avec ironie, vous êtes étiquetée comme étant constamment soit ménopausée, soit menstruée. Et souvent les deux en même temps.

Quoi faire quand on vous affuble du rôle de bitch? « Il faut devenir à la fois super directe et super fine. C’est l’idée de la radical candor, » explique Stéphanie. Le concept est tiré d’un livre éponyme écrit par Kim Scott, une diplômée de la Harvard Business School qui a coaché des hauts placés notamment chez Dropbox, Qualtrics, Twitter et de nombreuses autres entreprises de la Silicon Valley.

 

En gros, il est question de trouver le sweet spot entre trop agressive et trop empathique, deux extrêmes qui peuvent vous nuire dans votre carrière. Et puis c’est vrai, les femmes l’ont plus dur que les hommes, qui souvent n’ont pas à jouer aux funambules en ce qui concerne l’exercice de leur leadership. C’est malheureusement une réalité qui va nécessiter beaucoup d’efforts à changer.

La chanceuse

 

Enfin, le dernier et non le moindre des rôles négatifs que les femmes adoptent au bureau est celui de la chanceuse. Sa caractéristique de prédilection est l’humilité. Ne se pensant pas particulièrement talentueuse ou travaillante, elle attribue son succès à la chance.

Stéréotypes féminins: la chanceuse

Cessez de vous justifier sans cesse pour vos réussites et acceptez tout bonnement les remerciements.

Pour illustrer ce comportement, Stéphanie nous rappelle la désormais légendaire interruption de Kanye West pendant le discours de Taylor Swift alors qu’elle recevait le prix de la meilleure vidéo par une artiste féminine aux MTV Video Music Awards. À tous les Kanye de ce monde, ce prix (cette distinction, ce job, cette promotion, etc.) elle ne l’a pas volé et il ne lui est pas tombé dessus par erreur. Elle l’a mérité.

 

Si vous vous identifiez comme une « chanceuse », souvenez-vous d’une chose bien simple : vous ne l’êtes pas! Cessez de vous justifier sans cesse pour vos réussites et acceptez tout bonnement les remerciements et les compliments. Pas besoin de vous cacher derrière votre équipe de peur de paraître arrogante. Stéphanie maintient sa position : « Dis-le haut et fort. Oui, bien sûr, ton équipe t’a appuyée dans tes projets, mais ne sois pas gênée de prendre le crédit pour ton travail. Quand on souligne tes bons coups, la meilleure réponse est un simple merci! »

 

Alors, vous vous reconnaissez? On est toutes susceptibles de tomber dans l’une ou l’autre de ces catégories. Il est de notre devoir à toutes de travailler ensemble pour tenter de briser ces modèles comportementaux. C’est dans notre intérêt à toutes. Car pour reprendre une dernière fois les mots de Stéphanie : « La pensée magique, c’est de la bulls***! »

Des livres pour aller plus loin

 

En conclusion de sa conférence, Stéphanie A-Lebon nous a laissé sa liste de lectures incontournables pour apprendre à faire sa place comme une vraie boss.

 

 

Girlboss de Sophia Amoruso Feminist Fight Club de Jessica Bennett Bossypants de Tina Fey Is Everyone hanging out without me by Mindy Kaling

 

Sophia AMORUSO. #GIRLBOSS, Portfolio, 2014, 256 pages.

Jessica BENNETT. Feminist Fight Club: An Office Survival Manual for a Sexist Workplace, Harper Wave, 2016, 336 pages.

Tina FEY. Bossypants, Reagan Arthur/Back Bay Books, 2012, 304 pages.

Mindy KALING. Is Everyone Hanging Out Without Me? (And Other Concerns)(Enhanced Edition), Three Rivers Press, 2012, 240 pages.

 

 

Darling you can't do both de Janet Kestin & Nancy Vonk Lean In Sheryl Sandberg Radical Candor de Kim Scott Power your happy de Lisa Sugar

Janet KESTIN & Nancy VONK. Darling, You Can’t Do Both, Collins, 320 pages.

Sheryl SANDBERG. Lean In: Women, Work, and the Will to Lead, Knopf, 2013, 240 pages.

Kim SCOTT. Radical Candor: Be a Kick-Ass Boss Without Losing Your Humanity, St. Martin’s Press, 2017, 272 pages.

Lisa SUGAR. Power Your Happy: Work Hard, Play Nice & Build Your Dream Life, Dutton, 2016, 256 pages.

Notre experte

 

Stéphanie A-Lebon

Stéphanie A Lebon

La force de Stéphanie : son flair, sa drive et un impressionnant carnet de contacts. Elle s’accomplit lorsqu’elle signe de nouveaux comptes et cultive son réseau d’influence. Dénicher les insights qui permettent de rendre ses clients d’être encore plus compétitifs est une passion. Forte de huit ans d’expérience, dont six en agence, elle aime particulièrement collaborer à des campagnes rassembleuses et créatives.
 

Quels sont donc ces stéréotypes féminins qui nous tiennent captives au travail et qui nous empêchent de nous développer professionnellement? #carrièreprofessionnelle #professionnel #féminisme #bureau #emploi

5 stéréotypes féminins qui vous nuisent professionnellement

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À PROPOS DE L’AUTEURE

Tatiana St-Louis

Adepte de littérature russe et collectionneuse de lunettes de designer, Tatiana a fondé Aime Ta Marque pour donner des outils aux femmes de carrière et entrepreneures pour mieux raconter leur histoire personnelle. Spécialiste des communications basée à Montréal, elle s'implique au sein de plusieurs communautés visant au développement professionnel des femmes.
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2 Commentaires

  1. Joy

    Hello,

    Cet article est criant de vérité, c’est désolant de voir qu’en 2017, les femmes doivent encore se battre pour justifier une place professionnelle. Le combat est double, nous devons faire nos preuves constamment, toujours attendues au tournant. C’est révoltant !

    C’est grâce à tes articles comme le tien que les gens pourront ouvrir les yeux, se rendre compte que non, ce n’est pas moi qui suis « difficile » ou toute autre absurdité que l’on peut entendre.
    Merci de révéler ce genre de choses !

  2. Tatiana St-Louis

    Merci pour ce commentaire, Joy! Ça fait chaud au coeur. Et effectivement, il faut disséminer le message le plus possible afin de réformer les mentalités. Celles des femmes y compris!

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