Les inégalités salariales entre les femmes et les hommes n’ont pas fini de faire jaser. Les situations dans laquelle une femme est moins bien payée qu’un homme pour un travail égal s’accumulent jour après jour dans les médias.
Par exemple, dans la série The Crown, l’interprète du prince Philip a reçu un salaire plus élevé que Claire Foy, qui jouait le rôle de la reine Élisabeth II. Cette situation a mis en lumière d’autres cas semblables, ou différents… Par exemple, on a appris que les deux vedettes d’Un gars, une fille gagnaient le même cachet. Pourquoi ce qui semblait si évident pour Guy A. Lepage en 1997 est toujours un problème dans divers milieux encore cette année?
Parmi tout ce qui a été écrit sur l’équité salarial, je vous invite à vous pencher le dossier du McClean’s. Pour illustrer le point, il en coûtait 26 % plus cher pour les hommes de se procurer le numéro de mars 2018, pourcentage qui reflète l’écart salarial moyen entre les hommes et les femmes.
Alors que l’argent est un sujet difficile, souvent tabou, s’en ajoutent certaines idées préconçues en ce qui concerne l’amour, la famille et la gestion financière. Ces idées teintent invariablement nos comportements. En voici donc quelques-unes, démystifiées, dans le but d’y voir plus clair.
Stéréotype 1 : “En amour, on ne compte pas”

Ne laissez pas les stéréotypes dicter le partage de vos dépenses ou de vos tâches.
Lorsqu’on est en amour, la logique prend souvent le bord… C’est bien connu : on voit la vie en rose, on se nourrit d’amour et d’eau fraîche, et surtout, en amour, on ne compte pas. Et puis, de toute façon, tout finit toujours pas s’équilibrer. Non?
Pas nécessairement. Ces maximes bien ancrées dans notre vocabulaire collectif cachent le danger de se faire avoir… Si les bons comptes font les bons amis, alors pourquoi pas les bons conjoints?
Si vous désirez approfondir la question, je vous suggère le livre L’Amour et l’argent : guide de survie en 60 questions d’Hélène Belleau et de Delphine Lobet.
En croyant que les séparations n’arrivent qu’aux autres, beaucoup de femmes se mettent en danger financer. Souvent, ce sont elles qui ont le salaire le moins élevé dans le couple.
Côté dépenses, les rôles traditionnels sont également bien établis. L’homme s’acquitte de son rôle de pourvoyeur et assume les grosses dépenses (voiture, maison et placements), alors que la femme s’occupe de tout ce qui concerne le quotidien.
Or, les petites dépenses à gauche et à droite s’additionnent bien vites, et le pain, le lait et autres produits achetés au retour du travail, qu’on ne réclame pas à l’autre, finissent par valoir leur pesant d’or.
Voici l’autre problème. Puisque Monsieur achète les biens principaux, il possède encore une voiture et une maison en cas de séparation. Les factures d’épicerie et le vêtement payés par Madame, eux, n’ont malheureusement plus aucune valeur… En cas de rupture, qui s’en sort le mieux?
Stéréotype 2 : le déséquilibre salarial dans les couples
Il arrive souvent qu’un conjoint gagne plus que l’autre, que ce soit en raison du poste occupé, du métier exercé, ou des décisions familiales. Prenons par exemple la situation où une personne travaille moins, ou pas du tout, afin de s’occuper du foyer.
Dès lors, le conjoint le moins nanti doit parfois s’appauvrir pour suivre le train de vie de l’être aimé. L’alternative est, bien entendu, de laisser l’autre payer pour lui… Certains sont très confortables avec cette situation, alors que d’autres le sont beaucoup moins.
Dans le livre cité plus haut, Hélène Belleau et Delphine Lobet rappellent que jamais, dans un couple, l’on oublie d’où vient l’argent. Cette certitude octroie inconsciemment un pouvoir plus important au principal pourvoyeur en ce qui concerne les décisions d’achat.
Et traditionnellement, c’est la femme qui est en désavantage. Ce qui contribue aux inégalités salariales.
Encore aujourd’hui, un homme qui prend la décision d’alléger ses tâches pour se consacrer à sa famille est perçu comme une exception. Parallèlement, bon nombre de femmes vivent cette situation.
Peu importe votre situation, le mot d’ordre est de vous protéger. Ne laissez pas les stéréotypes dicter le partage de vos dépenses ou de vos tâches. Cependant, si une telle situation vous convient, pensez à signer un contrat de vie commune afin de clarifier les conséquences d’une possible séparation.
Stéréotype 3 : Affaires et finances sont des domaines masculins
Suivant la logique traditionnelle voulant qu’il soit pourvoyeur, la société nourrit le mythe que l’argent est davantage une affaire d’homme… Il a plus de sous, donc il prend les décisions. En contrepartie, l’image de la femme dépensière qui aime le magasinage et achète sans compter est tout aussi répandue.
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Or ce n’est qu’avec l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages que l’homme s’est mis le nez dans les finances! Au début du XXe siècle, il fallait tenir un budget serré pour que le salaire unique (celui de l’homme) couvre toutes les dépenses familiales (logement, nourriture, vêtements). Au même titre que la cuisine et le ménage, le budget, une tâche quotidienne, relevait de la femme. Plusieurs ménagent opèrent encore ainsi. Qui, chez vous, sait quand il faut acheter du papier de toilette ou remplacer l’habit de neige du plus jeune?
Mesdames, il n’y a donc pas lieu de croire que l’on n’est pas douées pour l’argent. Les inégalités salariales ne devraient pas être normalisées comme elles le sont présentement. D’ailleurs, le mythe de la Germaine, cette Québécoise autoritaire qui gère et mène sa famille d’une main de fer, est loin d’être uniquement négatif. La Germaine sait aussi s’occuper de sa famille et tirer le maximum de ce qu’elle possède.
Ne vous arrêtez donc pas aux premiers obstacles, et plongez votre nez dans vos finances… Pour votre bien et celui de votre couple!
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